Pour sa première saison sur le Championnat de France de la Montagne, Vivien Tonon affichait clairement ses ambitions, à savoir remporter le Challenge Open A/3. Des prétentions qu’il a su parfaitement concrétiser, puisque c’est lui qui impose sa Clio Cup 2 en tête du Challenge.
On peut être passionné de football, et jouer à différents postes au sein de l’équipe de l’US Revel, tout en gardant un œil attentif sur les événements sportifs régionaux très éloignés du ballon rond. C’est le cas de Vivien Tonon qui, adolescent, ne manquait pas de suivre les prestations des pilotes sur la Course de Côte de Revel – Saint Ferréol qui se déroulait à proximité de chez lui. Au fil des ans, il tissait des relations amicales avec plusieurs participants, ce qui ne manquait pas de faire germer dans son esprit, l’idée de les imiter.
Ignorant totalement s’il serait en capacité de s’exprimer correctement derrière un volant, Vivien faisait alors le choix raisonnable de débuter avec une auto qui n’affichait pas un nombre de chevaux indomptables : « J’ai fait l’acquisition de la Peugeot 106 de Dimitri Pereira, avec laquelle j’ai disputé mes premières épreuves », se souvient Vivien. « J’avais alors une totale méconnaissance du sport automobile. J’avais découvert la Course de Côte en spectateur, il me semblait donc logique de me tourner vers cette discipline. » La passion viendra avec la pratique, et aujourd’hui Vivien ne cache pas son intérêt, notamment pour le rallye.
Des podiums de classe dès les débuts
C’est en 2009 qu’au volant de sa petite 106 Groupe N, Vivien disputait ses trois premières courses de côte. L’occasion pour lui de jauger son niveau, plus qu’acceptable, puisqu’il terminait invariablement sur le podium d’une classe qui comptait sur chaque épreuve une dizaine d’engagés.
Au fil des saisons, Vivien fera évoluer sa 106, et par la même occasion son palmarès, qui s’étoffait de nombreuses victoires de classe sur les épreuves régionales. Fin 2014, il décidait de changer de monture et troquait sa petite 106 contre une Clio Cup 2. Vivien était rapidement dans le coup, tenant la dragée haute à Armand Reberga, pourtant plus expérimenté que lui au volant d’une Renault identique : « J’avoue avoir été surpris par mes résultats. Je ne pensais pas pouvoir défier un pilote régional tel qu’Armand, qui évoluait avec la Clio depuis trois ans. Je craignais surtout de ’’prendre une valise’’, et finalement ça s’est plutôt bien passé, puisque je le devance dès la première course et que par la suite nous nous sommes disputés les victoires de classe. »
Après avoir eu l’occasion de goûter à la Finale de la Coupe de France à Limonest au volant de sa 106, Vivien retrouvait le tracé qui mène au Mont Verdun avec sa Clio : « Je termine cinquième de ma classe, et même si je ne suis pas un inconditionnel du tracé de Limonest, j’en garde un excellent souvenir. C’est un moment particulier pour un amateur que de disputer la finale. »
Première saison sur le Championnat de France
Tout au long de la saison 2015, Vivien s’est battu face à un Armand Reberga qui remportait sa classe sur la Finale de la Coupe. Dans la logique des choses, Vivien devait donc être en mesure de défier les pilotes engagés en Clio Cup sur le Championnat de France de la Montagne. Rien de mieux pour confirmer cette analyse, que de s’inscrire au Challenge Open pour participer à sept manches du Championnat : « Je dois avouer que les copains Ronald (Garces), Bertrand (Simonin) et Steve (Cabelo), m’ont pas mal motivé pour que je les suive dans l’aventure. »
Pour ses premiers pas en Championnat, Vivien affichait alors clairement ses objectifs, à savoir remporter le Challenge : « J’estime avoir mis toutes les chances de mon côté. J’ai budgétisé l’ensemble des besoins pour courir dans les meilleures conditions, je suis arrivé assez tôt sur les épreuves pour pouvoir reconnaitre, je pense m’être donné les moyens de m’imposer. »
A Bagnols-Sabran, Vivien Tonon retrouvait donc sa bande de copains pour sa première participation à l’épreuve gardoise. Malheureusement, ce premier rendez-vous de la saison sera marqué par la disparition de Steve Cabelo : « On perd un ami, et ce fut un moment très dur. Je dois avouer que ce fut très compliqué pour moi de repartir ensuite. On a énormément évoqué la suite à donner à ma saison, avec Elodie, ma compagne, mais également avec Ronald. Lundi, au lendemain de l’épreuve, j’étais prêt à vendre mon auto et à arrêter là. Mais on rapidement compris que le plus bel hommage que l’on pouvait rendre à Steve, c’était de continuer. »
Difficile d’être au départ du Col Saint-Pierre, seule épreuve avec le Mont-Dore que Vivien avait déjà eu l’occasion de disputer. Mais le natif de Haute-Garonne allait rapidement s’illustrer en terminant quatrième du Groupe A - derrière trois Seat Supercopa - et vainqueur de sa classe : « Pour moi le Saint-Pierre est une course que je considère comme très compliquée, et je devais faire face à une dizaine de concurrents engagés en A/3. M’imposer sur ce tracé, c’est quelque chose de très spécial », reconnait-il. « Ronald termine en tête des GTTS, moi de ma classe, à ce moment-là on savait que l’on avait une bonne étoile qui veillait sur nous, et que l’on avait eu raison de continuer. »
