Retrouvez les calendriers de la saison 2025
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Classements Championnats et Vhc et 2e Div. après Limonest.
Habitué des épreuves du CFM, Xavier Vermeille avait remporté en 2023 le Challenge Open CN/3. Le Suisse, qui relançait cette année sa Norma 3 litres, conserve son acquis à l’issue d’une saison marquée par une violente sortie de route.
Avec une formation de dessinateur dans le génie civil très éloignée de la compétition automobile, un père agriculteur qui n’avait aucune attirance particulière pour les sports mécaniques, rien de prédestinait Xavier Vermeille à se retrouver un jour derrière le volant d’une voiture de course. Mais le hasard des rencontres peut être à l’origine de passions inattendues, et c’est en aidant un copain à réparer une Alpine A110 accidentée que Xavier tombait sous le charme de la Berlinette.
Devenu propriétaire de sa propre Alpine, Xavier Vermeille prenait part à quelques slaloms avant de remiser sa voiture au fond du garage pour se consacrer à sa famille et à la création de son entreprise. Par la suite une Renault 5 Turbo viendra prendre la place de la Berlinette, et le pilote Suisse alignera sa nouvelle monture sur plusieurs slaloms avant de prendre part pour la première fois à la Course de Côte des Rangiers lors de l’édition 2000. Une première expérience qui l’incitera à poursuivre dans cette voie et à se tester en monoplace au volant d’une F3. C’est ensuite dans le cockpit de différents protos que le Suisse poursuivra son évolution avec toujours comme principale ambition de se faire plaisir.
Engagé sur le Championnat de France de la Montagne en 2014, il terminait sixième du Challenge Elite A. Animateur régulier des épreuves du CFM il sera de nouveau officiellement engagé en 2023 avec une Norma M20F 3 litres. L’objectif restait le même : se faire plaisir… Ce qui n’empêchait pas Xavier de se mettre en valeur et de remporter à l’issue de la saison le Challenge Open CN/3.
Toujours en quête de plaisir
Le plaisir étant une nouvelle fois au rendez-vous, Xavier trouvait logique de poursuivre et de relancer sa Norma sur le championnat 2024 pour une nouvelle campagne de France : « Je n’avais aucunement l’intention de changer de voiture », confie-t-il. « J’étais satisfait de ma saison 2023, il me paraissait donc logique de poursuivre dans cette voie. »
Avant de retrouver les tracés des courses de côte de notre championnat hexagonal, Xavier offrait à sa Norma une cure de jouvence : « Je voulais qu’elle soit au poids minimum et j’avoue que dès que j’ai pu rouler je me suis senti particulièrement bien à son volant », confie le Suisse qui avait eu pu enchainer quelques tours de circuit pour valider le comportement de sa Norma avant de débuter la saison. La soixantaine passée, Xavier Vermeille n’a plus la prétention d’aller défier les jeunes talents qui évoluent dans le groupe CN. Le Suisse court uniquement pour le plaisir, « et avec l’espoir d’améliorer encore mes chronos, de me prouver que je peux encore progresser. »
Le début de saison sera particulièrement compliqué pour Xavier Vermeille qui lançait sa campagne sur la Course de Côte de Bagnols-Sabran : « Ce tracé est un champ de bosses, ça m’a littéralement cassé le dos et je n’en garde pas réellement un très bon souvenir. J’ai passé l’âge de ce genre de défi », plaisante-t-il. La courte semaine qui séparait Bagnols-Sabran du Col Saint-Pierre ne permettait pas à Xavier de retrouver la grande forme : « J’étais vraiment pas bien sur le Saint-Pierre, j’ai vraiment mal roulé », se désole-t-il. « Je signe des chronos deux secondes moins vite que lors de la précédente édition, pas de quoi être enthousiaste », estime Xavier qui malgré tout remportait deux victoires de classe sur les deux premières épreuves gardoises de la saison.
