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Classements Championnats et Vhc et 2e Div. après Limonest.
Pour son retour sur le Championnat de France de la Montagne, Thierry Bertin avait pour objectif de jouer le podium au sein du Challenge Open DE/7. Malheureusement une succession de problèmes insolubles sur sa Formule Renault Caparo lui rendront la tâche impossible. Seul point positif, sa monoplace a parfaitement fonctionné lors de sa dernière apparition de la saison, ce qui permet au Franc-Comtois d’aborder l’avenir avec optimisme.
Thierry Bertin s’est toujours partagé entre rallyes et courses de côte. Et c’est en côte que le Franc-Comtois a fait ses débuts en 1993. En 1997, il délaissait les épreuves de montagne pour écumer les rallyes de la région PACA où il résidait alors. Une implication marquée par le succès puisqu’au volant de sa Peugeot 205 GTI, en treize participations il signait treize victoires de classe… Malgré des résultats particulièrement prometteurs, les difficultés à trouver des budgets incitaient Thierry à revenir vers la course de côte, discipline moins onéreuse.
Premiers succès en Open sur le CFM
Au volant d’une Martini MK 17 propulsée par un moteur de moteur, il s’alignera au départ de nombreuses épreuves avant qu’une sortie de route, destructrice pour sa monoplace, l’oblige à trouver une nouvelle monture. Ce sera une autre Martini qu’il conservera jusqu’en 2006 avant de faire l’acquisition d’une Dallara PB 08 propulsée par moteur 1300 Hayabusa. En 2013 la disparition de Pierre Bertin, le père de Thierry, contraignait le Doubien à revoir son implication en l’absence d’un papa omniprésent à ses côtés depuis ses débuts. Mais en 2014, son engagement sur le Championnat de France de la Montagne se traduisait par une victoire sur le Challenge Open Sport Hors-Catégorie.
En 2016 c’est au volant d’une Formule Renault qu’il animait le championnat. Mais la monoplace ne répondant pas à ses attentes, Thierry Bertin retrouvait rapidement le cockpit de sa Dallara PB 08 avec laquelle il remportait une nouvelle victoire sur l’Open Sport Hors-Catégorie. L’envie d’affronter à nouveau des spéciales de rallye se faisait ressentir et incitait Thierry à faire l’acquisition d’une BMW 323 I pour rouler en historique.
Depuis, Thierry se partage entre rallyes et courses de côte : « Côté rallyes j’évolue sur des épreuves comptant pour la Coupe de France et sur des manches du championnat 2ème Division », confie le Franc-Comtois qui durant les saisons 2018 et 2019 se consacrait exclusivement aux rallyes. En 2021, il décidait de prendre part à la Course de Côte de Vuillafans, son épreuve à domicile : « J’avais fait une grosse sortie de route sur le Rallye de l’Ain Jura et j’avais passablement détruit la caisse. J’ai donc ressorti la Dallara du garage afin de faire quelques épreuves avant de la vendre. C’est effectivement ce qu’il s’est passé puisqu’en fin d’année, elle a trouvé un nouveau propriétaire à Turckheim. »
Thierry faisait alors l’acquisition d’un Proto Funyo SP05 turbo, « parce que Funyo laissait entendre qu’ils allaient mettre en place un challenge en course de côte. Ça pouvait être intéressant si nous avions été quatre ou cinq Funyo, même si nous roulions dans une classe CN/3 face à des autos beaucoup plus puissantes. » Mais Thierry allait rapidement déchanter en apprenant que le challenge pourrait éventuellement se faire sur quatre courses : « Ça n’avait plus aucun intérêt pour moi qui comptait être au départ d’un minimum de dix épreuves », précise-t-il.
