Avec sept victoires de classe sur des manches du Championnat de France de la Montagne et un succès en GTTS sur la Finale de la Coupe, Jean-Marc Tissot fut cette année l’auteur d’une saison particulièrement réussie, qui le voit terminer deuxième du Challenge Open GTTS/1.
Après avoir terminé deuxième du Challenge Open GT de Série en 2017 avec sa BMW Z3M, Jean-Marc Tissot décidait l’année suivante de venir enrichir un plateau de Mitjet déjà bien étoffé. Pour cette saison de découverte dans la petite classe du GTTS, il accrochait finalement la troisième place. De quoi avoir envie de rééditer l’expérience, même si Jean-Marc court plus pour se faire plaisir que pour embellir son palmarès.
Le comportement de la Mitjet convient parfaitement à Jean-Marc qui reconnait éprouver à son volant de très bonnes sensations : « C’est une auto qui est ’’vivante’’ ce que j’apprécie particulièrement. Elle offre une excellent compromis et un réel plaisir à piloter. De ce fait, il était à mon sens logique de repartir avec cette voiture. »
Nouveau moteur 1.400 cm3 pour cette saison
Une auto qui allait toutefois subir une transformation d’importance, avec l’implantation d’une moteur 1.400 cm3 en remplacement du 1.300 avec lequel Jean-Marc évoluait la saison précédente : « Avec l’aide des structures de Nicolas Mourier et de Mathieu Callabre, nous avions décidé de relever le défi de changer de motorisation. C’était pour nous un challenge de monter un 1.400 qui a pour principale qualité sa fiabilité. Grâce à cela, on réduit considérablement les risques de casse de cloches d’embrayage que l’on peut rencontrer sur les 1.300. D’ailleurs, je n’ai pas connu un seul problème avec ce moteur tout au long de la saison », précise Jean-Marc. « Pour le reste, il permet de disposer d’un peu plus de puissance en ligne droite, ce qui sur les allonges représente un avantage, mais le surplus de poids me pénalise sur les tracés sinueux. Je pouvais donc tirer profit de ce 1.400 sur certaines configuration mais être désavantagé sur d’autres. Côté puissance, l’écart est dérisoire puisque je disposais cette année de 150 chevaux contre 147 la saison dernière. »
Le pilote Rhodanien se relançait pour une nouvelle campagne de France, avec à nouveau à l’esprit l’envie de se faire plaisir avant même d’aller chercher un résultat : « Je ne visais pas particulièrement la victoire dans le Challenge, d’ailleurs j’ai fait l’impasse sur le campagne de l’Ouest en sachant pertinemment que les points marqués sur ces trois épreuves permettaient de creuser un écart substantiel », analyse Jean-Marc. « Clairement, je visais la deuxième place en me faisant plaisir mais sans prétendre au titre, sachant que je m’autofinance et que je ne suis pas en quête de résultats pour satisfaire des partenaires. »
Avant de se rendre à Bagnols-Sabran, théâtre de la première confrontation de la saison, Jean-Marc Tissot prenait part avec sa Mitjet au Téléthon de Saint-Martin-en-Haut : « La voiture est sortie des ateliers de Mathieu Callabre la veille, et en roulant sur cette manifestation caritatives, j’ai pu valider les réglages. Ensuite, j’ai pu poursuivre le roulage sur les essais organisés par BP Autosport à Vignieu. »
En débutant la saison sur la Course de Côte de Bagnols-Sabran, Jean-Marc Tissot savait qu’il ne serait pas à la fête. Le tracé sinueux de la manche gardoise n’avantage certainement pas sa Mitjet, plus lourde que ses rivales : « Je savais à quoi m’attendre. Florian (Bartaire) signe un super chrono, et si nous avons tous les deux amélioré par rapport à la précédente édition, c’est lui qui s’impose. Je pense que j’aurais pu faire un peu mieux, mais je découvrais le 1.400 cm3 en conditions de course, et j’ai pris conscience qu’il fallait vraiment ’’taper dedans’’ pour qu’il avance. Mais je suis très satisfait de mes chronos du week-end. »
