Pierre Béal confiant dans le potentiel de sa Volvo

Figure incontournable du Championnat de France de la Montagne, Pierre Béal avait pris pour habitude de jouer les premiers rôles du côté du Production. Mais une BMW M3 GTR vieillissante, rendait difficile ses prétentions à la victoire. En cette année 2017, le pilote isérois a dû faire passer la raison avant le cœur pour faire des infidélités à la marque allemande, et porter son dévolu sur une Silhouette Volvo TC10 S60. Une auto qui affiche selon son pilote un énorme potentiel, et qui pourrait s’avérer être une arme redoutable dans un proche avenir. « Hodie Volvo… Cras Vincere ! Aujourd’hui je roule, demain je vaincrai », pourrait être la devise de Pierre Béal…

Une succession de problèmes mécaniques avaient sérieusement perturbé la saison 2016 de Pierre Béal. L’Isérois a donc mis un soin particulier à préparer sa BMW M3 GTR, afin de ne pas connaitre les mêmes déboires durant l’année 2017. En premier lieu, la belle allemande subissait une cure qui lui permettait de s’alléger d’environ 80 kilos : « Nous sommes parvenus à gagner un maximum de poids pour nous rapprocher de la limite autorisée par la réglementation », confie Pierre.

Malgré cette perte de poids significative, Pierre savait que sa vénérable M3 n’était peut-être plus en mesure de lui permettre de viser la plus haute marche du podium : « J’estimais en début de saison que l’on pouvait raisonnablement viser une place parmi les cinq premiers. Mieux, me paraissait difficile face à une concurrence de plus en plus affutée. Avec un peu de chance, je pouvais espérer accrocher un podium, mais à la régulière, il m’était difficile de rivaliser avec l’armada qui constitue le haut du plateau en GTTS. »

Sur le podium pour débuter la saison
Pierre Béal évoquait la chance, elle allait lui sourire sur la première confrontation de la saison, qui se tient traditionnellement sur la Course de Côte de Bagnols-Sabran. A l’issue d’un week-end compliqué, perturbé par la pluie, le natif du Gard monte sur la deuxième marche du podium de l’épreuve gardoise : « Philippe (Schmitter) et Yannick (Poinsignon) ont été contraints à l’abandon, ce qui nous ouvrait la voie », reconnait Pierre en toute honnêteté. « J’ai le souvenir d’une course difficile, sur laquelle j’ai dû monter des pneus pluie que je ne connaissais pas. Après, débuter la saison en terminant deuxième ne peut que me satisfaire, même si c’était aussi inespéré qu’inattendu. »

La deuxième confrontation gardoise n’offrira pas à Pierre les mêmes satisfactions. En proie à des problèmes, il ne parvenait pas à défendre correctement ses chances sur le tracé du Col Saint-Pierre : « J’ai dû composer avec de gros soucis de freins. Le maitre-cylindre m’a lâché et dans ces conditions je ne pouvais évidemment pas prendre le moindre risque », confie Pierre qui se classe cinquième du GTTS.

Malheureusement, il allait vivre le même genre de scénario sur la Course de Côte d’Abreschviller, où une nouvelle fois les freins de sa BMW lui donnaient de gros soucis : « Là encore je me suis retrouvé en galère et dans l’impossibilité de faire quoi que ce soit. J’ai totalement loupé la course, et j’ai donc décidé à l’issue de cette épreuve de totalement démonter les freins pour trouver l’origine des problèmes. »

Dans le même temps, conscient qu’il ne pouvait plus jouer la gagne au volant de sa vénérable M3, Pierre cherchait à la remplacer : « Après le Saint-Pierre, j’avais déjà commencé à me renseigner pour voir sur quelle auto je pouvais porter mon choix. Je n’avais pas d’idée précise, même si je ne cache pas que cela faisait deux ou trois ans que je regardais du côté des silhouettes. Mais du côté de chez BMW, marque à laquelle je suis fidèle, il n’y avait que des six cylindres qui selon moi n’avaient pas grand intérêt. »

Infidélité à BMW pour une Silhouette
Pierre allait donc se résoudre à faire une infidélité à la marque bavaroise pour trouver son bonheur auprès d’une scandinave, en l’occurrence une Volvo TC10 S60 : « C’est une voiture issue du circuit sur laquelle il y avait énormément de travail à faire pour la configurer en version montagne. Nous devions revoir les suspensions et les trains, et pour cela il a fallu mener de nombreux essais, notamment sur circuit. »

Une expérience qui se soldait par de nombreux tête-à-queue dont Pierre avait bien du mal à cerner l’origine : « J’ai alors pris conseil auprès de Nicolas Schatz qui, en essayant l’auto, ma confirmé qu’il fallait que je reprenne l’intégralité du set-up car elle était en l’état inconduisible en Montagne. » Pierre Béal se lançait dans une phase de préparation qui l’obligeait à faire l’impasse sur la campagne de l’Ouest.

