Après avoir fait ses débuts en compétition sur le Championnat de France de la Montagne VHC, Simon Taponard a fait une entrée remarquée en Moderne en 2018 en accrochant la deuxième place du Challenge Open CM. C’est à nouveau au volant d’un TracKing qu’il abordait cette saison 2019, qui le voit une nouvelle fois se hisser sur la deuxième marche du podium d’un Challenge au sein duquel la concurrence était rude.
Conscient qu’il n’exploite pas encore totalement le potentiel de son TracKing, Simon Taponard tenait absolument à se relancer avec la même monture, afin avant tout de poursuivre l’amélioration de ses chronos : « A mon sens la marge de progression est encore énorme », analyse-t-il. « Il était donc logique de persévérer dans cette voie, d’autant qu’exceptés Chamrousse et Turckheim, que je n’avais pas eu l’occasion d’aborder avec le TracKing, je disposais de référence sur toutes les autres épreuves, et je pouvais donc quantifier ma progression. »
En quête d’un nouveau podium en Open
Deuxième du Challenge Open à l’issue de la saison 2018, Simon Taponard estimait qu’il lui serait difficile de faire mieux aux termes de cette nouvelle campagne de France : « Compte tenu du plateau, et avec la présence de F.X (François-Xavier Thievant) qui a une expérience bien supérieure à la mienne et une auto disposant d’un moteur plus récent, je savais qu’il me serait difficile de viser la victoire », reconnait le pilote de l’Ain.
Afin de ne pas perdre ses automatismes, Simon Taponard profitait de l’intersaison pour faire quelques apparitions en circuit au volant d’un karting à boîte de vitesses : « C’est une excellente école, qui permet de s’entraîner et de conserver un bon rythme durant la pause hivernale. » Simon prenait également part à une séance d’essais avec son TracKing, début mars, sur le circuit de Pouilly-en-Auxois : « Mais la pluie est tombée sans discontinuer et nous n’avons pas vraiment pu travailler comme nous le souhaitions, ce ne fut pas vraiment payant », regrette-t-il. Par la suite, Simon sera présent sur la journée d’essais organisée par Nicolas Schatz sur le Circuit du Bourbonnais : « Mais là nous avons eu des soucis de coupures moteur durant la majeure partie de la journée, ce qui ne m’a pas permis de faire de réelles comparaisons par rapport à l’année dernière. »
A l’heure de se présenter à Bagnols-Sabran, Simon Taponard n’avait pas pu identifier l’origine de ses coupures moteur, et il ne débutait donc pas la saison dans les meilleures dispositions : « Pour être honnête, j’avoue que je n’étais pas dans le rythme. Depuis ma sortie de route au Mont-Dore en 2018, j’avais juste pris part à la Course de Côte de Limonest, épreuve qui offre peu de vitesses et peu de prise de risques. Se retrouver sur un terrain tel que celui de Sabran n’était donc pas évident. Sur le rapide, sur la seconde partie du parcours je n’étais pas à mon aise », confie Simon qui termine quatrième du CM.
