Marion Airieau Championne de France 2ème division

Au volant de la Seat Léon Supercopa qu’elle partage avec Ronald Garces, Marion Airieau s’est particulièrement illustré cette saison sur le Championnat de France de la Montagne 2ème division. Au terme d’une année qui l’a vu accumuler les bons résultats, elle monte sur le podium du Championnat, raflant par la même occasion la couronne de Championne de France.

Marion a toujours baigné dans le monde de la compétition automobile. Son père, Gérard, et son oncle, Bernard, ont tous deux eux l’occasion de s’exprimer derrière le volant, dans le cadre de diverses disciplines. S’il a débuté en Autocross, Gérard Airieau s’est tourné par la suite vers le rallye, avant de connaitre la consécration en circuit avec un titre de Champion de France groupe N acquis au volant d’une Ford Escort Cosworth. Titre en poche, c’est en Course de Côte qu’il continuait à assouvir sa passion, accompagné de son frère qui courrait alors au volant d’une Norma.

L’environnement dans lequel évoluaient son père et son oncle - qui est également son parrain - ne pouvait que donner à Marion l’envie de suivre le chemin tracé par ses ainés. Mais c’est finalement grâce à sa maman que la jeune gersoise allait faire sa première apparition en course en 2011 : « J’imaginais que dans l’esprit de mon père, une fille ne pouvait pas venir défier les hommes derrière le volant. Je n’osais donc pas lui faire connaitre mon envie de courir. J’en ai parlé à ma mère, qui m’a de suite rassuré, en m’expliquant qu’ils étaient tous les deux d’accord pour qu’à mon tour je puisse courir. »

Plus qu’un accord, le souhait de Marion allait déclencher l’enthousiasme général au sein de la famille Airieau : « Un mois après, on avait acheté une Clio III, que mon père a entièrement retapé et avec laquelle j’ai commencé à disputé le Championnat Midi-Pyrénées. » On était alors en 2011, et on allait rapidement s’apercevoir que son père ne lui avait pas seulement transmis la passion, mais également le gène du pilotage, puisqu’à l’issue de cette première saison passée sur les courses de côte de sa région, Marion accrochait un titre de Championne de Ligue. Couronnée en 2011, Marion conservera son titre aux termes des saisons 2012, 2013 et 2014.

En course de côte, Marion évolue dans un milieu qu’elle a toujours connu, et au sein duquel elle s’épanouie totalement : « J’ai aujourd’hui comme adversaires des pilotes qui ont connu ma mère enceinte, qui m’ont ensuite vu dans mon landau, et qui à présent me retrouvent derrière le volant », s’amuse-t-elle.

De la Clio à la Seat Léon Supercopa
Les performances signées par Marion dès la première saison allaient inciter son entourage à lui faire passer un échelon supplémentaire. La Clio III laissait donc place à une Seat Léon Supercopa Mk1 pour disputer la saison 2012. Et c’est en compagnie de son compagnon, Ronald Garces, que la Condomoise allait s’attaquer aux épreuves du sud-ouest : « Avec Ronald, nous estimions que c’était une très bonne auto, et nous avons décidé de rouler ensemble, en double monte. »
La saison 2013 sera identique à la précédente. Marion et Ronald poursuivaient leur progression, pour en fin de saison accrocher à nouveau respectivement un titre de Championne et un titre de Vice-Champion de Ligue Midi-Pyrénées. En 2014, une Supercopa Mk2 remplaçait la Mk1, et Marion sillonnait une nouvelle fois les épreuves régionales, alors que Ronald faisait son entrée en lice sur le Championnat de France de la Montagne.

Avec quatre titres consécutifs acquis dans sa région, Marion pouvait prétendre voguer vers d’autres horizons : « C’est Ronald qui m’a incité à m’engager sur le Championnat de France 2ème division. Il estimait que pour continuer à progresser, je devais courir sur d’autres épreuves », explique-t-elle. « Nous évoluons au volant de la même voiture, Ronald disputait cette saison le Championnat de France, il semblait logique que pour ma part je me tourne vers la 2ème division. » Si les autos engagées en course de côte ont la réputation de ne faire qu’un minimum de kilomètres par an, ce ne sera pas le cas de la Seat que Marion Airieau et Ronald Garces. A eux deux, ils ont disputé pas moins de 23 épreuves au volant de la véloce espagnole.

