2ème du Challenge Open F2000/3

Même si une sortie de route sur la Course de Côte de Limonest a entaché sa fin de saison, Ferdinand Loton peut être satisfait de sa campagne de France 2024. Elle lui aura permis d’accumuler les victoires dans le groupe F2000, pour finalement se classer deuxième du Challenge Open F2000/3.

Avec un père et un oncle animateurs de courses de côte, Ferdinand Loton héritait d’un goût prononcé pour les sports mécaniques. C’est ce qui l’incitera à faire ses premières armes au guidon d’une moto, remportant le titre de Champion de Bretagne de Motocross. Mais l’investissement nécessaire pour accéder au niveau national en Motocross étant exorbitant, Ferdinand Loton ne tardait pas se tourner vers les slaloms et la course de côte, disciplines moins onéreuses.

Rapidement le Breton signera des succès sur des épreuves régionales et viendra même s’illustrer sur les manches du Championnat de France de la Montagne. Vainqueur en 2016 de la classe N/2 sur la Finale de la Coupe de France, il remportera également la classe N/3 en 2018 et 2019. En 2023 il défendra les couleurs du Team Picard au volant d’une Mitjet avec laquelle il viendra chercher des victoires de classe en GTTS/1.

En 2022 Ferdinand Loton décidait d’aligner une Honda Civic Type R avec laquelle il terminait deuxième du groupe F2000 sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne. Engagé sur le championnat en 2023, il connaitra une saison difficile, marquée par un enchainement de déconvenues… La pause hivernale, qui précédait le lancement de la saison 2024, sera mise à profit pour faire évoluer la Honda Civic, Ferdinand ayant la ferme intention de défendre à nouveau ses chances sur le Championnat de France de la Montagne : « Mon objectif n’avait pas changé, j’avais clairement dit que je faisais une saison pour découvrir et une pour gagner », rappelle le Breton.

Objectif Trophée FFSA du F2000 et Open F2000/3
Ferdinand Loton déteste laisser les choses en suspens. Lorsqu’il se lance dans un projet il a comme priorité d’aller au bout. De ce fait il se devait dans son esprit de relancer sa Honda Civic, mais en ayant auparavant apporté de nécessaires évolutions : « Nous avons travaillé avec Beckert Technology pour adapter une boîte séquentielle, conscients que la boîte nous avait fait défaut la saison précédente. » Après un passage au banc Ferdinand pouvait envisager une saison prolifique, sur laquelle il visait le Trophée FFSA du groupe F2000 et le Challenge Open F2000/3.

Avant de débuter sa saison en courses de côte, c’est au départ du Rallye de Lohéac que l’on retrouvait Ferdinand Loton. Accompagnée de Doreen Tkatchenko qui officiait à ses côtés en copilote, il engageait une Honda Civic groupe N sur cette épreuve : « En début de saison c’est un kiff qui me permet en plus de prendre mes repères au volant », confie Ferdinand. « C’est une course organisée par mon écurie, elle se déroule à six kilomètres de chez moi, je l’aborde donc comme un week-end de pur plaisir. » Le résultat aurait dû être au rendez-vous, mais en perdant près de quarante secondes alors que sa voiture calait sur la ligne de départ de la première spéciale, Ferdinand passera le reste de son rallye à courir après le temps perdu : « Malgré tout ça ne nous empêchera pas de signer les meilleurs temps du groupe N sur toutes les autres spéciales pour finalement terminer deuxième du groupe. » Ferdinand gardera un excellent souvenir de cette participation : « Ce rallye nous offre l’occasion de faire une courte spéciale sur le circuit de Rallycross de Lohéac, de nuit, devant un nombreux public, et ça nous permet de faire vraiment le spectacle. »

C’est à Bournezeau que Ferdinand débutera sa saison en course de côte, une épreuve sur laquelle il accrochait la quatrième place du Production et signait une victoire en F2000 : « Mais j’ai eu une petite alerte avec un bruit suspect qui m’obligera à faire l’impasse sur une des montées. Pour le reste tout s’est bien passé. J’avais comme référence mon chrono de l’an dernier avec la boite à crabot et un chrono signé par Samuel (Durassier). Cela me permet de me rendre compte que je suis en amélioration avec une auto qui n’est pas encore optimisée. Ça semblait prometteur pour la suite. »

L’entré en lice de Ferdinand Loton sur le Championnat de France de la Montagne se fera sur les Teurses de Thèreval – Agneaux. Deuxième du F2000 derrière son principal rival Samuel Durassier, Ferdinand n’était pas totalement satisfait de son week-end normand : « Je me rends compte sur cette épreuve qu’il reste encore du boulot à faire sur le châssis. Je suis très proche de Samuel, mais il m’en manque encore un peu. Là je sais que je dois trouver des solutions pour améliorer les choses. »

