Le pilote de l’Ain fidèle au TracKing

Pour la troisième année consécutive, Simon Taponard engageait son TracKing sur le Championnat de France de la Montagne. Deuxième du Challenge Open CM en 2018 et 2019, il avait comme ambition de jouer à nouveaux les premiers rôles sur un challenge qui s’annonçait particulièrement relevé.

Durant les années 80, Jean-François Taponard fut un animateur assidu des Courses de Côte bressanes. Aujourd’hui encore, il vient régulièrement animer les pelotons des Véhicules Historiques de Compétition sur le Championnat de France de la Montagne

Et c’est d’ailleurs au sein des Véhicules Historiques de Compétition que Simon Taponard s’investissait à ses débuts pour parfaire son apprentissage et suivre la voie dessinée par son père. Un apprentissage tout aussi rapide que réussi, puisque Simon remportait dès son entrée en lice, en 2016, le Groupe Avenir sur le Championnat de France de la Montagne VHC.

Troisième saison au volant du TracKing
En 2018, Simon Taponard décidait de poursuivre son implication sur le Championnat de France en intégrant la liste des engagés en Moderne. Il délaissait donc sa BMW 323 I pour un TracKing sorti des ateliers de la structure Bourgeon Concept. Au volant de son Proto CM, il terminait les saisons 2018 et 2019 à la deuxième place du Challenge Open, en étant devancé une première fois par Fabien Bourgeon et l’année suivante par François-Xavier Thievant.

Pour cette saison 2020, Simon Taponard se relançait pour une nouvelle campagne, toujours au volant de son TracKing… 2019 lui avait apporté de belles satisfactions, ce qui l’incitait à s’impliquer plus encore : « La saison dernière m’a offert l’occasion de livrer de belles empoignades, notamment avec Quentin (Basset), et de ce fait j’avais prévu initialement pour 2020 d’être au départ des 13 manches du Championnat de France de la Montagne », confie Simon.

La pause hivernale avait permis à Simon de réviser entièrement son TracKing, mais à l’heure où était annoncé le premier confinement, certains éléments restaient encore à revoir : « Et pour des raisons professionnelles, j’ai été contraint de me confiner dans le Pays de Gex, ce qui m’a obligé à laisser l’auto telle qu’elle était en attendant des jours meilleurs. » La crise sanitaire entrainait un changement dans l’approche de la course, puisque pour Simon, s’installer derrière le volant n’était plus alors une priorité : « L’important à ce moment là était de rester en bonne santé et de conserver notre job, j’avoue que la compétition devenait accessoire. »

Début juillet, l’horizon semblait s’éclaircir et Simon allait pouvoir terminer le remontage de son TracKing : « De ce fait, j’ai pu planifier mon premier roulage à l’occasion de la journée organisée par Nicolas Schatz fin juillet sur le circuit du Bourbonnais. Et même si nous avons eu quelques petits réglages à peaufiner, j’étais dans l’ensemble satisfait de ces essais. »

Avant de se rendre au Mont-Dore, Simon Taponard planifiait une seconde session de roulage, à nouveau sur le circuit du Bourbonnais : « Et là j’ai pu bosser sur le pilotage et retrouver de bonnes sensations au volant du TracKing. Les réglages semblaient être optimisés, et je pouvais donc me rendre sur la première épreuve en étant serein et confiant. »

Deuxième du Challenge Open CM à l’issue des saisons 2018 et 2019, Simon Taponard avait à cœur de bien figurer une nouvelle fois au sein de ce Challenge : « Je savais que Yves (Tholy) allait nous rejoindre cette saison et qu’il serait un adversaire de taille. J’étais également conscient qu’Emilien (Thomas), qui avait signé de bons résultats l’année précédente, serait un concurrent valeureux. Ca promettait de belles bagarres ! »

Le plaisir de rouler...
Les tours enchainés sur le circuit du Bourbonnais avaient permis à Simon d’aller puiser dans ses derniers retranchements et dans les limites du TracKing. Mais on n’aborde pas une séance d’essai sur un circuit sécurisé comme une montée sur une Course de Côte. Simon allait l’apprendre à ses dépens : « En circuit, on est confronté à des épingles sur lesquelles il faut faire pivoter la voiture. On est dans un rythme accru, à la recherche de la limite. En côte, il faut savoir faire preuve de finesse tout en gardant constamment le rythme. Il ne faut pas sur-conduire, être trop incisif, taper dans les freins… En fait, après un passage en circuit, je n’ai pas su réellement me réadapter à la Course de Côte », reconnait humblement Simon. « Après, l’épreuve du Mont-Dore ne m’a pas toujours réussi. C’est une épreuve que j’affectionne, qui propose un très beau tracé, mais sur laquelle j’ai fait preuve d’un excès de prudence. »

Quatrième du CM sur les deux courses disputées en Auvergne, Simon Taponard se rassurait en constatant que malgré le manque de roulage en Course de Côte, il réalisait les chronos qu’il avait l’habitude de signer précédemment : « Finalement pour une reprise c’est plutôt pas mal, et ça m’a confirmé que les copains n’amusent pas le terrain et que devant ça roule très fort. »

On retrouvait par la suite Simon Taponard à Turckheim où, à l’issue de la course du samedi, il se classait deuxième du CM derrière l’intouchable Yves Tholy. Le lendemain, il était une nouvelle fois devancé par le Speed Car de l’Auvergnat et par Emilien Thomas qui évolue au volant d’un TracKing.

