Président de l’ASAC Moselle, organisateur administratif de la Course de Côte d’Abreschviller – Saint Quirin, Bernard Vogel coiffe depuis peu une nouvelle casquette, celle de Président du Cocca, la structure qui gère l’organisation technique de l’épreuve mosellane. Une suite logique pour ce passionné qui est viscéralement attaché à cette manifestation, et qui a à cœur de pérenniser cette manche du Championnat de France de la Montagne.
La Course de Côte d’Abreschviller – Saint Quirin n’avait que 6 ans lorsque Bernard Vogel se voyait offrir l’occasion de découvrir cette manifestation. C’est en effet en 1972, année de l’obtention de son permis de conduire, qu’il se rendait pour la première fois dans le village mosellan pour assister en spectateur à cette épreuve : « Et depuis je n’ai raté aucune des éditions, exceptées entre 2014 et 2017 où je me trouvais à Mayotte », précise Bernard Vogel.
C’est dire l’affection particulière que porte Bernard Vogel à cette course sur laquelle il fut concurrent, bénévole au sein de l’organisation, membre du Collège, Président d’ASA et aujourd’hui aux manettes du Cocca (Comité d’Organisation de la Course de Côte d’Abreschviller).
Du volant à la présidence…
Passionné de sport automobile depuis l’adolescence, Bernard Vogel souhaitait avant tout faire du rallye. Et pour débuter, il s’installait dans le baquet de copilote, dans une auto des plus originales : « J’ai participé à ma toute première course, le Rallye de Longwy 1979, aux côtés de Claude Dorkel qui roulait avec une Citroën CX 2500 Diesel. L’auto était d’origine, et on ne pouvait espérer mieux que de se payer une bonne tranche de rire », se souvient Bernard. Il aura ensuite l’occasion de naviguer des copains à bord d’une Autobianchi A112 Abarth, « et d’une Renault 12 Gordini plutôt bien préparée pour l’époque. »
Dans le même temps, Bernard Vogel s’installait derrière le volant pour prendre part à quelques rallyes au volant d’une Renault 5 Alpine : « Par la suite, j’ai eu une Volkswagen Golf GTI que j’ai fait évoluer au fil du temps. J’ai eu l’occasion alors de signer quelques victoires de classes et de groupes, mais rien de transcendant », confie-t-il en toute humilité. « Mais je courrais avant tout pour me faire plaisir, en amateur, en configurant au gré de mes budgets ma voiture en groupe F, groupe N ou groupe A. »
Le coût élevé des participations en rallye et un emploi du temps chargé incitaient Bernard à se tourner vers la Course de Côte : « J’ai roulé alors bien évidemment à Abreschviller – Saint Quirin, à Fouchy, à Turckheim, et sur de nombreuses épreuves du Grand Est », confie cet enseignant qui a par la suite assuré des fonctions de direction au sein de l’Éducation Nationale : « Après une première partie de carrière en tant que professeur, j’ai poursuivi en qualité de chef d’établissement. Ce qui m’a valu de pas mal voyager puisque j’ai occupé des postes au Luxembourg, en Arabie-Saoudite, à Mayotte, avant de prendre ma retraite. »
Abreschviller – Saint Quirin, l’épreuve des premiers émois
Si jusqu’alors, en sa qualité de Président de l’ASAC Moselle, Bernard Vogel assumait l’organisation administrative de la Course de Côte d’Abreschviller – Saint Quirin, c’est le Cocca, et son président David Oliger qui prenaient en charge l’organisation technique : « Mais David a été contraint de prendre du recul. D’une part parce qu’il a un boulot particulièrement chronophage, et d’autre part parce que depuis le 1er avril et la naissance d’un petit Gabin, il est papa pour la seconde fois. David reste donc impliqué au sein de l’organisation, mais à préféré laisser les commandes, et j’ai accepté de lui succéder. »
Pour Bernard Vogel, Abreschviller – Saint Quirin est la course qui lui a fait découvrir le sport automobile : « J’ai une attache sentimentale avec cette épreuve, et il est dans mon esprit impensable qu’elle puisse s’arrêter. Je tiens profondément à cette manifestation qui est une épreuve phare en Moselle. Je dois à cette course et à Jean Hocquard le fait d’avoir pu pleinement m’impliquer dans la course automobile. »
Au milieu des années 80, alors que Bernard assouvissait sa passion derrière le volant, Jean Hocquard, qui fut sous le mandat de Jean-Marie Ballestre Vice-président de la FFSA et qui présidait aux destinées de l’ASAC Moselle, demandait à Bernard de lui prêter la main : « C’était un homme au charisme extraordinaire. Ancien résistant, il sera intégré de force dans l’armée allemande avant de s’évader et de rejoindre l’Afrique du Nord, puis de débarquer en Provence aux côtés de Bernard de Lattre de Tassigny pour poursuivre les Allemands jusqu’au Danube. A la fin des années 50 et durant les années 60, Jean Hocquard a notamment couru avec une AC Bristol… Il fut pour moi un mentor et un ami, et c’est grâce à lui que j’ai tout appris de l’organisation. »
Même si la période est pour le moins difficile, Bernard Vogel envisage l’avenir avec une certaine sérénité : « Pour cette année 2021, nous avons dû reporter notre épreuve qui aura lieu les 17, 18 et 19 septembre. Nous savons d’ores et déjà pouvoir compter sur le soutien des collectivités locales qui nous ont assuré de consolider leur partenariat. De ce fait, je suis relativement serein car j’ai la certitude qu’énormément de gens tiennent absolument à ce que notre événement ait lieu. » S’il a l’assurance d’avoir le soutien de la région et du département, Bernard Vogel sait également que certains de ses fidèles partenaires seront toujours au rendez-vous.
Accueil et convivialité, des atouts majeurs
Ultra rapide, long seulement de 2 kilomètres, le tracé d’Abreschviller – Saint Quirin n’est pas le plus attrayant de la saison. Pourtant, de nombreux pilotes ne rateraient ce rendez-vous pour rien au monde. D’une part parce que tout aussi court qu’il soit, le parcours offre de belles sensations, mais surtout parce que l’ambiance qui règne à Abreschviller – Saint Quirin fait l’unanimité auprès des acteurs de la discipline : « Nous faisons tout pour que l’accueil et la convivialité soient les maîtres-mots, pour que les concurrents se sentent parfaitement bien chez nous. C’est notre point fort, nous en sommes conscients et nous allons cultiver cet atout et tenter de l’améliorer encore. »
C’est donc au mois de septembre prochain qu’aura lieu la 50ème édition de la Course de Côte d’Abreschviller – Saint Quirin. Un changement de date qui a pu s’opérer grâce à l’investissement des bénévoles du Cocca, mais également grâce aux partenaires de l’épreuve mosellane : « Et je tiens donc à remercier La Région Grand-Est, le Département de la Moselle, les Communes d’Abreschviller et de Saint Quirin, la Communauté de Commune de Sarrebourg Sud, le Crédit Mutuel. Un immense merci à tous les membres du Cocca qui bossent sans compter leurs heures », conclut Bernard Vogel.
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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