C’est sur la Course de Côte de La Pommeraye que l’on retrouvait ensuite Vivien Tonon. Face à la Nissan Almera de Michel Bineau, il devait céder la première place de sa classe : « La météo a un peu compliqué les choses. Michel s’élançait trois voitures devant moi, et a bénéficié de deux virages à peu près secs, avant que le déluge ne s’abatte sur ma Clio. Je ne sais toutefois pas si, à conditions égales, j’aurais pu aller le chercher. Mais l’essentiel pour moi était de terminer en tête du Challenge. »
Cinquième du Groupe A derrière quatre Supercopa, Vivien accrochait à Saint-Gouëno une nouvelle victoire de classe : « Je suis content parce que cette fois j’ai devancé Michel (Bineau), alors qu’honnêtement je ne pensais pas pouvoir m’imposer sur un tracé qui nécessite de disposer de chevaux », reconnait-il. « C’est un excellent souvenir, d’autant que l’on trouve à Saint-Gouëno une organisation fabuleuse, un cadre idéal pour se faire vraiment plaisir. Entre La Pommeraye et Saint-Gouëno, on a passé une semaine de folie avec les copains. »
La Course de Côte de Marchampt en Beaujolais allait laisser à Vivien un goût amer. Il retrouvait en effet dans sa classe, une Clio Cup 4, disposant d’une motorisation de 1.6 litre, turbocompressée : « Il est évident que l’on ne peut pas se battre face à une telle mécanique. Il nous est impossible de jouer avec eux, et je savais que je ne pourrais pas jouer la victoire de classe. J’avoue ne pas comprendre pourquoi, en termes de réglementation, les Clio 4 sont engagées en classe A/3 alors qu’elles disposent d’un turbo et qu’un coefficient devraient les obliger à évoluer dans une classe supérieure. » Vivien tente malgré tout d’oublier la frustration en gardant à l’esprit que, même s’il termine deuxième de sa classe, il est bel est bien le premier des pilotes inscrits au Challenge Open A/3.
Au Mont-Dore, ce sont deux Clio 4 qui seront au départ, et là encore, Vivien devait se résoudre à viser la troisième marche du podium : « Dans mon esprit, au Mont-Dore, j’ai gagné ma classe, même si je termine sur la dernière marche du podium. J’estime que les Clio 4 n’ont rien à faire avec nous, donc je ne m’en préoccupe pas au classement. Ce que je retiens c’est qu’une quinzaine des Clio A/3 étaient au départ, et que je termine en tête. De toute façon, je conserve un excellent souvenir de ce Mont-Dore, où nous avons bénéficié de très bonnes conditions météos. »
Pour terminer la saison, Vivien Tonon ira faire un tour du côté de l’Alsace, plus précisément à Turckheim, où il plaçait sa Clio à la deuxième place de sa classe, derrière la Peugeot 306 Kit-Car du régional Jean-Luc Fritsch : « Il était intouchable, mais pour le reste j’ai pris énormément de plaisir, d’autant que je suis très proche du record établi en Clio Cup, et que le tracé de Turckheim est un des plus beaux du Championnat. »
Vainqueur du Challenge Open A/3
Pour sa première saison sur le Championnat de France de la Montagne, Vivien Tonon atteint les objectifs qu’il s’était fixés, puisqu’il sort vainqueur du Challenge Open A/3 : « Sur un plan sportif, c’est vraiment pour moi une superbe saison. Je n’ai rien cassé, j’ai signé des victoires de classe. Et puis le fait de découvrir la France avec mes amis, laisse bien évidemment de fabuleux souvenirs. Je ne regrette aucuns déplacements, même les plus longs, car nous avons passé des moments inoubliables. On ne peut pas oublier que ce début de saison fut très compliqué, mais je pense que l’on a d’autant plus savourer la suite, en gardant toujours une pensée pour celui qui n’était plus présent. »
Vivien tient bien évidemment à remercier ceux qui l’ont accompagné dans cette aventure : « Tout d’abord Elodie, ma compagne, qui a supporté et accepté les nombreux déplacements aux quatre coins de la France, mes parents, les amis Bertrand, Ronald et Steve, qui pour moi est toujours à nos côtés, ainsi que Dimitri Pereira et Marion Airieau. Un grand merci également à mes partenaires, Au Jardin Revélois, Coco Prim, Malaprade, Yves Aversenc, Promeca, Cordonnerie Lacombe, Le Chiquito, O pain perdu et le Garage Fabre. »
S’il ne cache pas qu’il souhaite remettre son titre en jeu l’an prochain, Vivien Tonon avoue que sa participation est en grande partie dépendante de l’évolution de la réglementation : « Si je dois me battre dans la même classe que les Clio 4, je suis conscient que je n’aurai pas ma place dans ce Championnat. J’accepte tout à fait de défier des autos plus puissantes, mais je ne vois pas l’intérêt d’être uniquement le faire-valoir de concurrents qui n’ont rien à faire dans une classe qui ne leur est pas destinée. »