Christophe Poinsignon en route vers un 10ème trophée

Même s’il remporte à l’issue de la saison 2024 un neuvième Trophée FFSA du groupe FC, Christophe Poinsignon ne peut tirer qu’un bilan mitigé d’une campagne de France marquée par de nombreux soucis mécaniques.

Lorsque sur le Championnat de France de la Montagne on évoque le nom des Poinsignon, les superlatifs coulent à flot. Tous les acteurs de la course de côte font l’éloge d’une famille qui porte haut les valeurs de la discipline. Pugnacité, combativité, résilience, humilité, convivialité… les membres de la structure vosgienne partagent ces vertus qui font la richesse du championnat. Rare sont les habitués de la course de côte qui n’ont pas reçu un jour l’aide de Guy, le père, de Yannick ou de Christophe. Et lorsque, en fin de saison, l’on évoque avec les acteurs du championnat leurs prestations pour réaliser un focus, le nom des Poinsignon revient régulièrement dans les remerciements.

Il faut dire que chez les Poinsignon la Course de Côte a été élevée au rang d’art de vivre. Guy qui fut longtemps pilote avant de prendre en charge les voitures de ses fistons, a su parfaitement insuffler au sein de la famille ces valeurs essentielles qui font du monde de la course de côte un univers à part.

Qui dit famille dit sens du partage, et il n’y a donc rien d’étonnant à ce que Christophe Poinsignon ait fait ses débuts au volant de la Simca CG Turbo familiale. A tout juste vingt ans il prenait part à ses premiers slaloms. En 2008 il se concoctait un programme axé sur les courses de côte régionales, ce qui lui vaudra d’obtenir une qualification pour la Finale de la Coupe de France de la Montagne. Finale sur laquelle il terminait en tête du Production, et par la même occasion du groupe FC. Il récidivera à six reprises et se présentera rapidement comme la référence dans ce groupe.

Mais si Christophe disposait de la Simca CG Turbo, c’est Yannick, son ainé qui faisait briller le bolide familial sur les épreuves du championnat. En 2015, Yannick décidait de poursuivre son implication avec une BMW M3 E92 pour tenter de conquérir le titre en Production. Christophe pouvait alors disposer du CG Turbo au volant duquel il n’allait pas manquer de se mettre en valeur. Non seulement il s’offrait des victoires en Production – à Hébécrevon, sur le Mont-Dore – mais enchainait également les succès de groupe ce qui lui permettra d’enrichir son palmarès de neuf trophées FFSA du groupe FC.

Durant la décennie qui vient de s’écouler, Christophe Poinsignon a dominé le groupe FC de la tête et des épaules, mais ce n’est pas pour autant qu’il a connu des saisons faciles, la dernière en date en est la preuve. A maintes reprises le Vosgien a dû composer avec de nombreux soucis mécaniques qui entrainaient une succession de déconvenues.

Une saison en demi-teinte
Pour cette saison 2024 Christophe Poinsignon repartait en quête d’un nouveau Trophée FFSA du groupe FC et, après avoir terminé cinquième du Championnat Production lors des deux saisons précédentes, il espérait se positionner au pied du podium : « Avec le nombre de GTTS performantes qui évoluent sur le championnat, viser le podium semblait impossible. Mais à mon sens la quatrième place était jouable », estime Christophe qui tout au long de la saison sera en lutte avec Sébastien Lemaire pour le gain de cette position.

Pleinement pris par des activités professionnelles débordantes, Christophe Poinsignon confie durant la pause hivernale sa Simca CG Turbo aux mains expertes de son père : « Il n’a pas apporté de réelles modifications, nous nous sommes contentés d’une révision assez classique » confie le Vosgien. Submergé par son travail, avec la contrainte de préparer de nouveaux projets, Christophe devait faire l’impasse sur les deux premières manches de la saison, les Courses de Côte de Bagnols-Sabran et du Col Saint-Pierre. Mais son entrée en lice à Abreschviller sera marquée par un podium, Christophe plaçant sa Simca CG Turbo à la troisième place du Production : « Débuter par un podium, à l’issue d’une course courue en grande partie sous la pluie, c’était franchement sympa. A ce moment-là tu te dis que la saison s’annonce plutôt bien », sourit Christophe qui allait par la suite rapidement déchanter.

