Champion de France Production et 2ème Division

Champion de France de la Montagne Production 2017, Pierre Courroye avait fait de ses participations en circuit sa priorité lors des deux saisons suivantes. De ce fait, il n’avait pas été en mesure de défendre son titre… Cette année 2020 sera en revanche consacrée exclusivement à la Course de Côte, avec six courses et autant de victoires pour le jeune Franc-Comtois qui remporte un nouveau titre de Champion de France. Une seconde couronne, assortie cette fois d’un titre sur le Championnat de France de la Montagne 2ème Division.

Initialement, cette année 2020 devait voir Pierre Courroye exprimer ses talents de pilotes en circuit, avec un nouvel engagement en GT4 pour défendre les couleurs de l’équipe Speed Car au volant d’une Alpine A110. En parallèle, Pierre devait être au départ de plusieurs épreuves du Championnat de France de la Montagne : « Avant que ne débute la crise sanitaire, nous avions mené des essais pour le circuit, et j’avais prévu d’établir mon programme en Course de Côte en fonction du calendrier circuit et des séances d’essais programmées par mon équipe », débute Pierre.

Mais l’apparition de la crise liée au Covid-19, et le confinement qui en résultait mettaient à mal les plans du jeune Franc-Comtois : « Nous étions dans l’expectative, incapables de prévoir comment aller se dérouler la saison. De ce fait il était très difficile de finaliser les projets avec certains de nos partenaires alors que nous étions en phase de pourparlers », poursuit-il. « Comme nous pouvions nous y attendre, certains de nos soutiens ont été dans l’obligation de se retirer, ce qui rendait la mise en œuvre d’un programme de plus en plus difficile. »

La situation allait en partie se décanter à la mi-juillet, lorsque les informations laissaient apparaitre quelles seraient les épreuves qui finalement pourraient avoir lieu durant cette saison 2020 : « Lorsque j’ai appris qu’avait été mis en place un calendrier du Championnat de France de la Montagne de six courses réparties en trois meetings, j’ai trouvé ça plutôt attrayant, tant pour les spectateurs que pour les pilotes », confie Pierre. « Dans le même temps il nous est apparu de plus en plus difficile de finaliser un programme en circuit, j’avais donc toutes les raisons de me rabattre sur la Course de Côte, histoire de rouler et de garder la main, car il n’est jamais très bon de faire une année blanche. »

Une saison consacrée exclusivement à la Course de Côte
Chaque année, avec l’arrivée du printemps, Pierre Courroye se focalise sur le circuit, et de ce fait n’a pas énormément de temps à consacrer à la McLaren MP4 12C avec laquelle il évolue en Course de Côte : « Nous n’avons apporté que quelques modifications sur la voiture, que j’ai retrouvée au mois de juillet au Bourbonnais, à l’occasion des essais organisés par Nicolas Schatz. » Victime d’une casse de pompe à huile sur sa McLaren lors d’une participation à la Course de Côte régionale du Mont de Fourche au mois d’août 2019, Pierre Courroye n’avait plus eu l’occasion depuis de s’installer dans l’habitacle de sa McLaren depuis l’édition 2019 de la Course de Côte de Dunières.

En termes de modifications, la McLaren bénéficiait de petits ajustements sur le différentiel et surtout d’un passage à un carburant de compétition d’un indice d’octane 102 : « Jusqu’alors je roulais avec de la 98, et j’espérais que le passage à la 102 me permettrait de bénéficier d’un regain de performance. J’avoue que les premiers essais en circuit étaient un peu décevants, je m’attendais à mieux, la différence n’était pas flagrante. Mais pour le reste l’auto fonctionnait parfaitement bien. »

En concentrant ses efforts sur le Championnat de France de la Montagne, Pierre Courroye ne pouvait se fixer d’autres objectifs que le titre : « Je n’avais pas d’autre programme en cours, donc clairement je pouvais me consacrer totalement à la Montagne, et de ce fait je visais clairement un nouveau titre. »

