Retrouvez les Photos de la Remise des Prix du Cfm-Challenge
Retrouvez les calendriers de la saison 2025
-----------------------------------------
Classements Championnats et Vhc et 2e Div. après Limonest.
Depuis de nombreuses années, Jean-Marc Gandolfo arpente les Courses de Côte du Sud de la France. Et si ce spécialiste des épreuves régionales s’est construit un sympathique palmarès sur les épreuves du Sud Est de l’hexagone, il n’avait jamais eu l’occasion de s’engager sur le Championnat de France de la Montagne. 2021 fut donc pour lui une saison de découverte, et une année de pur bonheur au volant de sa BMW M3 GTR.
Issu du monde paysan, Jean-Marc Gandolfo n’avait pas dans son entourage de professionnel de la mécanique qui aurait pu lui transmettre la passion des moteurs vrombissants. Son père, victime d’un grave accident de moto, n’était d’ailleurs pas très enclin à le voir porter de l’intérêt pour des engins motorisés capables d’offrir des sensations de vitesses.
C’est donc naturellement, sans trop savoir pourquoi, que gamin Jean-Marc se passionnait pour les sports mécaniques : « Comme la plupart de mes ’’potes’’, j’ai d’abord été attiré par les deux roues », débute Jean-Marc qui, adolescent, intégrait un club de motocross. « A l’époque, pour me payer mes motos j’étais dans l’obligation de faire des tas de petits boulots, ça forge un caractère », précise le Varois qui n’a jamais fait de compétition de motocross mais a roulé uniquement pour le plaisir.
Des débuts en Carcross
Après 16 mois passés dans la marine embarquée pour effectuer son service militaire, Jean-Marc Gandolfo retrouvait le guidon de sa 490 cm3 : « Mais les sensations n’étaient plus au rendez-vous, j’avais le sentiment de ne plus être dans le coup et j’ai préféré ne plus rouler en motocross. » Pour autant, il ne délaissait pas la moto puisqu’il passait son permis grosses cylindrées et n’avait pour l’heure pas spécialement l’intention de se déplacer en voiture : « C’est venu un peu plus tard, et j’ai débuté en Carcross à l’approche de la trentaine. C’était alors une discipline sur laquelle nous n’avions pas d’énormes contraintes. On fabriquait nos arceaux nous-mêmes et on pouvait organiser des courses interclubs entre amateurs. »
Après avoir travaillé comme mécaniciens dans différents garages, à l’aube des années 90 Jean-Marc créait sa propre entreprises, bien évidemment toujours liée à la mécanique. Cela lui permettait d’apporter un soin attentif à ses propres voitures. Et après 5 ans de Carcross, et un titre de Vice-champion de France dans sa catégorie, Jean-Marc Gandolfo décidait d’acheter une Renault 5 GT Turbo avec l’intention de l’aligner sur les nombreux rallyes régionaux que compte la région PACA : « J’ai roulé avec cette auto durant les saisons 1995, 96 et 97, d’abord en rallye puis en course de côte. » Une première expérience qui allait le faire tomber amoureux de cette discipline : « J’aime les sensations qu’offre la côte, c’est court mais très intense, et c’est vraiment ce que je recherchais. »
Malheureusement, une sortie de route mettra fin à l’aventure GT turbo, et en 1999 Jean-Marc faisait l’acquisition d’une Ford Escort Cosworth groupe N qui était alors une référence en côte : « Là encore j’évoluais en régional, et j’ai pris part à la Course de Côte de Gassin, alors inscrite au Championnat 2ème Division et sur laquelle j’ai signé le record du groupe N, record que j’ai conservé depuis. J’ai également fait la Finale de la Coupe de France de la Montagne 2001 et j’ai terminé deuxième du groupe N. »
Par la suite, pour des raisons familiales, Jean-Marc Gandolfo se voyait contraint de vendre son Escort et de faire une petite pause dans sa carrière sportive : « Mais quand on a la passion chevillée au corps, c’est difficile de s’arrêter très longtemps. Et à cette époque, mon pote Jo Laspisa m’a conseillé de m’essayer au volant d’une monoplace. J’ai suivi ses conseils et j’ai acheté une Dallara F3. J’appréciais, mais sans vraiment me sentir totalement à mon aise avec cette auto. Et pour me tester sur une manche du Championnat de France de la Montagne, je me suis engagé à Chamrousse en 2004, où malheureusement je suis sorti de la route. Là j’avoue m’être fait une énorme frayeur, et dans la foulée j’ai revendu la F3. »
La carrière sportive de Jean-Marc Gandolfo allait alors connaitre une nouvelle pause, mais l’appel du bitume se faisait à nouveau ressentir : « La course automobile et une drogue et quand tu es addict, c’est difficile de t’en passer. En 2009 j’ai acheté une Escort Cosworth Groupe A, ex-usine. C’est une auto qui venait du rallye et que j’ai reconfigurée en côte. Là, en régional j’ai accumulé les victoires de groupe et je me suis engagé à Bagnols-Sabran en 2010 pour m’essayer à nouveau sur une épreuve du Championnat. » Mais l’Escort donnait des signes récurrents de fragilités qui entrainaient de multiples réparations et qui n’allait pas manquer de grever son budget : « Je n’arrivais plus à suivre et j’ai revendu cette voiture », se souvient Jean-Marc qui mettait une nouvelle fois la compétition entre parenthèses.