Sept succès en GTTS/1
Pour bon nombre de pilotes, le Col Saint-Pierre offre un des plus beaux tracés de la saison, mais certainement un des plus difficiles à assimiler. Et Jean-Marc ne déroge pas à la règle, lui aussi a quelques difficultés à se familiariser avec le tracé cévenol : « J’ai pu bénéficier des conseils de Pierre (Béal) », confie Jean-Marc qui évolue au sein de la structure BP Autosport chère au pilote Isérois. « Ça m’a permis de m’améliorer et de m’imposer en GTTS/1. Mais je garde à l’esprit que j’ai encore à apprendre quand je vois les temps qu’avait signés Jérémy (Avellaneda) avec un 1.300 cm3. Il montait en 3 minutes alors que je fais au mieux 3’05’’. Alors certes, j’ai amélioré mes chronos, mais il y a encore de la marge ! »
Absent à Abreschviller et sur les épreuves de l’Ouest, Jean-Marc Tissot retrouvait le Championnat à l’occasion de la Course de Côte de Marchampt en Beaujolais où il viendra chercher un nouveau succès de classe : « Je suis un peu à la maison, et j’ai signé un excellent chrono. J’ai eu un peu le sentiment de me battre tout seul, j’améliore de trois secondes par rapport à l’an dernier. Là il est clair qu’avec le 1.400 cm3 j’étais à mon avantage. »
Jean-Marc Tissot allait une nouvelle fois dominer les débats à Vuillafans où il arrachait une large victoire en GTTS/1 : « Tout le monde dit qu’à Vuillafans il faut oser attaquer… L’avantage de la Mitjet c’est que l’on n’a pas à se poser de question, on ’’soude’’ du départ à l’arrivée. J’aime beaucoup cette épreuve, où l’on peut facilement faire des chronos pour le peu qu’on ose se donner pleinement », estime Jean-Marc. « Après, je ne cache pas que la sortie de Jimmy (Ermann) a un peu calmé mes ardeurs et que sur la montée suivante, j’ai un peu plus assuré. »
« Je ne comprends pas pourquoi il n’y a pas plus de pilotes qui viennent à Dunières », s’interroge Jean-Marc Tissot. « L’organisation est vraiment top, l’accueil super sympa et avec le nouveau revêtement, le tracé est appréciable. C’est une course très technique que je conseille à tout le monde de faire. » Sur l’épreuve auvergnate, Jean-Marc n’allait pas manquer de signer une nouvelle victoire de classe : « Je n’ai pas énormément amélioré, c’est un peu mon seul regret. Mais j’ai cassé un sélecteur de vitesses sur la deuxième montée que j’ai terminé en troisième. Ça ne m’empêche pas de réaliser un chrono en 1’25’’, ce qui démontre que l’on n’a pas besoin de tous les rapports pour aller vite », plaisante-t-il.
Jean-Marc poursuivait sa saison sur la seconde épreuve auvergnate, le Mont-Dore, où dans des conditions apocalyptiques il se classait troisième du GTTS et remportait sa classe, 22 millièmes devant Florian Bartaire : « Je voulais prouver que sous la pluie j’étais capable de rouler très vite. En slick, sur la première montée, je colle dix secondes à Florian. Sur la seconde je n’ai donc pas pris de risque, estimant que l’écart était fait. Mais là c’est lui qui m’en colle dix. Au cumul, c’est lui qui l’emportait, mais finalement une seule montée a été retenue pour déterminer le classement, et je conserve l’avantage pour 22 millièmes. Mais ce que je veux retenir c’est ma bonne performance sur la première montée, sous la pluie, au moment où il pleuvait le plus. Je me suis élancé en dernier, parce que nous avons eu du mal à enlever mon pare-brise et que j’ai dû prendre le départ derrière Nicolas Werver. »
Chamrousse est l’épreuve à domicile de Pierre Béal, et le fer de lance de l’équipe BP Autosport ne manquait pas d’abreuver de conseils son compagnon de team qui découvrait le tracé isérois : « J’ai beaucoup travaillé les reconnaissances et suivi scrupuleusement les conseils avisés de Pierre. Je savais que contre Florian ça allait être compliqué et je me suis vraiment battu jusqu’à la fin pour m’imposer. Je reconnais que le tracé est plus facile à assimiler que celui du Saint-Pierre, et ce ne fut pas vraiment une ballade. »
