… Et à Vanessa !

Porschiste dans l’âme, Frédéric Santarelli voue autant une passion pour la Course de Côte que pour la légendaire marque allemande. Et c’est au volant d’une 911 qu’il remporte cette année le Trophée FFSA du Groupe GT Sport. Une année particulièrement chargée en émotion pour Fred, qui au début du mois de novembre a convolé en justes noces avec sa compagne Vanessa. La date de la cérémonie n’a d’ailleurs pas été choisie au hasard, puisque c’est le 9 novembre que Frédéric et Vanessa se sont dit ’’Oui’’. Le 9-11, une date en forme de clin d’œil pour ces deux passionnés…

2018 marquait le grand retour de Frédéric Santarelli sur le Championnat de France de la Montagne. Un retour remarqué, même si le manque de puissance de sa Porsche Cayman ne lui permettait pas de jouer les premiers rôles. Habitué des trophées, Fred se devait de trouver une monture à la hauteur de son talent, et c’est donc sur une Porsche 911 Turbo bi-turbo qu’il portait son dévolu pour 2019.

Un changement qui allait permettre à Frédéric de tenir le haut du pavé dans sa catégorie : « La Porsche Cayman est au demeurant une excellente voiture, mais en Course de Côte, pour réaliser des performances, il faut évoluer au volant d’une auto disposant d’un bon rapport poids puissance, et la Cayman affiche un poids un peu excessif pour les 300 chevaux qu’elle développe », débute Fred.

Une 911 bi-turbo pour s’imposer en GT Sport
Fidèle à Porsche, Frédéric se devait de trouver dans la gamme l’auto idoine pour prétendre à la victoire : « J’ai une très bonne connaissance de la marque et je sais que la 911 turbo est une auto homogène, fiable, avec un très bon moteur, une boîte de vitesses qui fonctionne parfaitement, un excellent freinage. Autre énorme avantage, on trouve assez facilement des pièces de rechange en cas de besoin. »

La nouvelle arme de Frédéric Santarelli n’avait pas eu l’occasion de rouler depuis quelques années, et il se devrait de lui faire subir une révision avant de songer à s’élancer sur le Championnat. Après un changement de suspension et de diverses pièces du train roulant, Fred ne disposait plus du temps nécessaire pour faire le moindre roulage avant de débuter sa saison.

Côté objectif, ils étaient clairement affichés, Frédéric Santarelli avait la ferme intention de remporter le Trophée FFSA du GT Sport : « En 2006 et 2007, j’avais eu l’occasion de défier Christian Debias et j’ai été le seul à l’époque à parvenir à le devancer. Je savais donc disposer du potentiel, il ne me restait qu’à retrouver le volant d’une auto capable de m’exprimer pleinement. Avec la Porsche 911 turbo, je devais logiquement renouer avec la victoire. »

C’est sur la Course de Côte de Bagnols-Sabran que Frédéric Santarelli découvrait le maniement de sa nouvelle Porsche. Et très rapidement il allait se familiariser avec le comportement de sa monture, pour venir accrocher une 8ème place en Production, et un premier succès en GT Sport : « C’est bien évidemment très satisfaisant pour moi, d’autant que je n’ai pas eu un week-end facile. J’ai dû composer avec un problème de sélecteur de boîte, la deuxième sautait à plusieurs reprises et la troisième refusait de rentrer. Cela m’obligeait à tenir le levier de vitesses et à piloter d’une seule main. Malgré tout, je termine à quatre dixièmes du record de la catégorie et je reste persuadé que sans ces soucis, j’étais en mesure de battre le record. »

La performance signée sur la première épreuve gardoise de la saison permettait à Frédéric de se rassurer sur le potentiel de sa monture : « Je découvrais la Porsche qui méritait encore des ajustements de réglages, et je devais m’adapter au comportement des pneumatiques Michelin. »

