L’Auvergnate troisième féminine du Championnat

Pour sa première saison sur le Championnat de France de la Montagne, Corinne Flandy fondait l’espoir de se battre pour les podiums du côté des féminines. Au volant de sa Dallara propulsée par un moteur de moto, elle a enchaîné les belles prestations pour finalement se classer troisième dames du championnat… Objectif atteint pour l’Auvergnate !

Très éloignée de la compétition automobile - une passion qui n’avait pas les faveurs de sa famille - Corinne Flandy n’en fut pas moins dans sa jeunesse une sportive accomplie. Avec ses copines handballeuses de Langeac, elle évoluera en Nationale 3, tout en pratiquant dans le même temps l’athlétisme.

Plus tard, lorsqu’elle rencontrait Fabrice, qui allait devenir son époux, ce dernier disputait à haut niveau des compétitions d’enduro. Corinne ne manquait pas de le suivre, et de devenir un soutien inconditionnel de son conjoint en s’impliquant dans l’assistance. Mais en reprenant la direction du garage familial, absorbé par des obligations professionnelles chronophages, Fabrice se voyait dans l’obligation de mettre la compétition entre parenthèse.

Une passion partagée
Et si chez Fabrice Flandy la pratique des sports mécaniques apparait comme immanente, il n’allait pas tarder à convertir Corinne à cette passion irrépressible. Inséparable, le couple allait donc retrouver la compétition, cette fois dans l’habitacle d’une voiture, et tous deux derrière le volant : « Nous avons débuté en gymkhana, lors de rencontres Ufolep », se souvient Corinne qui n’allait pas manquer de s’illustrer en enchainant les succès.

Fabrice Flandy se tournait par la suite vers les slaloms, sur lesquels Corinne le suivait pour assurer l’assistance : « Et il m’a motivé pour qu’à mon tour je roule en slalom. Il m’avait fait essayer la voiture sur un circuit, et j’avoue que j’ai eu de suite l’envie de le suivre sur cette discipline. J’ai donc pris part à des slaloms, tout d’abord au volant d’une Formule Arcobaleno, puis d’une Dallara 388. » Très rapidement, Corinne se présentait comme une animatrice de talent de la discipline, puisqu’entre 2008 et 2013, elle décrochait six titres de Championne de France consécutifs.

Membres de l’ASA Velay, Corinne et Fabrice Flandy se laissaient alors convaincre par leur président, Marc Habouzit, de prendre part à la Course de Côte de Laussonne, organisée par leur ASA : « Le problème, c’est que quand tu y goûtes, tu as du mal à ne pas continuer », reconnait Corinne. « Nous avons alors enchaîné les épreuves en délaissant le slalom. »

C’est donc au volant d’une Dallara 301 que Corinne disputait en 2013 sa première Course de Côte. Pour ce qui est du choix de la voiture, pour la Langeadoise la monoplace apparait comme une évidence : « Fabrice roulait en monoplace, et je me sentais bien dans l’habitacle de cette auto, de ce fait je n’ai jamais éprouvé l’envie de rouler avec autre chose. »

Animateurs assidus des épreuves de la région Auvergne, les Flandy rêvaient depuis plusieurs saisons de venir se mesurer aux pilotes du Championnat de France de la Montagne : « Les années passent et nous nous sommes dit qu’il serait bien d’assouvir ce rêve avant que l’on ne ressente l’envie d’arrêter. C’est ce qui nous a motivé à nous engager cette saison sur le Championnat. »

Un Championnat qui accueille des féminines de haut niveau, ce qui ne pouvait qu’inciter Corinne Flandy, compétitrice dans l’âme, à se lancer un défi personnel : « Mon objectif en début de saison était d’essayer d’accrocher des podiums en féminines. » Pas aussi évident, quand on sait que Corinne allait devoir défier Martine Hubert, les F3 de la Championne de France Sarah Louvet et de la Championne de France 2ème division Emeline Bréda, ainsi que les trois féminines – Marie Cammares, Mélody Clausi, et Magaly Giorgian – qui évoluaient cette saison en Formule Renault.

Succession de podium en féminines
Même si elle avait eu, en compagnie de Fabrice, l’occasion de venir reconnaitre le tracé de la Course de Côte de Bagnols-Sabran, Corinne Flandy découvrait en condition de course cette première manche du Championnat : « J’ai beaucoup aimé… Sur les courses régionales, nous sommes souvent confrontés à ce genre de tracé, étroit et sinueux, et j’étais donc à mon aise », confie Corinne qui termine deuxième de sa classe et troisième féminine derrière les F3 de Sarah Louvet et Emeline Bréda.

L’approche du Col Saint-Pierre sera un peu plus difficile, l’épreuve cévenole proposant un tracé plus large, plus long, et souvent difficile à assimiler : « Là j’ai eu plus de mal à trouver mes repères et les bonnes trajectoires. Mais je termine à nouveau troisième féminines (cette fois derrière Sarah Louvet et Marie Cammares, Ndr) et comme mon objectif était de garder le pied sur le podium, je suis plutôt satisfaite. »

La Course de Côte de Marchampt en Beaujolais semblait bien engagée pour Corinne Flandy, avant qu’une blessure ne l’oblige à renoncer : « En descendant du camion, samedi soir, je me suis tordu la cheville. Il en résulte une double entorse avec un énorme hématome sur le tibia, et là il n’était plus question de remonter dans la voiture.  C’était très dur à accepter de devoir assister à cette épreuve en spectateur. C’est une course rapide que j’appréhendais un peu, mais que, suite aux échos des autres pilotes, je me languissais de découvrir. Finalement samedi, lors des essais, j’étais plutôt bien, et la déception est d’autant plus grande de n’avoir pas pu être au départ dimanche. »

Malgré la douleur encore présente, Corinne Flandy sera à Dunières pour affronter ce tracé auvergnat : « Je voulais impérativement être au départ. Parce que l’épreuve est près de chez nous, et que les années précédentes j’avais eu l’occasion de me battre avec Estel Bouche et que j’avais apprécié ces combats. » Sa connaissance du tracé permettait à Corinne de se mettre en valeur, et de signer de très bons chronos : « Malheureusement, sur la dernière montée, j’ai commis une erreur et j’ai fait une toupie. Après, Fabrice est sorti assez fort, et ça a compliqué la fin du week-end », se souvient Corinne qui s’impose dans sa classe et termine une nouvelle fois troisième féminines.

