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Bertrand Simonin ne s’en cache pas, son objectif du début de saison était d’aller chercher le Trophée FFSA groupe N. Pour réaliser ses ambitions, le Lorrain avait mis à profit la pause hivernale pour adapter un nouveau moteur sur sa BMW M3, ce qui devait lui permettre de bénéficier d’un gain de puissance.
Malheureusement pour le pilote natif de Nancy, les performances réalisées en début de saison ne seront pas à la hauteur de ses attentes. Par la suite, Bertrand devait cravacher au volant de sa BMW M3 pour tenter de combler son retard. Une course poursuite menée jusqu’au terme de la saison, et à l’issue de laquelle il accrochait la deuxième place du groupe, la neuvième du Championnat de France Production.
Début de saison décevante
C’est à Bagnols-Sabran, sur la manche d’ouverture de la saison, que Bertrand Simonin faisait son entrée en lice pour cette campagne 2015. Sur l’épreuve gardoise, il plaçait sa BMW au deuxième rang du groupe, à une seconde et demie du vainqueur. Un écart bien trop important à son goût, quand on se présente comme un prétendant au titre : « Pour être franc, je ne pensais pas que je serais si loin en termes de performances. Je disposais quasiment d’une nouvelle auto, vu l’apport réalisé sur la partie motorisation, et je m’attendais à être nettement plus compétitif », reconnait-il. « J’ai vraiment pris un coup sur la tête, d’autant que mon adversaire direct tombait le record. Ce n’était pas facile pour moi à encaisser. »
Ces deux premières confrontations de la saison obligeaient Bertrand à se remettre en question. Touché au moral, il lui fallait faire preuve d’une volonté farouche pour tenter de remédier au manque de compétitivité de sa BMW : « On a pris conscience que l’auto n’était pas au mieux de sa forme, qu’il allait falloir travailler pour tenter d’améliorer les performances. J’avoue que moralement, la période était difficile, car j’avais beaucoup misé sur l’évolution de la voiture, et j’avais le sentiment d’être passé à côté », confie-t-il avec son franc-parler habituel. Bertrand devait reconnaitre que les choix techniques qu’il avait validés n’étaient peut-être pas les meilleurs. Le Lorrain apportait alors des modifications qui, sur le papier, ne semblaient pas les plus judicieuses, mais qui au final s’avéreront meilleures.
Loin d’être serein, Bertrand retrouvait Abreschviller avec l’espoir de ne pas subir une nouvelle déconvenue. Sur un parcours court et rapide, il savait que les écarts ne seraient pas aussi importants que sur les épreuves précédentes, mais il fallait pouvoir contrer son adversaire : « J’étais chez moi, entouré d’amis, il n’était pas question de se faire humilier. » Bertrand jetait alors toutes ses forces dans la bataille, et à l’heure de faire les comptes, s’il ne parvenait pas à accrocher la victoire de groupe, ce ne sont que 31 millièmes qui le séparaient du vainqueur : « Ça se joue à rien. Je pense que si j’avais gagné à Abreschviller, cela aurait pu remettre en cause l’issue du Championnat », analyse-t-il. « Le point le plus positif reste tout de même que moralement, ça allait beaucoup mieux. » Autre point positif sur l’épreuve lorraine, Bertrand devait se soumettre à un contrôle antidopage dont les résultats s’avéreront négatifs.
