Cumul de Trophées pour la Championne de France

Troisième saison, troisième titre ! Pour la troisième année consécutive Morane Cat-Mackowiak coiffe une couronne de Championne de France de la Montagne Production. Un nouveau titre auquel vient s’ajouter celui de Championne de France 2ème Division, le Trophées FFSA du groupe N et le Challenge Open N/4.

« C’est difficile de rêver mieux, cette saison fut géniale », confiait Morane à l’issue de la saison 2023, persuadée qu’elle pouvait difficilement faire plus. Sa saison 2024 démontre le contraire puisque l’ancienne championne de ski vient étoffer son palmarès de plusieurs titres. Non seulement elle conserve sa couronne de Championne de France de la Montagne, mais c’est également elle qui coiffe celle de Championne de France de la discipline sur le championnat 2ème Division. Au volant de la BMW M3 avec laquelle son père Pascal a établi un imposant record de victoires en groupe N, elle remporte cette année le Trophée FFSA du groupe et ajoute à son palmarès le Challenge Open N/4… Qui dit mieux !

La BMW M3 reste sans conteste l’arme absolue du groupe N. Depuis plus de quinze ans c’est à son volant que les rares vainqueurs du Trophée FFSA de ce groupe se sont illustrés. Et celle avec laquelle Morane Cat-Mackowiak vient inscrire son nom au palmarès est de loin la plus connue. C’est à son volant que Pascal Cat, le père de Morane, a remporté l’essentiel de ses 87 succès en groupe N, un record qui n’est pas près d’être égalé.

S’il est hors de question pour Morane que la belle allemande quitte le garage familial, l’attache sentimentale étant trop importante, pour autant elle se verrait bien exprimer ses talents au volant d’une nouvelle voiture. La question s’est d’ailleurs posée en début de saison : « L’envie d’évoluer en disposant d’une voiture plus performante était bien là, mais les moyens ne suivaient pas », débute Morane. « Pour progresser d’un échelon cela nécessite de faire l’acquisition d’une voiture qui doit valoir le double de ma M3. Réaliser un tel projet est donc compliqué. »

Championne de France de la Montagne en 2022 et 2023, Morane Cat-Mackowiak avait donc pour ambition de conserver cette année sa couronne : « En 2022 je n’avais initialement aucune ambition, en 2023 je me suis dit pourquoi pas tenter de conserver la couronne, et cette année je me suis dit que ça devait être un objectif clairement affiché. » Mais ce ne sera pas l’unique objectif, la jeune femme avait également d’autres prétentions : « Je ne voulais pas afficher mes ambitions parce je connais suffisamment le sport pour savoir qu’une accumulation de problèmes peuvent rapidement mettre à mal vos espérances. Mais dans un coin de ma tête il est clair que je pensais au Trophée FFSA du groupe N et au titre de Championne de France de la Montagne 2ème Division. »

Morane Cat-Mackowiak savait que sa quête d’une troisième couronne de Championne de France ne se présentait pas comme une promenade de santé. Face à Sarah Bernard-Louvet et à Jennifer La Monica, qui disposaient avec leurs Léon Supercopa MK3 de voitures bien plus puissantes, la partie s’annonçait difficile : « Je savais que dans le groupe N en l’absence de Seb (Lemaire) et d’Alex (Garnier) j’avais l’opportunité de jouer devant et de marquer de gros points. En revanche, pour ce qui est des points scratches, mes rivales semblaient avoir l’avantage », analyse Morane. « J’ai une grosse pensée pour Sarah qui n’a pas pu défendre ses chances sur la totalité des manches du championnat comme elle l’avait prévu, parce que sinon je pense qu’elle aurait terminé devant moi. »

Présente à Lodève, Morane garde un bon souvenir de cette mise en jambe : « Ça s’est bien passé, même si je n’avais pas changé mes plaquettes avant d’aborder ce rendez-vous. Fin 2023 j’étais sortie à Turckheim et mes plaquettes étaient totalement ''glacées''.La journée d’essais organisée par Nico Schatz sur le circuit du Bourbonnais, et à laquelle je devais me rendre, avait lieu après Lodève, je n’ai donc pas voulu utiliser à Lodève des plaquettes que je ne connaissais pas. Donc j’ai fait preuve d’une certaine prudence sur cette épreuve », confie Morane qui repartait de l’Hérault avec une nouvelle victoire en groupe N à son palmarès.