Six courses… six victoires !
La Course de Côte du Mont-Dore – Chambon-sur-Lac donnera l’occasion à Pierre Courroye d’inscrire deux nouveaux succès à son palmarès, et de s’installer en tête du Championnat Production. Pour autant, le Haut-Saônois n’est pas totalement satisfait de son week-end auvergnat : « Si je peux me contenter du résultat de samedi, en revanche je n’étais pas particulièrement content de mes chronos. Nous avions opté pour de nouveaux réglages et le set-up que nous avions retenu ne s’est pas avéré concluant. C’était même clairement moins bien qu’auparavant. J’étais à trois secondes des temps que j’avais précédemment signés sur le Mont-Dore. »

Pierre reconnait qu’il était alors en manque de confiance avec sa McLaren : « Je manquais de grip latéral et lors des passages en courbes j’avais le sentiment d’être sur des œufs. » De nouveaux réglages seront alors adoptés pour la journée de dimanche, et rapidement Pierre allait retrouver de très bonnes sensations au volant de son anglaise : « Lors des essais, avec des pneus usagés et sans forcer la cadence, je ne suis qu’à quelques dixièmes de mon record. J’avais un bon ressenti, mais j’étais tout de même un peu étonné de ma performance. »

Pour la course, la McLaren retrouvait les pneus de la veille, « et à nouveau le feeling n’était plus au rendez-vous », concède Pierre. « Malgré tout je parviens à m’imposer, mais de seulement sept dixièmes et loin des chronos que j’avais l’habitude de réaliser sur ce tracé. » Malgré cette petite déconvenue, Pierre veut retenir que lors des essais il était en osmose avec sa voiture, ce qui était plutôt rassurant pour la suite, et qu’il repart du Mont-Dore avec deux victoires.

Si la Course de Côte de Turckheim se concluait par deux nouvelles victoires, Pierre reconnait que le combat face à Ronald Garcès fut d’une rare intensité : « J’ai retrouvé une auto bien plus conforme à ce que je connaissais auparavant. Même si je n’étais pas au départ des deux dernières éditions, les conditions étaient idéales et j’ai rapidement repris mes marques. »

Détenteur du record qu’il avait établi avec sa McLaren, Pierre avait pour objectif de signer un nouveau record en Production sur le tracé alsacien : « Le record datait de trois ans, et depuis Michelin a apporté de réelles évolutions aux pneumatiques qui sont proposés, donc j’estimais être en mesure d’améliorer. » Après une performance en demi-teinte lors des essais chronos abordés avec d’anciennes gommes, Pierre signait dès le samedi de très bonnes performances en course pour venir arracher la victoire.

« Nous étions déjà à la mi-saison », lâche-t-il dans un éclat de rire. « Ça surprend d’avoir fait si peu de montées et de se dire que l’on en est déjà là. Mais ça fait extrêmement plaisir de pouvoir rouler, et on peut sincèrement remercier la FFSA qui a mis en place un protocole pour que l’on puisse courir. »

Dimanche, Pierre Courroye battait d’entrée de jeu le record des Productions : « Mais Ronald Garcès l’améliore à son tour dans la foulée avant que je ne signe à nouveau la meilleure performance, donc un nouveau record. C’était super sympa à suivre et j’avoue que j’ai beaucoup apprécié car ça me rajoutait du challenge. »

A Bagnols-Sabran, les animateurs du Championnat de France de la Montagne devaient composer avec un nouvel élément perturbateur, la météo capricieuse : « J’avoue que c’était un peu compliqué pour trouver les réglages les mieux adaptés. Mais le set-up que nous avons trouvé s’est avéré vraiment bon pour ce terrain. Je pense que j’aurais d’ailleurs été bien mieux sur le Mont-Dore si j’avais utilisé certains de ces réglages. »

Avec des pneus qui avaient déjà deux courses à leur actif, Pierre Courroye établissait un nouveau record sur le tracé gardois, « ce qui est particulièrement satisfaisant et qui permet de terminer sur une bonne note. Je suis vraiment content de ce week-end. Sur la dernière montée, la pluie a fait son apparition et il n’était plus question d’améliorer, alors j’en ai profité pour remercier le public et les commissaires en faisant des appels de phares à chaque virage » confie le Franc-Comtois qui à deux reprises imposait sa McLaren.

