De retour derrière le volant en 2014 après 15 ans d’absence, Jean-Luc Miramont retrouvait rapidement ses marques pour remporter la saison suivante le Challenge Open A/3. En 2016, il remettait son titre en jeu avec comme principal objectif de se faire plaisir sur les épreuves du Championnat. Et dans ce domaine, Jean-Luc considère que sa saison fut une totale réussite.
C’est en discutant avec un voisin qui participait à quelques rallyes que, dans le courant des années 70, Jean-Luc Miramont portait au fil de ses échanges, un intérêt croissant pour la compétition automobile. La passion est transmissible, et Jean-Luc, par curiosité, se mettait dans l’idée de s’essayer à son tour derrière le volant. En 1975, il disputait alors le Rallye de la Gentiane au volant d’une Simca 1000 Rallye 1. Mais son emploi du temps ne lui permettant pas d’assouvir pleinement sa passion naissante, le Sanflorain se tournait rapidement vers la Course de Côte, discipline moins chronophage.
Fidèle à Simca et à la Course de Côte
Au fil des saisons, la passion grandissait et les modèles de Simca se faisaient plus performants. L’amitié qui liait le père de Jean-Luc au concessionnaire Simca de Saint-Flour, incitait le pilote en herbe à troquer sa Rallye I contre une Rallye II, avant de passer à la Rallye III. Côté préparation, la voiture de Jean-Luc était confiée aux mains expertes du sorcier du Vaucluse, le légendaire Edmond Simon.
D’abord animateur d’épreuves régionales, Jean-Luc Miramont ne tardait pas à faire ses armes sur des manches du Championnat de France de la Montagne. Fin 1977, il vendait sa Simca à Thierry Ressouche - ce qui permettait au Lozérien de faire ses débuts en compétition - pour acheter une Rallye III, toujours confiée aux bons soins d’Edmond Simon, et avec laquelle Jean-Luc s’illustrait dans le cadre de la Coupe Simca.
La disparition de Simca, au tout début des années 80, n’allait pas empêcher Jean-Luc de conserver une certaine fidélité à la marque. C’est en effet vers un modèle fabriqué par une filiale historique du constructeur français, Talbot, qu’il portait son choix. En 1984, on retrouvait donc Jean-Luc derrière le volant d’une Samba Rallye groupe N. Mais à l’issue de la saison 1985, Edmond Simon lui proposait de lui céder une Renault 5 GT Turbo, le pilote de Saint-Flour changeait donc de monture. Deux ans après, c’est une voiture d’usine, une 5 GT Turbo ex Jean-Pierre Deriu, qui allait échoir entre les mains de Jean-Luc, avant qu’il ne récupère, par la suite, la GT Turbo de Jean-Louis Cupissol.
Au début des années 90, Jean-Luc Miramont poursuivait sa carrière sportive en Montagne, mais délaissait la marque au Losange pour se tourner vers un autre constructeur français, PSA. Il se portait d’abord acquéreur d’une Peugeot 205 Rallye, puis d’une Citroën AX et ensuite d’une 106 Rallye. En 1998, on lui offrait même l’opportunité de rouler au volant de la 106 Maxi Groupe A, de la Direction Régionale Méditerranée.
En 2000, Jean-Luc Miramont axait sa priorité sur la Coupe de France, qu’il disputait au volant d’une 306 Maxi, avec laquelle il remportait une victoire en 2 Litres sur la Finale de Coupe de France. Au terme de cette saison, l’Auvergnat estimait avoir fait le tour de la question, et il délaissait donc le sport automobile pour se consacrer à une autre passion, le vélo. L’occasion pour lui de sillonner l’Auvergne lors de randonnées cyclo.
La résurrection du volcan auvergnat
Mais la passion pour la Course de Côte couvait en lui, et les braises ne demandaient qu’à se raviver. Il faudra attendre quinze ans, pour que la flamme s’illumine à nouveau et que, tel un volcan l’Auvergnat, Jean-Luc rejaillisse sur les épreuves de notre Championnat. C’est en fait Christine, sa nouvelle compagne, elle-même passionnée de belles mécaniques, qui allait l’inciter à reprendre le volant.
En 2014, Jean-Luc prenait part à quatre épreuves du Championnat, au volant d’une Clio Cup. Une sorte de mise en bouche, qui le motivait à s’inscrire l’année suivante au Challenge Open, avec comme seul objectif de s’amuser. Un amusement qui lui permettait en fin de saison de remporter le Challenge A/3, et donc de remettre son titre en jeu en 2016.
Contrarié en 2015 par le comportement d’une Clio parfois rétive, Jean-Luc mettait à profit la pause hivernale pour faire régler ses suspensions, et pouvoir repartir sur le Championnat avec une voiture bien plus saine : « J’avais tordu le train arrière lors d’une sortie à Dunières, et je disposais de réglages circuit qui n’étaient absolument pas adaptés. On a rectifié tout ça, et je peux dire que j’ai de suite ressenti la différence. »
Un seul objectif : Se faire plaisir !
Vainqueur du Challenge l’année précédente, Jean-Luc n’avait pas malgré tout la prétention de défendre bec et ongles son statut de leader du Challenge : « Je savais que mon emploi du temps particulièrement chargé ne me permettrait pas d’être très disponible durant les mois de mai et juin, ce qui bien évidemment risquait fort de limiter mes participations. Mon but était donc avant tout de me faire plaisir », explique Jean-Luc.
