A 23 ans, Nicolas Dumond compte parmi les espoirs de la Course de Côte. Il l’a confirmé cette année encore en réalisant d’excellentes performances lors d’une saison malheureusement tronquée par une casse moteur. Mais nul doute que l’on retrouvera à l’avenir le pilote de Dunières en haut de l’affiche.
Depuis son plus jeune âge, le sport automobile a toujours suscité de l’intérêt pour Nicolas Dumond. Et lorsque l’on réside à Dunières, il est clair que l’on peut difficilement passer à côté de la Course de Côte. Très tôt, c’est en spectateur que Nicolas assistait à cette manche du Championnat de France de la Montagne, et rapidement il allait devenir supporter du quintuple Champion du début des années 2000, Bernard Chamberod.
En champion accessible, Bernard Chamberod n’oubliera pas le gamin qui venait le solliciter et qui observait d’un œil envieux la F3000 qui trônait au sein de la structure. « J’avais 16 ans lorsque j’ai commencé à m’impliquer dans la course en venant en aide aux pilotes, et Bernard s’est souvenu du gamin que j’étais et qui semblait passionné par la course, il m’a pris sous son aile et nous avons tissé des liens », confie Nicolas.
Début à domicile au volant d’une Saxo
Les parents de Nicolas n’étant pas impliqués dans le sport automobile, c’est seul, qu’à 18 ans, le jeune Altiligérien faisait ses débuts en compétition. Et c’est tout naturellement qu’il se tournait vers la Course de Côte : « Avec mes premières économies j’avais fait l’acquisition d’une Citroën Saxo F2000 avec laquelle je me suis engagé à Dunières pour ma toute première course. Par la suite, j’ai pris part à quatre épreuves régionales avant de revendre la voiture en fin d’année. »
Pour disputer la saison 2016, Nicolas Dumond achetait le TracKing avec lequel évoluait précédemment Olivier Desrayaud : « J’ai rapidement bien accroché avec cette voiture. J’ai pris part cette année-là à deux manches du Championnat, Vuillafans et Dunières avant de courir quelques épreuves régionales. » Deuxième du CM à Vuillafans derrière le TracKing d’Arnaud Huguel, il terminait également deuxième à Dunières derrière le Speed Car d’Yves Tholy. Sa participation aux épreuves régionales lui donnait l’occasion de signer ses premières victoires de classe.
Rapidement, Nicolas Dumond se présentait comme une des valeurs montantes de la discipline : « Les résultats étaient là, mais je le dois en partie aux gens qui m’entouraient, notamment à la famille Chamberod », confie Nicolas particulièrement humble sur ses performances.
Fin 2016, Nicolas troquait son TracKing contre une version plus évolué avec laquelle il sera au départ de plusieurs épreuves du Championnat, puisqu’on le retrouvait à Bagnols-Sabran, à Vuillafans, à Dunières et à Chamrousse… Troisième du CM à Sabran, il cassait par la suite le moteur à Vuillafans : « Mais nous avons pu réparer pour Dunières », se souvient Nicolas qui par la suite terminera à nouveau troisième à Chamrousse derrière deux autres TracKing menés par Fabien Bourgeon et Xavier Vair. Ses performances sur les épreuves régionales lui permettaient de décrocher son ticket pour la Finale de la Coupe de France disputée à Quillan, où il ne pourra malheureusement pas se rendre.
Le TracKing sera revendu en fin de saison, et Nicolas Dumond en profitait pour changer de catégorie en s’installant derrière le volant d’une Dallara F305, rachetée à Marcel Sapin : « Autant tout s’est bien passé avec le TracKing, autant avec la F3 j’ai connu une succession de petits problèmes qui ont rendu mon apprentissage de la monoplace difficile », reconnait-il. Le choix de la F3 était dans l’esprit de Nicolas l’évolution logique : « A l’origine, je voulais me tourner vers une Norma 2 litres, mais finalement j’ai opté pour une F3, question d’opportunité. Cela me permettait de me battre pour de bien meilleures positions et de viser des podiums sur des épreuves régionales. »
En 2018, Nicolas n’aura pas l’occasion de faire rouler sa F3 sur le Championnat suite à une casse moteur. Mais il sera au départ de la Course de Côte d’Abreschviller, au volant d’une Tatuus Formula Master prêtée par Marcel Sapin, et avec laquelle il terminait deuxième de sa classe derrière le pilote de Marchampt.
