Champion de France de la Montagne VHC Sport

L’intention première de Nicolas Defix, à l’heure de prendre part à sa première saison sur le championnat VHC, était de se faire plaisir au volant d’une Formule 2. Objectif atteint avec en prime un premier titre de Champion de France de la Montagne VHC Sport.

Si Nicolas Defix a toujours aimé l’automobile, l’Auvergnat n’avait pas pour autant de réelle inclination pour la compétition. C’est finalement un noble sentiment, l’amour, qui le poussera vers les courses, puisque c’est en suivant les parents de sa compagne Morgane, que Nicolas assistait à ses premières épreuves en spectateur. Martine et Bruno, les parents de Morgane Ranchet, étaient eux totalement impliqués puisqu’ils s’initiaient au rallye à bord d’une Alpine A110 avant que Bruno ne fasse de la course de côte avec une Alpine et que Martine ne porte son dévolu sur une Formule Renault.

Nicolas Defix avait déjà eu l’occasion de se rendre sur des courses de côte avec sa maman qui l’accompagnait pour satisfaire les appétences de sa progéniture. Mais pour lui le déclic se fera réellement à l’heure où il aura l’opportunité de partager cette passion commune avec Morgane. En 2004, l’année de ses 20 ans, Nicolas abordait le sport auto par une première expérience de copilote à bord d’une Peugeot 106 16S : « J’ai eu l’opportunité de prendre part à deux rallyes, mais j’avoue que ça ne m’a pas spécialement enthousiasmé », débute le Puydômois. Finalement la première expérience derrière le volant aura lieu sur le circuit de Serre-Chevalier : « Avec Morgane nous avions pris l’habitude de nous rendre sur ce circuit quatre ou cinq fois par an pour rouler avec une Simca Rallye 2. Ça a duré durant quatre ans avec des participations à la Ronde Hivernale, le Sprint, une multitude de manifestations. »

Par la suite, c’est au volant d’une nouvelle Simca Rallye 2 que Nicolas Defix prendra part à des montées historiques : « J’ai roulé à Rive-de-Gier puis à Cacharat. Ensuite nous avons récupéré la Formule Renault de la maman de Morgane, et nous continuions à faire des montées historiques en double-monte. C’était vraiment du loisir, on devait faire deux sorties dans l’année. »

En 2016, Nicolas Defix créait sa société, la Carrosserie du Velay, et consacrait toute son énergie au bon fonctionnement de son entreprises : « On a bossé comme des dingues en débutant nos journées avant le lever du soleil pour les terminer à 21h30, en travaillant les samedis et les dimanches. Nous avons fait ça durant sept ans avant que je ne tombe malade. » Une pancréatite aigüe obligeait Nicolas à faire un séjour à l’hôpital. « A ce moment-là, tout ce qui te paraissait important la veille devient dérisoire, et tu prends conscience que travailler constamment sans profiter du fruit de ton travail n’a aucun sens. » Nicolas profitait de son séjour à l’hôpital pour rechercher sur internet d’éventuelles Formule 2 à la vente. Finalement c’est auprès du Champion de France VHC Sport en titre que Nicolas trouvera son bonheur en faisant l’acquisition de deux monoplaces, la Martini MK25 et la Martini MK43/45 dont disposait Sébastien Brisard : « Lorsque j’allais voir les courses de côte en régional, ce sont les F2 qui s’imposaient. Je suivais les prestations de Luc Couchet, Marc Habouzit, Eric Brottes qui faisaient de magnifiques passages aux volants de voitures qui émettaient un bruit extraordinaires. »

C’est à Dunières, en 2024, que Nicolas Defix s’engageait sur sa toute première Course de Côte au volant de la Martini MK25. Une première participation qui se soldera par une deuxième place derrière Sébastien Brisard : « Pour une toute première participation je ne peux être que satisfait, j’étais content de ces débuts. » On retrouvera ensuite Nicolas à Cacharat où il signait un premier succès avant de se rendre au Mont-Dore où il imposait sa Martini MK43/45, signant là sa première victoire sur une manche du Championnat de France de la Montagne VHC. A Chamrousse il accrochait la deuxième place derrière Sébastien Brisard : « Mais là je n’étais pas trop dans le coup. J’ai fait un tête-à-queue lors des essais et sur la première montée de course j’étais devant Sébastien. Mais par la suite, dans le brouillard, ça devenait plus compliqué. »

