En l’espace d’une quinzaine d’années, Olivier Augusto s’est construit un imposant palmarès en Course de Côte, et compte aujourd’hui parmi les acteurs majeurs du Championnat de France de la Montagne. 7ème du Championnat en 2017, il se relançait en 2018 avec la ferme intention d’améliorer ses performances, mais sans réel objectif de position dans le cadre du Challenge Open CN/2.
De son propre aveu, Olivier Augusto ne s’attendait pas à figurer en si bonne place à l’issue de la saison 2017. Le Lyonnais, qui fait preuve d’autant de sagesse dans son approche de la course que d’humilité, n’avait pas la prétention de jouer les premiers rôles. Mais son assiduité, sa régularité et son talent lui permettaient rapidement de se porter aux avant-postes.
Surpris par son résultat, Olivier savait toutefois qu’il pouvait prétendre faire aussi bien cette saison. Tout compétiteurs a en effet pour objectif d’améliorer ses performances, et bien évidemment Olivier Augusto ne fait pas exception à cette règle : « J’avais l’espoir de progresser dans mes chronos, d’autant que le moteur avec lequel j’évoluais en 2017 était très fatigué et qu’avec une motorisation parfaitement révisée, je pouvais légitimement espérer mieux. Après, je savais que le manque de roulage durant l’intersaison pouvait me pénaliser, je n’avais donc pas de réelles prétentions en termes de résultats. Et puis par expérience, je sais qu’il est toujours difficile d’enchaîner les bonnes saisons, et 2017 fut excellente ! »
Avant de se lancer sur une nouvelle campagne de France, Olivier Augusto procédait donc à une révision du moteur 2 litres de sa Norma : « Je l’ai confié aux bons soins de M.F. Power afin de disposer d’un mécanique fiabilisée. Pour le reste, nous avons fait quelques ajustements dans les réglages, mais rien de révolutionnaire », commente Olivier.
Des obligations professionnelles chronophages interdisaient à Olivier Augusto de mener à bien des essais avant de débuter sa saison : « Le temps de terminer la révision moteur, de régler la cartographie au banc, je me suis présenté à Bagnols-Sabran sans avoir eu l’opportunité de faire rouler la voiture. Mais compte tenu du peu de modifications apportées durant l’intersaison, ce n’était pas réellement gênant », reconnait-il.
Podium de classe pour un premier rendez-vous
Malgré un manque de préparation avant d’affronter le sinueux tracé de Sabran, Olivier allait d’entrée de jeu s’illustrer sur l’épreuve gardoise, en accrochant un premier podium de classe, derrière Julien Français et Maxime Cotleur : « J’étais bien dès les essais, ce qui pour moi était plutôt rassurant. Dimanche, j’ai fait l’erreur à deux reprises d’opter pour des pneus pluie sur une route qui s’asséchait. Finalement, tout se joue sur la dernière où, pour tenter d’accrocher une bonne position, j’ai embarqué le minimum d’essence », se souvient Olivier. « Mais parmi les modifications que j’ai apportées à la Norma, j’ai installé un réservoir plus petit, et cela a une pour effet de déjauger. A trois reprises, sur cette ultime montée, j’ai été victime de grosses coupures moteur, dont notamment sur la parabolique. Je sais que je lâche du temps à cause de ça. Donc si le résultat est satisfaisant, je suis conscient que sur cette épreuve j’aurais pu faire mieux. »
Initialement, Olivier Augusto n’avait pas prévu de ramener son camion au garage à l’issue de cette première épreuve de la saison, mais de laisser son matériel dans le Gard, en vue de la deuxième manche disputée à Saint-Jean-du-Gard : « Mais le problème rencontré avec le réservoir m’obligeait à apporter une modification. Le lundi soir, j’ai démonté l’ensemble de la mécanique pour accéder au réservoir et pour le remplacer durant la semaine. J’ai donc terminé de bosser tous les soirs aux alentours de 2 heures du matin, pour finalement recharger la voiture dans le camion jeudi soir, et repartir pour la Course de Côte du Col Saint-Pierre. »
Ce n’est donc pas dans les meilleures conditions que le pilote rhodanien se présentait au départ de la manche européenne du Championnat de France : « C’était un peu compliqué, d’autant que je n’étais plus venu sur cette épreuve depuis 2003 et que j’avais donc tout à redécouvrir. Il a fallu que je réapprenne un tracé qui est pour le moins complexe… »
« Samedi, sous la pluie, je ne suis pas trop mal, mais dimanche, sur le sec, alors qu’il fallait rouler sur un autre rythme, ce fut un peu plus difficile. Toutefois, pour un retour au Saint-Pierre après quinze ans d’absence, je suis plutôt content de ma prestation. D’autant que le résultat se faisait au cumul des deux meilleures montées, et vue le temps perdu sur les deux premières, je n’ai pas voulu chausser des gommes neuves sur la dernière montée disputée sur le sec », explique Olivier qui termine cinquième d’une classe CN/2 particulièrement bien fournie. « Maintenant, cette course est vraiment magnifique, et il me tarde d’y retourner. »
A Abreschviller, la jeune garde allait monopoliser les premières places du CN/2. Kevin Durot s’imposait en effet devant Julien Français, Maxime Cotleur et Corentin Starck. Face aux jeunes talents, Serge Thomas relevait le gant en se classant cinquième, juste devant Olivier Augusto : « J’avoue ne pas avoir vraiment compris… Dimanche matin, sur un tracé gras /mouillée, je me suis élancé en slicks et je signe un très bon chrono qui me place deuxième de la classe. Ensuite, dès que la route a définitivement séché, je n’ai jamais pu revenir dans le rythme. C’est incompréhensible, mais ça arrive… Le plus gênant c’est qu’après seulement trois courses, j’étais déjà passé à côté de pas mal de trucs », plaisante Olivier.
