FIA Hill Climb Masters à Šternberk : Arrivée

Déjà les plus rapides des essais, l’Italien Simone Faggioli (Norma, Catégorie 2), le Britannique Scott Moran (Gould, Catégorie 3) et l’Italien Lucio Perrugini (Ferrari, Catégorie 1) ont confirmé ce dimanche en remportant les trois médailles d’or mises en jeu lors des Masters de Course de Côte. Lors d’une seconde édition très réussie à Šternberk, en République Tchèque, la Slovaquie a remporté la Coupe des Nations alors que l’Italien Andrea Bormolini (Osella) et la Française Martine Hubert (Norma) se sont imposés dans les classements des moins de 25 ans et des féminines.
 
« Cette victoire, je la voulais tout particulièrement ! » Simone Faggioli (Norma M20FC-Zytek) est aux anges au terme de la deuxième édition des Masters de Course de Côte de la FIA. Lui, le nonuple champion d’Europe, véritable légende vivante de la course de côte, vient de remporter sa première médaille d’or en Catégorie 2 sur cette épreuve. « Il y a deux ans, à Eschdorf, j’avais dû m’incliner et me contenter de l’argent. Je m’étais promis que j’aurais ma revanche et la victoire était mon seul objectif. La lutte a été très belle avec Christian Merli et j’ai dû donner le maximum. Cette course est unique. De par son statut et son aura, mais aussi parce que tout se joue sur une seule journée et sur un parcours relativement court, où toute erreur se paie cher au chronomètre. Il y avait donc beaucoup de tension ! Mais tout s’est parfaitement déroulé et je suis aussi très heureux d’avoir pu signer le meilleur temps absolu, toutes Catégories confondues. Champion d’Europe, champion d’Italie et maintenant médaillé d’or aux Masters… Ma saison 2016 ne pouvait pas être meilleure ! »

Une fois encore, Christian Merli a donc dû se contenter de la deuxième place. Le pilote de l’Osella FA30 Evo-Fortech a pourtant donné le maximum. A environ une demi-seconde de son éternel rival après la deuxième montée, l’Italien n’a pas eu la chance de pouvoir effectuer une ultime tentative. Une fine pluie a en effet commencé à tomber juste avant l’ultime manche et Christian Merli est monté au ralenti… pour attendre Simone Faggioli, les deux hommes franchissant côte à côte la ligne d’arrivée. Une image sympa qui représente bien toute la convivialité qui a régné sur ces Masters 2016.
 
Derrière les deux Italiens, références du Championnat d’Europe, Sébastien Petit (Norma M20FC-Mugen) est allé chercher une médaille de bronze d’autant plus belle que le Français a cru un moment devoir déclarer forfait suite à des problèmes techniques (pompe à huile) samedi. Même sans avoir pu effectuer sa deuxième montée d’essais, le septuple vice-champion de France a su se montrer plus rapide que Paride Macario (Osella FA30-Zytek) et que le héros local Miloš Beneš (Osella FA30-Zytek). Avec sa magnifique Lotus Evora V8 « Silhouette », le Tchèque Dan Michl se montrait le plus véloce des voitures fermées.
 
Catégorie 3 : Moran de justesse
A l’image de Simone Faggioli, Scott Moran (Gould GR61X-NME) a aussi pris sa revanche aux Masters de Course de Côte de la FIA après avoir dû se contenter de la médaille d’argent en 2014 à Eschdorf, derrière le Français Nicolas Schatz. La star de la course de côte britannique – avec 6 titres et 151 victoires – a pourtant dû batailler ferme avec son compatriote Trevor Willis (OMS 28-RPE), qui le devançait après la deuxième montée. Mais, dans un ultime coup de rein, Moran s’offrait la médaille d’or dans la Catégorie 3 (celle des voitures répondant à une réglementation nationale et pas à une définition technique de la FIA) pour… 18/100e de seconde seulement ! Après une très belle dernière montée, l’Ecossais Wallace Menzies (Gould GR55B-NME) n’échouait qu’à 74/100e du vainqueur.
 
« C’est incroyable de faire autant de kilomètres depuis notre île pour finalement être si proches dans nos chronos respectifs », s’amusait Scott Moran. « Mais quelle bagarre ! Je me suis beaucoup amusé ici. Faggioli et Merli sont vraiment très rapides… Nous n’avons pas cessé de nous rapprocher de leurs chronos, mais il nous aurait fallu quelques montées de plus pour être dans la même seconde qu’eux. Je sais qu’il y a encore pas mal d’endroits, surtout dans les portions rapides, où j’aurais pu aller plus vite. Au niveau des réglages de la voiture aussi il y a sûrement moyen de progresser, les épreuves au Royaume-Uni étant très différentes des courses en Europe. Mais je suis très heureux de remporter la médaille d’or de la Catégorie 3 et je fixe rendez-vous à tout le monde pour les Masters 2018. »
 

Après avoir décroché le bronze il y a deux ans, Will Hall (Force WH-XTec) terminait cette fois au quatrième rang devant le Français Cyrille Frantz (Norma M20FC-BMW V8), le seul à avoir pu se mêler à la bagarre avec les Britanniques.
 
Du côté des voitures dites « de tourisme », c’est le spectaculaire Autrichien Karl Schagerl et sa puissante VW Golf Rallye TFSI-R (quatre roues motrices et plus de 630 chevaux) qui ont dominé les débats.
 