En visionnant vidéos et photos de sa prestation à Thèreval, Ferdinand prend conscience que quelque chose ne va pas dans le bon sens sur sa Honda Civic : « J’ai rapidement compris et cela m’a permis de rectifier le tir avant de rejoindre La Pommeraye. » Le travail effectué sera immédiatement payant puisqu’en Anjou Ferdinand accrochait une victoire de groupe en terminant onzième du Production : « Je signe la victoire et je bats le record détenu jusqu’alors par Sébastien Lemaire, c’est une belle satisfaction », avoue Ferdinand qui savais dès la première montée qu’il allait signer une performance : « En sortant de la chicane et en prenant le premier gauche je suis certain que la ''caisse'' fonctionne, d’entrée de jeu je sais que j’ai bossé dans le bon sens. »

A Saint Gouëno Ferdinand Loton allait vivre un week-end angoissant. Angoissant parce que samedi matin, à l’heure de prendre part à la première montée d’essais, sa Honda Civic refusait de démarrer : « Elle n’a rien voulu savoir et j’ai dû faire l’impasse sur la première montée. » Par la suite les choses rentreront dans l’ordre, « et fort heureusement parce que Saint Gouëno c’est ma course, une épreuve que j’adore avec des sensations fabuleuses. Je ne sais pas si cela vient du fait que mon père a toujours considéré que Saint Gouëno c’était son épreuve, et finalement je reprends le relais, ou si vraiment c’est devenu ma course. Et puis il y a toujours l’extraordinaire ambiance de Saint Gouëno. » Vainqueur à La Pommeraye, Ferdinand enchainait par une seconde victoire consécutive à Saint Gouëno.

La série de succès se poursuivait à Marchampt où c’est à nouveau le Breton que l’on retrouvait au sommet de la hiérarchie du F2000 : « L’année précédente j’avais pris énormément de plaisir, alors cette année avec la nouvelle boîte de vitesses et le châssis au top c’était génial… Un excellent souvenir d’autant que j’ai vraiment dû cravacher pour aller chercher la victoire », se souvient Ferdinand. « Sur la troisième montée de course, Cédric Perret fait ''péter un temps'' avec sa BMW Compact et je me dis que s’il fait de même sur la dernière il peut venir me chercher. J’ai donc vraiment attaqué pour signer mon meilleur chrono du week-end. »

A son aise sur le rapide tracé de Marchampt, Ferdinand le sera tout autant sur le tortueux parcours de Dunières : « C’est hyper plaisant de se rendre compte que la voiture est performante sur tous les terrains. A Dunières, c’était la première fois que j’utilisais des pneus pluie Kumho. J’avais un doute sur leur compétitivité, mais je me suis rendu compte qu’ils offraient une excellente adhérence. Cette première expérience sous la pluie fut concluante. » Ferdinand Loton conservera un souvenir particulier de sa participation à Dunières : « J’ai pu améliorer le record détenu par Jean Turnel, un immense Monsieur de la Course de Côte, tant derrière le volant que dans les paddocks. C’est pour moi une immense fierté de battre son record et une façon de lui rendre hommage. »

S’il y a un rendez-vous que Ferdinand Loton attendait avec impatience, c’est celui de la Course de Côte du Mont-Dore : « C’était important parce que Samuel apprécie tout particulièrement ce tracé et je savais que le duel allait être intense. Il a fallu me battre pour aller le chercher parce qu’à aucun moment il ne lâche rien. J’ai pris un plaisir immense au volant et les chronos étaient au rendez-vous », confie le Breton qui sortira vainqueur de la confrontation dans le Massif du Sancy.

A Turckheim Ferdinand Loton allait vivre une course particulière, car si à l’issue des deux premières montées de course il pointait en tête du groupe F2000, il ne sera pas en mesure de s’aligner sur les deux montées suivantes : « La voiture a refusé de démarrer. J’ai changé le démarreur pour la troisième montée mais elle n’a voulu rien savoir. Cela provenait donc d’un problème électrique… Heureusement que j’ai signé deux très bons chronos sur les premières ascensions, parce que ça me permet de conserver la tête du groupe, mais c’était stressant », reconnait-il. « Samuel (Durassier) et moi nous découvrions cette année cette Course de Côte de Turckheim et il était important de se jauger sur un terrain que nous ne connaissions pas. Cette victoire est donc importante parce que je suis parvenu à prendre une avance confortable à l’issue des deux premières montées. »