Une nouvelle victoire en GT Sport viendra enrichir le palmarès de Frédéric Santarelli à l’issue du Col Saint-Pierre où il se classait au dixième rang : « J’avais encore des problèmes de sélecteur de boîte, mais j’ai pu compter sur la solidarité des Montagnards qui m’ont aidé à effectuer une réparation de fortune afin que je puisse être au départ de la deuxième montée de course. C’était un peu tendu et je profite de l’occasion pour remercier Jérémy Collignon qui m’a aidé à réparer », se souvient Fred. « Mais je garde un excellent souvenir de ce week-end, le Saint-Pierre étant pour moi le ’’gros’’ morceau du Championnat de par les difficultés que l’on rencontre pour assimiler le tracé. Il faut être hyper concentré sur une épreuve qui sollicite énormément les pneumatiques sur le bas du tracé, et qui est très technique sur le haut. Pour aller vite il faut être un bon gestionnaire. »

Au programme de la Course de Côte d’Abreschviller, la première montée de course avait lieu le samedi en fin de journée, et Frédéric Santarelli signait le meilleur temps du GT Sport. Mais la journée de dimanche allait s’avérer nettement plus compliquée : « Avant tout je veux tirer un coup de chapeau à Michelin car samedi, sous la pluie, le comportement de l’auto était parfait », précise Frédéric. « Mais au départ de la deuxième montée, disputée le dimanche matin, un bras de suspension inférieur arrière gauche casse et je me retrouve avec une roue en travers ce qui m’oblige à m’arrêter. »

Aussi improbable que cela puisse paraitre, c’est sur ’’le Bon Coin’’ que Frédéric Santarelli allait trouver la pièce nécessaire à la réparation : « J’ai eu la chance de rentrer en contact avec un vrai passionné de course qui a roulé il y a 20 ans à Abreschviller et qui vendait cette pièce. Il est venu avec son épouse pour m’amener ce bras de suspension. Je dois d’ailleurs remercier chaleureusement Billy Ritchen et les frères Marc et Etienne Pernot qui m’ont aidé à réparer mon auto. » L’entraide sera une nouvelle fois payante puisqu’au final Fred se classe 9ème et remporte le GT Sport.

La Pommeraye figurait cette saison encore au calendrier de Frédéric Santarelli qui n’allait pas manquer de signer un nouveau succès en terre angevine : « C’est un tracé atypique, typé circuit que j’apprécie vraiment. La présence des commissaires qui officient sur les 24 Heures du Mans accentue cette ambiance circuit. Je profite de l’occasion pour faire un clin d’œil à Stéphane Ledon, avec qui nous avons échangé sur les réseaux sociaux et qui est venu officier en qualité de commissaires sur La Pommeraye. L’expérience lui a plu et il n’y aurait rien d’étonnant à ce qu’on le retrouve sur d’autres épreuves du Championnat en 2020. C’est aussi pour ces échanges, que j’apprécie notre discipline… »

Podium Production en 2ème Division
Engagés cette saison sur le Championnat de France de la Montagne 2ème Division, Frédéric Santarelli faisait au mois de mai un détour par l’Aude pour disputer la Course de Côte de Quillan : « C’est une épreuve que je découvrais et qui me laisse un excellent souvenir. Le tracé est magnifique, hyper technique sur le bas, très rapide sur le haut. J’ai malheureusement connu des problèmes de suspensions et je n’ai pas pu me battre comme je voulais avec une auto particulièrement rétive » regrette Fred. Mais le résultat est tout de même au rendez-vous puisqu’il place sa Porsche à la troisième position du Production derrière l’Audi R8 de Ronald Garcès et la Supercopa de Fabrice Degortes, et qu’il s’impose en GT Sport. « Je ne peux être que satisfait, d’autant que sur l’épreuve régionale, je m’impose au scratch en Production, devant Fabrice Degortes. Je remercie Marie Cammares et Dimitri Pereira qui nous ont incité à venir disputer cette épreuve et qui m’ont aidé durant les reconnaissances. »