A Hébécrevon, Bertrand Simonin devait une nouvelle fois s’incliner face à Pascal Cat, pour 858 millièmes : « C’est là qu’à mon sens j’ai perdu le Championnat. J’en suis entièrement responsable », avoue-t-il en toute franchise. « Je n’ai pas bien roulé, je n’ai pas su répondre présent sur la seule montée disputée réellement sur le sec. C’est entièrement de ma faute. »
Deux victoires chargées en émotion
Bertrand faisait par la suite l’impasse sur la Course de Côte de La Pommeraye, « ce qui ne changeait rien au résultat final compte tenu du décompte de fin de saison », avant de retrouver Pascal Cat à Saint-Gouëno, où les deux BMW M3 seront les seules engagées en groupe N. Le duel attendu tournait à l’avantage du Lorrain, qui imposait sa M3 avec une seconde deux d’avance : « C’est mon premier succès de la saison, je peux même considérer que c’est ma première victoire en championnat. J’ai gagné l’an dernier à Hébécrevon, mais c’était suite à l’abandon de mon principal adversaire. Là, c’est une victoire à la régulière, acquise en slicks, sous la pluie, je suis ravi de ce résultat. J’ai vraiment passé un superbe week-end, sur une épreuve où l’accueil est toujours chaleureux et qui offre un tracé plutôt sympa. »
Même s’il s’incline de six dixièmes sur la Course de Côte de Vuillafans-Echevannes, Bertrand Simonin s’avoue satisfait de son résultat : « Je voulais avant tout me rassurer suite à ma sortie de route sur ce tracé, lors de la précédente édition. Ce n’était rien de très grave, mais j’avais besoin de reprendre mes marques. Au vu du chrono, je suis bien sur cette épreuve. J’ai roulé fort, mais sans vraiment tout lâcher, et concéder six dixièmes ça me convient parfaitement. »
La lutte entre les deux BMW M3 allait se poursuivre à Dunières où, là encore, la victoire se jouait pour quelques dixièmes. Quatre exactement, c’est l’écart qui permettait à Bertrand d’accrocher un nouveau succès à son palmarès : « Je découvrais cette épreuve que je n’avais jamais eu l’occasion de disputer. Je dois avouer que la pluie ne me dérangeait pas, samedi les essais ce sont bien passés pour moi, et ça ne m’aurait pas gêné s’il avait plu dimanche. J’ai bien aimé ce tracé, sur lequel le manque de grip ne m’a pas spécialement perturbé. Et puis c’était plaisant de devancer le multiple vainqueur du Trophée groupe N, qui est considéré par certains comme imbattable sur cette épreuve. »
La Course de Côte du Mont-Dore permettait à Bertrand Simonin de vivre un nouveau moment fort de sa saison. Vainqueur de la classique auvergnate, il s’imposait avec près d’une seconde d’avance sur une autre BMW M3, celle de Steve Compain : « J’ai dû mal à expliquer ce succès car je considère que mon chrono n’est pas spécialement bon. Le record du groupe N est en 2’55’’2 et je signe un meilleur temps en 2’57’’1 », analyse Bertrand. « Je suis content d’avoir pu livrer bataille avec Steve qui est un copain. Bien évidemment ça fait toujours plaisir de s’imposer au Mont-Dore. »
La saison se terminait à Turckheim, où Bertrand retrouvait la course qu’il affectionne le plus avec le Col Saint-Pierre. Son père a eu l’occasion de disputer l’épreuve alsacienne entre 1977 et 1980 avec un Proto 1300, et même si Bertrand n’était pas né à l’époque, il rêvait par la suite de prendre le départ de cette épreuve à laquelle il assistait en spectateur depuis son plus jeune âge : « J’ai réalisé une première partie de mon rêve en m’alignant au départ de l’édition 2012, il me reste à réaliser la seconde en disputant Turckheim au volant d’un Proto », confie-t-il. « Il n’est pas impossible que, dans un avenir plus ou moins proche, je réalise ce rêve. »