Onze succès en treize épreuves !
La saison de Morane Cat-Mackowiak sur le Championnat 1ère Division débutait sous les meilleurs auspices, la championne en titre terminait son week-end sur la Course de Côte de Bagnols-Sabran par une victoire en groupe N et en s’adjugeant la Coupe des Dames : « Ma participation à Lodève m’a permis d’être certainement mieux réveillée que lors des précédentes éditions. Ça se traduit par des bons chronos puisque sur la dernière montée je suis dans les temps réalisés par Seb (Lemaire) en 2023. Même si cette année je me bagarre avec Kevin (Jarousse), Seb reste ma référence », confie la Championne qui garde à l’esprit que son compagnon, Sébastien Lemaire, a remporté le Trophée FFSA du groupe N à trois reprises.

Malgré d’excellents débuts, Morane prenait conscience que les trains de sa BMW M3 ne bénéficiaient pas de bons réglages : « Le comportement de la voiture était bizarre et les freins, sur une petite route bosselée, ne correspondaient pas à mes attentes et je n’étais pas vraiment à mon aise. Les chronos sont là, mais la trouille aussi par moment ! »

Afin de disposer d’une auto plus à sa convenance, entre Bagnols-Sabran et le Col Saint-Pierre, la voiture faisait donc un passage dans l’Aude pour être confiée aux mains expertes de Nicolas Granier : « Une nouvelle fois les copains de la côte m’ont aidé. Ronald (Garcès) qui était à Sabran en spectateur a pris en charge ma voiture pour l’amener chez Nico qui s’est occupé de la régler avant que Ronald ne la ramène à Saint-Jean-du-Gard. Je n'ai rien eu à faire, les copains de la course s’en sont chargés. »

Si la BMW M3 avait retrouvé de sa superbe à l’heure d’affronter le Col Saint-Pierre, en revanche la pilote n’était pas en phase avec le tracé cévenol : « J’étais perdue ! Je me suis fait peur et je ne me sentais pas bien dans la voiture alors qu’elle était bien réglée », reconnait-elle. « J’avoue que là j’attendais Kevin (Jarousse) qui voulait prendre sa revanche de l’année dernière où il était tombé en panne (casse d’un support de boîte, Ndr) alors qu’il considérait avoir fait une de ses meilleures courses… Je n’étais donc pas en confiance, ce qui explique à mon sens la contre-performance », considère Morane qui termine deuxième du groupe N.

A Abreschviller Morane Cat-Mackowiak viendra chercher une nouvelle victoire en groupe N alors qu’elle terminait troisième féminine à seulement 72 millièmes de Jennifer La Monica : « Je suis contente d’être aussi proche de Jennifer, c’est une belle satisfaction. Mais le week-end a été compliqué », avoue Morane qui sur la deuxième montée de course sera victime d’une casse de collecteur d’échappement : « J’entends alors un énorme bruit et je termine au ralenti pour avoir la certitude d’être classée. Nous avons réparé avec une boîte de conserve et par la suite la route s’est asséchée et j’ai pu revenir sur Kevin (Jarousse). »

La Normandie sera le théâtre d’un beau combat entre Morane Cat-Mackowiak et Kevin Jarousse. Sur les Teurses de Thèreval – Agneaux la pilote de la BMW M3 parviendra à s’imposer 83 millièmes devant la Renault Mégane R.S de son rival : « C’est à mon sens une des plus belles courses de ma saison. Je pense que je dois ma victoire à Seb (Lemaire) parce que tout au long du week-end j’étais derrière Kevin et que Seb n’a pas arrêté de me motiver. C’était compliqué parce que d’une part j’ai à nouveau cassé le collecteur d’échappement sur la première montée de course et parce qu’en plus, chaque fois que j’améliorais mon chrono de trois dixièmes, Kevin faisait de même. » L’entourage de Morane tapait une nouvelle fois dans le stock de boîtes de conserve pour lui permettre de repartir, « et sur la dernière montée, alors que j’étais complétement démotivée, Seb m’a boosté jusque sur la ligne de départ en me disant que je pouvais le faire. Finalement je fais ''péter'' un temps et on a '' la gagne ''. Truc de ouf ! »

Avant de poursuivre la campagne de l’Ouest, Morane faisait un large détour par le Sud pour rejoindre Quillan : « J'aime beaucoup cette épreuve », commente-t-elle. « Le seul souci c’est que je n’avais pas les pièces pour réparer le collecteur cassé à Thèreval et Seb a dû terminer la réparation sur place. Le week-end fut difficile avec une météo capricieuse. J’ai essayé de m’être à profit cette manche de 2ème Division pour faire un apprentissage sous la pluie, mais en n’ayant jamais les bons pneus au bon moment. Je suis partie en slick sous la pluie et en pluie sur le sec... On ne peut pas tout le temps avoir la bonne stratégie », sourit Morane qui signait tout de même une victoire en groupe N.