Catégorie 1 : Peruggini en l’honneur de son père
Veni, vidi, vici. Pour sa première course hors de l’Italie, Luci Peruggini est reparti de Šternberk avec la médaille d’or de la Catégorie 1 (les voitures de Production) autour du cou. C’est dans cette classe que le suspense a été le moins intense, le pilote de la Ferrari 458 Italia GT3 ne laissant planer aucun doute sur sa domination tout au long du week-end. « C’est une victoire qui me procure beaucoup d’émotions », avouait-il. « Quand je suis venu ici, je n’avais que la victoire comme objectif. Je voudrais remercier Amato Ferrari, le patron de l’équipe AF Corse, pour toute l’aide qu’il m’a apportée. Pour un Italien, faire gagner une Ferrari – et une rouge en plus – est toujours quelque chose de spécial. Cette victoire, je voudrais la dédier à mon père, Teodoro. Il est décédé il y a 30 ans, quand j’étais adolescent. Il était pilote Lancia et, avec une Stratos puis une 037 Groupe B, il a été champion d’Italie de Course de Côte. Ma passion vient de lui évidemment et il aurait été fier de cette victoire. »
 
Malgré un problème technique l’empêchant de terminer sa deuxième montée, le Français Philippe Schmitter (Lamborghini Gallardo FL2 GT3) s’est montré plus rapide que son compatriote Nicolas Werver (Porsche 997 Cup S), à nouveau médaillé de bronze après avoir déjà terminé la première édition des Masters de Course de Côte de la FIA sur la plus petite marche de la catégorie.
 
Un autre « Porschiste » occupait la quatrième place en la personne du Suisse Frédéric Neff (996 Cup) alors que le top 5 était complété par le Slovaque Tomas Ondrej (Skoda Fabia WRC).
 
Martine Hubert chez les féminines, Andrea Bormolini en U25
Il n’y eut aucun suspense chez les féminines : déjà lauréate en 2014, la Française Martine Hubert (Norma M20F-BMW) a remis cela en s’imposant nettement face à la Polonaise Irena Stec (Gloria C8-Yamaha) et la Tchèque Gabriela Sajlerova (Mitsusbishi Lancer EvoX).

La lutte pour la victoire chez les moins de 25 ans (U25) fut particulièrement intense. Après la première montée, l’écart entre les deux premiers était de… 1/100e de seconde, à l’avantage de l’Italien Andrea Bormolini (Osella PA21 Evo-Honda) face au Belge Corentin Starck (Norma M20FC-Honda). Et le Tchèque Petr Trnka (Norma M20FC-Honda) n’était pas loin derrière, lui non plus… Au terme de la deuxième manche, il semblait clair que le régional de l’étape ne pourrait pas jouer la victoire. Mais avec 7/10e de retard, Corentin Starck était bien décidé à jouer sa chance jusqu’au bout ! Et lors d’une dernière montée marquée par quelques gouttes de pluie, le Belge sortait de la route, sans grand dommage heureusement. Plus rien ne pouvait dès lors empêcher Andrea Bormolini de s’imposer dans le classement des « juniors » face à Starck et Trnka.

La Slovaquie remporte la Coupe des Nations
En plus des compétitions individuelles, une Coupe des Nations est organisée dans le cadre des Masters de Course de Côte de la FIA. Pas moins de 14 équipes nationales étaient au rendez-vous à Šternberk pour cet événement constituant une sorte de grand-messe de la discipline. Quelques grandes nations de la course de côte (comme l’Italie et la France, par exemple) côtoyaient ainsi des pays moins présents sur la scène internationale, à l’image de la Bulgarie, la Roumanie ou la Grèce.
 
Pour équilibrer les chances de chacun, ce n’est pas la vitesse pure qui prime, mais des critères de régularité de trois des quatre pilotes désignés pour former une équipe nationale. Au terme de la journée, la Slovaquie s’est imposée avec ses pilotes Josef Béreš, Igor Drotar, Tomas Ondrej et Peter Jurena, bien coachés par leur capitaine Dusan Koblisek. Comme au Grand-Duché de Luxembourg il y a deux ans, la Suisse (Fabien Bouduban, Roméo Nüssli, Frédéric Neff et Roger Schnellmann) et l’Autriche (Ferdinand Madrian, Karl Schagerl, « Tessitore » et Christian Schweiger) complétaient le podium.

Résultats :

Catégorie 1 :
1. Lucio Peruggini (ITA - Ferrari 458 Italia GT3) – 1’31’’06
2. Philippe Schmitter (FRA - Lamborghini Gallardo FL2 GT3) – 1’33’’30
3. Nicolas Werver (FRA - Porsche 997 Cup S) – 1’34’’55
 
Catégorie 2 :
1. Simone Faggioli (ITA - Norma M20FC-Zytek) – 1’17’’51
2. Christian Merli (ITA - Osella FA30 Evo-Fortech) – 1’18’’05
3. Sébastien Petit (FRA – Norma M20FC-Mugen) – 1’20’’58
 
Catégorie 3 :
1. Scott Moran (GBR - Gould GR61X-NME) – 1’18’’93
2. Trevor Willis (GBR - OMS 28-RPE) – 1’19’’11
3. Wallace Menzies (GBR - Gould GR55B-NME) – 1’19’’6

Retrouvez le classement complet de la 2ème édition des FIA Hill Climb Masters en cliquant ici


← Retourner à la liste d'articles