Le pilote de l’Ain allait connaitre le même genre de scénario sur le Saint-Pierre, où il parvenait à exploiter son TracKing sur la partie basse de l’ascension cévenole, mais sur le rapide à partir du belvédère il éprouvait quelques difficultés à se livrer à fond : « Et là, en termes de temps perdu, tu paies cher. »
Malgré la pluie, les performances iront en s’améliorant sur le tracé pourtant rapide d’Abreschviller, où Simon Taponard termine deuxième du CM derrière un autre TracKing, celui de Gaëtan Bischoff : « J’étais quasiment dans les chronos de Gaëtan, et même si je ne suis pas spécialement à l’aise sous la pluie, ça s’est plutôt bien passé. »
La Course de Côte de La Pommeraye allait donner l’occasion à Simon de se confronter à une rude concurrence, le plateau du CM étant particulièrement étoffé sur l’épreuve angevine : « FX Thievant, Serge Thomas et Denis Pilet sont des pilotes rapides, et pour moi qui n’étais pas encore dans mon meilleur rythme, ce n’était pas évident de les défier. Mais je signe des chronos identiques à ceux de la dernière édition, ce qui est un motif de satisfaction. »
Une excellente seconde partie de saison
Même s’il est devancé à La Pommeraye, Simon Taponard estime que cette épreuve lui permettra de retrouver la confiance et la cadence qui va avec. La suite de la saison confirmera ses dires, puisqu’il signait par la suite des résultats en nette progression… Ce sera le cas à Saint Gouëno où on le retrouve sur le podium du CM : « Je suis plutôt satisfait du week-end puisque je termine au troisième rang, dans le sillage de Denis Pilet. J’affectionne particulièrement cette épreuve, même si l’an dernier elle ne s’était pas vraiment bien passée pour moi. Mais là mes chronos étaient en amélioration durant tout le week-end et très proches de ceux qui me devancent… Je profite de l’occasion pour féliciter l’organisation pour tout ce qui est mis en œuvre, car le résultat est vraiment visible, et que c’est une épreuve où l’on a plaisir à se rendre. »
La régularité entrevue à Saint Gouëno se confirmait à Marchampt où une nouvelle fois Simon Taponard terminait au troisième rang, derrière François-Xavier Thievant et Serge Thomas : « J’améliore de près de deux secondes les chronos que j’avais réalisés en 2018, c’est donc pour moi une belle satisfaction. »
S’il se dit satisfait d’avoir pu rééditer à Vuillafans les chronos qu’il avait eu l’occasion de signer lors de la précédente édition, Simon reconnait avoir vécu une épreuve Franc-Comtoise particulièrement éprouvante : « La canicule ne nous a pas facilité la tâche. Il était difficile de gérer les pneus, et ce fut un week-end fatiguant », avoue Simon qui terminait au quatrième rang du CM.
L’épreuve de Dunières allait particulièrement réussir au pilote de l’Ain, puisque sur ce premier rendez-vous auvergnat de la saison, c’est lui qui s’imposait en CM : « J’ai amélioré mes temps tout au long du week-end ce qui m’a permis de conserver la tête de la catégorie. Je m’impose malgré une casse de barre anti-roulis survenue samedi, mais l’aspect positif c’est que nous sommes parvenus à résoudre le problème de coupures moteur », commente Simon. « Pour le reste, je me dois de remercier tous ceux qui par leur réactivité m’ont permis de changer ma barre anti-roulis samedi, et notamment Fabien (Bourgeon) qui m’a fait passer la pièce défectueuses grâce à mon cousin qui venait nous rejoindre. Je profite de l’occasion pour leur dédier la victoire acquise dimanche… Et au titre des remerciements, je voudrais tirer un coup de chapeau à l’organisation qui a consenti de gros efforts, et on en récolte aujourd’hui les résultats. L’accueil, le nouveau revêtements, tout ce qui a été mis en place pour satisfaire les concurrents, vraiment cette épreuve a considérablement progressé. »
Pour Simon Taponard, la 59ème édition du Mont-Dore ne restera pas dans les annales. Les conditions météorologiques exécrables n’ont pas permis aux concurrents de se mettre réellement en valeur : « Samedi nous avons dû composer avec un soleil rasant particulièrement pénalisant, et dimanche avec un brouillard à couper au couteau… Dans les deux cas la visibilité était nulle et je n’ai pas réellement pris du plaisir. Je suis d’autant plus déçu que c’est un tracé que j’affectionne, c’est dommage, mais on n’y peut rien. »
