S’installer derrière le volant d’une Mitjet après avoir durant près de 40 ans glané des centaines de trophées en pilotant des tractions était un pari osé. Mais pour Daniel Demare c’est un pari réussi, car s’il a le sentiment de pouvoir encore progresser, à plus de 70 ans, Daniel prend un plaisir intense à bord de son nouveau bolide.
Si pour débuter dans le sport automobile, Daniel Demare avait porté son choix sur des Simca Rallye II, cela fait plus de 35 ans qu’il évolue au volant de tractions avant. Le Rhodanien savait donc qu’en optant pour une Mitjet lors de sa campagne 2017, il se lançait un véritable challenge. Sa priorité était alors de se débarrasser des automatismes propres au pilotage d’une traction, pour se réadapter au comportement d’une propulsion… A l’âge où l’on a tendance à être hostile aux changements, Daniel savait que l’adaptation pouvait s’avérer difficile.
La saison du pur plaisir !
De toute évidence, lors de sa première saison, les performances n’étaient pas réellement au rendez-vous, mais le plaisir était bien là. En 2018, les progrès étaient flagrants et le plaisir d’autant plus intense… La saison 2019 allait permettre à Daniel Demare de poursuivre sa progression : « Il n’est plus question pour moi de changer de voiture, j’avoue qu’avec la Mitjet je m’amuse comme un fou ! », débute Daniel. « Il est clair que je ne prétends plus comme auparavant me battre pour la victoire, mais je roule de mieux en mieux et aujourd’hui le plaisir est énorme. »
Se battre pour la victoire n’était pas cette année l’objectif premier de Daniel Demare. Sa seule ambition était d’améliorer ses chronos, et si ça voulait bien sourire, de tenir tête à d’autres ’’Mitjeteurs’’ : « Je sais que je dispose encore d’une marge de progression. Durant l’intersaison, avant que ne débute la campagne 2019, j’ai pris le temps de faire quelques tours de circuit histoire de bien cerner le comportement et la limite de la voiture, je pense en avoir tiré bénéfice. »
Pour Daniel Demare, la mécanique est plus qu’un métier, c’est une véritable vocation. Il était donc logique pour lui que durant la pause hivernale il prenne un soin particulier dans la préparation de sa Mitjet : « Je me suis surtout attaché cette année à faire évoluer les réglages de trains. Ce fut long pour trouver les bons set-up sur l’avant, et j’ai pu bénéficier des bons conseils de Jean-Marc Tissot pour travailler dans la bonne direction. »
D’ailleurs les deux pilotes de Mitjet vont se retrouver avant que ne débute la saison 2019 : « Nous devons prendre part ensemble à une journée d’essais sur circuit, cela devrait nous permettre de mieux cerner les points forts et les points faibles de chacune de nos voitures et de peaufiner les réglages. »
Les sessions sur circuit permettent également à Daniel Demare de pousser sa voiture dans ses derniers retranchements et d’en connaitre la limite : « Après 35 années de tractions, ce n’est toujours pas totalement évident de cerner exactement les réactions de la Mitjet. Petit à petit je m’adapte, avec une auto qui se pilote comme un karting, en plus puissant. »
Satisfait de sa saison 2018, Daniel misait sur 2019 pour accroitre un peu plus le plaisir pris derrière le volant, « et surtout ne pas commettre d’erreur, l’important est avant tout de rester sur la route, tout en allant de plus en plus vite », confie-t-il.
La saison 2019 de Daniel Demare n’a pas été la plus prolifique, son nombre de participations ayant dû être revu à la baisse, mais elle fut tout de même marquée par de très bons souvenirs. Parmi eux une victoire en GTTS sur la Course de Côte Régionale de Coligny : « C’était plaisant effectivement », se souvient Daniel qui, dans la foulée terminait troisième du GTTS à Donzy, devancé par la Mitjet de Jean-Marc Tissot et le RCZ d’Aurélien Boucher : « Là encore le résultat est satisfaisant, d’autant que j’améliore mes chronos. En fait, je m’attache à comparer mes chronos avec ceux que je réalisais précédemment avec la Honda Civic, avec les temps de mon fils Christophe, et ceux des autres Mitjet. L’objectif étant toujours de faire mieux. »
Daniel se souvient avoir passé également un excellent week-end à Marchampt, sa course à domicile, mais également à Chamrousse : « C’est l’épreuve sur laquelle j’ai eu une sorte de déclic, où j’ai bien cerné le maniement de ma voiture, et ça se ressent réellement sur mes chronos qui sont en nette amélioration par rapport à la précédente édition. »
Une progression qui allait se confirmer à Limonest où Daniel Demare livrait bataille à Nicolas Roche, lui aussi au volant d’une Mitjet : « Là aussi le week-end s’est bien passé, j’en garde un très bon souvenir. »
2020, nouvelle saison en Mitjet
La progression dans ses chronos et le plaisir pris derrière le volant font que Daniel Demare tire un bilan largement positif de sa saison 2019. Son seul regret, ne pas avoir pu être autant présent qu’il l’aurait souhaité : « Je n’ai pas pu être au départ de mon épreuve préférée, à Vuillafans. Je n’ai pas pu non plus être présent au Mont-Dore, qui est également un rendez-vous que j’apprécie, ainsi qu’à Turckheim, mes participations ont donc été limitées. »
Finalement, le seul vrai regret de Daniel, est de ne pas avoir songé à rouler en Mitjet bien avant : « C’est vrai que je m’amuse comme un gamin et que j’aurais dû y penser plus tôt », lâche-t-il goguenard. « Moi qui n’avais jamais eu l’occasion de rouler en karting ou en proto, je découvre un univers différent, mais vraiment très plaisant. »
Habitué du Championnat de France de la Montagne, Daniel Demare a depuis de nombreuses années des soutiens qui lui sont fidèles : « Merci avant tout à mes partenaires, les Pompes Funèbres Frétisse à Villefranche, le traiteur Michel Guillemot à Beaujeu et la librairie Develay, qui seront à nouveau à mes côtés en 2020. Merci à Annie (Sothier) qui m’a encore bien aidé cette année, à mon épouse Nicole, mon fils Christophe qui est un soutien énorme lorsque nous disputons les mêmes épreuves. Un grand merci également aux organisateurs d’épreuves qui m’accueillent depuis de nombreuses années. »
Le plaisir étant au rendez-vous, Daniel Demare se languit de retrouver le volant de sa monture pour disputer une nouvelle campagne de France : « Je débuterai la saison à Abreschviller et on devrait me retrouver sur les mêmes épreuves qu’en 2019. Je veux être au départ des courses qui me plaisent, c’est pour cela que je ne viens pas à Bagnols-Sabran parce que je ne suis pas adepte du tracé. Le Col Saint-Pierre est pour moi trop long pour débuter la saison, je préfère attaquer par une épreuve plus courte comme Abreschviller. »
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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