Les succès seront pourtant au rendez-vous. Excepté à Limonest Christophe a remporté le groupe FC sur toutes les manches disputées après Abreschviller. Mais une succession de problèmes mécaniques l’empêcheront de défendre pleinement ses chances pour une position aux portes du podium du championnat : « Les résultats sont effectivement au rendez-vous, mais j’ai dû composer avec plusieurs casses de turbo, ensuite un souci avec une culasse, des coupures de moteurs intermittentes qui entraineront finalement une casse moteur à Limonest », analyse Christophe. « Tu ne peux pas te faire réellement plaisir dans ces conditions. Les week-ends s’enchainent et sont toujours aussi frustrants. »

En lice pour un dixième trophée
Pour la troisième année consécutive, Christophe Poinsignon termine à la cinquième place du Championnat Production. Une position qui n’est pas satisfaisante pour le Vosgien qui, en 2021, avait accroché le podium du championnat. Mais à l’issue de cette saison, c’est un neuvième trophée du groupe FC qui vient récompenser ses efforts : « il faut reconnaitre que je manque cruellement de concurrence », reconnait humblement Christophe. « Il est clair que de compter dix trophées FFSA à son palmarès c’est plutôt réjouissant, mais je regrette les belles années où je devais composer avec une réelle adversité. »

Même s’il est devancé au final par Sébastien Lemaire, le vainqueur du Trophée FFSA du groupe A, Christophe Poinsignon avoue que sa cinquième place finale est tout de même appréciable : « J’ai surtout aimé le combat livré face à Seb. Je ne peux que regretter par moment de ne pas avoir pu défendre mes chances. Ça se joue à rien et c’est toujours hyper plaisant de pouvoir se battre tout au long de la saison », ajoute Christophe qui termine à seulement trois points de Sébastien Lemaire.

Avant de tourner définitivement la page de cette saison 2024, Christophe Poinsignon veut avoir une pensée pour tous ceux qui le soutiennent. Et c’est vers le clan familial que vont ses premiers remerciements : « Un immense merci à mon père, à ma femme Marie, à ma famille proche, nos cousins, nos amis qui viennent sur les épreuves ou qui nous suivent de loin, les spectateurs qui nous supportent, les organisateurs qui se battent pour nous mettre sur pieds de belles épreuves, les commissaires et bien sûr les partenaires qui nous suivent : Epinal Express, les Transports FRA, L’Grave, Automobiles Epin, Le Domaine Saint Wendelin, Le Bar au Bon Accueil, les Lubrifiants Seven, Le Domaine du Pélican, HTR Development, le Restaurant l’Abreuvoir, Garage Auto Service, Recrut’Expert Intérim, ASC Racing Part, Berwald Sarrebourg, Milwaukee, Garage JLS Colmar, F&MS, Thomé Groupe HUBERT et RB Rénov Bois 25. »

A quelques semaines du coup d’envoi de la saison, la Simca CG Turbo est démontée et attend de nouvelles pièces : « Normalement elles devraient arriver sous peu et ensuite la voiture sera remontée rapidement. Elle bénéficiera cette année pour la première fois d’un vilebrequin acier, ce qui n’avait jamais été le cas jusqu’à présent et ce qui devrait permettre de fiabiliser la voiture. A nous à présent de travailler pour que la voiture réponde parfaitement à mes attentes. »

Dans la logique des choses Christophe Poinsignon remettra son titre en jeu en 2025. Et si le Vosgien compte bien remporter un dixième Trophée FFSA du groupe FC, il espère également résilier son abonnement à la cinquième place : « Nous avons un programme qui va nous permettre d’être au départ de la quasi-totalité des manches du championnat. Si tout va bien je sais avoir les armes pour aller chercher la quatrième place », confie Christophe qui regrette surtout le manque de concurrence en groupe FC. « La nouvelle réglementation qui réduit les primes d’arrivée ne motive pas les pilotes à s’engager. Le groupe FC est un groupe de purs amateurs, qui évoluent avec des moyens limités et pour qui les primes de courses comptent dans leurs budgets », analyse Christophe. « Il faut garder à l’esprit que nous devons pour défendre nos chances sur le championnat consentir à de longs déplacements qui entrainent de gros frais, et tout le monde n’a pas les moyens d’assumer. Il faut que les décisionnaires prennent conscience du problème, car à terme la discipline risque d’en souffrir », se désole Christophe qui espère malgré tout retrouver de la concurrence durant cette saison 2025.

©Bruno Valette
www.ffsamontagne.org / www.cfm-challenge.com

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