Au volant d’une Osella PA27 dont il devait encore peaufiner les réglages, Benjamin Vielmi savait pertinemment qu’il ne serait pas épargné cette saison par les problèmes de mise au point. Mais lorsque tout fonctionnait, le Haut-Savoyard ne s’est pas privé de réaliser des prouesses, démontrant une nouvelle fois qu’il compte parmi les meilleurs pilotes d’un Championnat où il se classe une nouvelle fois dans le top 10.
Lorsqu’en 2018, Benjamin Vielmi décidait de monter sur son Osella PA27 un moteur Megatron, les observateurs de la discipline trouvaient le pari audacieux. C’était oublier que « Benji » maîtrise parfaitement la mécanique, qu’il savait donc où il mettait les pieds, d’autant qu’il avait la certitude d’être soutenu par des experts de ce type de motorisation.
Le moteur Megatron, un défi maîtrisé !
C’est donc en toute connaissance de cause que Benjamin Vielmi portait son choix sur ce moteur atypique : « Il est clair que l’avenir fera la part belle au motorisation turbo, à faire le choix de venir animer le Groupe E2-SC, il me paraissait judicieux de disposer de ce type de moteur », débute Benjamin. « Techniquement, je savais que ça pouvait être compliqué, mais parfaitement jouable, d’une part parce qu’en tant que technicien motoriste je suis de la partie, d’autre part parce que je bénéficie dans mon entourage d’autres professionnels de la motorisation. Alors même si ça s’annonçait compliqué, j’estimais que c’était un beau défi à relever. »
Malheureusement, le temps dont disposait Benjamin durant l’intersaison ne lui permettait pas de réellement travailler au développement de son Proto : « En fait je n’ai pas eu le temps de réviser la voiture, ce qui a entrainé quelques problèmes de fiabilité. Je me devais également d’apporter quelques évolutions à la voiture, en sachant que ça n’allait peut-être pas fonctionner tout de suite. Avant que je comprenne exactement dans quelle voie aller, le cap de la mi-saison était passé. »
A l’approche de cette nouvelle saison, Benjamin Vielmi n’avait que deux objectifs en tête : Faire fonctionner la voiture et se faire plaisir : « Après, en termes de résultats, je n’attends pas grand-chose, même si je ne rechigne jamais à signer une belle performance », avoue-t-il.
Sur les deux premières épreuves de la saison, Benjamin Vielmi devait essuyer les plâtres d’un manque de temps dans sa préparation, mais dès Abreschviller, sous la pluie, il parvenait à se mettre en valeur : « Le résultat n’est pas trop mal, je découvrais le comportement de la voiture sur le mouillé et je suis dans le coup, donc c’était loin d’être dégueulasse. »
Au mois de juillet, Benjamin alignait son Osella sur la Course de Côte de La Broque, manche comptant pour le Championnat de France de la Montagne 2ème division. L’occasion pour lui de signer un excellent résultat en terminant à la deuxième place, derrière la Norma du Slovène Patrik Zajelsnik : « C’était ma première course après mon passage en Italie où j’ai pu revoir les réglages de mon moteur. Ça a porté ses fruits, là vraiment ça a très bien fonctionné. »
Dans la foulée, Benjamin viendra chercher la cinquième place au scratch à Dunières, en étant devancé par des pointures telles que Geoffrey Schatz, Damien Chamberod, Cyrille Frantz et David Meillon, qui avec sa Norma 4 litres ne le devance que de quatre dixièmes au cumul des deux montées : « A Dunières c’était vraiment top… Je signe le troisième temps aux essais, je me classe cinquième sans avoir la prétention d’aller chercher les gars qui sont devant moi. Je peux difficilement espérer mieux. »
La Course de Côte de Chamrousse donnera une nouvelle occasion à Benjamin Vielmi de se mettre en valeur, puisqu’à l’heure de faire les comptes, on le retrouvait au quatrième rang final : « Ce fut un week-end très compliqué. J’ai cassé un cardan aux essais et j’ai dû aller à Turin dans la nuit pour en récupérer un. Je n’ai pas dormi de la nuit, je savais que la course était morte » analyse Benjamin qui, malgré tous ces déboires et une montée loupée, parvenait à accrocher la quatrième place.
Pour terminer la saison, à Turckheim, Benjamin tentait de trouver de meilleur réglages en modifiant la cartographie. Malheureusement, il partait dans la mauvaise direction et ne pourra pas tirer profit du travail accompli.
Du positif, et du plaisir pour cette saison 2019
Le but de Benjamin Vielmi est de poursuivre dans cette voie. De ce fait, il se doit de dégager les aspects positifs d’une saison durant laquelle il a connu son lot de problèmes, mais également de belles satisfaction : « Sur une course comme Dunières, nous avons démontré que nous étions en capacité de jouer avec les autres, avec un moteur 1500 cm3 un tantinet pénalisé par rapport aux 1750 cm3. Après, j’avoue qu’avec mes moyens limités, je n’ai pas pris le moindre risque sur les courses disputées sous la pluie car je ne peux pas me permettre de casser la voiture. J’ai eu également, indépendamment du moteur, quelques soucis de fiabilité. Mais ce que je retiens, c’est que nous sommes parvenus à faire fonctionner l’ensemble durant cette saison, et c’est particulièrement positif pour moi », reconnait ’’Benji’’
« Pour le reste, je garde à l’esprit que je n’ai pas les moyens de mener des essais en dehors des courses, et que de ce fait je valide les réglages le samedi. Lorsque ça fonctionne, la journée de dimanche apporte son lot de satisfactions, lorsque ça ne veut pas sourire, je sais dès le samedi soir que le lendemain va être compliqué. Et puis quand tout fonctionne, comme je manque cruellement de roulage, j’ai dû mal à trouver le rythme », ajoute-t-il.
Pur pilote amateur, Benjamin Vielmi a pu bénéficier du soutien d’Osella qu’il tient à remercier : « Je remercie tous mes amis italiens, l’équipe ACME de Vérone, et la famille Osella. C’est grâce à eux que j’ai pu solutionner mes problèmes et faire fonctionner correctement la voiture. Merci également à tous ceux qui m’aident sur les épreuves. »
La saison 2020 verra Benjamin Vielmi rouler à nouveau au volant de son Osella PA27, seule différence notoire, elle bénéficiera d'une nouvelle motorisation: « J’opte pour un moteur identique, mais avec une cylindrée de 1750 cm3, le maximum de ce que prévoit la réglementation E2-SC… Je ne change pas parce que le Megatron n’est pas fiable, il ne m’a pas causé le moindre problèmes, les soucis de fiabilité que j’ai pu rencontrer provenaient en fait des périphériques et non du moteur lui-même. Mais j’avais envie de passer à autre chose, d’un moteur disposant d’une plus grosse plage d’utilisation. Pour ce qui est de mon programme sportif, je vais repartir sur le Championnat. »
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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