Deux autos pour un cumul de victoires
La première expérience de Nicolas Defix sur le championnat l’incitait à poursuivre en 2025 en s’engageant cette fois officiellement avec sa Martini MK43/45 : « Quand je m’investis c’est pour faire les choses correctement et j’avais dans l’idée de participer à l’ensemble des manches du championnat. Ce que je n’ai pas pu faire à cause de contraintes mécaniques », confie l’Auvergnat. « J’avoue qu’en ayant acheté la voiture de Morgane (une March 77B) au mois de janvier et en ayant dû la refaire entièrement, j’ai passé quatre mois sur cette auto au détriment de la préparation de la mienne. » Au départ de cette saison 2025 Nicolas Defix n’avait pas d’autres ambitions que de découvrir les épreuves et de progresser. Ne sachant pas quel serait son niveau de performance et ne connaissant pas ses adversaires, il n’avait aucune prétention pour le titre.

C’est sur la Course de Côte de Lodève, manche d’ouverture du Championnat de France de la Montagne VHC, que Nicolas Defix débutait sa saison. Une première participation et un premier succès pour l’Auvergnat qui imposait sa Martini MK43/45 : « Je n’ai pas pu profiter pleinement parce que dans ma tête je n’étais pas encore prêt à aller rouler. On sortait de l’hiver et je n’avais pas l’esprit à la course. Finalement après la première montée j’ai retrouvé l’envie et le plaisir au volant. »

Sur la Course de Côte de Bagnols-Sabran c’est dans le cockpit de la Martini MK25 que l’on retrouvait Nicolas Defix : « Le tracé sinueux de Sabran correspondait mieux à la MK25 qui est plus agile. J’avoue que ce tracé est l’un de mes préférés, j’adore les parcours rapides et sinueux », confie l’Auvergnat qui signait dans le Gard une nouvelle victoire.

Un autre succès gardois attendait Nicolas sur le Col Saint-Pierre où il allait pourtant connaitre un week-end qui ne lui laissera pas de fabuleux souvenir : « Que ce fut compliqué ! Je ne m’étais pas assez préparé, je n’avais pas une réelle connaissance du parcours, et après les reconnaissances j’avais le sentiment de ne pas parvenir à cerner ce tracé. N’ayant jamais participé auparavant, je ne disposais d’aucun data, et comme en plus de devoir découvrir la voiture je devais également assimiler le tracé, c’était vraiment hyper compliqué », reconnait Nicolas qui impose sur la manche cévenole sa Martini MK43/45.

Une panne d’embrayage contraignait Nicolas Defix à faire l’impasse sur la Course de Côte d’Abreschviller. Il ne sera pas non plus au départ de La Pommeraye, une décision de dernière minute : « Nous avions travaillé sur la voiture de Morgane non-stop, sans dormir durant deux jours, pour être prêts. Le matin à un quart d’heure de chargé le camion, nous ne sommes pas parvenus à démarrer la voiture de Morgane, et la mienne connaissait une nouvelle fois un problème d’embrayage. Nous avons dû de ce fait déclarer forfait. »

On retrouvait par la suite la Martini MK43/45 de Nicolas Defix à Saint Gouëno. Là encore l’Auvergnat allait devoir découvrir le tracé breton sur lequel il s’incline quarante-et-un millièmes derrière Sébastien Brisard : « En fait j’ai mal géré la course. Sur la dernière montée, persuadé que c’était mouillé alors que c’était sec, je me suis élancé en étant perturbé. Dans la première portion je me suis trompé de virage et je tape la roue avant gauche sur un séparateur de voie en plastique. Par la suite j’ai une moustache qui est partie sous les roues et je pensais que j’étais en train de perdre la route. Malgré tout j’ai continué mais à deux cents mètres de la fin j’ai lâché, persuadé que ma montée était morte. Finalement ça se joue à rien, j’aurais dû rester ''pied dedans''. »

Après un séjour en Bretagne, Nicolas mettait le cap au sud direction Quillan où il alignait sa Martini MK 43/45 : « Je n’ai quasiment pas reconnu, j’ai fait juste deux montées à côté de Gilles Cursoux. Ça me paraissait hyper compliqué et je me suis dit que j’allais rouler le samedi et que si je ne parvenais pas à être dedans, j’irais reconnaitre le samedi soir. En fin de compte j’étais plutôt bien et tout se passe sans encombre », se souvient Nicolas qui signe dans l’Aude un nouveau succès.