Difficile, on le sait, pour un pilote d’évoquer la course de Côte de Bagnols-Sabran, théâtre de la disparition de Steve Cabelo : « C’est une catastrophe. Cela fait plus de 40 ans que je cours, et la dernière fois que j’ai vécu un tel drame c’était en 1982. Je ne connaissais pas Steve personnellement, mais pour la famille des Montagnards, c’est une véritable catastrophe », confie Jean-Luc.
La météo capricieuse qui s’accrochait au ciel gardois en ce mois d’avril, allait également compliquer le déroulement du Col Saint-Pierre : « Sur la première montée d’essais, je suis parti en slicks et j’ai bien failli me sortir sur le mouillé », se souvient Jean-Luc. « Ça m’a ’’coupé’’ mon week-end. Par la suite, je n’ai plus été en mesure de forcer la cadence. Je n’étais plus dans la course, et j’ai laissé passer les montées sans tenter de défier réellement le chrono », avoue Jean-Luc qui se classait alors huitième du A/3.
Il faudra attendre Dunières pour retrouver la Clio Cup du Cantalien, qui en terre auvergnate allait livrer un combat épique, face à Eric Peyrard et Philippe Bernard : « On s’est vraiment battu comme des chiffonniers. Je pointais en tête à l’issue de la première montée, mais par la suite, ils sont parvenus à me passer devant. » Au final, moins de huit dixièmes séparaient les trois hommes qui accédaient au podium de cette classe A/3, et on retrouvait Jean-Luc sur la troisième marche : « Je suis satisfait du résultat, j’ai fait ce que je devais faire. »
Cinquième de classe au Mont-Dore, Jean-Luc Miramont est là encore pleinement satisfait du résultat. Une satisfaction pour le moins logique, puisqu’il était devancé par les Clio 4 de Jean-Pierre Pope et Thierry Tierce, contre lesquels il lui était difficile de lutter, et s’il était également devancé par Vivien Tonon, l’un de ses adversaires sur le Challenge, en revanche il précédait à l’arrivé Eric Peyrard, également rival dans le cadre du Challenge : « Je suis très content du résultat, ne serait-ce que parce qu’entre les essais et la course j’améliore mon chrono de sept secondes et que je suis également plus rapide de sept secondes par rapport à mes chronos des précédentes éditions. »
A Chamrousse, où Jean-Luc allait conclure sa saison dans le cadre du Championnat de France de la Montagne, il signait un excellent résultat en terminant deuxième de sa classe, 135 millièmes derrière la Clio de Luigi Bergamaschi : « J’attaque trop sur la dernière montée, et dans une épingle je me mets en travers. Il en profite pour me repasser devant. Mais bon, je suis satisfait du chrono, même si je reste persuadé que sans cette erreur sur la dernière montée, j’aurais pu faire beaucoup mieux. »
Durant les mois de juin et juillet, Jean-Luc Miramont délaissait un temps le Championnat pour s’engager sur des épreuves régionales, on pouvait alors le voir à Courpière, La Malène et Durtol-Orcines : « Depuis les années 90 je n’avais plus eu l’occasion de rouler sur des épreuves régionales, et j’étais particulièrement heureux cette année de pouvoir y retourner », confie-t-il. Pour son retour, Jean-Luc était visiblement attendu : « Ce sont des épreuves sur lesquelles, avec Pascal Derré, nous nous sommes livrés de fabuleuses bastons. J’en garde un excellent souvenir, même si chaque fois il me passe devant. Mais j’ai pu prendre ma revanche à Chamrousse », sourit Jean-Luc.
Vainqueur du Challenge Open A/3 l’an dernier, Jean-Luc Miramont n’a pas été en mesure de conserver sa couronne. Mais cela ne semble pas particulièrement le décevoir : « J’étais là pour m’amuser, et dans ce domaine, c’est une totale réussite. Après, je ne peux être que satisfait car j’améliore mes chronos sur chacune des épreuves et je termine à plusieurs reprises sur le podium du A/3. Lorsque j’ai fait mon retour, après 15 ans d’absence, j’avais le sentiment d’être un peu largué, qu’il me fallait tout réapprendre. Aujourd’hui, j’ai retrouvé mes marques, certains automatismes, je sens que j’arrive toujours à progresser et qu’au fil des épreuves je suis de mieux en mieux. Je suis conscient qu’il me reste encore quelques améliorations à apporter à la voiture. J’ai un pare-brise fissuré que je dois impérativement changer, et je dois lui faire un brin de toilette, car j’ai une auto qui par endroit est toute cabossée. »
2016 fut donc une belle saison pour Jean-Luc Miramont, qui veut avoir une pensée pour Christine, sa compagne : « Je veux la remercier car c’est un peu grâce à elle que j’ai fait mon retour en course. Merci également à mon fils, David, et à Alex le fils de Christine et à mon principal partenaire, Polytech. »
Pour la saison à venir, Jean-Luc aimerait bien se partager entre Championnat et Coupe de France : « Le seul problème, c’est qu’en étant licencié à l’ASA Lozère, j’évolue dans une Ligue, celle du Languedoc Roussillon, où il est très difficile, avec une Clio Cup, de se qualifier vu le nombre de licenciés », analyse Jean-Luc. « En ce qui concerne le Championnat, on devrait logiquement me voir au départ de Bagnols-Sabran, du Col Saint-Pierre, du Beaujolais, de Vuillafans, de Dunières, du Mont-Dore et de Chamrousse », conclut-il.