Une violente sortie de route à Saint Gouëno et l’arrivée à la fin de l’été d’une petite Margot qui agrandissait la famille, avait poussé Olivier Augusto, en 2018, à mettre un terme prématuré à sa saison. Le pilote Lyonnais revenait cette année avec la ferme intention de jouer sa carte au sein de la classe des Protos 2 litres, et une nouvelle fois il sera un des animateurs de poids du Challenge Open CN/2.
Après avoir fait ses débuts au volant d’une petite Citroën AX et avoir fait un passage par la monoplace, Olivier Augusto est venu au Proto il y a une dizaine d’années. Depuis, s’il a eu l’occasion d’évoluer dans différentes classes, il est toujours resté fidèle à la catégorie. Pour cette saison 2019, il lui paraissait donc logique de se relancer sur la Championnat avec la Norma M20 FC avec laquelle il roulait l’année précédente.
« Changer de catégorie était pour moi cette année hors de question », débute Olivier. « La sortie de route dont j’ai été victime à Saint Gouëno a occasionné d’importants dégâts et j’ai mis beaucoup de temps pour réparer ma voiture. Il était donc dans mon esprit logique de repartir avec cette Norma. Et puis le volume de la voiture, la classe dans laquelle elle évolue me conviennent parfaitement, l’idée d’un changement ne m’a même pas effleuré l’esprit. »
Olivier Augusto a suffisamment d’expérience et de clairvoyance pour ne pas ignorer qu’après une sortie de route aussi violente que celle dont il a été victime en Bretagne, il se devait de prendre le temps d’étudier le moindre détail de sa Norma, pour ne pas passer à côté d’une pièce qui aurait pu lui causer problème : « J’ai absolument tout démonté, je voulais vraiment faire tout correctement d’autant qu’il y avait de nombreux organes endommagés et que je voulais sécuriser au mieux la réparation. »
Objectif : Retrouver les sensations
N’ayant pas eu l’occasion de rouler depuis le mois de mai 2018, c’est un Olivier Augusto dans l’expectative que l’on retrouvait en début de saison : « J’étais un peu dans le flou et j’espérais avant tout retrouver mes marques. J’avais un certain scepticisme quant à mes capacités d’être à nouveau compétitif et de ce fait je n’avais pas réellement d’objectif en termes de résultats. »
Avant de s’élancer sur le Championnat, Olivier Augusto menait deux journées d’essais, une à Pouilly-en-Auxois, l’autre sur le Circuit du Bourbonnais : « Mais à deux reprises, j’ai dû composer avec une météo exécrable, sous un vrai déluge, ce qui ne m’a pas permis de réellement cerner le comportement de la voiture. Mais il a bien fallu faire avec. »
Si pour Olivier Augusto la classe CN/2 est la catégorie la mieux appropriée à ses attentes, il savait que cette saison l’opposition allait être une nouvelle fois très relevée : « Il était évident que les jeunes qui ont fait leur entrée en lice allaient me donner du fil à retordre, et un garçon aussi expérimenté qu’Alban (Thomas) serait un sacré client… Je n’avais aucun doute sur la concurrence, et sur l’ambiance qui allait régner sur le Championnat. »
Si elle crée avant tout une réelle émulation, la rivalité entre les pilotes évoluant en Protos 2 litres reste très saine, preuve en est les échanges entre les différents protagonistes : « Avec Alban, qui nous rejoignait en CN/2, nous avons longuement échangé, j’ai pu lui donner des conseils, lui me faire bénéficier de sa connaissance approfondie du Championnat. Et avec les autres, ça c’est vraiment très bien passé, sans aucune anicroche. »
Un début de saison très compliqué
La saison débutait mal pour Olivier Augusto qui, à Bagnols-Sabran, sur la manche d’ouverture, sera victime d’un début d’incendie sur sa Norma : « J’avais fait le tour de la voiture pour justement essayer d’éviter ça et je suis passé à côté d’un détail. En fait, je n’avais pas retrouvé le même capot que celui dont je disposais précédemment, et celui-là touchait un raccord d’essence, et avec la vibration il a cassé. Par chance, l’incident est arrivé après la ligne d’arrivée, au moment où je rentrais au parc, et l’incendie a pu être rapidement circonscrit. Les dégâts n’étaient pas très importants, mais je ne cache pas que ça m’a tout de même mis un petit coup au moral. Je tiens à chaleureusement remercier Thierry (Ferretti) et Benjamin (Vielmi) qui étaient installés à côté de moi et qui ont rapidement réagi pour atteindre le début d’incendie. Sans eux, ma saison s’arrêter là ! »
Malgré l’abandon enregistré à Sabran, Olivier gardait à l’esprit qu’à l’issue des essais il pointait au troisième rang de la classe CN/2, ce qui d’une part pouvait le rassurer sur sa compétitivité, et d’autre part sur le fait que son auto était performante d’entrée de jeu. Le pilote Lyonnais attendait avec impatience le Col Saint Pierre pour confirmer son ressenti : « Le problème c’est qu’il a fallu bosser comme un malade pour réparer et que je me suis présenté au Saint Pierre au dernier moment et dans un état de fatigue extrême. Pas idéal pour aborder cette épreuve, d’autant que je devais prendre en charge deux autres voitures, celle de Jean-Jacques (Louvet) et celle d’Alain (Nogret) » Très loin de ses chronos de l’année précédente, Olivier reconnait ne pas avoir pris beaucoup de plaisir sur cette édition de l’épreuve cévenole. « Pour être honnête, j’y suis allé à contre-cœur. Avec le recul, j’aurais dû m’occuper des deux autres voitures, mais ne pas rouler moi-même. »
C’est seul, sans autre pilote sous sa structure qu’Olivier Augusto se présentait à Abreschviller. Cela allait lui permettre d’aborder plus sereinement l’épreuve Mosellane : « Mais là on a dû rouler sous la pluie tout au long du week-end, et quand tu n’es pas, comme c’était mon cas à ce moment-là, en totale confiance, ce n’est pas évident. Après un incendie à Bagnols, énormément de fatigue au Saint Pierre et la pluie à Abreschviller, pour moi le début de saison était compliqué », reconnait Olivier.
