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Classements Championnats et Vhc et 2e Div. après Limonest.
Premier des CM sur le Championnat de France de la Montagne 2014, Fabien Bourgeon réalisait le coup double en s’imposant sur la Finale de la Coupe de France. Au terme d’une saison particulièrement réussie, le pilote concepteur du TracKing RC01 pouvait envisager la saison 2015 l’esprit serein. Mais l’engouement suscité par sa voiture, allait rapidement le contraindre à délaisser le volant pour satisfaire les nombreux pilotes attirés par les performances du TracKing. La saison 2015 de Fabien sera finalement réduite au strict minimum, mais ses apparitions sporadiques ne l’empêcheront pas d’engranger de très bons résultats.
L’hégémonie dont allait faire preuve Fabien Bourgeon sur les épreuves de la saison 2014, allait déclencher un enthousiasme qui dépassait les attentes de Fabien et de son père Dan. Si les concepteurs du TracKing espéraient que leur bolide provoque un certain intérêt, les victoires remportées par Fabien engendraient rapidement un nombre de commandes au-delà de leurs attentes. Et si bien évidemment cet engouement ne pouvait que les satisfaire, il obligeait Fabien à revoir son programme sportif à la baisse : « Il est clair que les résultats signés en 2014 ont été un élément déclencheur pour le carnet de commande 2015 », reconnait Fabien. « Bien évidemment je suis vraiment satisfait de cette saison, et j’avais bon espoir de rééditer en 2015. Mais la priorité pour mon père et moi et avant tout de satisfaire nos clients, et lorsque j’ai vu les demandes de TracKing s’accroitre, j’ai rapidement compris que ce serait au détriment de ma saison », explique Fabien qui acceptait cette situation de gaité de cœur.
Trois courses en Championnat, et trois victoires
Fabien ayant vendu son TracKing RC01, il devait se tourner vers Michael Scussel qui acceptait de lui prêter le sien pour être au départ de la Course de Côte de Bagnols-Sabran, manche d’ouverture de la saison : « Michael venait de recevoir son auto et ne voulais pas débuter par une manche du Championnat de France. Il a donc accepté de me prêter sa voiture », explique Fabien qui allait s’imposer de fort belle manière sur ce premier rendez-vous. « Cela nous a permis de démontrer que les versions clients de nos TracKing étaient tout aussi performantes que celle dont je disposais précédemment. J’en veux pour preuve que je bats le record de 2014 de plus d’une seconde. »
Fabien Bourgeon pouvait alors quitter Bagnols en ayant la satisfaction du travail accompli, et en sachant qu’il lui serait difficile de retrouver le volant d’un TracKing avant le Mont-Dore « Nous avions alors sept voitures à fabriquer, cela me laissait peu de temps pour courir. »
On allait donc retrouver Fabien sur les pentes du Massif du Sancy où, là encore, il accrochait un nouveau succès en CM. Une victoire acquise avec près de quatre secondes d’avance sur Yves Tholy, un des ’’clients’’ de la catégorie : « On a fait un pari », reconnait Fabien. « Nous avons installé sur le TracKing un moteur Kawasaki, différent du Suzuki, et nous avions dans l’idée de présenter une auto au top de ses performances. Pour cela nous étions au poids minimum de 440 kilos, et nous avions intégré les évolutions qui devaient apparaitre sur les versions 2016. Cela concernait en plus du moteur, les amortisseurs et de petites modifications aérodynamiques. » Une voiture test, qui démontrait d’entrée de jeu que les options choisies par les Bourgeon père et fils étaient les bonnes.
Les tests de ce nouveau TracKing se poursuivait à Turckheim, dernier rendez-vous dans le cadre du Championnat pour Fabien. Une séance d’essais grandeur nature qui se soldait par un nouveau succès en CM, où il devançait François-Xavier Thievant de deux secondes : « On ne pouvait rêver de mieux comme résultat pour conclure la saison sur le championnat », estime Fabien.
Le TracKing face à la concurrence étrangère
Dan et Fabien Bourgeon n’allaient pas se contenter de briller dans l’hexagone. Mi-septembre, ils prenaient la direction de la Principauté d’Andorre pour disputer la Course de Côte d’Ordino Arcalis. L’opportunité pour lui de défier des autos venues d’Espagne, berceau du CM.
Pour cette première participation, Fabien se mettait rapidement en valeur pour finalement accrocher la deuxième place, 1’’8 seulement derrière Javier Villa, la référence ibérique dans la catégorie. Un excellent résultat, mais qui laisse toutefois un goût amer à Fabien qui pouvait prétendre à la plus haute marche du podium : « Le victoire se joue au cumul des deux meilleures montées, et sur une montée j’ai fait un tête-à-queue complet. C’est ma faute, j’assume », avoue Fabien qui, en incluant ce 360°, perd sept secondes sur Villa.
