Pour sa quatrième année de compétition, Thomas Schwarz décidait de s’attaquer au volant de sa Clio, au Championnat de France de la Montagne. Malheureusement, un incident à Marchampt mettra un terme prématuré à une saison qui laisse toutefois au pilote lorrain d’excellents souvenirs.
Il y a des passions dont il est difficile de déterminer l’origine, et Thomas Schwarz a bien du mal à définir ce qui l’a, très tôt, attiré vers la compétition automobile. Le goût des belles mécaniques il l’a toujours partagé avec Forto, qui est aujourd’hui son mécanicien, et qui avant de prendre en charge la mécanique de la Clio, accompagné Thomas sur diverses épreuves.
Thomas Schwarz a toujours rêvé de piloter, et c’est à l’âge de 24 ans qu’il accomplira ce rêve en prenant part à sa toute première épreuve : « Dès que j’ai commencé à travailler, j’ai mis de l’argent de côté et je le destinais à la compétition. Et il y a quatre ans, je me suis décidé à franchir le pas et à me lancer dans l’aventure. Avec Forto (Matthieu Forthoffer), nous sommes partis de rien, avec avant tout l’intention de découvrir, et par la suite de progresser. »
Premiers succès à Abreschviller et sur la Finale
En 2013, pour sa toute première épreuve, c’est à Abreschviller que Thomas engageait sa Renault Clio achetée à un pilote luxembourgeois : « La voiture évoluait dans le Groupe E1, et nous l’avons reconfiguré en F2000 pour pouvoir disputer des épreuves en France. » Au fil des saisons, Thomas Schwarz fera évoluer sa Clio, lui apportant des améliorations afin de la rendre plus compétitive.
En 2014, le Mosellan se concoctait un programme composé de Courses de Côte de l’Est de la France, avec deux participations au Championnat, à Abreschviller et à Turckheim. Il réitèrera la saison suivante, avec un programme identique, et étoffera son calendrier en 2016 : « J’ai rajouté Vuillafans, ce qui fait que j’ai pu prendre part à trois manches du Championnat de France de la Montagne cette année-là. » Trois participations qui se solderont par quelques belles prouesses, notamment à Abreschviller où le jeune lorrain s’imposait en F2000, trois dixièmes devant Jean Turnel. A Vuillafans, il classait sa Clio à la deuxième place, avant de faire de même à Turckheim, les deux fois dans le sillage de l’intouchable Jean Turnel.
« Je dois mes excellents résultats de 2016 en partie à Steve (Cabelo). Il avait un fabuleux savoir-faire et m’avait parfaitement réglé le châssis de la Clio. Je disposais de plus d’un moteur préparé chez DMC en 2015, auquel était accouplé à la perfection une boîte séquentielle », précise Thomas qui a fait réviser son moteur au départ de la saison 2017.
S’il commençait à s’illustrer sur les manches du Championnat, Thomas signait également des résultats probants sur les épreuves régionales, ce qui lui valait de se qualifier pour la Finale de la Coupe : « Limonest nous a apporté son lot de satisfactions, puisque je remporte le F2000 sur cette édition 2016 de la Finale », rappelle Thomas
Le fait d’être parvenu à devancer Jean Turnel à Abreschviller, et de s’être imposé sur la Finale de la Coupe, incitait Thomas Schwarz à venir rejoindre le peloton des animateurs du Championnat pour la saison 2017. Pour autant, le pilote mosellan n’affichait pas de prétentions démesurées : « Je voulais avant tout découvrir de nouveaux tracés et continuer à progresser. J’avais pour seule ambition de me faire réellement plaisir », confie Thomas.