Sur les podiums de sa classe
C’est à Bagnols-Sabran que Nicolas Dumond devait débuter sa saison 2019 en s’engageant sur le Championnat de France de la Montagne, mais avant cela il prenait part à une séance d’essais sur le circuit du Bourbonnais : « Ensuite je me suis rendu aux essais organisés par Pierre Beal et dans la foulée à ceux qu’organisent l’association Creys Passion Sport Mécanique. J’ai pu également, le week-end avant Sabran, rouler sur des essais privés en Ardèche. »
En évoluant au sein d’un Challenge Open F3 particulièrement relevé, Nicolas Dumond ne s’était fixé comme seul objectif que de découvrir de belles courses, et de se familiariser avec la F3 : « J’avais avant tout à l’esprit qu’il m’était interdit de casser la voiture pour ne pas compromettre mes chances de rouler, mes moyens étant très limités. »
Pour ses débuts à Bagnols-Sabran, Nicolas allait signer d’entrée de jeu un résultat probant en s’installant à la troisième place des F3, derrière Billy Ritchen et Ludovic Cholley : « C’est pour moi une belle surprise… Je me suis senti bien dans la voiture et j’ai pris du plaisir sans avoir à me mettre en danger sur une course toujours délicate à aborder. Mais j’apprécie ce parcours. »
Si Nicolas Dumond avait déjà eu l’occasion d’affronter le tracé de Bagnols-Sabran, en revanche celui du Col Saint-Pierre lui était totalement inconnu. Une découverte qui se soldera par une quatrième place derrière les expérimentés Billy Ritchen, Ludovic Cholley et Nicolas Verdier qui évoluait là à domicile : « Pour une première je suis vraiment satisfait du résultat. Mais une nouvelle fois j’ai été bien aidé puisque grâce aux précieux conseils de Damien (Chamberod) je disposais des bons rapports de boîte et qu’il m’a aidé à assimiler le parcours. Marcel Sapin m’a donné d’excellents conseils, tout était réuni pour que ça fonctionne », estime Nicolas avec une humilité, qui laisse presque sous-entendre que la réussite ne lui incombe pas mais qu’elle est collective.
C’est pourtant Nicolas seul qui est derrière le volant, et qui à Coligny, sur une épreuve régionale, terminait cinquième au scratch et premier des F3 : « C’est ma première victoire de classe avec la voiture et j’ai passé un excellent week-end. »
A Donzy, le jeune pilote de Dunières allait mettre la pression sur ses adversaires d’entrée de jeu en terminant les essais au sommet de la hiérarchie, toutes classes confondues : « J’étais très bien tout de suite, mais par la suite j’ai un peu stagné, et alors que je pensais être vite, au final je suis un peu éloigné. C’est une épreuve assez complexe et je pense qu’il faut enchainer les participations avant de prétendre signer un résultat probant », analyse Nicolas qui termine deuxième de classe derrière Reynald Thomas.
On retrouvait ensuite Nicolas à Crussol, où il sera une nouvelle fois le plus rapide lors des essais, en plaçant sa F3 devant le Tatuus Formula Master de Marcel Sapin. Sur la première montée de course, Nicolas conservait l’avantage avant que Marcel s’installe aux commandes et ne s’impose devant son jeune adversaire.