Pour ce qui est de cette édition 2015 de l’épreuve alsacienne, la victoire échappait à Bertrand, devancé par son adversaire pour 98 millièmes : « C’est rageant, car cette écart doit représenter sur six kilomètres la longueur d’un crochet de remorquage », lâche-t-il dans un sourire. « Mais nous battons tous les deux le record du groupe, et c’est ce que je veux avant tout retenir. Je dois avouer que sur la dernière montée, j’ai vraiment tout donné. Je réalise le meilleur temps sur cette montée, mais à quel prix… Je bats le record de mon ancien patron, Fabrice Marchal, ce qui pour moi est quelque chose de très spécial », reconnait Bertrand. « Pascal signe le record et remporte le Trophée de groupe, et je n’ai pas manqué de venir le féliciter. »
Pour la 1ère édition de la Course de Côte de Marson, disputée en septembre, c’est à la troisième place du classement Production que l’on retrouvait Bertrand, cette fois devancé en groupe N par la Subaru Impreza de Benoit Genre : « J’ai fait cette épreuve pour faire plaisir à Guy Janny, l’organisateur. Le tracé est sympa, mais le revêtement est bosselé, vraiment typé rallye. Un truc qui convient parfaitement à une Subaru, mais pas du tout à une BMW M3. Je me suis amusé, mais sans vraiment défier le chrono », avoue Bertrand. « Ce week-end m’a donné l’occasion de côtoyer Francis Dosières, qui est un grand monsieur de la côte et pour qui j’ai énormément de respect. »
Le premier week-end d’août, Bertrand sera également au départ de la Course de Côte du Mont de Fourche. L’occasion pour lui de remporter un nouveau succès en groupe N, devant la Mitsubishi Lancer de son ami Steve Cabelo. Bertrand prenait également part à la Course de Côte des 3 Lacs où il signait une nouvelle victoire de groupe devant une autre Mitsubishi, celle de Gaëtan Jeannel, et la BMW de Dominique Fade.
« J’ai fait une belle saison… »
Deuxième du groupe N, neuvième du Championnat de France de la Montagne, Bertrand n’a certes pas atteint l’objectif qu’il s’était fixé de remporter le Trophée, mais peut être tout de même satisfait de sa saison : « J’ai fait une belle saison, pas magnifique, mais belle… J’ai amélioré mes chronos par rapport à l’année précédente, ce qui très positif », analyse le Lorrain. « Même si ma BMW M3 est plus compétitive en fin qu’en début de saison, il me parait évident que nous disposons encore d’une marge de progression. A mon avis, en restant bien évidemment dans la conformité du groupe N, on peut encore gagner quelques chevaux. »
Bertrand Simonin n’oublie pas de remercier ceux qui l’ont soutenu : « Bien évidemment merci à mes parents, à Philippe Becu de Securitest à Rumilly, à Yann Machka, à Steve Compain, à toute la famille Poinsignon, à Olivier Ricloux grâce à qui la carrosserie de la BMW est toujours impeccable. Merci également à l’ensemble de mes fidèles partenaires, Auto Pièces Vallières, Sébastien Coran des établissements Coran et Fils chauffagistes et sanitaire à Terville. Et puis je voudrais faire un petit clin d’œil à ceux qui m’ont aidé durant la saison : Cyrille Frantz avec qui j’ai reconnu au Col Saint Pierre, Reynald Thomas ou mon idole Bernard Chamberod, l’ensemble des organisateurs, des photographes, de ceux qui s’impliquent pour le bon déroulement des épreuves et tous les animateurs du championnat qui se reconnaitront. »
Moments de plaisir, mais également de peine lors de cette saison 2015 marquée notamment par la disparition de Christophe Henry et de Bernard Desray : « Ce sont deux gars de l’Est, des gars de chez nous. J’ai dédié ma victoire au Beaujolais au ’’Toph’’, j’aurais eu à cœur de m’imposer à Turckheim en hommage à Bernard », avoue Bertrand. « Ça me peine de savoir que je ne pourrais pas fêter avec eux le 50ème anniversaire du Championnat de France. »
Pour ce qui est du futur, plusieurs projets risquent de bouleverser la vie de Bertrand Simonin dans les mois à venir. Des projets très éloignés du sport automobile, mais qui ne manqueront pas d’influer sur les choix qu’il va devoir faire : « De ce fait, je suis dans l’incapacité de dire de quoi sera faite ma saison 2016. Je sais juste que je vais devoir rapidement prendre des décisions. »