Il faudra attendre Marchampt pour retrouver Olivier Augusto qui cette fois abordait le week-end dans de meilleures dispositions : « J’ai eu une course limpide, mais je ne peux pas dire que je suis vraiment satisfait du résultat », confie-t-il alors qu’il termine à la cinquième place de sa classe. « J’avais le sentiment, ce qui sera le cas sur les épreuves suivantes, d’un peu me chercher, de ne pas trouver vraiment les bons réglages. Quelque chose ne fonctionnait pas comme je le voulais, mais je n’arrivais pas à déterminer ce que c’était. En clair je manquais de confiance, sachant que je ne pouvais pas me permettre de commettre une erreur. »
Si Marchampt marquait le cap de la mi-saison, Vuillafans marquera une sorte de résurrection pour Olivier Augusto qui, en Franche-Comté, allait retrouver du plaisir au volant : « C’est la première course de la saison sur laquelle je me sentais plutôt bien. Je me suis fait réellement plaisir et la confiance est revenue » explique Olivier qui termine quatrième dans le sillage de Marc Pernot, Alban Thomas et Maxime Cotleur. « Contrairement aux courses précédentes, sur les portions rapides de Vuillafans j’étais vraiment bien sans pour autant avoir touché grand-chose à la voiture. »
Un souci technique indécelable
Mais sur les épreuves auvergnates – Dunières et le Mont Dore – les choses allaient à nouveau se compliquer : « Le comportement de la voiture n’était pas radicalement différent, mais les chronos n’étaient pas au rendez-vous. En fait, il faudra attendre la fin de saison pour comprendre l’origine du problème. Lors de l’accident de Saint Gouëno, un élément invisible dans la boîte à vitesses a subi un choc, et le démontage ne m’a pas permis de m’en apercevoir. Je suis passé à côté et cela m’a pénalisé tout au long de la saison. C’est Alban (Thomas), à Limonest qui m’a fait comprendre que je n’étais pas dans mes chronos, et c’est lui qui m’a aidé à identifier le problème et à le résoudre. »
Un problème qui, sur les longues lignes droites ne pénalisait pas outre mesure Olivier, ce qui explique ses bonnes performances à Vuillafans, mais qui représentait un vrai handicap sur le sinueux : « A ce titre, le Mont-Dore sera un enfer pour moi. Dans la voiture j’avais le sentiment de me ’’déchirer’’, arrivé en haut le chrono signifiait que j’étais arrêté… Incompréhensible ! »
Des contre-performances qui allaient semer le doutes dans l’esprit d’Olivier : « Je commençais réellement à me remettre en question. J’avais le sentiment d’avoir tout contrôlé sur la voiture, donc dans mon esprit ça ne pouvait venir que de moi. Il fallait que je me rende à l’évidence, je n’étais plus dans le coup. »
Suite aux deux épreuves auvergnates, Olivier Augusto allait vivre des week-ends compliqués à Chamrousse, à Turckheim et à Limonest où, à domicile, il concluait une saison qu’il qualifie de frustrante.
Même s’il a connu une saison difficile, Olivier Augusto conserve un moral d’acier et une motivation sans faille pour l’année prochaine. A l’heure de faire le bilan de cette saison 2019, qu’il termine à la 4ème place du Challenge Open CN/2, il veut dégager les aspects positifs : « Je suis conscient que cette année je n’étais pas en mesure d’aller chercher les premières places. Je revenais, la voiture n’était pas au top et j’ai trop d’occupations professionnelles pour consacrer suffisamment de temps à la course. Mais le résultat final est plutôt bon, et ce qui est avant tout rassurant c’est que j’ai la confirmation que mes modestes chronos ne venaient pas de moi mais de la voiture. »
Parmi les aspects amplement positifs, Olivier a pu voir qu’il pouvait compter une nouvelle fois sur le soutien de nombreuses personnes : « Un immense merci une nouvelle fois à Alban Thomas, à mon mécano Jérôme Tournier, au Picard Racing et bien évidemment à mon oncle, Bernard Pourchet, qui me suit depuis mes débuts et qui cette année encore fut à mes côtés. »
C’est toujours au volant de sa Norma 2 litres que l’on retrouvera Olivier Augusto l’an prochain, mais le Lyonnais devrait se partager entre plusieurs disciplines : « Je sais que je serai au départ de quelques courses de côte du Championnat, mais je n’ai pas encore clairement défini lesquelles. Je vais essayer également de faire, comme en 2015, quelques épreuves en circuit, afin de me rendre disponible durant moins de week-end, mais en faisant plus de roulage », conclut-il.
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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