Pour sa première saison sur le Championnat

Après avoir brillé en régional et s’être illustré comme jeune pilote sur les épreuves du Championnat de France de la Montagne, Maxime Basset s’engageait cette année 2017 pour une première vraie saison sur le Championnat. L’occasion pour lui de découvrir, d’apprendre et de progresser, ce qu’il n’a pas manqué de faire.

On peut se désoler de constater que la gent féminine n’est pas suffisamment représentée dans le sport automobile. Pourtant, parmi les femmes qui s’expriment derrière le volant d’une voiture de course, certaines furent à l’origine d’une vocation. C’est le cas de Nathalie Mary, la cousine de Maxime Basset, qui évolue en courses de côte régionales, et que l’on a pu voir au volant d’une monoplace sur quelques manches du Championnat de France de la Montagne.

Maxime Basset n’était pas encore de ce monde, lorsqu’en 1993, Nathalie Mary disputait ses premières courses de côte à bord d’une Samba. Viendra ensuite le temps de la monoplace et une deuxième place sur le Championnat de France de la Montagne 2ème division. Après une carrière interrompue au début des années 2000, elle décidait de reprendre le volant une douzaine d’années plus tard. Enfant, Maxime suivait avec grand intérêt les prestations de sa cousine, qui pratiquait un sport considéré comme peu commun. Bien évidemment, la passion de la mécanique n’allait pas tarder à naitre dans l’esprit du jeune Rhodanien.

Premiers pas en Rallye II
A l’heure où l’envie de courir se faisait plus pressante, c’est avec l’aide de Frédéric Assenault, Montagnard de renom, que Maxime allait disputer ses premières épreuves : « C’est un de mes amis et un ami de mes parents, et j’ai eu l’opportunité de travailler avec lui durant les vacances. C’est à cette occasion qu’il m’a proposé de monter une auto. C'est vraiment grâce à Fred que j'ai fait mes débuts », évoque Maxime. Judoka émérite, il délaissait donc les tatamis pour le volant d’une Rallye II avec laquelle en 2013, il prenait part à ses premières courses.

Maxime Basset s’engageait alors sur des courses de côte régionales tout en s’investissant sur la discipline : « A cette époque, l’ASA du Forez recherchait des bénévoles pour organiser la Course de Côte du Pilat. Avec Fred (Assenault), nous leur avons donné un coup de main. Pour me remercier, ils m’ont offert une licence nationale, ce qui m’a permis de disputer la Course de Côte de Dunières. » Une première expérience qui se soldait malheureusement par une sortie de route. Voiture réparée, il sera en fin d’année présent à Limonest.

En 2014, si l’essentiel du programme de Maxime était axé sur des épreuves régionales, on pouvait le voir sur le Championnat au départ de Bagnols-Sabran, de Dunières et de Chamrousse : « Je terminais alors régulièrement sur le podium de ma classe, mais nous étions peu nombreux, ce qui n’avait donc rien d’une réelle performance », confie Maxime en toute humilité. Les performances étaient là dès les premières épreuves, mais les prestations de Maxime étaient malheureusement souvent entachées par des soucis mécaniques. En 2015, après avoir pris part à la manche d’ouverture du Championnat, Bagnols-Sabran, Maxime se concentrait sur les épreuves régionales. Mais à quatre reprises, le moteur de sa Simca rendait l’âme, obligeant le jeune pilote à de multiples réparations : « Cette année-là, j’ai pris la tête de l’organisation de la Course de Côte du Pilat. Mais j’ai voulu toutefois être au départ, et j’ai été victime d’un début d’incendie sur la voiture. J’ai une nouvelle fois réparé avant de tomber à nouveau en panne. C’est ce qui m’a motivé fin 2015 à changer de voiture et à faire l’acquisition d’une Norma M20 B. »