La Pommeraye donnera l’occasion à Morane de réaliser un doublé en s’offrant une nouvelle victoire en groupe N et en s’imposant comme première féminine devant Sarah Bernard-Louvet : « Ce fut une course de dingue ! J’établis le record du groupe N à la dernière montée. J’avoue que c’était l’objectif de la course parce que je n’ai jamais été trop loin de Seb sur cette épreuve. Il avait le record avec des pneus usagés, je me suis dit qu’avec des gommes neuves c’était jouable. Finalement je fais le record, je termine première féminine, c’est la course parfaite », considère-t-elle. « Pierre Barré m’a dit que j’étais la première féminine à signer un record de groupe, c’est plutôt enthousiasmant. Mon père avait le record, Seb l’a battu en 2022 et 2023 et je l’améliore à mon tour cette année. »

La campagne de l’Ouest s’achevait à Saint Gouëno où Morane réalisait la même prouesse avec une victoire de groupe et une Coupe des Dames : « Bien évidemment contente, mais déçue de ne pas avoir pu livrer bataille parce que Kevin a été en panne une bonne partie du week-end. Je termine pas très loin du record qu’Alex (Garnier) avait signé lors de la précédente édition, donc je suis dans le match. »

En l’absence de Kevin Jarousse, c’est Tom Pereira, qui évolue lui aussi au volant d’une BMW M3, qui se présentait en principal adversaire de Morane Cat-Mackowiak à Marchampt : « C’était sympa, je me suis fait plaisir et j’améliore mes chronos de 2023. Donc un excellent week-end », confie Morane qui repart du Beaujolais avec un nouveau succès en groupe N.

Comme à Marchampt, Morane allait accrocher à Vuillafans la deuxième place des féminines derrière Jennifer La Monica et remporter le groupe N : « J’ai fait avant tout une course ''avec le cerveau'', en étudiant les différentes données. Je savais que la pluie allait arriver et Kevin garde à l’esprit que sous la pluie je ne suis pas vraiment une adversaire redoutable. Donc j’ai prié pour que nous puissions faire deux montées sur le sec, et Kevin a eu un souci avec une crevaison sur une des montées sèches », se souvient-t-elle. « Je n’améliore pas mon temps de 2023 sur une épreuve que j’adore, c’est la petite frustration du week-end. »

Morane Cat-Mackowiak ne s’en cache pas, à l’heure d’aborder la Course de Côte de Dunières elle partait perdante face à un Kevin Jarousse qui apprécie ce type de tracé : « Pour moi c’est la pire course parce qu’avec la BMW je suis obligée de changer de rapports à chaque virage. La météo n’était pas sûre non plus, tout était réuni pour que je prenne une rouste… Nous ferons une montée sous la pluie où effectivement je prends une rouste, mais après sur le sec je suis parvenue à améliorer mon chrono de 2023 en signant le temps que faisait mon père avec la M3. J’avoue avoir été étonnée de m’imposer », commente Morane qui repart de la première confrontation auvergnate avec un succès en groupe N et une Coupe des Dames.

Sur le Mont-Dore, les pilotes auvergnats sont aussi compétitifs que motivés, et Morane allait devoir faire face non seulement à Kevin Jarousse, mais également à la BMW M3 de Steve Compain : « Je savais que ça allait être compliqué, d’autant que Seb rencontrait des problèmes mécaniques et que nous courrions de gauche à droite pour parvenir à les solutionner », se souvient Morane. « Comme je m’y attendais, à l’issue des essais je pointais à la troisième place du groupe. » Mais dès la première montée de course, Morane s’installait aux commandes pour ne plus les lâcher. Au final elle devance Kevin Jarousse de sept dixièmes et Steve Compain de plus de deux secondes : « Je suis vraiment contente d’être parvenue à les devancer sur leurs terres. C’est hyper positif. »

C’est un autre adversaire, bien connu, que Morane Cat-Mackowiak allait devoir affronter à Chamrousse, Tom Pereira, qui comme elle évolue au volant d’une BMW M3 : « C’est une course que j’adore. Dès 2022 j’étais dans les chronos de Seb, donc je me disais que cette année Chamrousse c’était pour moi, que je voulais vraiment cette victoire. Et finalement non ! » regrette-t-elle. « Lors des essais j’étais très bien. Par la suite Kevin a connu de nouveaux problèmes et la pluie est venue perturber les débats. Samedi soir, sur le sec je suis déjà derrière Tom et je savais que la pluie étant annoncée pour le dimanche c’était foutu pour moi », se désole Morane qui termine finalement deuxième du groupe. « Après je garde à l’esprit que le championnat ne se jouait pas sur cette épreuve et qu’il ne se jouait pas non plus contre Tom. Donc je n’allais pas prendre de risque pour aller chercher un succès qui ne m’aurait rien rapporté. Mais dans tous les cas, face à Tom sur cette épreuve je ne pouvais que terminer deuxième », ajoute Morane qui se console avec une nouvelle Coupe des Dames.