Mais ce que retiendra avant tout Simon, c’est que l’épreuve alsacienne lui laissera d’excellents souvenirs : « J’ai passé un excellent week-end en ayant pris énormément de plaisir sur cette épreuve. C’est la deuxième fois que je mettais les roues du TracKing sur ce tracé et l’an dernier la météo ne nous avait pas vraiment aidé. Pour ma part, pour pouvoir progresser, pour me mettre en confiance, j’ai besoin d’un météo constante durant tout le week-end, et cette année tous les ingrédients étaient réunis pour que ça fonctionne », analyse Simon. « Et puis cette épreuve m’a donné l’occasion de livrer une super bagarre avec Emilien. C’était super sympa et on s’est vraiment amusé. »

Un beau travail d’équipe…
Satisfait de sa prestation en Alsace, Simon reconnait que ce n’est pas uniquement son pilotage qui lui a permis de réaliser de bons résultats : « C’est vraiment le travail de toute une équipe qui est payant. Alois et Samuel ont parfaitement géré la maintenance du TracKing, ce qui m’a permis de m’élancer en étant serein, l’esprit libéré pour aller chercher les dixièmes qui peuvent faire la différence. »

Engagé sur la Course de Côte de Bagnols-Sabran où se jouait le dénouement du Championnat, Simon Taponard ne sera malheureusement pas en mesure de se présenter au départ de l’épreuve : « Professionnellement, je ne pouvais vraiment pas me libérer pour venir à Bagnols. C’est dommage, car ça m’a couté deux places au championnat, mais je ne peux en vouloir à personne et certainement pas à mon employeur qui me permet chaque saison de prendre part à l’intégralité du Championnat. »

Mais ce n’est pas pour autant que Simon ne gardait pas un œil sur l’épreuve gardoise : « J’ai suivi de près les performances de Fab (Bourgeon) et il mérite amplement toutes mes félicitations pour ce premier succès sur une manche du Championnat de France de la Montagne. »

S’il n’a pas pu disputer l’ensemble des épreuves inscrites au calendrier de ce Championnat de France de la Montagne, Simon Taponard a pris beaucoup de plaisir en s’exprimant au volant de son TracKing. Et cela lui permet de dégager un bilan largement positif de cette courte saison : « Turckheim notamment m’a permis de retrouver de bonnes sensations de pilotage, et sur un tracé aussi long certainement de sortir de ma zone de confort. J’ai pu aller chercher plus loin, puiser dans les derniers retranchements, c’est plutôt très plaisant, tout aussi plaisant que de prendre conscience que je suis vraiment entouré par une super équipe. »

Et d’ailleurs, lorsque l’on évoque avec Simon Taponard ceux vers qui il veut adresser des remerciements pour leurs soutiens, c’est vers les membres de son équipe que vont ses premières pensées : « Nous avons passé deux beaux week-ends et la bonne entente dans notre équipe joue en cette faveur. Aloïs et Samuel, passionnés, sont d’une aide précieuse et assurent parfaitement bien la partie mécanique sur le TracKing. L’intendance a également été parfaitement gérée par ma copine Emilie. Je tiens à remercier mes partenaires pour cette saison 2020 qui sont notre constructeur Bourgeon Concept, la société Millet Forestier spécialisée dans la fabrication de pièces plastiques à Lavans-lès-Saint-Claude (39) et la boulangerie au Pétrin des Saveurs situé à Montluel (01). J’en profite aussi pour féliciter mon père qui a réalisé une belle performance scratch sur l’épreuve de Turckheim, et pour le remercier de son aide lorsqu’il ne court pas. Je tiens à saluer la motivation et remercier le travail des organisateurs et bénévoles qui ont pris le risque d’organiser ces épreuves. Nous croisons les doigts pour une belle saison 2021 dans l’espoir de retrouver mes amis bretons de l’écurie du Mené ! »

Le programme de la saison 2021 est bien évidemment dépendant de l’évolution de la crise sanitaire, mais dans l’esprit de Simon Taponard il ne fait aucun doute qu’il sera présent au volant de son TracKing : « Rien n’est évidemment encore clairement défini, mais si tout évolue bien, je ferai tout pour être au départ du Championnat au volant de mon TracKing », conclut Simon.

 

Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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