Avant de prendre part à sa première épreuve dans le cadre du Championnat de France de la Montagne, Thomas Schwarz s’engageait au mois d’avril sur la Course de Côte de Wangenbourg-Engenthal, qui se déroulait le week-end précédent Abreschviller : « Ça n’a pas voulu sourire... La route était humide lorsque je me suis présenté au départ, mais une longue interruption de course a permis au revêtement de sécher, et je me suis donc élancé en pneus pluie sur un tracé sec. Mais dans le premier gauche, l’arrière a décroché et j’ai tapé le trottoir. »
Train arrière et jante cassée, Thomas était contraint à l’abandon et devait rapidement réparer avant de rejoindre Abreschviller : « Ce sera pour moi ma vraie première confrontation de la saison puisqu’à Wangenbourg je suis sorti lors des essais », commente Thomas. « Après la sortie du week-end précédent, je n’étais pas totalement en confiance, et je n’ai peut-être pas tout donné. Mais je suis tout de même ravi de terminer deuxième du F2000 derrière Jean Turnel. »
Souci de taille toutefois pour Thomas, sa petite Renault ne correspondait plus tout à fait à ses attentes : « Lorsque Steve (Cabelo) m’a réglé la voiture pour 2016, je ne reconnaissais pas mon auto de l’année précédente tellement la progression était énorme. Le problème, c’est qu’après la sortie de route de Wangenbourg, j’ai perdu tous les réglages réalisés par Steve, ce qui pour moi était très pénalisant. Et je ne suis jamais parvenu à retrouver ses réglages. »
Malgré tout, dès le lendemain de la Course de Côte d’Abreschviller, Thomas de rendait à l’Ormont pour disputer une épreuve régionale, sur laquelle il accrochait la 17ème place au scratch et une victoire en F2000 : « Ça m’a permis de retrouver de la confiance. »
La deuxième épreuve du Championnat inscrite au calendrier de Thomas Schwarz aura pour cadre la Bretagne, puisque c’est à Saint Gouëno que l’on retrouvait le Lorrain : « J’ai comme partenaire un transporteur breton, et il était important de disputer cette course qui pour lui était à domicile », précise Thomas. « Je découvrais Saint Gouëno et c’est à mon sens la plus belle épreuve que je n’ai jamais disputée, ne serait-ce que pour l’ambiance qui y règne. J’ai vraiment adoré, ça restera un excellent souvenir, même si la pluie est intervenue alors que nous étions en prégrille au départ de la dernière montée. J’espérais me rapprocher de Christian Boullenger et donc du podium, mais ça n’a pas été possible », regrette Thomas qui se classe quatrième du F2000. « Mais je termine tout de même devant la Clio du local Matthieu Moimeau, ce qui est pour moi satisfaisant. »
Fin de saison prématurée à Marchampt
Si Saint Gouëno permettait à Thomas Schwarz d’engranger d’excellents souvenirs, en revanche, Marchampt en Beaujolais lui laissera un goût amer : « Je me suis loupé sur un freinage et j’ai tiré dans une échappatoire. La voiture n’avait donc pas subi de gros dommages, mais par la suite, tout s’est très mal passé ce qui a engendrait d’importants dégâts, et la saison s’arrêtait là. C’est pour moi une énorme frustration, d’autant que l’équipe de Francis Dosières était prête à mettre à ma disposition un mécano pour que je puisse me relancer après ma sortie, mais là ce n’était plus jouable. »
Thomas Schwarz ne veut pas laisser entrevoir de l’amertume. Même si la déception est grande, il veut garder à l’esprit les bons moments de cette saison 2017 : « Je veux retenir l’aspect positif de cette participation au championnat. Cela m’a permis de faire de belles rencontres et de découvrir de belles épreuves. Aujourd’hui je n’ai qu’une hâte, c’est de revenir. »
Malgré son manque d’expérience c’est avec beaucoup de lucidité que Le lorrain analyse sa prestation : « Avec le recul, je ne suis pas sûr que mon engagement sur le Championnat ne fut pas un peu prématuré. Je ne suis pas certain que j’étais totalement prêt », estime humblement Thomas. « Je débutais la saison sans objectif particulier, mais je pense que mon manque d’expérience m’a peut-être empêché de gérer correctement la pression. Je me pose aujourd’hui la question de savoir s’il était vraiment raisonnable de s’attaquer au Championnat en manquant d’expérience et avec une auto qui n’était peut-être pas totalement prête. »
S’il laisse apparaitre des doutes, Thomas Schwarz n’a en revanche aucun regret : « L’expérience du Championnat est quelque chose de fabuleux. J’ai pris énormément de plaisir, rencontré de nombreuses personnes, évolué dans une ambiance extraordinaire, pu prendre part à une séance de dédicaces… Tout cela me laisse d’excellents souvenirs. »
Des souvenirs que Thomas Schwarz partage avec ceux qui l’ont accompagné sur cette aventure : « Un énorme merci à mon mécano, Forto, qui m’a toujours suivi depuis mes débuts, merci à ma chérie Manuela, au photographe personnel du team, Marc Scheidecker (m.s / racing photography) qui fut à l’origine il y a quatre ans de ma rencontre avec Manuela, à ma famille, à Xavier Huleux qui m'a accompagné et aidé, et à tous les amis concurrents qui m’ont très bien accueilli dans les paddocks et m’ont beaucoup appris. Je n’oublie évidemment pas mes partenaires, Cardone Création, Karev Racing, les Transports Diez, les Transports Morin, le Garage Renault Kuntz, le préparateur moteur Dominique Decker de DMC (Decker Moteur Compétition), la Société Mulliez à Saverne et Moder Habitat. »
2018 sera pour Thomas Schwarz une année sabbatique : « Tant qu’un accord n’a pas été trouvé suite au problème que j’ai eu à Marchampt, la voiture est entre les mains des experts et je ne peux donc pas la remonter. De ce fait je ne m’engagerai pas sur le Championnat cette saison. Et puis j’ai d’autres priorités, puisqu’avec Manuela nous avons décidé de nous marier cette année. Entre autres choses, nous partageons une passion pour le sport automobile, et je sais qu’elle souhaite que je revienne sur le Championnat. Il y a donc de fortes chances que je sois à nouveau de la partie dans un avenir plus ou moins proches. »
Pour l’heure, souhaitons à Manuela Schwaller et à Thomas Schwarz tous nos vœux de bonheur, et au pilote Lorrain de retrouver rapidement les tracés du Championnat de France de la Montagne.
Propos recueillis par Bruno Valette