Suite à la revente de son proto Funyo, Thierry hésitait à se tourner vers le Championnat Production, mais c’est finalement une Formule Renault Caparo qui retiendra l’attention du Franc-Comtois. L’objectif était alors de venir se mesurer aux habitués de la Formule Renault : « Je ne connaissais pas la voiture, mais j’espérais être en mesure de viser un podium, même si mon expérience antérieure en Formule Renault n’avait pas été très concluante. Mais sur le papier je disposais d’une auto plus performante, donc je pouvais raisonnablement afficher des prétentions. »
D’insolubles problèmes de boîte de vitesses
C’est au mois de février 2022 que Thierry Bertin récupérait sa nouvelle monture, et après une rapide révision et quelques ajustements, il effectuait une séance d’essais à Pouilly-en-Auxois avant de prendre part à la Course de Côte de Lugny sur laquelle il remportait sa classe : « Mais ce n’était pas pour autant enthousiasmant parce que ma boîte de vitesses ne fonctionnait pas. »
Ne parvenant pas à solutionner ses problèmes, Thierry se tournait vers une société spécialisée : « J’ai donc envoyé les divers éléments qui pouvaient être en cause chez XAP Technology dans le Gard. Ils ont tout révisé mais je me suis rapidement aperçu que ça ne fonctionnait pas correctement. Au-dessus de 5000 tours les vitesses ne passaient pas. »
Pour son entrée en lice sur le Championnat de France de la Montagne, à Bagnols-Sabran, Thierry avait de bonnes raisons d’être enthousiaste : « A l’issue des essais je suis en tête de la classe, ce qui était plutôt rassurant. Mais dès la première montée de course, les problèmes de boîte sont réapparus et il n’était plus question de viser un résultat », confie le Doubien qui terminait quatrième des Formule Renault.
Dans le cours laps de temps qui séparait la Course de Côte de Bagnols-Sabran de celle du Col Saint Pierre, Thierry parvenait à apporter des modifications en changeant notamment une synchro et un pignon de boîte : « Mais sur le Saint-Pierre, dès que j’ai pris le départ, je me suis rendu compte que la voiture ne montait pas dans les tours. Les rapports ne passaient pas deux fois sur trois, et j’ai donc vécu un week-end de galère », se désole Thierry qui devait se contenter de la cinquième place.
Les problèmes récurrents n’étant toujours pas résolus, Thierry Bertin décidait de faire l’impasse sur Abreschviller et sur la campagne de l’Ouest, « alors qu’initialement j’avais prévu de me rendre en Moselle et à La Pommeraye. Finalement je suis allé à Saint Gouëno, mais en spectateur. »
C’est à Vuillafans, sur sa course de côte à domicile que Thierry Bertin retrouvait le volant de sa Formule Renault. Et une nouvelle fois, la boîte de vitesses allait lui causer d’insolubles problèmes : « Là, j’ai préféré abandonner tellement la frustration était énorme. Ça ne servait à rien de rouler pour prendre des valises. » Mais à Vuillafans lors d’une discussion avec le pilote Suisse Roland Bossy, Thierry apprenait qu’une structure spécialisée dans les problèmes de boîte pouvait lui apporter une solution. Thierry confiait alors sa monoplace à Formula Motorsport, et c’est Jean-Claude Estre qui se penchait sur la Formule Renault : « Ils ont rapidement compris que la boîte avait été mal révisée et ils sont intervenus pour palier à ce dysfonctionnement. »
Malheureusement, à Marchampt, Thierry se retrouvait à nouveau confrontés aux mêmes soucis et devait renoncer à l’issue de la première montée : « J’étais en contact permanent avec Jean-Claude Estre durant tout le week-end. Nous ne parvenions pas à trouver l’origine du problème et il m’a dit de venir dès le lundi matin chez lui pour changer les pièces et voir d’où provenait le défaut. Avec deux ingénieurs, ils passeront quatre heures sur la voiture pour finalement comprendre que le souci provenait du boîtier de l’actionneur de vitesses. Ce boîtier avait été changé et il était considéré comme neuf, d’où le fait qu’ils se soient penchés sur lui en dernier recours, mais ça venait bien là. »
