Les rares apparitions de Benoit Taviaux sur les épreuves du CFM ces dernières saisons furent particulièrement remarquées. Le Rochelais se positionnait à plusieurs reprises en leader des F3. Il confirme cette année pour sa première inscription sur le Championnat de France de la Montagne, en remportant le Challenge Open F3.
Durant ces 20 dernières années, Christophe Boudeau a pris part à de nombreux slaloms et a fait quelques apparitions en courses de côte. Benoit Taviaux ne manquait pas, dès son plus jeune âge, de suivre les prestations de ce cousin qui pratiquait un sport qui a tout pour faire rêver les plus jeunes. Benoit savait alors que, dès que la majorité lui en offrirait la possibilité, il s’installerait à son tour derrière le volant d’une voiture de course.
La passion pour la compétition était bel et bien prégnante chez Benoit qui n’avait pas d’attirance particulière pour d’autres compétitions que celles qui voient évoluer des monstres mécaniques : « Tout gamin je savais que je devais tout mettre en œuvre pour pouvoir courir dès mes 18 ans, j’étais réellement focalisé là-dessus », confie Benoit en guise d’introduction.
Débuts en Saxo groupe N
Enfant, Benoit avait eu l’occasion de voir s’affronter les stars de la Course de Côte à La Pommeraye où il se rendait en famille, en spectateur : « La grand époque durant laquelle évoluait notamment Lionel Régal. C’était vraiment magique » se souvient-il. En juin 2015, c’est à bord d’une Citroën Saxo VTS engagée en groupe N, que Benoit Taviaux prenait part à ses premiers slaloms. Une première expérience qui le confirmait dans ses choix : « Cette année-là, j’ai eu l’occasion de faire également une course de côte régionale. » Mais ce sont ses premiers résultats en slalom qui retenaient l’attention puisqu’il obtenait dès sa première saison son ticket pour la Finale de la Coupe de France de la discipline, où il se classait troisième de sa classe.
En 2016, Benoit Taviaux allait connaitre une première expérience sur le Championnat de France de la Montagne en alignant sa petite Saxo sur le Mont-Dore. Première participation et premier podium de classe puisqu’il accrochait la deuxième place de sa classe. C’est toutefois en slalom qu’il fera l’essentiel de sa saison pour conclure par une victoire en groupe N sur la Finale de la Coupe de France.
Fin 2016, Benoit vendait la Saxo avec laquelle il avait connu ses premiers succès pour faire l’acquisition d’une monoplace : « J’ai acheté une Dallara F392 qui était propulsée par une moteur 1600 cm3, et qui était donc engagée dans la classe DE/2. Une classe dans laquelle il n’y avait pas grand monde, et quand je trouvais des concurrents, j’étais opposé à des pilotes du niveau d’un Pierre Mayeur, ce qui me rendait la tâche compliquée », avoue Benoit dans un large sourire.
Là encore, Benoit poursuivait son implication en slalom, mais on pouvait également le voir sur des épreuves du Championnat de France de la Montagne telles que les Courses de Côte de La Pommeraye, Saint Gouëno et le Mont-Dore. La Pommeraye, où il remportait sa classe à deux reprises, comme il l’avait fait précédemment sur la Course de Côte de Bournezeau : « La concurrence n’était pas énorme, je parvenais toutefois à terminer dans le top 6 du groupe, mais j’essayais de comparer mes temps avec ceux qui avaient déjà eu l’occasion de disputer les mêmes épreuves avec ce genre de voitures, et mes chronos étaient plutôt sympas. »
En 2019 on retrouvait Benoit Taviaux au volant d’une nouvelle monoplace : « Cette fois une F3, une Dallara F399 Evo 301, ce qui m’a permis de continuer à me partager entre côtes et slaloms. » A La Pommeraye, il accrochait la septième place au scratch, deuxième de son groupe, et à Saint Gouëno il se positionnait au sixième rang d’une classe comptant une douzaine de F3. En 2020, il repartait sur un programme similaire, mais qui connaitra une fin prématuré : « J’ai été victime d’une grosse sortie de route sur la Course de Côte d’Argenton Bouglon. La voiture a subi de gros dommages et ma saison s’est arrêtée là. Mais finalement avec la crise sanitaire je n’ai pas loupé grand-chose et cela m’a permis de remonter ma voiture. »
La F3 réparée sera présente au départ de l’édition 2021 de La Pommeraye où Benoit terminait troisième de sa classe et remportait la Coupe du Meilleur Jeune : « Ensuite j’ai vendu ma voiture et c’est avec la Dallara F305 Evo 307 que j’ai pris part au Mont-Dore. » Mais c’est encore le slalom qui constituait l’essentiel de son calendrier et qui lui permettait de conclure la saison par une deuxième place sur la Finale de la Coupe de France, où il terminait premier jeune et premier de classe.
A la découverte du championnat
Pour 2022, Benoit Taviaux avait dans l’idée de découvrir de beaux tracés de courses de côte, et c’est dans cette optique qu’il engageait sa Dallara F3 sur le Championnat de France de la Montagne : « Mon seul objectif était vraiment la découverte ; des épreuves, de l’ambiance, de tout ce qui gravite autour du championnat, mais je ne m’étais fixé aucun objectif en termes de résultat. C’était une année plaisir et découverte, et à aucun moment, en début de saison, je n’ai imaginé pouvoir terminer en tête des F3. »
Natif de La Rochelle, c’est en Vendée qu’est installé Benoit. De ce fait il n’y a rien de vraiment étonnant à le voir débuter sa saison sur la campagne de l’Ouest. Et le premier rendez-vous sera pour lui une découverte puisque Benoit n’avait jamais une l’occasion de se rendre à Hébécrevon : « Sous la pluie ce n’était pas évident sur un tracé atypique, d’abord très serré puis ultra-roulant. C’était également ma première course sous la pluie avec la voiture, et ça se conclut plutôt bien puisque je termine juste derrière Gaëtan Renouf qui évoluait à domicile. C’était vraiment un très bon week-end », confirme Benoit qui en plus d’une deuxième place de classe, se positionne troisième de son groupe et huitième au scratch.