Marchampt ne laissera pas de bons souvenirs à Nicolas Defix qui ne rejoindra pas l’arrivée de l’épreuve disputée dans les vignobles du Beaujolais : « Je n’ai fait qu’une montée avant de devoir renoncer à cause d’une casse de couple conique. Mais j’avoue que le tracé ne m’a pas convaincu. Je n’ai pas spécialement aimé. » La voiture devant être réparée, c’est au volant de sa Martini MK25 que Nicolas se présentait par la suite au départ de Vuillafans : « J’ai adoré de tracé sur lequel j’aurais pu m’imposer, mais sur la dernière épingle j’ai une durit d’eau qui s’est débranchée et qui m’a aspergé les pneus. Ça me vaut une énorme glissade et finalement je m’incline de peu », se souvient Nicolas qui termine à 344 millièmes de Sébastien Brisard. « Le bilan est tout de même positif parce qu’au départ je pensais que je serais largué sur ce parcours et qu’au final je me bats pour la victoire. »

Dunières c’est pour Nicolas Defix l’épreuve à la maison, et sur la course auvergnate sa motivation d’aller chercher une victoire était décuplée. Là encore c’est au volant de sa Martini MK25 qu’il défendait ses chances : « On est à 40 minutes de la maison et je ne me voyais pas perdre », sourit Nicolas. « Mais ça a été chaud parce qu’à la fin de la première montée, Morgane s’approche de ma voiture et me dit, ''ça sent le liquide de refroidissement''. Et là elle se rend compte que j’ai une fuite et que ça coule par le volant moteur. J’avais perdu un boulon qui m’a percé le bloc-moteur. Dans mon esprit la course était terminée, mais le soir, nous avons tout démonté dans le camion et j’ai pu réparer. » La réparation était terminée vers 2h00 du matin et permettra au Ponot d’aller conquérir une victoire à domicile. « Celle-là on est vraiment aller la chercher, d’autant qu’il a fallu également gérer la course de Morgane qui alignait sa March 77B », souffle Nicolas.

Au Mont-Dore, Nicolas Defix retrouvait le volant de sa Martini MK43/45 et confiait le volant de sa Martini MK25 à Morgane : « Là on se rend compte que d’avoir participé la saison précédente offre un plus puisque j’améliore mon chrono de plus de six seconde et demi. » Une performance qui lui permet de signer une victoire dans le Massif du Sancy, vingt secondes devant la Reynard de Pierre-Alain Bureau : « Et puis participer avec nos deux voitures avec Morgane c’était super sympa. On a passé un excellent week-end. »

Toujours au volant de sa Martini MK43/45, Nicolas Defix viendra chercher une nouvelle victoire à Turckheim : « C’est une course qu’il faut vraiment connaitre pour aller vite et je pensais réellement que j’allais être très loin », analyse-t-il. « C’était une première pour moi et quand j’ai regardé les caméras embarquées des autres concurrents avant de me rendre en Alsace, j’ai pensé que ça allait être compliqué. Sur la première montée d’essais j’ai roulé hyper prudemment, sur la seconde j’augmente le rythme mais je pars en tête-à-queue et là je me suis dit que c’était mort pour moi. Mais en regardant l’intermédiaire qui se trouve avant l’endroit où je pars en tête-à-queue, je me rends compte que je signe le meilleur chrono. Donc je n’étais pas largué et je pouvais me battre pour la victoire. J’étais donc motivé et je regrette juste que Sébastien (Brisard) ait cassé son moteur, ce qui nous prive d’un beau duel. »