Marchampt sera le théâtre d’un nouveau succès de Frédéric Santarelli en GT Sport. Un succès important pour le Lyonnais qui accueillait pour l’occasion de nombreux partenaires : « C’est toujours plaisant de bien faire devant ses sponsors. Marchampt est une épreuve que j’apprécie, que j’avais déjà remporté en 2006 en signant le record devant Christian Debias », se souvient Fred. « Cette année, j’avais encore quelques soucis d’amortisseurs, mais j’ai malgré tout fait le job et je me suis fait plaisir. »

A Vuillafans, Frédéric Santarelli rencontrait à nouveau un problème de sélecteur de vitesses, ce qui ne l’empêchait pas de signer un nouveau succès en GT Sport : « J’apprécie toutes les épreuves du Championnat, mais j’ai un vrai coup de cœur pour Vuillafans que j’appelle le ’’Petit Pikes Peak’’, car on évolue en tournant autour de la montagne. On est là chez nos amis, la famille Pernot, et l’accueil est génial, alors que le tracé est fabuleux. »

Après Vuillafans, Fred enchainait par une nouvelle participation en 2ème Division en allant chercher à La Broque un nouveau succès en GT Sport : « Cela faisait plus de 10 ans que je n’avais pas roulé à La Broque, mais j’en gardais d’excellents souvenirs. J’adore cette région, chargée d’histoire et qui dispose d’un magnifique terroir et de gens particulièrement accueillants », commente Frédéric. « J’ai connu un nouveau souci avec les câbles de sélection de vitesses ce qui m’a obligé à faire une montée en troisième. Mais le résultat est là et c’est l’essentiel. »

Malgré les problèmes, Frédéric Santarelli poursuivait son inexorable ascension vers les sommets, et si un casse d’embrayage le stoppait dans son élan à Dunières, il ne loupait pas pour autant la victoire en GT Sport : « L’embrayage m’a lâché d’un coup, il n’y avait rien à faire… Je remercie d’ailleurs les organisateurs et Franck Mader, le Directeur de Course qui m’ont permis de tracter ma voiture jusqu’au départ pour économiser mon embrayage. Sans cela je passais à côté de la victoire… Je retiendrais de Dunières l’effort consenti par les organisateurs grâce à qui nous disposons d’un tracé remis à neuf. Cette épreuve est pour moi particulière car c’est là que j’ai signé mon tout premier succès devant notamment Christian Debias. »

Le Mont-Dore sera certainement l’épreuve la plus difficile de la saison avec comme ingrédients pluie et brouillard, et le classement final jugé sur une seule montée : « Je compte parmi ceux qui ont dû évoluer en slick sous la pluie. Rouler avec une Porsche bi-turbo en slick sous la pluie est un exercice qui n’est pas des plus simples. Je n’avais alors comme seul objectif que d’arriver au sommet pour avoir un chrono et être classé. J’ai donc fait de la gestion ce qui me permet de remporter le groupe », analyse Frédéric. « J’ai une pensée pour le Directeur de Course, Christophe Ortiz, qui a su gérer au mieux un nombre incroyable de problèmes. »

Chamrousse allait donner l’occasion à Frédéric Santarelli de se positionner une nouvelle fois dans le top 10 en signant une victoire en GT Sport : « J’ai gagné ici en 2006 en battant record sur record face à Christian Debias. J’avais à cœur de renouer avec la victoire sur une épreuve où j’ai mes racines, ma maman était iséroise et ma grand-mère tenait un restaurant près du lac de Monteynard. J’ai des amis et de la famille dans le secteur, et sur cette épreuve j’ai eu l’occasion de retrouver une cousine que je n’avais pas vu depuis 25 ans. »