A La Pommeraye, Benoit retrouvait un terrain connu et pouvait légitimement avoir quelques attentes supplémentaires : « Je disposais d’une auto plus performante que celle avec laquelle j’avais abordé cette épreuve auparavant. Donc sur le papier je pouvais espérer mieux. Et j’avoue que j’étais un peu déçu parce que je ne suis pas parvenu à refaire le très bon chrono réalisé en 2019 avec mon ancienne voiture. Même si le résultat est bon, je ne suis pas totalement satisfait. » Par bon résultat, Benoit entend une neuvième place au scratch, une deuxième place de groupe derrière la Tatuus Formula Master de Fabien Ponchant et une victoire en F3 !
Saint Gouëno allait offrir à Benoit l’occasion de signer une nouvelle victoire dans sa classe en terminant cette fois au septième rang, à nouveau deuxième de groupe derrière Fabien Ponchant : « C’est un tracé que je connaissais mais sur lequel je ne me sentais pas réellement à mon aise avec mon ancienne voiture », avoue Benoit. « J’abordais donc le week-end sans réelle prétention, ne sachant pas comment ça allait se passer. Mais en ayant fait de bonnes reconnaissances, je me suis senti rapidement à mon affaire. J’ai tout de suite été dans le rythme, j’ai fait progresser mes chronos et je dois terminer à cinq ou six dixièmes du record des F3. C’est vraiment selon moi mon meilleur week-end de la saison. »
Après une campagne de l’Ouest marquée par une belle réussite, il faudra attendre Marchampt pour retrouver Benoit Taviaux. Là encore il découvrait l’épreuve et se réjouissait de retrouver un parcours qu’il qualifie de, « magnifique avec un revêtement au top. Les reconnaissances m’ont toutefois permis de comprendre qu’avec les vitesses élevées, pour moi qui découvrais ça s’annonçait compliqué. Mais au fil des montées j’ai amélioré mes chronos et je suis content de terminer aussi proche de Ludo Cholley et de Didier Brun. » Troisième des F3 dans le Beaujolais, Benoit termine en tête des pilotes engagés dans le classe DE/5 sur le championnat. « Une nouvelle fois j’avoue avoir passé un super week-end. »
Le Mont-Dore est une des épreuves que Benoit, du haut de ses 25 ans, a certainement la plus affronté. Il compte cinq ou six participations et apprécie particulièrement le tracé auvergnat : « C’est génial… Mon objectif personnel était de descendre sous la barre des 2’30’’ et j’y suis parvenu. Malheureusement, dans la dernière montée, où j’essaie une nouvelle fois d’améliorer, j’étais en déficit de pneumatiques et j’ai fait une petite touchette sur le rail à la sortie de ’’La Carrière’’. C’est le seul petit souci du week-end, mais pour le reste c’était parfait », commente Benoit qui termine quatrième des F3, mais une nouvelle fois premier des pilotes engagés sur le championnat.
Vainqueur du Challenge Open F3
Composé de six épreuves, le programme de Benoit Taviaux sur le Championnat de France de la Montagne prenait fin à Chamrousse, sur une épreuve que le Rochelais découvrait : « Ce fut vraiment très compliqué. Sur la partie haute, les virages se ressemblent et il m’a été impossible de me mettre dans le rythme. J’avais des pneus qui étaient en fin de vie, ce qui ne m’a pas aidé pour me mettre en confiance. C’est selon moi ma plus mauvaise prestation de la saison et en plus le week-end termine très mal avec la sortie de Damien (Chamberod) », rappelle Benoit qui termine quatrième des F3 derrière Didier Brun, Thomas Clausi et l’Iséroise Emeline Bréda qui était la seule des trois inscrite cette année sur le championnat.
Absent à Turckheim et à Limonest, Benoit Taviaux avait eu auparavant l’occasion de se construire une marge d’avance qui lui permet de remporter le Challenge Open F3 pour sa première saison sur le championnat : « Le bilan est génial parce que je ne visais pas un tel résultat. J’étais juste là pour découvrir. Il est clair que c’est grâce notamment aux résultats enregistrés sur la campagne de l’Ouest que je remporte ce Challenge Open. Mais c’est hyper motivant, juste génial avec de superbes découvertes, de belles performances et de belles rencontres. »
Une magnifique saison que Benoit a partagé avec ceux qui l’entourent : « A ce titre je voudrais remercier mes parents, mon cousin Christophe Boudeau, ma sœur Mary. Un immense merci au garage Guibert Agent Renault à Marsily, Atlantique Caisse Système, Acqua Globe, Karting du Nord Mayenne, Yacco, Config-Racing et Jean-Pierre Nouveau. »
En 2023, Benoit Taviaux devrait repartir sur le même genre de programme : « En ajoutant si possible quelques épreuves. J’aimerais bien notamment être au départ de Vuillafans » confie Benoit qui devrait remettre son titre en jeu avec sa Dallara.
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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