Après ce succès obtenu dans les Alpes, Jean-Marc allait chercher une nouvelle victoire en Alsace sur la Course de Côte de Turckheim : « J’ai juste une petite frustration, c’est que j’aurais aimé battre le record de la piste détenu par Jean-Michel (Lestienne) en 3’18’’. Samedi, lors des essais, j’ai fait une montée en 3’19’’, ce qui était prometteur pour le lendemain, mais la météo en a décidé autrement et je n’ai pas pu améliorer par la suite… Ça m’aura toutefois permis de faire des essais sous la pluie, notamment avec des pneus maxi pluie qui m’ont donné entière satisfaction. »
A l’issue d’un combat d’anthologie, l’issue du Championnat allait se jouer à Limonest où Florian Bartaire parvenait à devancer Jean-Marc Tissot de deux dixièmes de secondes : « C’est pour moi hyper satisfaisant car je préfère perdre de deux dixièmes que de gagner de trois ou quatre secondes. C’est nettement plus plaisant de vivre des week-ends où la baston est au rendez-vous », confie Jean-Marc. « Honnêtement, sur un tracé aussi technique que celui de Limonest, je pensais que l’addition serait plus salée pour moi. Ma Mitjet affiche 15 kilos de plus, et sur ce genre de tracé je suis plus pénalisé qu’avantagé. Donc je m’en sors plutôt bien puisque j’améliore nettement mes chronos des éditions précédentes. »
Vainqueur en GTTS sur la Finale de la Coupe
Pour conclure la saison, Jean-Marc Tissot alignait sa Mitjet sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne qui se déroulait dans le Beaujolais sur la Montée des Sarmentelles. Là, il remportait le GTTS en devançant la Mitjet de Florian Bartaire, le BMW M3 de Flavien Sagot et le Peugeot RCZ de Rudy Ginard : « Je ne pensais pas terminer en tête du groupe, et il fallait vraiment se donner pour être devant. Mais c’est particulièrement réjouissant de l’emporter. »
Vainqueur du GTTS sur la Finale de la Coupe de France, Jean-Marc Tissot termine deuxième du Challenge Open GTTS/1 en n’étant devancé au Championnat par Florian Bartaire que d’un seul point. Pour le pilote de Souzy, le bilan est très largement positif : « Florian remporte le Challenge Open, je m’impose sur le Finale, c’est très bien comme ça… » estime Jean-Marc. « Sérieusement, je ne pensais vraiment pas revenir à un point compte tenu de l’avance qu’avait pris Florian à l’issue des épreuves de l’Ouest. Je ne peux donc être que pleinement satisfait. J’ai pris énormément de plaisir, je m’impose à sept reprises dans ma classe, j’espère maintenant que d’autres 1.400 seront prêts à relever le défi l’an prochain. »
Pour ce qui est de 2020, Jean-Marc n’a pas encore défini son calendrier, mais sait qu’il dépendra d’un emploi du temps professionnel qui s’annonce plutôt chargé : « Pour le moment, je n’ai même pas eu le temps depuis la Finale de décharger la voiture de la remorque. Evoquer 2020 me semble difficile, mais je pense que je serai présent sur plusieurs épreuves du Championnat, mais rien n’est arrêté pour ce qui est de mon calendrier. »
Quel que soit son programme l’an prochain, Jean-Marc sait pouvoir compter sur les soutiens précieux qui l’ont accompagné cette saison : « J’en profite pour les remercier, en citant en premier lieu toute l’équipe BP Autosport pour la partie logistique et l’aide importante de Pierre (Béal) qui n’est jamais avare de conseils. Un grand merci à mes partenaires Mhac Technologies, et Haas Factory Outlet, et bien évidemment à ma compagne Nathalie qui est présente à mes côtés sur toutes les courses. »
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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