Et 87 victoires en Groupe N à son palmarès

De par l’éloquence de son palmarès, il reste la référence en Groupe N. Pascal Cat détient en effet un record de 87 victoires de groupe. Au volant de sa BMW M3, puis aujourd’hui de sa Renault Mégane R.S, il a accumulé les titres. A l’issue de cette saison 2021, il vient enrichir son palmarès d’un dixième Trophée FFSA du Groupe N.

Depuis 2016, c’est donc au volant d’une Renault Mégane R.S que l’on peut voir Pascal Cat évoluer sur les épreuves du Championnat de France de la Montagne. Une auto sur laquelle il lui sera difficile à présent d’apporter des évolutions, mais dont il n’a peut-être pas cerné toutes les subtilités qui lui permettraient d’améliorer encore ses chronos : « En 2020, le championnat s’est résumé à trois épreuves, mais j’avais pu améliorer sur chacune les chronos que j’avais précédemment signés avec la Mégane. J’avais donc le sentiment d’être sur le bonne voie, et c’est dans l’optique de poursuivre cette progression que j’ai abordé la saison 2021 », débute Pascal Cat.

Présent sur le circuit du Bourbonnais à l’occasion de la journée d’essais organisée par Nicolas Schatz, Pascal Cat validait les quelques modifications qu’il avait pu apporter à sa Mégane, notamment au niveau du train avant : « C’est la première fois que je me rendais à ces essais préparatoires, et c’est vraiment sympa, bien organisé. Le roulage m’a permis de bien cerner le comportement de ma voiture avec les ajustements que j’avais apportés, et tout semblait être dans le bon ordre. »

Sur le Championnat de France de la Montagne, Pascal Cat manque cruellement d’adversaires à sa hauteur, même si cette année il a pu concurrencer avec des pilotes qui, s’ils n’étaient pas engagés sur le CFM, restaient des adversaires de taille : « Heureusement d’ailleurs car sinon je me serais vite ennuyé. Bien évidemment je suis dépendant du choix des pilotes évoluant en Groupe N, qui choisissent ou non de s’engager sur le championnat. Je ne peux pas faire grand-chose contre le manque d’adversité. »

Un succès pour débuter !
La saison débutait de la meilleure des manières pour Pascal Cat qui, sur la Course de Côte de La Pommeraye, imposait sa Mégane en tête du Groupe N : « Je considère que c’est un succès que je dois à la voiture, pas à moi-même », confie-t-il en toute humilité. « Je n’ai pas été au top sur cette épreuve. Du fait des conditions météorologiques, il n’était pas évident de se mettre en confiance. Après, il n’y avait pas de grosses autos en groupe N, et donc je l’emporte. Ça n’a rien de glorifiant. »

La Course de Côte de Vuillafans, par laquelle se poursuivait cette saison, sera pour Pascal nettement plus compliquée : « Je n’avais jamais eu l’occasion de rouler à Vuillafans depuis que j’ai opté pour des pneus plus larges. La voiture cherchait vraiment la route sur un tracé où le revêtement est par moment ondulé, je n’étais pas en confiance. Là j’ai pris conscience que les réglages que j’avais apportés sur le train avant en début de saison n’allaient pas dans le bon sens », regrette Pascal Cat. Un regret d’autant plus vif que le pilote de la Mégane estimait que sur ce tracé, sa Renault avait des atouts à faire valoir : « Je pensais sincèrement que j’allais ''faire transpirer'' Sébastien (Lemaire), au final il me devance de onze secondes. Logiquement, en sortie d’épingle, avec la Mégane je dispose d’une meilleure relance qu’avec une BMW M3, et finalement je suis largué. »

A Dunières, Pascal allait trouver sur sa route la Mitsubishi Lancer de Guillaume Gillet, qui sortira vainqueur de la confrontation en Groupe N : « Me concernant, je suis un peu déçu de mes chronos qui sont en deçà de ce que j’avais fait les années précédentes. Mais comme je n’étais absolument pas dans le coup à Vuillafans, et que j’avais remodifié mes réglages de train avant pour Dunières, ça allait nettement mieux. Donc rien d’alarmant. Je reste malgré tout en retrait sans comprendre pourquoi, ce qui est assez frustrant. »