L’envie de revenir se faisant rapidement ressentir, Jean-Marc Gandolfo proposait alors à son épouse d’acheter une Fiat 131 Abarth pour courir en VHC. Mais avant de courir, sa passion de la mécanique incitait Jean-Marc à démonter intégralement cette voiture pour la préparer correctement : « Je tiens toujours à avoir des autos impeccables, car il n’y a rien de pire que d’être perturbé par des problèmes sur une épreuve parce que tu n’as pas bien préparé les choses auparavant. » Finalement, ma femme a trouvé que j’étais un peu trop jeune à l’époque pour me diriger vers l’historique. « C’est alors qu’en consultant un site de vente de voiture de course, je découvre une BMW M3 GTR. Ça me paraissait être une belle auto. Elle évoluait en circuit en Italie et venait d’être revendue à un team espagnol qui suite à la crise du Covid souhaitait s’en débarrasser. Nous avons trouvé un accord début 2021 et je suis allé la chercher à Barcelone. »
A la découverte du Championnat de France de la Montagne
Avec une telle auto, Jean-Marc Gandolfo estimait qu’il disposait de la voiture idéale pour s’engager sur le Championnat de France de la Montagne. Mais pour la première fois, en manque de temps, il ne démontait pas cette BMW pour lui faire subir une révision… Il le regrettera par la suite, sa M3 lui donnera en effet à plusieurs reprises du fil à retordre. Côté objectif, le Varois avait pour ambition de faire l’intégralité du championnat, et de ramener systématiquement sa voiture à bon port.
Avant de débuter sa saison sur le CFM, Jean-Marc faisait une séance de roulage sur le circuit du Luc et prenait part à la Course de Côte Régionale du Vignon : « Ce fut une catastrophe, cette auto n’était pas du tout adaptée à ce genre de tracé, avec un premier rapport de boîte qui montait à 120 km/h. J’avoue que les sensations n’étaient pas au rendez-vous, ce qui ne rendait pas l’approche de ma saison très facile. »
Et pour débuter sa saison, Jean-Marc Gandolfo découvrait le tracé rapide et technique de La Pommeraye : « Je suis arrivé avec mon pont long adapté au circuit. Mais sur le trajet, j’ai récupéré à Tours un pont court. Samedi j’ai roulé plutôt tranquille, mais j’ai grillé un démarreur. Heureusement que les pilotes qui m’entouraient me sont venus en aide. » Mais le plus problématique, c’est que sur la deuxième montée d’essais, Jean-Marc cassait le pont de sa M3. « Heureusement j’avais le pont de remplacement récupéré à Tours, et samedi soir j’ai attaqué un changement de pont. » A cette occasion, le Varois allait découvrir la solidarité qui règne parmi les acteurs du championnat : « Plusieurs mécaniciens, des pilotes, sont venus nous aider. Laurent Lafosse, le père d’Elodie, a passé la soirée sous ma voiture, Ronald Garcès, Stéphane Garcia, Thierry Tierce nous ont apporté de l’aide, c’était vraiment sensationnel », se souvient Jean-Marc qui terminait quatrième du GTTS et qui le dimanche soir invitait pour une bonne bouffe ceux encore présents qui lui étaient venus en aide.
S’il disposait à présent d’un pont neuf, Jean-Marc Gondolfo avait grillé à La Pommeraye l’embrayage de sa BMW M3 GTR. De ce fait il n’était pas en mesure de se rendre le week-end suivant à Vuillafans. On le retrouvait donc à Dunières où il n’allait pas manquer de prendre un réel plaisir : « Je me sentais nettement mieux dans la voiture et avec un pont plus court je pouvais faire s’exprimer la mécanique. Vraiment un super week-end », confie Jean-Marc qui termine à nouveau quatrième du GTTS et vainqueur de sa classe.
