Après une saison d’apprentissage du Championnat en 2017, Emeline Bréda se relançait cette année pour une nouvelle campagne de France. Malheureusement pour la jeune iséroise, un souci récurrent de changement de vitesses viendra perturber ses prestations. Mais même si les résultats ne sont peut-être pas à la hauteur de ses espérances, Emeline n’a pas boudé son plaisir en compagnie des animatrices du Championnat entre qui règne une excellente ambiance.
C’est au volant de la Dallara F307 avec laquelle, en 2017, elle a terminé une nouvelle fois première féminine sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne, et conservé son titre de Championne de France de la Montagne 2ème Division, que Emeline Bréda repartait pour une nouvelle saison.
Pour aborder cette nouvelle campagne, la jeune pilote Iséroise a bien failli se laisser tenter par une nouvelle monture. Mais finalement, les tractations entamées n’ayant pas abouti, elle préférait conserver une F3 qui, même si elle lui paraissait par moment rétive, lui avait permis de signer de belles performances.
Problème récurrent de changements de vitesses
Le comportement parfois erratique de sa monoplace incitait Emeline à apporter quelques modifications durant l’intersaison : « J’ai eu du mal à m’adapter à cette voiture durant la quasi-intégralité de la saison 2017. Mon père s’est donc penché sur le problème afin de trouver des solutions. » Le plus gros souci d’Emeline provenait des changements de vitesses : « Je n’avais pas de coupures moteur qui doivent logiquement permettre de changer de rapport. Initialement, on pensait que cela venait de moi, que je ne parvenais pas à m’adapter au système. Finalement, on constatera durant cette saison 2018, que cela provenait du ’’shifter’’, et que lorsqu’il était connecté, je ne disposais plus de la coupure moteur requise pour le changement de vitesse, ce qui m’obligeait à lever le pied à chaque changement de rapport. » Bien évidemment, ce problème allait pénaliser Emeline durant une bonne partie de la saison 2018.
Mais malgré les problèmes rencontrés, la Championne de France 2ème division 2016 et 2017, qui compte à son palmarès quatre victoires consécutive en tant que féminine sur la Finale de la Coupe de France, se devait d’afficher des objectifs : « En début de saison, j’avais pour ambition de me qualifier une nouvelle fois pour la Finale de la Coupe et de disputer le Championnat 2ème division. Mais finalement je n’ai pas eu la possibilité de me rendre en Andorre, et avec un calendrier qui ne comptait que trois épreuves, faire une impasse ne permet plus de viser une bonne place, ma participation au 2ème division s’est donc limité à Quillan. »
Pour ce qui est du Championnat de France, Emeline Bréda à l’humilité de reconnaitre qu’elle n’avait pas la prétention de jouer le titre : « Je n’avais pas une assez bonne connaissance des parcours, et surtout trop de problèmes avec ma voiture pour afficher des prétentions. Mon souhait était avant tout de me rapprocher de mes adversaires. »
Dès le coup d’envoi de la saison, Emeline Bréda allait devoir composer avec des problèmes. A Bagnols-Sabran, un souci de boîte de vitesses la contraignait à faire l’impasse sur le deuxième montée de course : « Cela nous a obligé à redémonter la boîte pour être au départ de la dernière manche », se souvient Emeline. « Pour le reste, cette participation m’a réconcilié avec cette épreuve, car l’an dernier, alors que je découvrais Bagnols-Sabran sous la pluie, j’avais détesté, et je m’étais dit que je ne remettrais jamais les pieds sur cette course. Finalement, j’y suis revenu, et j’ai eu raison d’insister car j’ai pris énormément de plaisir, j’ai vraiment adoré et on m’y reverra », confie l’Iséroise qui sur cette épreuve se classe deuxième féminine derrière la Championne de France, Sarah Louvet.