Samuel Durassier victime d’une casse moteur à Turckheim, Ferdinand Loton savait qu’il était idéalement placé pour atteindre les objectifs qu’il s’était fixés en début de saison. A l’heure de se présenter à Limonest, le Breton ne comptait que seize points de retard sur son rival au classement du championnat. Pour ce qui est du Challenge Open F2000/3, Samuel Durassier ne disposait que de six points d’avance sur Ferdinand : « Je savais qu’en étant à l’arrivée, en terminant parmi les douze premiers au scratch, je remportais le Trophée et le Challenge en ayant disputé moins d’épreuves que Samuel. »

De son propre aveu, c’est sans pression que Ferdinand Loton se rendait sur la dernière confrontation de la saison : « Peut-être même un peu trop décontracté, quasi relâché, et j’allais le payer cher », reconnait Ferdinand dont le week-end connaitra un terme prématuré dès la première montée d’essais : « Sur le premier gauche, que j’aborde sans vraiment ''être vite'' parce que je sais que c’est bosselé, je sens que la voiture part en travers et je remets le pied dedans pour la remettre en ligne. Je prends alors conscience que ça n’est pas suffisamment large pour la remettre en ligne sur la route et je sais qu’il va falloir que je monte un peu sur le talus… Au moment où je monte, ça me tire le volant et ça me balance dans les arbres. »

Le choc sera violent et par chance Ferdinand sortait indemne de ce faux-pas. En revanche la voiture subissait de gros dégâts : « A chaud, tout allait bien pour moi, et nous avons chargé immédiatement la voiture pour rentrer. Nous avons bien fait parce que le lendemain j’étais incapable de me lever. Je me connais suffisamment pour savoir que si sur le moment tout allait bien, j’allais devoir composer avec diverses contusions le lendemain. J’avoue que pendant quelques jours ce fut compliqué. » Pour ce qui est de la voiture les dommages nécessitaient de longues heures de réparation : « Yann Le Jossec m’a dit à mes débuts, ''le jour où tu t’en mettras une, ça sera une bonne.'' Je l’ai appelé le lendemain de l’accident pour lui dire que c’était fait », lâche Ferdinand sans se départir de son sourire. « Pour mon père et moi, cette caisse était une voiture de développement et nous avions prévu d’en construire une nouvelle. De ce fait l’accident de Limonest nous oblige à repartir d’une caisse neuve. »

Une saison largement positive
Même s’il n’est pas parvenu à atteindre les objectifs qu’il s’était fixés, Ferdinand Loton peut être enthousiaste à l’heure de faire le bilan de sa saison : « Excepté sur les Teurses de Thèreval où je me fais devancer, le reste de la saison je me suis imposé sur toutes les épreuves sur lesquelles j’étais engagé. Tout a fonctionné à merveille et au fil des épreuves j’ai pris un avance conséquente. Objectivement je ne peux être que totalement satisfait », confie Ferdinand qui termine deuxième de l’Open F2000/3.

Son aventure sur le Championnat de France de la Montagne, Ferdinand la partage avec Didier son père : « Qui est le premier que je souhaite remercier car sans lui rien ne serait possible. Merci également à Laure ma compagne, à la boutique CR Tune ainsi qu’à Yann Le Jossec qui m’a beaucoup appris en termes de pilotage, à Steven, Pierre, Julien Loton et à l'atelier C-concept. Merci à tous les animateurs du F2000 avec qui nous avons passé une super saison, c’était chaud mais nous nous sommes bien marrés tout au long de l’année et nous nous sommes entraidés ce qui fait toujours très plaisir. »

La saison 2025 sera avant tout consacrée à la reconstruction de sa Honda Civic : « Ça ne va pas prendre cinq minutes, d’autant que j’ai plein d’évolutions et de développements à apporter. Cette année je disposais d’une auto qui affichait un poids supérieur de près de cinquante kilos à celle de Samuel, je vais donc tout faire pour me mettre au poids… De ce fait je ne vais courir avec en 2025 mais passer du temps sur la voiture avec l’objectif de revenir plus fort en 2026 et cette fois d’aller chercher le Trophée FFSA du groupe F2000. » Pour autant Ferdinand ne va pas raccrocher le casque et la combinaison : « Je vais essayer de rouler sur de belles épreuves du championnat avec la Honda N/2, ma première voiture. Et puis je vais prendre part à une série qui est en train de se développer en France, la ''Civic Cup''. Le principe est de courir en circuit, sur des épreuves dédiées exclusivement aux Honda Civic 1600 groupe A. Je pense que ça peut être super amusant », conclut Ferdinand que l’on devrait retrouver comme animateur du championnat en 2026.


©Bruno Valette
www.ffsamontagne.org / www.cfm-challenge.com

 

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