Pour sa première participation à Marchampt-en-Beaujolais, le Varois trouvait rapidement ses marques : « C’est pourtant une course compliquée, mais j’ai vraiment aimé. J’ai adoré les passages à fond et c’est la première course où je suis arrivé au rupteur en sixième à 180 km/h. » Belle satisfaction pour le pilote de la BMW qui termine sur le podium du GTTS et vainqueur à nouveau de la classe GTTS/3.
Au Mont-Dore, Jean-Marc allait se confronter dans sa classe à la Peugeot 406 Silhouette de Yannick Latreille qui, à domicile, était impossible à devancer : « C’est un garçon hyper sympa, et j’ai beaucoup apprécié qu’il estime que pour ma première participation mes chronos étaient excellents, puisqu’il est rare selon lui de descendre sous les trois minutes lors d’un premier Mont-Dore. »
La seule épreuve au programme de cette saison 2021 que Jean-Marc Gandolfo avait déjà eu l’occasion de disputer était la Course de Côte de Chamrousse. On se souvient que sa dernière participation s’était soldée par un abandon suite à une sortie de route. Malheureusement il allait connaitre le même scénario : « Avec la F3 j’étais sorti à la parabole, là ce fut dès le départ, dans une épingle gauche, la seule qui n’était pas annoncée. Je me suis fait bêtement piéger. »
Train avant droit arraché, Jean-Marc devait se replonger dans la mécanique avant de se rendre en Alsace pour la Course de Côte de Turckheim – 3 Epis : « C’est une très belle course, mais j’ai moins aimé qu’un Mont-Dore par exemple. Pour une première participation ce n’est pas évident sur des portions qui parfois manquent d’adhérence. Sur ce tracé, la BMW n’est pas à son avantage par rapport aux tractions. J’ai passé un bon week-end, même si ce n’est pas un tracé idéal pour ma voiture. »
A Limonest, Jean-Marc Gandolfo allait rencontrer de nouveaux ennuis, mais il parviendra tout de même à se classer cinquième du GTTS et à terminer la saison par une victoire de classe : « Lors de la deuxième montée de course, une mauvaise connexion de pompe à essence a provoqué une coupure moteur. J’avais fait un temps modeste sur la première montée, et je devais donc tout miser sur la dernière pour me rattraper. Je suis parti le couteau entre les dents et j’ai signé un très bon chrono. »
La saison de Jean-Marc Gandolfo se terminait par un ultime podium en GTTS sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne : « Ça s’est très bien passé, mais je pense qu’il m’en restait sous le pied car j’ai toujours eu des montées perturbées. Yannick (Latreille) n’était pas à son affaire avec sa 406, et j’espérais aller le chercher sur la dernière montée. Mais à ce moment-là j’apprends que Guillaume (Gillet) qui est un copain, est sorti fort, et j’avoue que ça m’a affecté et j’ai perdu mes moyens. »
Pressé de repartir en 2022
Pour sa toute première saison sur le Championnat de France de la Montagne, Jean-Marc Gandolfo se classe au 13ème rang et remporte le Challenge Open GTTS/3. De quoi avoir envie de recommencer : « Magnifique ! J’ai pas d’autre mot… Je ne m’attendais pas à vivre un truc aussi intense, c’est au-dessus de mes espérances. Partout où nous sommes allés nous avons été hyper bien reçus, par les organisateurs, les commissaires techniques, les commissaires de piste, les concurrents du championnat, leur assistance. Franchement l’ambiance est fabuleuse. Mon seul regret c’est de ne pas avoir eu une wild card pour aller aux FIA Hill Climb Masters, mais je ne désespère pas d’être au départ des prochains. »
Les premiers remerciements de Jean-Marc Gandolfo vont vers ses proches, et en premier lieu vers Karine son épouse : « Elle me laisse partir le week-end pour faire le championnat et c’est elle qui tient le garage en mon absence. Bien évidemment un immense merci à mon acolyte et mécanicien, Loïc Toche, qui m’a suivi toute la saison. Merci à lui, à son épouse et à ses filles. Merci à la Mairie de Figanières pour son soutien et un immense merci à toutes les organisations et à Pierre Barré pour ses interviews et ses commentaires sur le championnat. »
Pour Jean-Marc Gandolfo les choses sont claires, en 2022 il sera au départ du Championnat de France de la Montagne : « J’espère également être au départ de quelques épreuves européennes, et notamment de la Course de Côte de Saint Ursanne – Les Rangiers où je rêve de courir. Pour ce qui est de la voiture, je me questionne encore, nous verrons bien ! »
Propos recueillis par Bruno Valette ©
Retrouvez toutes les infos, bilan et portrait de Jean-Marc Gandolfo.