Deuxième titre de Champion de France
A l’issue de la Course de Côte de Bagnols-Sabran, le Collège des Commissaires demandait le plombage de ta boite de vitesses de la McLaren pour une vérification ultérieure. Un contrôle qui a surpris Pierre, ce dernier ayant déjà subi précédemment un contrôle de la FIA sur cet élément. Mais la problématique majeure venait du fait que la boîte de vitesses d’une McLaren MP04 ne se démonte pas si facilement : « Ça ne s’ouvre pas comme une boîte de 205 ou de Clio. Cela demande du temps et il faut des techniciens qui ont une certaine expertise. De ce fait ça a pris énormément de temps avant que l’on ne dispose de la procédure pour ouvrir la boîte, d’autant que l’on me demandait de prendre en charge le coût de cette vérification, ce que je trouvais totalement inopportun, mon budget n’étant pas extensible à merci. Finalement McLaren a fait preuve de compréhension et ça ne m’a rien coûté. » Mais avec la crise du Covid-19 qui se greffait dessus, le temps de recevoir la procédure, d’avoir l’acceptation de McLaren concernant la prise en charge du démontage, et de fixer un rendez-vous pour effectuer le contrôle, c’est le 9 décembre dernier que finalement la vérification était effectuée et qu’elle confirmait la conformité de la boîte de vitesses.

Cette saison 2020 aura permis à Pierre Courroye de remporter les six courses au programme et, comme en 2017, de remporter le titre de Champion de France de la Montagne Production. Un titre assorti cette année de celui de Champion de France Production 2ème Division et de deux nouveaux records sur les tracés de Turckheim et de Bagnols-Sabran : « J’étais avant tout content de prendre ma revanche sur les deux années précédentes qui ont été un peu compliquées pour moi dans le sens où je n’ai pas pu disputer l’ensemble des épreuves. La saison est tronquée, mais c’était sympa de pouvoir courir et de pouvoir honorer mes partenaires », commente Pierre.

« Cette saison m’aura également permis de travailler en collaboration avec Michelin qui m’avait demandé de tester la dernière version des gommes destinées aux GT. Nous sommes parvenus en phase finale de développement, ce qui va permettre aux GT de disposer d’un pneu qui leur sera dédié et qui aura une durée de vie plus longue. Des ajustement ont été apportés pour limiter l’usure, et je suis content d’avoir contribué à cette évolution », avoue Pierre qui ne cache pas que les sollicitations de Michelin ont été un argument supplémentaire pour le motiver à prendre part au Championnat 2020.

Pleinement satisfait de sa saison, Pierre Courroye a une pensée pour ceux qui l’ont soutenu dans cette quête d’un nouveau titre : « Je tiens à remercier tout d’abord mes partenaires. Merci donc à Jacques Daval président des sociétés Val’Air et Valmetal, à Philippe Planeix de Michelin Motorsport, David Calmet des huiles Motul, ainsi qu’à McLaren GT. Je remercie aussi l’Asa Luronne qui soutient ses pilotes. Merci à Nicolas Millet Photography pour ses reportages photos toujours de très bonne qualité. Un grand merci également à toute l’équipe du Team Garage Dosières et plus particulièrement Francis et Jeannot pour leur aide précieuse. Je tiens également à remercier du fond du cœur toutes les personnes qui m’ont aidé et soutenu. Pour finir je remercie également mon père pour son engagement et son dévouement ainsi que toute ma famille. »

Pour 2021, Pierre Courroye devrait donc une nouvelle fois donner la priorité au circuit, « et quand je regarde les calendriers, je ne pense pas que je puisse défendre mon titre en Montagne. Ouvertement ça ne sera pas possible. » Pierre, qui évoluera en GT en circuit, a bien l’intention de prendre part à quelques Courses de Côte, discipline qui l’a vu naitre sportivement : « Il y a donc des chances que je sois au départ de quelques épreuves », conclut-il


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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