Animateur du Groupe A depuis de nombreuses saisons, Geoffroy Bouhin se relançait en 2021 sur une nouvelle campagne de France au volant d’une Seat Léon Supercopa. Une saison durant laquelle le Nordiste a signé une succession de bons résultats, grâce auxquels il remporte le Challenge Open A/5 et le titre de Vice-champion de France de la Montagne 2ème Division Production.
La suprématie affichait par les Seat Léon Supercopa en Groupe A durant ces dernières années, laissait à penser que les belles espagnoles se présentaient comme les voitures idoines pour jouer les premiers rôles dans la catégorie. Il était donc logique pour Geoffroy Bouhin, pilote d’une Supercopa MK2 depuis plusieurs saisons, de s’engager cette année encore sur le Championnat au volant de sa Seat.
« Jusqu’alors il était clair que l’on pouvait jouer les premiers rôles avec les Seat », débute Geoffroy Bouhin. « Mais cette année on a vu qu’avec l’arrivée des 308 Cup ça devenait plus compliqué. » En effet, la hiérarchie qui s’était dessinée ces dernières saisons allait être passablement bousculée par des « Lionnes » ayant faim de succès et n’hésitant pas à partir à la chasse des valeureuses Supercopa.
Conscient toutefois que la concurrence allait être relevée dans un Groupe A qui chaque année offre un des plateaux les plus étoffés du Championnat, Geoffroy Bouhin prenait le soin de bien préparer sa campagne de France : « Nous avons fait une grosse révision durant l’intersaison. Nous avons tout contrôlé, révisé notamment les amortisseurs. Je voulais mettre toutes les chances de mon côté. »
A la conquête du Challenge Open A/5
Troisième du Challenge Open A/5 en 2020, vainqueur du Groupe A sur le Championnat de France de la Montagne 2ème Division Production, le Nordiste se relançait avec la ferme intention de mieux faire : « Je visais bien évidemment la victoire sur l’Open A/5, et du côté du Championnat 2ème Division j’espérais pouvoir jouer le titre. En partant du principe que les Supercopa maîtrisaient leur sujet, j’avais pour ambition d’accrocher quelques victoires de groupe sur le Championnat. »
Pas d’essais programmés avant le coup d’envoi de la saison, c’est sur le tracé de la Pujada Arinsal, en Andorre, que Geoffroy Bouhin reprenait ses marques au volant de sa Seat Léon MK2. Un début de saison marqué par la réussite puisque le Nordiste accrochait la 8ème place au scratch (Sport et Production confondus), qu’il terminait sur le podium de la Série B, deuxième du Groupe A et vainqueur de classe : « Ça s’est plutôt très bien passé sur ce super tracé. Je me suis vraiment fait plaisir malgré les conditions météorologiques difficiles », commente Geoffroy qui marque là de précieux points sur le Championnat 2ème Division.
C’est ensuite à La Pommeraye, sur la manche d’ouverture du Championnat de France de la Montagne que l’on retrouvait le pilote de la Supercopa. Sur l’épreuve angevine, il classait sa Seat à la 8ème place du scratch, terminant troisième du groupe et vainqueur de la classe A/5 : « J’avoue que je suis reparti de La Pommeraye un peu déçu. J’ai signé de bons résultats sous la pluie », confie Geoffroy qui à l’issue de la deuxième montée de course pointait en tête du groupe A. « Mais par la suite, sur le sec, Stéphane (Garcia) et Jean-Pierre (Pope) me repassent devant. Alors certes, j’hérite d’une victoire de classe après le déclassement de Nicolas (Granier), mais je ne peux me satisfaire de ça. »
Cette saison 2020 donnait l’occasion à Geoffroy Bouhin de découvrir le tracé de la Course de Côte de Vuillafans – Echevannes. Difficile d’aller très vite pour une première participation sur un parcours aussi rapide que technique : « C’est une belle course, j’ai beaucoup aimé l’environnement, mais il est clair qu’il faut vraiment connaitre pour sortir des bons chronos. Samedi j’étais un peu perdu et il a fallu que je me force pour recoller au train. J’ai encore une belle marge de progression pour aller chercher les meilleurs », estime Geoffroy qui remporte la classe A/5 en terminant troisième du Groupe A derrière la Polo de Denis Millet et les 308 Cup de Stéphane Garcia et Jean-Pierre Pope.
Dans la foulée de Vuillafans, Geoffroy Bouhin se rendait à La Broque pour prendre part à l’épreuve alsacienne inscrite au calendrier du Championnat 2ème Division : « J’ai eu du mal à rentrer dans la course le samedi et je me retrouve un peu loin. Dimanche, je suis parvenu à me réveiller pour aller chercher la victoire de classe. Mais j’ai surtout la satisfaction d’avoir amélioré mon meilleur chrono d’une seconde », se souvient le Casselois qui termine à la deuxième place du Groupe A.
A Dunières, Geoffroy Bouhin découvrait un tracé qui peut paraitre difficile à appréhender pour bon nombre de pilotes. Régulier tout au long du week-end – il signe trois montées de course en 1’18’’ – Geoffroy estime qu’il aurait pu faire mieux : « C’était difficile à comprendre. J’avais la sensation d’attaquer de plus en plus fort au fil des montées, mais mon chrono restait le même. C’est un peu rageant car c’est à mon sens la première fois de la saison où j’avais le sentiment que je pouvais m’imposer. » Au final, il accrochait la troisième place du Groupe A, à seulement 1’’5 du vainqueur, et sortait vainqueur de la confrontation dans la classe A/5.