C’est à Quillan que Marion Airieau allait se confronter pour la première fois aux animateurs de la 2ème div. « J’ai vraiment eu le déclic. Sur cette épreuve je me suis vraiment sentie en confiance avec l’auto, et je pense que le chrono en est la preuve », confie celle qui accroche la septième place du classement production, en se classant deuxième du groupe A, et en terminant première féminine. « Je dois en grande partie ce résultat à Ronald, qui tout au long du week-end a su me conseiller et me motiver. »

A Gémenos, c’est à la septième place du groupe A que l’on retrouvait la Supercopa de Marion, à l’issue d’une course qu’elle qualifiait de nettement plus difficile : « Le tracé est magnifique, mais je l’ai trouvé dangereux. Les ravins qui jalonnent le parcours ne sont pas spécialement accueillants, et je reconnais que j’ai roulé sur la réserve. »

La fin de saison de Marion Airieau aurait pu être compromise. Victime d’une sortie de route au Mont-Dore, Ronald Garces endommageait sérieusement l’arrière de la Léon. Mais lui et sa compagne, loin de baisser les bras, allaient faire preuve d’une incroyable détermination pour reconstruire la voiture, et pouvoir poursuivre leurs campagnes respectives. Marion se rendait donc à Urcy où elle se classait dixième du Production et cinquième du groupe A : « Là encore on trouve un très beau tracé, mais surtout une organisation exemplaire qui a tout fait pour satisfaire les concurrents », commente-t-elle. « La course pour moi était un peu compliquée, notamment sur les parties serrées qui ne conviennent pas vraiment à la Seat. Pour ma part, il faut encore que je travaille la technique sur les portions sinueuses. »

De bons résultats hors championnat
Au mois de mai, le week-end précédent la manche d’ouverture de la saison à Quillan, Marion Airieau prenait part à la Course de Côte de Tarbes - Osmets - Luby : « J’adore cette course très rapide sur laquelle je me suis vraiment fait plaisir. »

En juillet, c’est à Saint Géniez d’Olt que Marion allait chercher une deuxième place en groupe A : « Là encore, j’avais plus de mal dans la partie basse qui présente un profil sinueux. Mais sinon ça reste bien évidemment un excellent souvenir puisque je termine à seulement trois dixièmes du vainqueur du groupe A. »

En fin de saison, c’est en double monte avec Ronald, que Marion s’engageait sur la Course de Côte de La Courbe. L’occasion pour Ronald Garces de s’imposer en Production : « Pour ma part je découvrais l’épreuve. Avec Ronald nous avons décidé d’être présents parce que nous estimons que c’est un juste retour d’ascenseur de venir disputer des épreuves régionales avec la Seat. C’est sur ces courses que nous avons débuté, et lorsque nous avons l’occasion de proposer aux organisateurs d’agrémenter leur plateau avec une voiture qui dispute le Championnat, nous trouvons normal de jouer le jeu. »

Ses bons résultats ont permis à Marion Airieau de se qualifier pour la Finale de la Coupe de France de la Montagne. A Limonest, elle remporte cette année la Coupe des Dames : « Ma première satisfaction c’est d’avoir réellement accroché ma qualification, non pas en tant que féminine, mais vraiment grâce à ma place au classement de ma Ligue », confie-t-elle. « Cette épreuve reste un excellent souvenir. »

En fin de saison, Ronald Garces s’imposait sur la Course de Côte du Lauragais alors que Marion plaçait la Seat à la sixième place du groupe A. Si Ronald dominait totalement les débats, Marion terminait à seulement trois dixièmes de la deuxième place du groupe : « L’écart est infime et j’ai réellement amélioré mes chronos par rapport à l’édition précédente, ce qui me satisfait pleinement. »

Cumul de titres et trophées
Satisfaction également en ce qui concerne le bilan de cette saison qui voit Ronald Garces remporter le Trophée FFSA groupe A dans le cadre du Championnat de France, mais également le Challenge Elite groupe A. Marion coiffe pour sa part une couronne de Championne de France de la Montagne Production 2ème division, assortie d’une troisième place sur ce même Championnat : « L’objectif initial était ce titre de Championne de France, et je suis bien évidemment ravie de l’avoir remporté. Je n’aurais par contre jamais imaginé terminer sur le podium du Championnat, c’est au-delà de mes espérances », avoue-t-elle. « Ronald et moi nous avons atteint nos objectifs, nous avons eu l’occasion de découvrir de magnifiques courses, de faire de belles rencontres… Cette saison a été parfaite ! »

Marion Airieau devrait remettre son titre en jeu en 2016, la Gersoise a le projet d’être  au départ du Championnat de France 2 division : « Le seul changement pourrait concerner la voiture. Il est possible qu’une nouvelle voiture remplace la Seat », confie-t-elle.

La réussite qu’a connu Marion cette saison n’est pas le fruit du hasard, elle est due bien évidemment à son talent, mais également au soutien de ceux qui se sont investi dans le projet. « Je tiens pour cela à remercier Ronald. Il m’a énormément aidé à préparer les courses. Il joue à la perfection le rôle de coach et me donne des conseils à profusion. Il n’y a pas de secret, les résultats sont le fruit du travail et cette année, nous avons énormément bossé, tant sur la préparation des courses, que sur les reconnaissances. »

« Je remercie également l’ensemble de nos partenaires qui m’ont permis de faire cette magnifique saison. Un grand merci à mes parents, à mon parrain Bernard Airieau. L’ensemble du cercle familial s’investit pour me permettre de courir dans les meilleures conditions, et c’est particulièrement touchant. Merci au Team ’’La Bintche’’, à Elodie qui est toujours là pour me soutenir moralement, à Vivien, Dimitri et à Bertrand Simonin avec qui nous avons vécu de grands moments tout au long de la saison », conclut Marion.


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