Animateur du Championnat de France de la Montagne au volant d’une F3 depuis de nombreuses années, Samy Guth compte parmi les hommes forts de la catégorie. Il le confirme une nouvelle fois cette saison en accrochant la deuxième place du Challenge Open F3.
On ne présente plus Samy Guth qui, après s’être illustré en karting, est venu glaner des succès en Formule Renault sur les courses de côtes. Depuis bientôt 10 ans c’est aux volants de différentes Formule 3 qu’il anime le championnat, engrangeant succès et place d’honneur. Troisième du Challenge Open à l’issue de la saison 2020, il relançait cette saison sa Dallara F311 avec la ferme intention de poursuivre sa progression à son volant, et de mener de nombreux tests pour Michelin auprès de qui il collabore.
La Dallara F311 propulsée par une mécanique Volkswagen et avec laquelle évolue Samy Guth est loin d’avoir livré tout son potentiel. La voiture se présente comme une véritable pièce d’horlogerie dont il faut parfaitement régler les rouages pour en tirer la quintessence. C’était là l’objectif principal du Belfortain pour cette saison 2021 : « L’année dernière nous avions pu travailler correctement sur la voiture et cerner ses réactions avec les pneumatiques Michelin. Il paraissait logique de poursuivre dans cette voie pour affiner les réglages et optimiser les performances », explique Samy.
Loin d’être parvenu à exploiter totalement le potentiel de sa F3, Samy Guth sait qu’il peut encore améliorer ses chronos sur de nombreuses courses : « A présent, nous savons que les pneumatiques sont compétitifs, qu’ils sont en mesure de nous offrir un niveau de performance important. Il nous reste à peaufiner certains réglages pour réellement en tirer le meilleur », explique-t-il. « Il faut comprendre qu’il y a un effet ’’boule de neige’’. Mieux tu trouves les bonnes solutions, plus tu es confiant, et plus tu es confiant mieux tu progresses dans les solutions. Nous sommes donc en constante amélioration. »
Avant de s’élancer sur le Championnat de France de la Montagne 2021, Samy Guth a longuement travaillé sur les amortisseurs et la géométrie de sa monoplace : « En collaboration une nouvelle fois avec Michelin, nous avons pu aller dans différentes voies, essayer divers paramètres, pousser vers des solutions dans lesquelles je n’aurais pas osé m’aventurer, et c’est très enrichissant de pouvoir préparer sa saison dans ces conditions. Les multiples conseils qui m’ont été dispensés par les ingénieurs de chez Michelin m’ont permis de réelles avancées. »
Le travail conséquent mené au banc était validé à l’occasion de quelques tours sur le circuit de Pouilly-en-Auxois : « Là j’ai pris conscience des nettes améliorations que nous offrait le travail réalisé en amont. La tenue de route était exceptionnelle, rien à voir avec ce que j’avais connu durant la saison 2020. J’avais sentiment que l’auto était métamorphosée, même si sur une F3 il est toujours très difficile d’avoir un parfait ressenti tant la limite est ténue. »
L’important pour Samy Guth à l’approche de cette saison 2021, plus que le résultat final, c’est de pouvoir améliorer ses chronos : « La place finale importait peu, mais je voulais démontrer que nous avions fait du bon travail en signant des performances supérieures à celles réalisées lors des précédentes saisons. Clairement, j’abordais avant tout cette saison comme une séance d’essais grandeur nature pour Michelin. »
Un succès de groupe pour débuter l’année
Le bon travail réalisé durant l’inter-saison allait porter ses fruits dès sa première manche de la saison, puisque non seulement Samy Guth terminait en tête des F3, mais qu’il s’imposait également en tête du Groupe DE sur la Course de Côte de Vuillafans : « J’étais pressé d’en découdre, et le résultat à Vuillafans est au-delà de mes espérances. Je n’avais jamais signé un chrono en 2’00’’ sur cette épreuve, et au regard de la télémétrie, on peut encore gagner au minimum une seconde », analyse Samy. « L’auto fonctionnait à la perfection, quant à la victoire dans le Groupe DE, je ne m’en suis rendu compte que lors de la remise des prix. Je savais avoir gagné la classe, mais jamais je n’aurais imaginé remporter le groupe… Il est clair que tant pour moi que pour Michelin, le résultat relançait une belle dynamique. »