Nicolas Defix, qui avait confié sa Martini MK25 à Morgane à l’occasion de la Course de Côte de Turckheim, retrouvait sa monoplace à Limonest alors que Morgane alignait sa March 77B. Pour Nicolas cette ultime confrontation de la saison lui permettra d’enregistrer une nouvelle victoire : « Le manque d’expérience sous la pluie et difficile à gérer parce que le moteur M12/7 est difficile à exploiter. On n’a pas de puissance jusqu’à 6.500 tours et ensuite tout arrive d’un coup. Il faut savoir doser et trouver le bon rythme. Il faut encore comprendre comment régler la voiture sous la pluie et que j’engrange de l’expérience. Mais je suis content de mon chrono en 1'33''4 quand je le compare à ce que font les modernes. » Un chrono qui lui aurait permis de signer le scratch de la catégorie Sport en Moderne sur la première montée, avec un cumul qui l’aurait fait figurer aux portes du top 10.

Champion de France de la Montagne VHC Sport
A l’issue de sa toute première saison sur le Championnat de France de la Montagne VHC, Nicolas Defix remporte le titre de Champion Sport. Une consécration dont il ne tire aucune gloire : « Cette première saison nous aura avant tout permis de rencontrer des gens hyper sympas. Ce qui me plait avant tout c’est la convivialité et les échanges. La course en elle-même n’a pas pour moi un grand intérêt. Si on courait sans avoir cette ambiance dans les paddocks, cette solidarité, ces moments de rire et de partage, je ne viendrais pas. A mon sens la course représente 50% de la motivation, tout le reste les autres 50% », estime le nouveau Champion de France. « Après je ne veux pas donner l’impression que je dédaigne un titre qui bien évidemment fait plaisir. C’est la petite cerise sur le gâteau, mais ce n’est vraiment pas le plus important. »

Difficile d’évoquer la saison de Nicolas Defix sans parler de celle de Morgane Ranchet, sa compagne, tant ils sont tous les deux à l’unisson : « Elle a vécu une saison compliquée avec une auto qui a connu bon nombre de problèmes. C’est dommage qu’elle n’ait pas pu profiter pleinement de cette première année. Mais elle a su parfaitement assimiler le comportement de sa March ce qui n’était pas évident. » La progression de Morgane cette saison fut flagrante, et les chronos qu’elle a signés en fin de saison sont plus que prometteurs.

Nicolas Defix a autofinancé sa saison et n’a donc pas de partenaire à remercier, mais il tient à avoir un mot pour ceux qui l’ont accompagné : « Un grand merci à Morgane qui m’a suivi en début de saison alors qu’elle ne roulait pas. Merci à Bruno, le papa de Morgane qui a fait un énorme boulot, notamment sur le moteur de la March, à Denis et Martine Piq qui nous suivent sur toutes les courses, ça serait compliqué d’aligner deux voitures s’ils n’étaient pas là. Un grand merci aux membres de l’Association ''VHC Le Club'' qui nous ont permis de vivre des moments de partages extraordinaires, merci aux organisateurs, aux officiels, aux commissaires sans qui nous ne pourrions pas sortir les voitures du garage. Merci enfin aux vidéastes, photographes, aux speakers et tous ceux qui durant la saison ont pu nous aider à réparer et qui ont bien intégré que la légendaire solidarité des Montagnards n’est pas un vain mot. »

Le programme de Nicolas Defix pour 2026 n’est pas encore défini, mais il est clair que l’Auvergnat remettra son titre en jeu : « Je serai présent sur le championnat, même si je ne sais pas encore quel sera mon calendrier. Je dispose à présent d’une Martini MK69 que j’aimerais bien aligner sur quelques épreuves du CFM. Comme cette année, je n’aurai aucune prétention à gagner un Challenge Open et je vais donc me partager avec des voitures évoluant dans des groupes différents. J’adore essayer plein de choses et l’opportunité qui m’est offerte d’aligner plusieurs voitures me plait énormément », confie Nicolas qui aimerait bien également se retrouver au départ d’un rallye. « J’aimerai bien rouler avec une GT3 ou un M3 E30, et pourquoi pas avec Morgane à mes côtés si elle supporte la place de copilote », conclut le Champion de France de la Montagne VHC Sport 2025.

 

©Bruno Valette
www.ffsamontagne.org / www.cfm-challenge.com

 

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