C’est le même Guillaume Gillet qui imposait sa Mitsubishi à Marchampt-en-Beaujolais où Pascal Cat terminait deuxième du groupe N, en accrochant la 16ème place du Production : « Ca allait plutôt bien. Rien de fabuleux, mais ce n’était pas catastrophique. Je me suis fait plaisir, c’est tout de même l’essentiel. »

Le recordman de victoires en Groupe N n’est pas du genre à baisser les bras. Face à des performances inégales, il a cherché constamment à trouver l’origine de ses déconvenues. Et au Mont-Dore, il devra se rendre à l’évidence, difficile de se mettre en avant : « L’écart avec les chronos de 2020 se creuse encore un peu plus. Et là je me suis vraiment questionné car je n’avais pas de problème de confiance et que je me suis réellement fait plaisir au volant. » Logiquement, quand le plaisir est au rendez-vous, les chronos vont avec, mais pour Pascal ça ne sera pas le cas. Il parvenait toutefois à accrocher la deuxième place du Groupe N derrière la M3 de Sébastien Lemaire.

Pour ce qui est de Chamrousse, Pascal était toujours en quête de performances : « Si j’avais pu rééditer le chrono de la dernière édition, je me serais cette année imposé à Chamrousse. Ca ne sera pas le cas. Certes, j’ai réduit l’écart par rapport à Guillaume Gillet. Je me suis fait plaisir, tout semblait fonctionner, mais les chronos n’étaient pas là. »

A Turckheim, Pascal Cat sera devancé par deux BMW M3, celle de Sébastien Lemaire et celle d’Alexandre Garnier : « J’ai jamais fait d’aussi mauvais chronos sur cette épreuve », confie un Pascal Cat fataliste, qui ne se départit pas pour autant de son sourire : « J’ai eu l’occasion de faire des montées en 3’13’’ à Turckheim, et là mon meilleur temps du week-end est en 3’21’’. J’avais le sentiment de ne pas avoir de panne, et c’est incompréhensible d’être à ce point largué. »

Malgré une succession de déconvenues, Pascal Cat conservait la confiance à l’heure d’aborder Limonest, manche de clôture du Championnat. Mais là encore, il ne parviendra pas à rééditer les chronos qu’il avait l’habitude de signer sur l’épreuve rhodanienne : « Je ne suis pas trop loin de Guillaume Gillet qui remporte le groupe, mais je n’arrive pas à le devancer, et je ne parviens même pas à le faire douter. Je suis à plus d’une seconde, c’est bien évidemment décevant. »

S’il n’a pas eu l’opportunité de se rendre à Gubbio en Italie en 2018 pour les FIA Hill Climb Masters, Pascal Cat avait en revanche participé aux éditions qui s’étaient déroulées au Luxembourg et en République Tchèque. Il savait donc que le rendez-vous qui se tenait cette année à Braga au Portugal serait un événement exceptionnel : « Mais je n’aurais pas imaginé que ce fut à ce point. Les Portugais ont vraiment fait les choses en grand, c’était sublime. C’est un peu comme les Jeux Olympiques, les organisateurs veulent faire mieux que l’édition précédente, et en général ils y parviennent. Ce fut vraiment le cas à Braga. C’est pour moi le point d’orgue de la saison, et je dirais à tous les pilotes  évoluant en Course de Côte qu’il faut avoir vécu ça une fois dans sa vie. J’ai 44 ans de compétition automobile derrière moi, c’est dire si j’ai vécu des choses, mais je n’avais jamais vu une telle manifestation, que ce soit en rallye ou en côte. Ca me rappelait, à une moindre échelle, ce que j’avais pu connaitre lors du Challenge Renault Diac qui se déroulait sur le Rallye du Nord. C’était, en moins majestueux que les Masters, le même genre d’ambiance. »