C’est à domicile, sur la Course de Côte de Limonest que Frédéric Santarelli signait son meilleur résultat de la saison en accrochant une septième place assortie d’une victoire en GT Sport : « C’est vraiment la course la plus atypique, sur laquelle le châssis joue un rôle majeur. Jusqu’à présent je n’étais jamais parvenu à m’imposer sur cette épreuve et j’avais à cœur d’accrocher à mon palmarès cette course organisée par mon ASA. J’ai réussi à le faire grâce à ma chérie qui me soutient et à Philippe Planeix et José Nunez de chez Michelin qui m’ont permis de disposer de pneumatiques au top. Sans ces gommes là, ce n’est pas la même voiture… »

Vainqueur du Trophée FFSA GT Sport
Onzième du Championnat de France de la Montagne Production, Frédéric Santarelli remporte le Trophée FFSA du GT Sport, de quoi tirer un bilan particulièrement positif de cette saison : « J’ai vécu un beau Championnat. Avec Vanessa nous avons pris du plaisir, en appréciant l’accueil des organisateurs, les échanges avec les autres acteurs de la discipline. J’estime avoir rempli mon objectif en présentant une voiture propre, en mettant en avant mes partenaires et en leur offrant des succès sur chacune des épreuves » analyse Frédéric. « Je profite de l’occasion pour tirer mon chapeau à Philippe Marion, car cette saison il a vraiment progressé, en améliorant tous ses chronos. Il réalise vraiment une belle saison et ce fut un plaisir de l’avoir comme adversaire. J’ai également une pensée pour tous les bénévoles sans qui il n’y aurait pas de course et avec qui j’ai toujours plaisir de partager des moments d’échanges durant les week-end… Et bien évidemment connaitre la consécration en remportant le Trophée du GT Sport me fait énormément plaisir, c’est une belle récompense pour mes partenaires. »

Unanimement apprécié, Frédéric Santarelli a comme légitime fierté de disposer du soutien de nombreuses personnes sur les réseaux sociaux. Fred veut les associer à tous ceux qu’il souhaite remercier : « Bien entendu en premier lieu ma femme Vanessa qui me permets d’assouvir la passion du sport automobile que nous partageons. Merci à ma famille, Dominique et Laurent ainsi que nos amis qui nous suivent sur les épreuves et sur les réseaux sociaux.

Un immense merci à mes fidèles partenaires qui me soutiennent, Pierre Guinault et toute l’équipe de Appro Automobiles , Laurent Abert de Kstools France , Messieurs Durand Yves, David et Ronald de Durand Services, José Nunes et Philippe Planeix de chez Michelin Motorsport et Joel Malherbe Malherbe du Ceerta, Clément Wieser de Formula Automobiles, Gerrit Peelaers du Domaine Tropez, François Pageaut de Shell Hellix France, Jacques Mahé de Randolph France, Nicolas Martin de NightWarriors NM7, Franck Pabion de Idéal Pneu , Patrick Constantin de chez Soditen Métal5 , Franck Falleur , Christophe Speybrouck et Cédric Roy de Quinton Hazell. Merci également à tous les officiels, et organisateurs ainsi que les médias Cfm-challenge , Pilotes.tv, Nicolas Millet, Sylvie et Philippe Bouchereau, Jean-Bernard Denis, bien entendu tous les commissaires et bénévoles, enfin mes amis pilotes que je salue et à qui je souhaite une bonne intersaison et je donne rendez-vous en 2020. »

Mariés depuis quelques semaines, Vanessa et Frédéric ont décidé pour des raisons professionnelles de quitter la région lyonnaise pour s’installer à Genève : « De ce fait, il n’est pas impossible qu’en 2020 je participe à des manches du Championnat Suisse, sans délaisser pour autant notre championnat national. Je pense que nous allons essayer de coupler tout ça. Pour l’heure, la Porsche est à la vente avec dans l’idée d’évoluer au volant d’une nouvelle Porsche. Mais si je ne la vends pas, c’est avec un réel plaisir que je repartirai à son volant », conclut Frédéric.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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