Avec ses problèmes récurrents de changements de vitesses, Emeline Bréda n’abordait pas la Course de Côte de Marchampt dans les meilleures conditions : « Ce fut difficile, notamment sur la longue ligne droite, où j’étais obligée de décélérer pour monter les rapports, et je perdais énormément de temps. Sur un parcours aussi rapide, c’était particulièrement pénalisant, et j’ai donc passé un week-end plutôt frustrant. Malgré tout, cela m’a permis de me familiariser avec un parcours qui l’an dernier m’avait donné quelques soucis. »
Cinquième des F3, deuxième féminine sur la Course de Côte de Dunières, Emeline Bréda signe là une belle performance, mais ne garde pas pour autant un excellent souvenir de l’épreuve auvergnate : « Là on avait pris conscience que les problèmes de changements de vitesses ne venaient pas de moi mais du ’’shifter’’. De ce fait, nous avons voulu le déconnecter, et là je n’avais plus ni la coupure moteur nécessaire aux changements de rapports, ni le ’’shifter’’ et j’étais totalement perdue, ne sachant plus sur quel rapport j’étais… Finalement, je m’en suis sortie, mais c’était vraiment brouillon. »
Avant de prendre part à la Course de Côte de Chamrousse, épreuve disputée pour Emeline à domicile, la jeune iséroise confiait sa monoplace aux mains expertes de David Guillaumard : « Il est parvenu à solutionner mon problème de changements de vitesses, ce qui me permettait d’aborder cette épreuve dans de bonnes conditions. Samedi, j’ai été agréablement surprise de mes résultats lors des essais, puisque je termine la journée en étant première des filles, près de trois secondes devant Martine. En comparaison de la précédente édition, j’améliorais mon chrono de trois ou quatre secondes, de quoi être vraiment satisfaite, j’étais sûre que l’auto fonctionnait enfin correctement… Et je ne comprends pas pourquoi, mais le dimanche, je ne suis jamais parvenu à refaire mon chrono de la veille, et là j’étais vraiment mécontente », confie-t-elle sans de départir de son sourire. « Malgré tout je suis satisfaite de mon week-end, car la voiture me donnait enfin satisfaction et que j’ai pu démontrer son potentiel lors des essais. »
Plusieurs Coupes des Dames à son palmarès 2018
La progression de sa Dallara F307 se confirmait à Limonest, où Emeline Bréda terminait en tête d’une liste de pilotes féminines particulièrement étoffée : « J’adore cette épreuve sur laquelle j’ai terminé première féminine à trois reprises sur la Finale de la Coupe de France. Bien évidemment j’étais très contente cette année de remporter à nouveau la Coupe de Dames, d’autant que nous étions nombreuses, et qu’il y avait une excellente ambiance. Ce fut pour moi un excellent week-end. »
Limonest ne sera pas la seule épreuve sur laquelle Emeline Bréda s’est illustrée cette saison. En début d’année, sur la Course de Côte du Luc, elle plaçait sa F3 au neuvième rang, et remportait par la même occasion la Coupe des Dames. Au mois de mai, l’Iséroise prenait part à la Course de Côte de Quillan, où elle accrochait une belle cinquième place au scratch, deuxième des F3 derrière Nicolas Verdier, et à nouveau première féminine : « Quillan c’est vraiment mon kiff ! Je prends énormément de plaisir sur cette épreuve. C’est pour moi la plus belle course de l’année, celle que j’attends avec impatience. Le parcours est fabuleux, l’organisation est géniale, et je suis ravie d’avoir signé un bon résultat sur cette épreuve. »
Cette année encore, Emeline Bréda était qualifiée pour le Finale de la Coupe de France. Un rendez-vous de fin d’année dont l’Iséroise a fait sa chasse gardée. C’est elle en effet qui s’est imposé comme première féminine lors des quatre dernières éditions : « Mais cette année je savais que ce ne serait pas facile face à Cindy (Gudet) qui est une excellente pilote. J’étais devant elle à l’issue de la première montée d’essais, elle me devance après la seconde montée… On connaitra le même scénario en course où je suis devant elle à l’issue de la première montée, et elle me passe devant après la deuxième. Au final, c’est elle qui s’impose, mais je suis vraiment contente parce que nous avons pu nous livrer une belle bataille et c’est toujours sympa d’avoir quelqu’un à qui se confronter. Je préfère sincèrement terminer deuxième à l’issue d’un beau combat que de gagner sans m’être battue… Elle mérite sa victoire et pour ma part je suis très satisfaite de mon week-end. »
A l’heure de faire le bilan, Emeline Bréda ne cache pas sa déception : « Le comportement de la voiture durant une bonne partie de la saison fut catastrophique. C’était ma seconde année au volant de cette F3, et j’espérais être bien mieux que l’an dernier. Finalement ça ne s’est pas passé comme je l’espérais », analyse-t-elle. « Après le passage chez David (Guillaumard), ça allait beaucoup mieux, ce qui a reboosté mon moral. Maintenant, il va falloir que l’on travaille encore sur la voiture pour préparer au mieux la saison 2019. »
C’est donc acté, Emeline Bréda ne ’’lâche pas l’affaire’’ et retrouvera le volant de sa Dallara F307 en 2019 : « L’objectif sera de repartir en 2ème division et de se qualifier à nouveau pour la Finale de la Coupe de France, et logiquement je vais prendre part à quelques manches du Championnat, certainement dans le cadre d’un Challenge Open. L’ambiance entre les filles était vraiment sympa, et c’était super plaisant de se retrouver entre nous lors des week-ends de course. »
On retrouvera donc Emeline Bréda sur les épreuves du Championnat de France de la Montagne, et elle devrait être à nouveau accompagnée par ceux qui ne manquent pas de la soutenir et qu’elle tient à remercier : « Je voudrais tout d’abord dire un ÉNORME merci à mes parents Brigitte et Gilles qui font tout pour que j’exerce ma passion, ma sœur Mélanie et Aurélien son mari. Je tiens à remercier Pierre et Christiane Vian, qui sont de très bons amis de la famille, et qui font beaucoup pour moi. Merci également à mon super carrossier, à mes superbes sponsors : AMD Auto, Villeton Entreprise, Fab Dif, N.C.D Transport, Péron Maçonnerie, H.L.G Service, Vival à Châbons, Carrosserie Ortuno, S.I.P à Châbons, Chris graphique, Garage Vittoz, Taxi Simard, Entreprise Breda peinture et plafond tendu. Merci aussi à tous les commissaires au bord des routes, ainsi qu’aux photographes qui nous font toujours de très belles photos. Merci au Team les Galapiats pour ce qu'ils m'ont apporté et merci enfin au Team Guillaumard. »
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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