Malheureusement, à la belle satisfaction de Vuillafans allait succéder une grosse déception à Marchampt, où Samy Guth terminait quatrième des F3 : « Sur les premières montées j’occupais la deuxième place pas loin de Ludo (Cholley), et sur la suivante je savais pouvoir en gagner à l’épingle. C’est bien passé, de même au portail, et au final je suis ’’moins vite’’ que sur la montée du matin. Et là j’avoue ne rien avoir compris parce que j’avais vraiment le sentiment d’avoir roulé fort. En revanche, la télémétrie m’indiquait que du ’’Portail’’ au ’’Tarrès’’, j’étais deux secondes ’’moins vite’’ que sur la montée précédente. En clair je me suis relâché. C’est-à-dire qu’après m’être concentré sur le bas du parcours, j’ai juste ’’enroulé’’ sur la partie haute… J’aurais pas dû ! »
Samy s’en veut parce qu’en homme d’expérience il lui est difficile d’accepter de n’avoir pas su tenir le rythme : « L’objectif était de devancer Ludo, finalement je termine derrière Didier (Brun) et Steeve (Gérard), c’est hyper décevant. J’ai juste mal géré et je suis vraiment déçu de ma prestation. »
Durant son week-end à Chamrousse, le pilote du Territoire de Belfort n’allait pas être épargné par des problèmes qui entamaient sa confiance : « Samedi, on s’est aperçu que la durit de retour d’huile du moteur fuyait. Je me retrouvais avec de l’huile sur le fond plat ce qui nous a obligé à réparer. J’en profite pour remercier Guy Poinsignon qui m’a donné des raccords pour que je puisse solutionner mon problème, mais poursuivre dans ces conditions n’était pas évident. » En effet, Samy n’avait pas la garantie que sur les montées suivantes de l’huile ne vienne pas couler sur un pneu : « Psychologiquement c’était très difficile de se libérer. J’avais constamment en tête qu’une fuite d’huile sur un pneumatique pouvait avoir des conséquences catastrophiques. » Fort heureusement, aidé par son entourage, Samy se relançait dans la course. Dimanche, au fil des montées, il améliorait ses chronos et terminait à la quatrième place. Un résultat satisfaisant quand on sait qu’il devançait son principal adversaire au championnat, Steeve Gérard, d’un millième.
A Turckheim, Samy retrouvait ce que l’on peut considérer comme sa course à domicile. Mais il retrouvait surtout Steeve Gérard, lui aussi à la maison, et qui au final le devançait sur l’épreuve alsacienne : « Je suis plutôt satisfait de mes chronos sur un week-end durant lequel nous avons essayé de nombreuses solutions pneumatiques. Tout s’est bien passé, nous avons pu mener à bien le travail que nous avions programmé. »
La saison de Samy Guth se terminait par un podium de classe à Limonest, où il voyait Didier Brun et Steeve Gérard le devancer, mais où il prenait l’ascendant sur Emeline Bréda toujours performante sur cette épreuve : « J’ai réalisé deux bonnes premières montées et j’avais bon espoir d’améliorer sur la troisième. Mais juste après le premier virage, j’ai perdu le capot avant. Bien évidemment, j’ai mis le pied sur le frein, et ça a ruiné ma montée. C’est une erreur de mon équipe, mais qui n’en a jamais fait, et puis ils s’investissent tellement que je ne peux rien leur reprocher. » Samy se satisfait toutefois de terminer sa saison sur un podium de classe.
Deuxième du Challenge Open F3
A l’heure de faire le bilan, ce que Samy Guth retiendra c’est que cette saison il a amélioré ses chronos sur toutes les épreuves : « C’était l’objectif de départ, je l’ai réalisé, donc je suis satisfait », confie celui qui termine deuxième du Challenge Open F3. « Je n’ai fait que cinq courses sur les huit, et de ce fait je ne pouvais pas prétendre à mieux. »
Bien évidemment, Michelin et son représentant sur les épreuves Philippe Planeix, trônent en tête des remerciements que Samy Guth veut adresser à ceux qui le soutiennent : « Un immense merci à Michelin pour leur aide, mais également aux Lubrifiants Seven, à Oasis Piscine et Spas à Grand-Charmont et je n’oublie pas mon équipe, Anne, Alain, Jérémy, Pierre et bien évidemment mon épouse Isabelle et ma fille Maëlle. »
La pause hivernale est consacrée en grande partie à la recherche de budget : « Car c’est lui qui déterminera ce que je ferai l’an prochain », explique Samy. « Il est clair que je vais repartir avec la Dallara F311, et pour ce qui est du programme sportif, il n’est pas encore totalement défini, mais j’espère bien animer le championnat et peut-être prendre part à quelques épreuves à l’étranger. Mes choix dépendront en partie des attentes de Michelin. Ils m’ont apporté leur aide depuis 3 ans, s’ils ont besoin de moi je répondrai évidemment présent. »
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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