Un choix de cœur, puisque Maxime avoue que depuis qu’il a découvert la Course de Côte, son souhait le plus cher était un jour de s’installer dans le cockpit d’une Norma : « J’avais, fin 2015, terminé mes études et j’ai trouvé un emploi en CDI. De ce fait j’ai pu faire un crédit pour acheter cette auto. » Chef de chantier investi dans son travail, Maxime Basset n’avait guère le temps de mener à bien des essais avant de prendre part à ses premières épreuves. L’apprentissage de la Norma se fera donc en course : « Mais d’entrée de jeu ça a plutôt bien marché. J’ai rapidement signé des bons chronos, et les observateurs de la discipline considéraient qu’avec une auto de 2003, je m’en sortais très bien », confie Maxime qui prenait part en 2016 à quatre manches du Championnat… « sur lesquelles j’ai terminé Meilleur Jeune, ce qui avait de quoi me satisfaire pleinement. J’ai également eu la satisfaction cette année-là de me qualifier pour la Finale. »

Le Championnat 2017 en Norma 2 litres
Les bons résultats signés lors de la saison 2016 motivaient Maxime à franchir une nouvelle étape et à s’engager sur le Championnat de France de la Montagne 2017 avec une Norma M20 F dont il venait de faire l'acquisition : « Mon emploi du temps ne me permet pas de me consacrer comme je le souhaiterais à la course, et mes moyens financiers sont limités. De ce fait, je savais ne pas avoir le droit à la sortie de route, j’ai donc abordé cette saison avec l’objectif de me faire plaisir et d’apprendre. »

A trois reprises, Maxime Basset avait déjà pris part à la Course de Côte de Bagnols-Sabran, deux fois au volant de la Rallye II, une fois avec la Norma. Il n’était donc pas en terrain inconnu à l’heure de débuter sa saison. Toutefois, il n’ouvrait pas les débats dans les meilleures conditions : « Avant de me rendre à Bagnols, j’ai mené des essais, et lors de ces essais j’ai cassé un élément. Ce fut un peu galère pour retrouver une pièce, et j’ai dû travailler toute la semaine avant Sabran pour réparer la voiture. Le vendredi, il me restait juste qu’à fermer la boîte à vitesses et à charger la voiture parce que je n’avais toujours pas d’embrayage. Je dois chaleureusement remercier Olivier Augusto, Nicolas Mourier, mon frère Quentin et Alain Perraud, grâce à qui j’ai pu être au départ. Nous avons terminé de réparer à 3h du matin, nous sommes partis à 4h et nous sommes arrivés tout juste pour les vérifs. »

Maxime attendait le coup d’envoi du Championnat avec impatience et a donc tout fait pour être présent sur l’épreuve gardoise : « Finalement c’était plutôt bien de découvrir le comportement de la voiture sous la pluie. Après, l’accident de Fabien (Bourgeon), m’a un peu calmé, et sur la dernière montée, disputée sur le sec, j’ai perdu les freins au premier virage et j’ai tiré droit. Il n’était alors plus question d’améliorer mon chrono de l’année précédente. »

Le tracé du Col Saint-Pierre n’est jamais facile pour un novice, Maxime allait en faire le constat : « C’est une très belle épreuve, sur laquelle je me suis bien amusé. Mais je ne suis jamais parvenu à assimiler correctement le tracé. J’ai tout de même passé un excellent week-end, dans un très beau cadre. »

A Marchampt, Maxime ne parvenait pas à rééditer ses temps de la précédente édition. Le Rhodanien quittait toutefois le Beaujolais le sourire aux lèvres : « Là encore j’ai passé un très bon week-end, car si je suis un peu déçu du résultat, j’ai tout de même pris du plaisir au volant. Et puis j’adore cette course, rapide et technique. »

Pour aborder le tracé de Dunières, réputé pour son manque d’adhérence, Maxime Basset n’avait pas hésité à prendre le temps de travailler sur la voiture : « Son comportement s’était amélioré. Et pour moi qui apprécie lorsque ça glisse, je m’y suis retrouvé. Lors des essais j’étais en confiance et je signe de bons chronos. Mais dimanche, j’ai fait un tête-à-queue et je ne suis pas parvenu à réaliser une très bonne performance. Il n’empêche que j’apprécie réellement ce tracé. »