10ème Trophée FFSA du Groupe N
A l’issue de cette saison 2021, Pascal Cat qui compte à présent 87 victoires en Groupe N sur le Championnat, remporte donc un 10ème Trophée FFSA du Groupe N. De quoi largement satisfaire bon nombre de pilotes. Mais cette nouvelle consécration ne peut lui faire occulter les modestes performances réalisées cette année : « La déception vient du fait que je ne suis pas parvenu à améliorer mes chronos des années précédentes. Il faut que je parvienne à comprendre d’où cela provient. En début de saison, j’avoue que je n’étais pas réellement en confiance, sans vraiment expliquer pourquoi. J’ai donc estimé que si les chronos n’étaient pas au rendez-vous, j’en étais le seul responsable... Mais les FIA Masters m’ont permis de vivre un fabuleux week-end, et c’est une note très positive en fin de saison. »

Difficile de retracer les prestations de Pascal Cat sans évoquer celle de Morane, sa fille, qui en fin de saison a marqué les esprits. Au volant d’une Porsche 997 GT2 que lui confiait Philippe Marion, elle accrochait la 12ème place à Turckheim, la 7ème à Limonest en terminant à deux reprises à la deuxième position du GT Sport. Des résultats qui ne peuvent laisser Pascal indifférent : « Ils m’ont surtout donné l’occasion de vivre des moments de stress », reconnait-il dans un large sourire. « Mais ce fut un énorme bonheur. »

« Morane a toujours eu l’esprit de compétition, toute gamine elle cherchait toujours des motifs, même quand on allait se balader à pied, pour que l’on fasse des courses. Par la suite elle a fait des compétitions de gymnastique, de ski, de karting de VTT de descente, elle a ça en elle », explique Pascal qui, même si l’on sent qu’il n’est pas peu fier de sa progéniture, ne cherche pas à la glorifier, oubliant de préciser qu’elle a certes l’esprit de compétition, mais également un indéniable talent que ce soit sur des ski ou derrière un volant… « Le plus difficile pour elle cette saison c’était de mener cette Porsche de 600 chevaux, sachant qu’elle avait l’interdiction de faire le moindre écart. Elle avait comme impératif de ramener systématiquement la voiture entière, ce qui devait la contraindre à en garder sous le pied. Même si, la connaissant, elle n’a pas manqué de se lâcher en partie. » On ne peut qu’espérer à présent que Morane vienne confirmer son talent dans l’avenir sur les manches du Championnat de France de la Montagne.

Durant cette saison 2021, Pascal Cat a été une nouvelle fois soutenu par son entourage et des partenaires qui sont un important soutien : « Je voulais donc remercier mes fidèles assistants, Bernard, Morane, Christine et mes parents qui sont mes premiers supporters. Un immense merci à mes partenaires : Ksk Transport, Yacco Lubrifiant, Aviva Assurances, Mag Auto, GS Travaux Public, Mottet Moteurs, EB enseigne, Garage Rendu, CarXpert, Garage Gerdy. Merci également à mes partenaires techniques : Guillaume Fouquet de chez Renault sport et Michelin, et je n’oublie pas Benjamin Vielmi qui fut d’un précieux secours pour résoudre les problèmes de dysfonctionnement de mon boîtier électronique. »

Lorsque l’on demande à Pascal Cat ce qu’il va faire en 2022, la réponse tombe comme une évidence : « Comme d’habitude », lance-t-il dans un éclat de rire, confirmant qu’il sera bien au départ du Championnat la saison prochaine. « Pour l’heure on va travailler sur la voiture. Il va falloir que l’on se penche sur le boitier électronique qui enregistre les acquis de la voiture et qui n’a pas fonctionné durant toute la saison. On ne savait pas comment gérer ce souci, et c’est finalement Benjamin Vielmi, qui maitrise ce genre de chose, qui est venu me dépatouiller ce problème. Maintenant le boitier fonctionne, mais il faut à présent que je roule pour enregistrer de nouveaux acquis et voir les domaines dans lesquels il va falloir travailler », conclut Pascal Cat qui sera une nouvelle fois un sérieux prétendant à la victoire en groupe N en 2022.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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