Après ces trois premiers rendez-vous sur le Championnat, Olivier se rendait à Coligny et à Donzy, et profitait de l’opportunité qui lui était offerte pour apporter des petites modifications à sa Norma M20 FC. Troisième au scratch à Coligny, il terminait quatrième à Donzy sur une épreuve proposant un plateau d’une rare qualité : « Je finis derrière Max Cotleur, Alban Thomas et Christopher Cappello, mais je suis devant David Guillaumard, Raynald Thomas et Jordan La Monica, ça ne peut être que satisfaisant. »
Rasséréné par son résultat à Donzy, Olivier Augusto retrouvait un regain de confiance à l’heure de se présenter à La Pommeraye. En terre angevine, il accrochait la huitième place au scratch, en terminant troisième de sa classe derrière Julien Français et Anthony Le Beller : « Je suis content de ce week-end… J’améliore mon chrono de la précédente édition en étant pas si éloigné des hommes de tête. Et puis cette fois je ne me suis pas fait piéger en me trompant dans le choix des pneus », confie Olivier dans un large sourire.
Violente sortie à Saint Gouëno et fin de saison
Le regain de confiance allait peut-être tourner à l’excès, et à Saint Gouëno, Olivier se faisait piéger : « J’ai commis une petite erreur d’appréciation qui sera lourde de conséquence », reconnait-il. « J’ai mordu de quelques centimètres dans l’herbe à fond de six, et la voiture a décroché. » Victime d’une violente sortie de route, Olivier sortait indemne d’un accident qui occasionnait d’importants dégâts sur sa Norma : « Quand je me suis extrait de la voiture, j’ai tout de suite compris que ma saison s’arrêtait là ! »
Si la coque, la boite et le moteur avait été épargnés, en revanche de nombreuses pièces étaient à remplacer : « J’ai pour habitude de prendre du recul face aux événements, et de ne pas prendre de décision dans la précipitation. Il n’aurait pas été raisonnable de vouloir réparer dans l’urgence pour être au départ des épreuves suivantes. Cela aurait eu des répercussions sur mon budget, peut-être compromis la saison suivante, et ça pouvait s’avérer dangereux de réparer à la hâte. »
Olivier Augusto décidait donc de mettre un terme prématuré à sa saison : « Je savais par avance que ma saison prendrait fin à Dunières ou au Mont-Dore. Mon épouse était enceinte et j’attendais un heureux événement début septembre. » A la fin de l’été, la famille s’agrandissait en effet avec la naissance d’une petite Margot.
Bien évidemment, la saison 2018 sera avant tout marquée pour Olivier Augusto par l’arrivée de son deuxième enfant : « Pour ce qui est de la course, cela fait plus de quinze ans que je cours, et je sais ce que je fais et comment je le fais. Ce n’est pas la première fois que je suis victime d’une sortie de route, mais j’ai toujours eu comme approche de réparer quand j’étais en capacité de le faire, et pour revenir dans de bonnes conditions », analyse-t-il. « Je ne suis pas mécontent d’avoir pris le temps, car en démontant l’intégralité de la voiture, j’ai pu m’apercevoir que certaines pièces avaient subi des dommages insoupçonnés à première vue. Réparer dans l’urgence aurait pu entrainer une nouvelle sortie de route, et avoir des conséquences nettement plus fâcheuses. »
En ayant pris le temps, Olivier Augusto devrait être en mesure de se présenter dans une excellente configuration au départ de la saison 2019 : « Le programme n’est pas totalement défini, mais je devrais à nouveau prendre part au Championnat de France de la Montagne. Je le regrette, mais mes obligations professionnelles risquent de m’obliger à faire l’impasse sur les épreuves de l’Ouest. Je me pose encore la question de savoir si ma sortie de route à Saint Gouëno n’est pas due en partie à du surmenage, je veux donc aborder cette nouvelle saison avec plus de sérénité. »
Une sérénité qu’Olivier va insuffler auprès de ceux qui l’accompagnent et qu’il tient à remercier : « Un grand merci à tous ceux qui m’ont aidé pour retrouver des pièces suite à mon accident. Je pense notamment à Alban Thomas, à Sébastien Petit, à Stéphane Krafft et à Stéphane Baudin. Merci également à mon oncle Bernard Pourchet qui me suit depuis mes débuts et qui m’a bien aidé pour remettre l’auto en état, au Team Picard et tout particulièrement à Jean-Paul Picard, et à mes deux fidèles mécanos, Jérôme Tournier et Alex Martin. »
Propos recueillis par Bruno Valette ©
Retrouvez toutes les infos, bilan et portrait de Olivier Augusto.