C’est donc à Marchampt en Beaujolais que l’on retrouvait le pilote isérois pour sa première course au volant de sa Silhouette Volvo TC10 S60. Il n’était pas alors réellement question de viser un résultat, mais bien de cerner le comportement de la voiture : « Les premières sensations furent bonnes, la voiture me donnait le sentiment qu’elle était plutôt facile à conduire », analyse Pierre. « La confiance n’était pas encore là, car je ne disposais pas de suspensions parfaitement adaptées au terrain, mais j’ai ressenti malgré tout un vrai confort de pilotage. Et puis le potentiel semblait être vraiment là. »

Après ce que l’on peut considérer comme une séance d’essais grandeur nature dans le Beaujolais, c’est en Franche-Comté, sur la Course de Côte de Vuillafans que Pierre engageait sa Volvo : « J’ai eu le même ressenti que lors du Beaujolais, avec quelques doutes aux freinages où elle avait tendance à sauter plus que de raison. Cette épreuve ne m’a pas permis de trouver les bons réglages, mais j’avais réellement le sentiment que nous étions sur la bonne voie », confie Pierre qui, comme à Marchampt, se classe sixième du GTTS.

La Silhouette est radicalement différente d’une BMW M3, et Pierre Béal devait s’adapter à ce nouvel environnement : « Je n’avais aucune connaissance du comportement d’un châssis tubulaire, et à Vuillafans j’ai pu bénéficier de l’aide et des conseils de Raynald (Thomas) qui m’a permis de mieux cerner l’auto. »

Rien de mieux qu’un tracé comme celui du Mont-Dore et ses 5 kilomètres pour bien se familiariser avec une voiture dont on découvre les spécificités. Pierre allait mettre à profit l’épreuve auvergnate pour faire un bond en avant : « Nous avons bien bossé tout au long du week-end, et sur la dernière montée les sensations étaient vraiment excellentes. Je parvenais enfin à prendre la mesure de la voiture, et je savais alors qu’elle ’’tenait par terre’’. »

Pierre Béal attendait avec impatience Chamrousse, son épreuve à domicile, afin de confirmer le bon ressenti du Mont-Dore. Malheureusement, le moteur V8 de la Volvo allait le trahir et le contraindre à l’abandon : « Cela signifiait la fin de saison, et c’était vraiment dommage car le ressenti était alors vraiment fabuleux. Dès la première montée d’essais j’étais bien, mais le moteur a cassé sur la première montée de course… »

Une saison riche en enseignements
Deuxième à Bagnols-Sabran, Pierre Béal débutait sa saison sur les chapeaux de roues. La suite ne sera pas aussi probante, mais le pilote isérois a pu mettre à profit la deuxième partie de saison pour mieux cerner le potentiel de sa Volvo TC10 S60 : « En ce sens, je considère que le bilan est plutôt positif, de toute façon, bien meilleur que celui de 2016. J’ai aujourd’hui le sentiment de disposer d’une auto qui a un énorme potentiel. J’espère être en mesure de l’exploiter le plus rapidement possible… Franchement, c’est une sacrée auto ! »

Un potentiel qui met Pierre Béal en confiance et qui lui permet d’envisager 2018 avec l’espoir de figurer à nouveau parmi les leaders du Championnat : « Si tout se passe comme je le souhaite, je devrais prendre part à l’intégralité du Championnat, et j’espère bien être en mesure de me mettre en valeur. » Tout semble réuni pour que cela fonctionne, à Pierre maintenant d’exploiter le potentiel de cette Volvo pour que la Silhouette devienne une empreinte sur le Championnat.

Il ne reste à Pierre Béal qu’à remercier ceux qui ont collaboré à sa réussite cette saison, en le suivant ou en lui apportant leurs soutiens : « Mes remerciements vont vers le Garage Curt à Chèzeneuve, qui m’aide tant pour la mécanique que pour la carrosserie. Un grand merci à tous ceux qui m’accompagnent, Yvette et Denis Terrasson ainsi que Michaël Terrasson qui vient d’intégrer le Team BP Autosport en tant que pilote. Je n’oublie évidemment pas Bernard Deterne, le Président de BP Autosport et son épouse, ainsi que tous ceux qui nous suivent durant toute la saison. »

Propos recueillis par Bruno Valette

 

Retrouvez le portrait et le bilan 2016 de Pierre Beal.


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