Un passage chez l’ostéopathe permettait à Xavier de retrouver un semblant de forme avant d’entamer la campagne de l’Ouest : « Je n’ai pas d’attirance particulière pour le tracé d’Abreschviller, j’ai donc fait l’impasse sur cette épreuve pour me concentrer sur les trois manches de l’Ouest. » On retrouvait donc Xavier Vermeille sur les Teurses de Thèreval : « Là j’étais bien, j’étais dans les chronos que j’avais pu signer en 2016 et les sensations étaient bonnes », se souvient-il. « Le début du parcours est un peu spécial, mais après le raccordement ce n’est que du bonheur, je garde d’excellents souvenirs de mon week-end. »
Tracé rapide entre les rails, le parcours de La Pommeraye n’est pas toujours évident à aborder lorsque l’on se lance avec un proto propulsé par un moteur 3 litres : « J’avoue que j’ai eu un peu de mal. Sur le haut j’étais un peu à la peine, mais sur l’ensemble je suis content de ce que j’ai pu réaliser même si je sais que l’on peut faire bien mieux. »
Cinquième du CN à La Pommeraye, Xavier Vermeille ira chercher une nouvelle cinquième place à Saint Gouëno : « L’ambiance est fabuleuse, de quoi passer un excellent week-end, mais pour ce qui est de l’aspect sportif, on a le sentiment d’aborder une spéciale de rallye », analyse Xavier. « Il y a deux ans, j’étais sorti de la route, et j’ai toujours la même appréhension à l’approche de ce secteur, deux virages avant le ''Pas de Saint Gouëno''. La portion est compliquée pour moi, mais sur le reste du tracé je suis plutôt bien et je me satisfais pleinement de mon chrono puisque j’ai amélioré. »
Vainqueur de la classe CN/3 sur les trois manches de la campagne de l’Ouest, Xavier Vermeille allait signer une nouvelle victoire de classe à Marchampt en plaçant sa Norma au quatrième rang du groupe CN : « Ma principale satisfaction vient du fait que j’ai amélioré mes chronos sur chaque montée, cette progression me va bien. J’aime bien ce tracé rapide sur lequel la Norma est à son affaire. »
La Course de Côte de Vuillafans restera longtemps marquée dans la mémoire de Xavier Vermeille. Sur l’épreuve Franc-Comtoise, le Suisse sera victime d’une impressionnante sortie de route qui allait malheureusement mettre un terme à sa saison. Un accident dont Xavier ne s’explique pas l’origine : « Juste après ma sortie, j’étais persuadé d’être le seul fautif, que je ne pouvais que m’en prendre à moi-même. Mais en visionnant la caméra embarquée c’est nettement moins évident. Les pilotes qui ont eu l’occasion de la visionner ne comprennent pas non plus ce qui est arrivé. »
Une chose est sûre, la Norma a décroché de l’arrière : « Je devais être à environ 180 km/h quand j’ai senti qu’elle glissait de l’arrière. J’ai tenté de rectifier mais j’étais de suite dans le rocher. Un gros choc a sectionné une durit, ce qui me privait d’embrayage, et ce qui a endommagé la boîte à air. Cela a eu pour effet de remettre les gaz. Il manquait une roue et j’avais beau taper dans les freins la voiture ne s’est pas arrêtée. » La force cinétique engendrait alors une succession de tête-à-queue : « Ça tapait dans tous les sens, entre le rocher et les rails et je ne pouvais absolument rien faire puisque il m’étais impossible d’embrayer et que les freins ne répondaient quasiment plus », se souvient le Suisse qui a dû faire six ou sept tours avant que sa Norma ne s’immobilise…
Chose quasi incroyable, si l’auto était passablement détruite, Xavier Vermeille sortait totalement indemne de ce violent accident : « La conception et la solidité de la Norma sont exceptionnelles. Ils ont créé une auto hyper sécurisée, et je ne suis pas sûr qu’avec un autre proto je m’en sois sorti sans le moindre mal. Je ne peux tirer qu’un immense coup de chapeau à Nova-Proto. »
Un bilan malgré tout positif
Régulier tout au long de sa courte saison, Xavier Vermeille peut malgré les déconvenues qu’il a rencontrées, tirer un bilan positif : « Je suis parvenu à améliorer mes chronos sur la plupart des épreuves, c’est ce qui pour moi est positif », analyse le Suisse qui pour la seconde année consécutive remporte le Challenge Open CN/3, « mais en manquant cruellement de concurrence », rappelle-t-il humblement. « Pour le reste il règne une excellente ambiance entre les pilotes évoluant dans le groupe CN, et c’est pour moi primordial, c’est ce qui m’incite aussi à courir. »
Si physiquement Xavier Vermeille n’a pas été blessé dans cet accident, moralement cette sortie de route l’a passablement affecté : « Je n’ai pas eu le temps d’avoir peur, mais quand tu vois ta voiture dans cet état, moralement ça met un énorme coup sur la tête, et j’avoue que là j’ai un peu perdu le feu », explique Xavier Vermeille qui a pour habitude de courir seul et d’auto-financer ses courses. De ce fait il n’affiche pas une longue liste de gens à remercier : « Je veux tout de même dire un merci à Olivier Berreur et à son équipe parce que nous étions souvent proches dans les paddocks et qu’ils m’ont parfois donné un coup de main. »
Avant de décider de quoi sera faite sa saison 2025, Xavier Vermeille veut prendre le temps de voir quelles seront les sensations une fois installé derrière le volant : « Il y avait bien évidemment beaucoup de travail sur la Norma. Mais le châssis est réparé, il me manque encore quelques pièces, je vais donc disposer d’une auto neuve », commente-t-il. « Maintenant, je vais dès que je le pourrai, rouler en circuit, en loisir, pour voir quel est le ressenti. Si je me sens à mon aise, il est possible que l’on me retrouve sur quelques épreuves, mais si le feeling n’est pas au rendez-vous je ne tenterai pas le retour de trop », conclut le Suisse.
©Bruno Valette
www.ffsamontagne.org / www.cfm-challenge.com
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