La découverte du tracé de Marchampt-en-Beaujolais sera marquée par une belle régularité du pilote Nordiste qui, par trois fois signait un chrono en 1’59’’ : « Je ne connaissais pas cette épreuve, et j’avoue rester un peu sur ma faim. Je sais que je pouvais mieux faire, mais je suis globalement satisfait d’un week-end qui m’a permis de découvrir une belle course et de remporter une nouvelle victoire de classe. »
Le Mont-Dore sera le théâtre d’une petite déception pour Geoffroy Bouhin qui ne parviendra pas cette année à rééditer les chronos qu’il avait pu faire sur les précédentes éditions : « J’en suis même assez loin, à près de deux secondes et demie. Le seul truc qui me rassure, c’est que je ne suis pas distancé par Jérôme (Janny) qui est une référence. Mais j’avoue que j’ai du mal à expliquer pourquoi je ne suis pas parvenu à mieux faire. »
Arrivé à Chamrousse dans la nuit de vendredi à samedi, Geoffroy Bouhin effectuait que quelques passages en reconnaissance, de nuit, sur un tracé qu’il découvrait. Dans ces conditions, il pouvait difficilement sortir la grosse attaque d’entrée de jeu : « C’était un week-end compliqué. Mon emploi du temps professionnel m’obligeait à rejoindre Chamrousse au dernier moment et à repartir en urgence le dimanche soir. Et puis j’avais le sentiment que l’auto manquait de puissance, ce qui se vérifiera par la suite à Turckheim. Le problème était dû à une durit de turbo desserrée », explique Geoffroy qui termine sixième du Groupe et quatrième de sa classe.
A Turckheim, tracé qu’il connaissait, Geoffroy sera à nouveau pénalisé par son souci de durit de turbo : « Samedi tout se présentait plutôt bien, j’étais dans les chronos que j’avais signé en Alsace précédemment. Mais dimanche matin, j’ai découvert l’origine de ma panne, avec la durit qui s’est totalement désolidarisée. Sur la première manche je me suis retrouvé très loin, et je craignais que, compte tenu du retard, il n’y ait pas de troisième manche. C’était donc un peu ’’râpé’’ pour moi… Sur la deuxième manche j’améliore mon meilleur chrono à Turckheim de cinq secondes, j’étais vraiment content. Et finalement la troisième montée me permettra de monter sur le podium du Groupe A », se souvient Geoffroy qui termine derrière Sarah Bernard-Louvet et Stéphane Garcia.
Enthousiaste à l’issue de Turckheim, Geoffroy Bouhin n’allait pas connaitre la même satisfaction à Limonest où il ne parviendra pas cette année à rééditer les chronos qu’il avait pu signer précédemment sur la manche de clôture du Championnat : « J’avais l’impression que ça manquait cruellement d’adhérence. Je suis à deux secondes de mes temps, et j’ai du mal à l’expliquer. »
Sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne, où les Supercopa ont monopolisé les premières places du Groupe A, c’est au quatrième rang que l’on retrouve Geoffroy : « Ça se joue à tellement peu de choses. Si j’avais été un centième ’’plus vite’’, j’aurais accroché la troisième place. En concédant un dixième tu te retrouves facilement au huitième rang », analyse-t-il. « Après, pour moi qui aime les tracés techniques, le côté très rapide de la Montée des Sarmentelles n’est pas mon terrain de jeu préféré. »
Vainqueur du Challenge Open A/5
S’il regrette de ne pas avoir fait le déplacement à Braga pour prendre part aux FIA Hill Climb Masters, Geoffroy Bouhin estime que pour le reste sa saison lui a apporté de très belles satisfactions : « Je suis ravi de cette saison. C’est la première fois que je faisais un championnat complet et tout s’est plutôt très bien passé. Le seul petit bémol c’est qu’il me manque une victoire de groupe pour que ce soit parfait. Après je suis pleinement satisfait d’avoir remporté le Challenge Open A/5 et de succéder à des pilotes comme Francis Dosières, Jérôme Janny ou Antoine Uny », confie Geoffroy qui termine neuvième du Championnat de France de la Montagne et Vice-Champion du Championnat 2ème Division Production après avoir fait cette saison près de 15.000 kilomètres de déplacement !
Une belle satisfaction et une belle réussite que Geoffroy Bouhin veut partager avec l’ensemble de ses soutiens, et en tête de liste avec ses parents Marie-Edith et Jean-Michel qui sont présents à ses côtés sur les courses : « Un énorme merci également à Delphine, mon épouse, qui me laisse la liberté de disputer des courses, à Tonton Jean-Marie et Tata Marie-France, à Sébastien Dupont qui m’a accompagné en Andorre, à mes partenaires, Declemy Location Transport et le Salon de Coiffure Karact’R ainsi que l’ensemble des mes partenaires. »
La Supercopa de Geoffroy Bouhin est à la vente. Ce n’est pas pour autant que le Nordiste n’envisage pas de prendre part au Championnat de France de la Montagne en 2022, bien au contraire : « Nous verrons, mais j’ai la ferme intention d’être présent, toujours sur le Championnat Production, si possible avec une auto plus performante », conclut Geoffroy.
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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