Le retour sur le Championnat à Marchampt ne sera pas des plus faciles pour Nicolas qui découvrait le tracé de l’épreuve organisée dans les vignobles du Beaujolais : « Je n’avais jamais eu l’occasion de rouler à de telles vitesses. Je n’ai pas bien compris le rythme puisqu’il y a des endroits où je pensais être vite alors que ce n’était pas le cas. C’est une sacrée course et je manque encore d’expérience pour y être totalement à mon aise… C’est un beau tracé, et je suis content d’avoir roulé là-bas. »
Victime d’une casse moteur à Vuillafans lors de sa participation avec le TracKing en 2016, Nicolas Dumond allait connaitre cette année 2019 le même scénario : « C’est une de mes courses préférées et c’est pour moi une énorme désillusion de devoir abandonner, et une énorme déception que cela se produise deux semaines avant Dunières, la course à la maison. »
Revenu chez lui, Nicolas ouvrait le moteur et devait se rendre à l’évidence, l’ampleur des dégâts lui faisait immédiatement prendre conscience que sa saison s’arrêtait là : « La frustration est bien évidemment immense », se contente-il de dire.
Pour conclure la saison, c’est sur la Course de Côte de Divajeu que l’on retrouvait Nicolas Dumond qui pour l’occasion roulait en double monte avec Marcel Sapin : « J’avais eu l’occasion de rouler en 2018 à Abreschviller avec la Tatuus Formula Master mais je n’avais plus en tête son maniement. Quand Marcel m’a proposé de la partager avec lui j’avoue que j’ai eu quelques hésitations, j’avais peur de casser la voiture alors que la mienne était déjà au garage. Mais finalement il a su me convaincre et j’ai accepté. » Nicolas se mettait rapidement en valeur en terminant deuxième des essais derrière Marcel, en signant le deuxième temps sur la 2ème montée et le meilleur chrono sur la troisième. Au final, Marcel Sapin remporte cette épreuve, Nicolas termine deuxième et Emeline Bréda complète le podium : « C’est une super course, je ne regrette pas d’y être allé, j’ai passé un super week-end et ça fait du bien de se retrouver derrière le volant, moralement c’est plutôt bon. »
Une saison marquée par d’excellents résultats
Une casse de moteur à Vuillafans a contraint Nicolas Dumond a mettre un terme prématuré à sa saison. En ce sens, le bilan ne peut pas être totalement positif. Mais ce que l’on retiendra c’est que les performances réalisées cette saison par le jeune pilote de Dunières, ne font que confirmer qu’il est une valeur montante de la discipline : « Pour une première sur le Championnat, je suis évidemment content de mon début de saison qui m’a apporté de belles satisfactions. C’était plutôt encourageant, mais une nouvelle fois je sais que je suis bien aidé pour en arriver là. Après, la casse à Vuillafans fut pour moi une énorme frustration. »
Durant cette saison faite de haut et de bas, Nicolas Dumond a toujours pu compter sur le soutien de ceux qui l’accompagnent : « Avant tout je veux remercier ma copine Candice, et son papa Marcel Sapin qui me suit toujours, et l’ensemble de la famille Sapin, Corentin qui assure mon assistance sur toutes les épreuves, Maxime Basset qui m’apporte également son aide en dehors des courses, ma famille, mes amis, la famille et l’ensemble du Team Chamberod pour leur aide précieuse et leurs conseils avisés, et les copains de l’Ardèche, Eric, Chris, Aurélien et tous ceux qui nous suivent tout au long de la saison. Un immense merci à mes partenaires, la Scierie Moulin et en particulier Maurice Moulin et sa fille, M.V. Rectif Moteur par l’intermédiaire de Miguel Vidal, et les Etablissements Dumond et Sébastien Perrier de chez Mercedes à Valence. »
Bien évidemment Nicolas Dumond fera tout pour être au départ de la saison 2020. Sa Formule 3 est vendue, et c’est donc au volant d’une nouvelle monture, dans une nouvelle catégorie, qu’il affrontera cette année les tracés des Courses de Côte : « Il me reste à finaliser le budget, et ensuite je souhaite me relancer pour poursuivre mon apprentissage, j’ai encore à apprendre », conclut humblement Nicolas.
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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