Pour poursuivre sa saison, Maxime découvrait le monument qu’est le Mont-Dore : « C’est magique ! Un truc de fou… J’avais bien appris le tracé et travaillé les reconnaissances, de quoi me faire réellement plaisir sur ce parcours mythique. »

A Chamrousse, Maxime retrouvait sa course préférée de la saison. Il pouvait donc aborder l’épreuve iséroise avec le sourire : « Là aussi je suis satisfait de mon week-end, même si une casse de cardan sur la ligne de départ m’a privé d’une montée. Ce tracé est superbe et je me suis une nouvelle fois bien amusé. »

La dernière confrontation dans le cadre du Championnat de France de la Montagne débutait mal pour Maxime Basset qui, sur la Course de Côte de Limonest, était victime d’une sortie de route lors des essais : « Le comportement de la voiture s’était encore amélioré, ce qui a eu pour effet de me mettre en confiance. Et sur la deuxième montée d’essais, je suis parti à la faute. » Victime d’un tête-à-queue, Maxime grimpait sur un talus. « Heureusement, il n’y a pas eu beaucoup de casse, et je dois à Julien Français, Raynald Thomas et Olivier Augusto le fait d’avoir pu repartir, car ils m’ont aidé à réparer la voiture. Au final, ça se termine plutôt bien et j’ai pris du plaisir sous la pluie. »

Plaisir et apprentissage au rendez-vous
Le souhait initial de Maxime Basset était d’apprendre et de se faire plaisir. Deux objectifs parfaitement remplis sur ce Championnat 2017, malgré les déboires rencontrés par le jeune rhodanien : « La saison fut un peu compliquée parce que pour être honnête la voiture ne répondait pas réellement à mes attentes, et je n’étais pas totalement à mon aise à son volant », confie Maxime. « Entre les courses, je n’avais pas le temps pour solutionner les soucis que je rencontrais. Mais je pense avoir trouvé l’origine des problèmes, de ce fait je me remets en question et je consacre à présent l’intersaison à refaire la voiture. Après, je garderai comme souvenir que sur le plan humain ce fut une super saison. Je me suis bien amusé, j’ai passé de très bons moments, j’ai fait la connaissance de nombreuses personnes. Découvrir le Championnat, c’est quelque chose que je souhaite à tous les pilotes. »

Partenaires, amis, concurrents, ils ont été nombreux à aider Maxime Basset à l’occasion de sa première saison sur le Championnat. Le jeune pilote de 22 ans tient évidemment à les remercier : « Un grand merci tout d’abord à mes partenaires : Mourier Compétition pour son aide précieuse et ses conseils concernant la liaison au sol de l’auto tout au long de la saison. Ouest plomberie à Saint Genis les Ollières, Le Garage de Montbel à Brignais, Les transports Ladeuil à Amplepluis, les Assurances Allianz Buil et Tureau à Lamure-sur-Azergues, Adhevif à Vaugneray, MV Rectif Moteur à Brindas. Merci également à toutes les personnes qui m’ont aidé et soutenu cette année, Olivier Augusto, la famille Chamberod, Marcel Sapin, Nico Dumond, Corentin Landon, Nico Mourier, Nico Gallet, mon frère Quentin, Fanny ma copine, mes parents, le vif, Alain et Sandrine Perraud, la famille Giraud et toutes les autres personnes qui ont été là de près ou de loin à mes côtés. Sans oublier les commissaires et organisateurs sans qui notre sport ne pourrait pas être... Mais également tous les photographes et vidéastes qui nous offrent de super souvenirs ! Encore merci à tous et rendez-vous en 2018 ! »

Une saison 2018 qui devrait voir Maxime Basset prendre à nouveau part au Championnat : « C’est mon souhait le plus cher. Je vais essayer d’être au départ, peut-être sur un calendrier moins important, mais en tentant d’être plus dans le coup que cette année. »

Propos recueillis par Bruno Valette


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