Comme tout bon pilote auvergnat, les Flandy se devaient d’être au départ du Mont-Dore. Car même si elle avoue ne pas connaitre par cœur, Corinne a eu à maintes reprises, en course et en reconnaissance, l’occasion de se familiariser avec la route qui mène au sommet du Col de la Croix Saint Robert : « Mon objectif pour cette année était de m’améliorer sur ce tracé, et grâce à l’aide de Fabrice j’ai pu progresser et j’en suis super contente. » Côté résultat, la pilote de Langeac pouvait pleinement se satisfaire d’une victoire de classe et d’une troisième place chez les dames derrière Martine Hubert et Estel Bouche.

Même si elle termine une nouvelle fois en tête de la classe DE/1 à Chamrousse, Corinne Flandy ne cache pas qu’elle a connu un week-end nettement plus difficile que les précédents : « C’était ma première à Chamrousse, et sur les premières montées le brouillard et le froid m’ont beaucoup gêné dans le repérage. J’ai essayé de me battre avec Melody (Clausi). Sur la deuxième montée j’arrive à me rapprocher de son temps, mais je commets une erreur. Et sur la dernière, nous avons énormément attendu au départ, le revêtement s’était refroidi, et il n’était plus question d’améliorer. »

Corinne Flandy concluait sa saison sur le Championnat de France en prenant part à la dernière épreuve inscrite au calendrier, Limonest : « Ça a débuté par une énorme frayeur le samedi, avec un pilote qui est redescendu sans que les commissaires ne l’arrêtent. J’ai eu tellement peur, qu’arrivée en haut, je voulais mettre un terme à mon week-end et ne pas repartir dimanche. Mais toutes les filles présentes sont venues me chercher, me remotiver, en me disant ’’tu ne peux pas nous laisser comme ça, nous avons besoin de Mémère avec nous’’, et j’ai donc repris le volant », confie Corinne, un large sourire aux lèvres. Cette ultime épreuve lui permettait de terminer une nouvelle fois sur le podium des féminines, derrière Emeline Bréda et Marie Cammares.

Superbe saison de découverte du Championnat
Leur implication sur le Championnat de France de la Montagne n’a pas empêché les Flandy de prendre part à quelques épreuves régionales. Présente au Pont des Abarines, à Quillan et à Laussonne, Corinne remportait par trois fois la Coupe des Dames. Des résultats qui lui valaient de se qualifier pour la Finale de la Coupe de France de la Montagne : « Je savais que le tracé d’Urcy pouvait convenir au moteur de moto de ma Dallara. Maintenant, j’étais consciente qu’il serait difficile de rivaliser avec Emeline (Bréda) et Cindy (Gudet). J’espérais donc accrocher la troisième place. Mais j’ai fait un tout droit sur la première montée de course, j’essaie d’assurer un chrono sur la deuxième et sur la dernière je ne suis pas parvenue à améliorer. A plusieurs niveau, ça ne restera pas comme un de mes meilleurs souvenirs de la saison », avoue Corinne qui termine quatrième féminine, à une demi-seconde de Marie Cammares.

Mais si cette conclusion de saison ne lui a pas apporté les satisfactions attendues, pour le reste, Corine Flandy reconnait avoir vécu une magnifique année : « Je suis vraiment ravie de ma première saison en CFM. Je termine troisième féminines du championnat, j’ai donc atteint mes objectifs et c’est un très bon motif de satisfaction. Et puis ce que je retiendrai avant tout c’est l’ambiance qui règne sur le Championnat, notamment entre les filles. On se cherche constamment, on se bat comme des chiffonnières sur la piste, mais à côté de ça on partage des moments fabuleux, on s’entraide, il y a une énorme solidarité que j’ai vraiment apprécié. Autant Fabrice que moi, nous avons été super bien accueillis par tout le monde, et nous avons apprécié l’entraide. Je garderai en tête le souvenir du soutien que nous a apporté le Team Petit après la sortie de Fabrice à Dunières, Kevin qui est venu prendre de suite des nouvelles, Sébastien qui nous a proposé son aide en cas de besoin… Nous avons eu un tas de messages, de soutiens, c’est vraiment appréciable. »

Si elle remercie l’ensemble des montagnards, Corinne ne veut pas oublier ceux qui furent à ses côtés durant toute la saison, Fabrice en premier lieu, mais également toute sa famille : « Un grand merci à mes enfants Kevin et Jade, à ma belle-fille Lauwane et à tous nos amis qui nous ont soutenu et nous sont venus en aide. Merci également à Christian Nicoux d’Autovision, à Total, au Garage du Val d’Allier Agence Citroën à Langeac. »

On devrait en toute logique retrouver Corinne et bien évidemment Fabrice, sur les épreuves du Championnat de France de la Montagne. Changement notoire toutefois, Corinne ne sera pas au volant de sa Dallara : « La voiture est vendue, mais je repartirai avec une nouvelle auto, et nous allons essayer d’étoffer notre calendrier de quelques épreuves supplémentaires », conclut-elle.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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