Fabien reconnait avoir toutefois vécu un excellent week-end andorran, même si la configuration du terrain ne lui était pas familière : « C’est une course compliquée avec une partie rapide et une portion où l’on enchaine quatorze épingles. Je dois avouer que je n’étais jamais allé aussi vite. Sous les tunnels on atteint des pointes à 205 km/h », explique le pilote de l’Ain. « La complexité vient du fait qu’il faut trouver un compromis dans le réglage de la voiture, pour ne pas perdre de la vitesse sur le rapide et ne pas être pénalisé dans l’approche des épingles. »
Fabien privilégié alors la partie présentant les épingles, et disposait de ce fait d’un TracKing particulièrement efficace mais très réactif, et donc plus délicat à piloter. C’est ce qui allait le conduire à la faute. « J’ai eu tout de même la chance de ne rien toucher lors de ce tête-à-queue, et de pouvoir me relancer sans encombre. Mais ce que je retiens avant tout c’est d’avoir pu devancer Villa lors des essais, et d’accrocher la deuxième place finale. »
Même si Fabien Bourgeon a disputé un programme réduit cette saison, le bilan pour son équipe ne peut être que positif : « Certes, je n’ai pas fait beaucoup de kilomètres, et c’est toujours frustrant. Mais ce qui est vraiment satisfaisant c’est de voir des pilotes réaliser de belles performances avec nos autos, et être satisfaits du matériel dont ils disposent. »
« Pour ma part, je me dois de remercier les partenaires qui nous sont fidèles et nous permettent de courir dans les meilleures conditions. Un grand merci à Borrelly, situé dans la région lyonnaise et qui fabrique des rondelles ressorts. Merci également à Motul qui nous soutient », poursuit Fabien, « ainsi qu’à toute l’équipe et à nos clients qui nous font confiance. »
Nouvelle saison de transition et nouveau TracKing
« J’ai bien peur qu’à titre personnel 2016 soit un copié-collé de 2015 », avoue Fabien Bourgeon. « Nous avons beaucoup de choses à mettre en place, et cela va m’empêcher de rouler en début de saison. Pour l’heure je n’ai pas de voiture, la mienne a été vendue, mais je serai présent pour soutenir tous les pilotes de TracKing que nous allons retrouver sur le championnat. »
Fabien ne désespère pas de s’aligner sur une épreuve à partir de la mi-saison : « Le but étant de présenter une voiture avec de nouvelles évolutions, de poursuivre le développement du TracKing, de disposer d’une auto toujours plus rapide et plus efficace. »
L’année 2016 marquera également un nouveau cap pour la société Bourgeon Concept qui change de locaux. Une nouvelle implantation qui devrait permettre de fabriquer plus de modèles, dans de meilleures conditions. Changement également dans la conception du TracKing qui dans sa future version ne sera plus monocoque : « A partir du mois de mai, les TracKing neufs disposeront d’une coque en trois parties distinctes », confie Fabien. « Cela offre de nombreux avantages, d’une part parce que la coque est bien moins volumineuse, et que d’autre part, en cas de choc, on n’aura plus à intervenir sur l’ensemble de la coque, mais uniquement sur l’élément endommagé. »
Les nouveaux TracKing présenteront donc un capot avant, une cellule centrale qui reste sur la voiture et un capot arrière : « Autre avantage, toutes les voitures aujourd’hui en monocoque, pourront passer en version trois parties sans que l’on apporte de modification au châssis. Tout est adaptable aux TracKing déjà conçus. »
Bourgeon Concept propose également une motorisation avec une transmission intégrale à pignons. Les voitures sont identiques à celles homologuées en groupe CM, mais cela permet de supprimer la chaine, ce qui est idéal pour une configuration circuit, où les sollicitations sont plus importantes que lors d’une montée en course de côte : « Ce dispositif peut également être utilisé en course de côte, nous avons d’ores et déjà deux voitures qui roulent en côte avec cette transmission », explique Fabien.
Quelle que soit la configuration, Bourgeon Concept fournit les TracKing ’’clé en main’’. Châssis et trains roulants sont conçus dans les ateliers de Saint Bénigne, la partie moteur est fabriquée en collaboration avec Pep Motor : « Nous proposons ensuite soit la transmission classique par chaine, soit la transmission par pignons. Cela afin de satisfaire l’ensemble de notre clientèle, puisqu’aujourd’hui nous vendons 50 % de notre production à l’étranger, et notamment en Suisse, en Autriche et en Californie où l’on trouve des TracKing sur les circuits californiens. »
Si aujourd’hui Fabien est dans l’obligation de mettre sa carrière sportive en ’’stand-by’’, il envisage de faire son grand retour à l’horizon 2017, avec un programme comportant des manches du Championnat de France et quelques épreuves européennes. Gageons que ses nombreux supporters sont impatients de le retrouver derrière le volant.