A Chamrousse, dimanche soir, à l’heure de faire les comptes, trois pilotes évoluant en CM pointaient dans la même secondes au cumul des deux meilleures montées. Autant dire que la lutte fut âprement disputée dans la catégorie. Et si Quentin Basset imposait son TracKing, Anthony Carifi et Simon Taponard pointaient dans son sillage : « La dernière fois que j’avais roulé à Chamrousse, c’était en 2016, au volant d’une BMW, en VHC. Il fallait donc que je reprenne totalement mes marques dans une configuration radicalement différente… Mais quel plaisir ! Sur la seconde partie du parcours les sensations sont fabuleuses, c’est un tracé idéal pour le TracKing », analyse Simon. « Nous nous sommes battus tout le dimanche comme des chiffonniers et je me fais passer à la dernière montée, c’est toujours un peu décevant, mais malgré tout je suis enchanté par le plaisir pris durant le week-end. »
A Turckheim, les concurrents devaient une nouvelle fois composer avec une météo capricieuse qui allait passablement perturber le week-end Alsacien : « Nous avons connu un scénario identique à celui du Mont-Dore, et j’avoue que je n’étais pas à mon aise sur la partie haute où l’on trouve un nouveau revêtement », confie Simon qui, comme à Chamrousse n’avait eu l’occasion d’affronter ce tracé qu’une seule fois, en 2016 avec sa BMW 323. « Il est vraiment dommage de n’avoir pas pu s’exprimer pleinement car c’est à mon sens un des plus beaux tracés du Championnat. »
La dernière épreuve de la saison offrait une nouvelle occasion à Simon Taponard de livrer un beau combat. La Course de Côte de Limonest sera en effet le théâtre d’une rude confrontation entre CM qui, tout au long du week-end allaient se battre à coup de dixièmes de seconde : « C’était particulièrement sympa pour conclure la saison. Après, il faut garder à l’esprit que le Championnat était joué, qu’il n’y avait pas forcément d’enjeux et que de ce fait je n’ai peut-être pas tout donné. J’étais avant tout là pour le plaisir, mais c’était sympa d’être là, sur un tracé très spécifique mais qui peut s’avérer formateur.»
Deuxième du Challenge… Comme en 2018 !
Comme en 2018, Simon Taponard termine à la deuxième place du Challenge Open CM, un résultat qui ne peut que le satisfaire : « Je suis à ma place », estime-t-il. « J’ai pris part à douze manches du Championnat, c’est ma plus grosse saison depuis que je cours. Je n’ai pas commis de faute, j’ai amélioré la quasi-totalité de mes chronos, et je suis pleinement satisfait de ma deuxième place. Je regrette juste que Maxime (Basset) nous ait quitté en cours de saison, car il aurait pu être un adversaire redoutable. »
Content de ses prestations, Simon Taponard n’oublie pas de remercie tous ceux grâce à qui il a pu mener cette intense saison à son terme : « Je tiens à remercier l’ensemble des personnes qui me suivent et me soutiennent et sans qui rien ne serait possible : La société Bourgeon Concept à Ste-Bénigne – Dan et Fabien, la société Millet-Forestier à Lavans-lès-St-Claude – Philippe Dalloz, la Boulangerie Au pétrin des Saveurs à Montluel – Bernard Chartrain, Alois et Charly qui m’ont accompagné cette année, l’équipe de Francis Dosières qui m’a accueilli cette année, pour ses précieux conseils et également tous les bons moments passés ensemble cette saison, mon père qui s’implique toujours dans notre passion commune, ma mère, ma sœur et Emilie, ainsi que les amis et la famille qui m’ont suivi cette saison.
Je souhaite également féliciter les organisateurs qui ont choisi de faire des efforts sur leur épreuve cette année, c’est positif et cela nous encourage à revenir. Je déplore cependant les courses où l’on aperçoit aucun spectateur … Une grande pensée également pour les commissaires, les vidéastes et photographes qui sont présents au bord des tracés par tous les temps ! »
Comme il l’évoquait en préambule, Simon Taponard estime ne pas encore exploiter pleinement son TracKing. Il est donc pour lui logique de conserver sa monture la saison prochaine, pour continuer à progresser à son volant : « Côté programme, il n’est pas encore totalement défini. Je sais que je serai présent sur plusieurs manches du Championnat, et pour le reste il est possible que je participe à quelques épreuves européennes, selon mon budget et mes disponibilités. »
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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