Sur le Mont-Dore, Thierry retrouvait une monoplace qui fonctionnait enfin : « Mais là c’est moi qui ne suis pas parvenu à rentrer dans la course. Le week-end était compliqué mais j’avais la satisfaction d’avoir une auto qui tenait la route et qui prenait des tours. » A Chamrousse, tout semblait aller dans le bon sens : « J’étais vraiment bien j’avais la sensation d’être vraiment dedans, mais les chronos n’étaient pas là. Il était évident que cela provenait ou de moi ou des réglages de la voiture. J’ai donc tenté de modifier les réglages après Chamrousse. »
Bien lui en pris… Thierry retrouvait à Turckheim une voiture enfin compétitive et au volant de laquelle il allait enfin pouvoir défendre ses chances : « Je me suis fait plaisir et je termine derrière Baptiste (Tognet-Bruchet) et les deux Alsaciens, Gaëtan (Bischoff) et Nicolas (Neis). J’ai même pu me battre avec Nico, et même s’il me devance au final, c’est une belle satisfaction. »
Thierry Bertin aurait pu tirer profit de sa monoplace sur la dernière manche de la saison à Limonest. Mais pour l’occasion, le Franc-Comtois avait décidé de s’essayer au volant d’un Proto 2 litres : « J’avais réservé la Norma M20 FC auprès du Team Poulet Sport et j’ai tenu à honorer mon engagement. C’était la première fois que je roulais avec un Proto, et même s’il m’a fallu un petit temps d’adaptation, j’ai pris énormément de plaisir au volant d’une super auto, au sein d’une super équipe. »
Saison à oublier mais avenir prometteur
En terminant septième du Challenge Open Formule Renault, Thierry Bertin est loin de ses objectifs du début de saison. Mais avec une monoplace qui a connu de nombreux problèmes, il lui était difficile de prétendre à mieux : « Finalement, la seule épreuve sur laquelle la Formule Renault a réellement bien marché c’était Turckheim, pour moi le dernier rendez-vous de la saison à son volant. De ce fait je n’ai jamais pu réellement me mettre en avant », regrette Thierry. « C’est une saison à oublier, totalement gâchée par une société qui n’a pas fait le boulot qu’elle devait logiquement faire. Je ne dis pas que j’aurais pu faire jeu égal avec Baptiste (Tognet-Bruchet), Antoine (Uny) et Nico (Neis), mais j’aurais aimé pouvoir au moins défendre mes chances. Ce ne fut pas le cas et c’est particulièrement frustrant. »
Si la saison de Thierry Bertin n’a pas été empreinte d’énormes satisfaction, il retiendra toutefois que sa monoplace a été exempte de problème lors de sa dernière apparition à Turckheim, ce qui est plutôt positif pour l’avenir. Il retiendra également qu’il a pu bénéficier de soutiens qu’il veut aujourd’hui remercier : « Je remercie avant tout Jean-Claude Estre et l’équipe Formula Motorsport qui sont parvenus à solutionner le problème qui affectait ma voiture. Un grand merci à MMA Assurances à Besançon, à tous les organisateurs pour leur implication et leur accueil, bien évidemment Corinne (Beffy) ma compagne qui assure l’intendance en plus de ses fonctions de chronométrage et de relations concurrents sur les épreuves. »
Pour la saison 2023, Thierry Bertin ne veut en aucun cas afficher des objectifs : « Je sais juste que je vais repartir au volant d’une voiture qui fonctionne et avec laquelle je vais enfin me faire plaisir. Mon seul but sera d’améliorer mes chronos », explique le Franc-Comtois qui compte s’engager sur une dizaine d’épreuves : « Je ne serai pas au départ des Teurses de Thèreval, de La Pommeraye et de Dunières, mais je compte bien m’aligner sur toutes les autres courses. » Un programme précis dû au fait que Thierry veut participer à deux épreuves régionales proches de Mâcon où il a élu résidence : « Et puis Astrid, la fille de Corinne ma compagne, roule en Autocross et j’ai fait l’acquisition d’une Autocross 250 pour rouler avec elle. Ça devrait être très sympa ! »
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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