Présent sur onze des treize manches du Championnat de France de la Montagne en 2019, Jean-Jacques Louvet devrait prendre part en 2020 à l’intégralité des épreuves inscrites au calendrier. Une assiduité due au plaisir intense que prend le vétéran du Championnat Sport au volant de sa Norma.
On a le sentiment que Jean-Jacques Louvet rattrape le temps perdu. Le Lyonnais, qui a débuté en Sport Automobile alors qu’il entrait dans le club des sexagénaires, s’est depuis investi assidument sur sa discipline de prédilection, la Course de Côte. Durant cette saison 2019, Jean-Jacques était présent sur onze des treize manches inscrites au calendrier du Championnat de France de la Montagne.
Largement de quoi se faire plaisir, puisque c’est la motivation première du pilote lyonnais qui considère avoir passé l’âge d’aller chercher des succès. Pour autant, même s’il aborde la course avec une certaine décontraction et sans jamais se départir d’un sourire devenu légendaire, Jean-Jacques reste un compétiteur qui s’attache à améliorer ses propres performances.
Fidèle à la Norma M20 F
En 2019 Jean-Jacques Louvet prenait part à sa troisième saison au volant de la même Norma M20 F avec laquelle il anime la classe réservée aux Protos 2 litres : « Ce n’est certes pas la voiture la plus performante du plateau », reconnait-il, « mais elle fonctionne bien et me correspond parfaitement. Je la connais bien, je me suis familiarisé avec son comportement et son maniement, et compte tenu des mes prétentions, elle suffit amplement à mon bonheur. »
Jean-Jacques aurait pu, comme nombre de ses adversaires, opter pour une version carbone : « En termes de sécurité, ça peut être mieux, mais en ce qui concerne les performances, l’investissement que je devrais consentir est bien supérieur aux améliorations que cela m’offrirait. J’ai passé l’âge d’aller chercher le dixième qui fait la différence, et ma Norma actuelle est déjà bien assez rapide. »
Les objectifs de Jean-Jacques Louvet sont les mêmes depuis plusieurs saisons, à savoir améliorer ses chronos sur les épreuves du Championnat : « Mais cette année l’objectif fut difficile à atteindre, car à partir de Saint Gouëno j’ai dû composer avec un problème récurrent de palettes, ce qui m’a contraint sur certaines épreuves à revenir au passage de vitesses au levier. Olivier (Augusto) et son équipe ont énormément travaillé pour tenter de résoudre ce souci, mais c’était plutôt complexe, donc pas évident à solutionner. »
A l’issue de la saison 2019, c’est du côté de l’Italie, chez Technogear, le concepteur de la boîte de vitesses, que le paddle shift ira faire un tour afin de résoudre définitivement ce problème : « Le système dont je dispose est le même que celui qu’utilisent Simone Faggioli et Christian Merli, et en France Jérémy Debels, c’est dire s’il a logiquement fait ses preuves. »
A l’heure de faire le bilan, Jean-Jacques Louvet ne cache pas avoir vécu une saison difficile, parfois frustrante : « Tout a bien fonctionné sur deux ou trois épreuves, mais pour le reste j’ai constamment été perturbé par mes problèmes de changement de vitesses, et j’ai eu du mal à me refaire au levier. De ce fait, je réalise des chronos similaires à ceux signés en 2018, sans rien gagner et sans rien perdre. » Mais chez Jean-Jacques le côté frustration est de courte durée, et rapidement c’est le bon vivant qui laisse voir son enthousiasme : « Je ne cache pas que j’ai pris un plaisir intense, tant sur la piste que dans les paddocks où règne toujours une fabuleuse ambiance. Nous partageons nos week-ends entre passionnés, et les sensations au volant sont toujours aussi délicieuses. »
Dans les souvenirs de cette saison 2019, Jean-Jacques tient à faire un clin d’œil aux organisateurs de Dunières : « Je leur accorde une mention spéciale pour cette épreuve sur laquelle il n’y a pas eu une seule sortie, qui offre un revêtement maintenant au top, et sur laquelle on est très bien accueilli. »
Des nouveautés pour 2020
Avide de sensations, Jean-Jacques sera à nouveau un des pilotes les plus assidus du Championnat en 2020 : « Je serai au départ des treize manches inscrites au calendrier du Championnat, et je devrais également prendre part à la Course de Côte de Donzy, une épreuve que j’apprécie particulièrement. Et puis si l’équipe que j’intègre cette saison décide de s’impliquer sur le Championnat 2ème Division, il n’est pas dit que je ne sois pas de la partie. »
Car en effet le changement d’importance pour Jean-Jacques Louvet provient du fait qu’il n’évoluera plus sous la structure d’Olivier Augusto : « C’est une décision de longue date, car dès la première partie de saison 2019, Olivier m’a confié qu’en 2020, il n’aurait pas d’une part suffisamment de temps à consacrer à la Course de Côte, mais également qu’il désirait prendre part à quelques épreuves en circuit. De ce fait, j’ai pris le temps de trouver une équipe en capacité de m’accueillir. »
Le choix ne sera pas difficile, Jean-Jacques avait eu l’occasion de confier en 2019 sa Norma au Team Max Motorsport pour les épreuves de La Pommeraye et Saint Gouëno, et c’est à nouveau au sein de l’équipe de Sylvain Dodille qu’il évoluera cette année : « L’an dernier, Olivier ne pouvait pas être présent dans l’Ouest, j’avais donc trouvé refuge chez Max Motorsport. Pour 2020, ils avaient la possibilité de m’accueillir, je suis particulièrement enchanté de les rejoindre. »
Mais sur les épreuves de l’Ouest, Jean-Jacques Louvet délaissera un temps sa Norma M20F pour s’installer dans le baquet d’une autre Norma, celle du Team Schatz Compétition : « C’est chez Nicolas que j’ai fait mes débuts, et nous avons gardé de très bons rapports. J’avais envie d’essayer une Norma avec une coque carbone, je me suis donc tourné vers lui et nous avons trouvé un accord pour Thèreval-Agneaux et La Pommeraye, auxquelles pourrait s’ajouter Saint Gouëno. Ça peut-être pour moi une belle expérience. »
Pour cette saison 2020, Jean-Jacques Louvet sait pouvoir compter sur les partenaires qui lui sont fidèles : « Un grand merci à eux, à Global Hydro, à Adhévif, au Garage Montbel situé à Brignais, à Dynelec. Un énorme merci à Olivier (Augusto) et à Jérôme (Tournier) qui ont pris soin de ma voiture, et en dehors des soucis de palettes, je n’ai pas connu le moindre problème. Un grand merci à l’équipe Max Motorsport et à ma fille Alexandra qui a beaucoup de patience à mon égard. »
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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