Les problèmes de freins rencontrés lors de la précédente édition de Turckheim semaient quelque peu le doute dans la tête de Morane à l’heure d’aborder l’épreuve alsacienne : « Cela m’incitaient à être prudente. Mais finalement je suis parvenue à améliorer mon chrono pour accrocher une nouvelle victoire de groupe. » Et c’est par un succès que Morane concluait la saison à Limonest en imposant sa BMW M3 en tête du groupe N : « Ce n’est pas le tracé que j’apprécie le plus et je me retrouve à nouveau face à Kevin et Tom. Quand le championnat est joué tu ne veux pas prendre de risque, mais quand tu es comme moi compétitrice, tu acceptes mal de terminer troisième. Finalement, sans forcer la cadence, sur la seconde montée d’essais je suis plus rapide d’une seconde que lors de la précédente édition. Je me suis dit qu’il fallait que je poursuive sur ce rythme, sans trop me poser de question et ça a fonctionné. »

Quatre nouveaux trophées au palmarès
En remportant un troisième titre on pourrait penser que Morane soit un peu blasée, mais cette nouvelle consécration, ajoutée à une victoire sur le Trophée FFSA du groupe N, était pour elle chargée d’émotion : « A l’arrivée de Limonest c’était très intense parce que j’ai pris conscience de ce que j’avais fait cette année. C’était vraiment très fort. » Fort en émotion, mais fort également en termes de résultats. Les onze succès remportés en groupe N cette saison permettent à Morane Cat-Mackowiak de coiffer une troisième couronne de Championne de France de la Montagne Production, de remporter par la même occasion le titre de Championne de France de la Montagne 2ème Division, le Challenge Open N/4 et un Trophée FFSA du groupe N qui lui tient particulièrement à cœur.

Un Trophée FFSA du groupe N qui s’inscrit dans histoire familiale. Dans le clan de Morane, on a pris pour habitude de se le transmettre. Car excepté en 2017 où il revenait à Antoine Uny, ce trophée de groupe restera la chasse gardée des proches de la triple Championne de France. Pascal, son père, remportera un premier trophée en 2005 avant d’en ajouter neuf autres à son palmarès. Sébastien Lemaire, le compagnon de Morane, prendra la relève en imposant sa BMW à trois reprises en 2020, 2022 et 2023. Un quatorzième trophée de groupe vient s’ajouter au prestigieux palmarès avec la victoire cette saison de Morane Cat-Mackowiak : « Chaque année j’ai l’impression de dire que je ne peux pas faire plus, et puis finalement si. Inscrire mon nom à la suite de celui de mon père et de Seb sur le Trophée FFSA du groupe N c’est pour moi un truc de dingue. Je voulais le remporter et j’y parviens après seulement trois années de participation au Championnat de France de la Montagne. Trois titres de Championne en trois saisons et cette année en prime le Trophée du groupe N, c’est pour moi magique. Je ne pensais jamais signer onze succès cette année et étoffer de cette manière mon palmarès. »

Si elle doit la conquête de l’ensemble de ses trophées à son talent, Morane sait que ses proches furent également des acteurs prépondérants dans sa réussite. « Je veux donc remercier mes parents, et surtout mon père qui me supporte tous les week-end de course, me motive, m’aide etc... Bernard Roch, notre mécano qui nous suit depuis bientôt 40 ans ainsi que sa femme Lydie. Mon papi qui est parti en début d’année et qui m’a poussé jusqu’à son départ pour que crois en mes capacités à remporter ce trophée du groupe N. Ma mamie qui me suit toujours autant malgré tout. Seb qui ne m’a pas lâché de la saison pour me motiver toujours plus. Un immense merci à mes partenaires qui m’ont accompagné tout au long de la saison : Start Auto, Yacco, KSK, Mag Auto, Eb Enseigne, Macko Bar, Easy Love, la Carrosserie du Fort, NCR méca. »

La BMW M3 est pour le moment dans le garage, et il est peu probable que Morane s’en sépare : « Je suis trop intimement liée à cette voiture. Quoi que je fasse, je ne me vois pas m’en séparer », explique la triple Championne de France qui pourrait bien relancer cette vénérable allemande sur le Championnat 2025 : « Pour être honnête, j’espère pouvoir franchir un nouveau palier. Pour le moment je suis en quête de partenariats pour boucler un budget. Si je trouve suffisamment de fonds, je tenterai l’aventure avec une auto plus puissante, mais pour l’heure rien n’est arrêté », conclut Morane qui n’a pas du tout l’intention de céder sa couronne de Championne de France.


©Bruno Valette
www.ffsamontagne.org / www.cfm-challenge.com

 

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