L’issue de la saison 2019 fut pour Mathieu Nouet synonyme de consécration. Le Normand imposait en effet sa Simca Rallye III en tête des Productions sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne. L’année 2020 allait lui permettre d’enrichir un peu plus son palmarès, en remportant le Trophée FFSA du Groupe FC après avoir dominé la catégorie de la tête et des épaules.
C’est essentiellement sur les courses régionales que Mathieu Nouet a mené sa carrière sportive. Le pilote normand s’est également illustré à de nombreuses reprises lors de la campagne de l’Ouest, où a on pu le voir jouer les premiers rôles du côté du Championnat Production. Et même s’il n’est pas un habitué du Championnat de France de la Montagne, les connaisseurs de la discipline savaient qu’il y avait de fortes probabilités qu’il figure en fin de saison dans le top 10 du Championnat. Cela s’est confirmé puisqu’au termes des débats Mathieu Nouet pointe au sixième rang.
Une carrière sportive en Simca 1000
La Simca 1000 c’est chez les Nouet une vieille histoire familiale. En 1981, Ludovic Nouet, le père de Mathieu, prenait part à ses premières courses de côtes au volant d’une vénérable Simca. Au fil du temps, Ludovic faisait des émules, et ils seront nombreux à venir s’essayer derrière le volant : « A une époque, on pouvait se retrouver à neuf pilotes lors des grandes tablées familiales », se souvient Mathieu. « Entre mes oncles, mes cousins, ma sœur et une de mes cousines également, nous étions nombreux à pratiquer le sport automobile. »
C’est en régional qu’évoluait Ludovic Nouet, se partageant entre Courses de Côte et Slaloms. Et si Mathieu, qui est né cinq ans après que son père ne participe à ses premières compétitions, a toujours évolué dans l’environnement de la course, c’est vers le football et le judo qu’il se tournait dans sa prime enfance : « J’ai débuté le foot au sein du Club de Berigny, un petit village proche de chez nous. Par la suite j’ai joué au niveau District à Mollay-Littry. »
Mais bien évidemment, dès le permis de conduire en poche, Mathieu Nouet ne dérogeait pas à la tradition familiale et ne manquait pas de s’engager sur sa toute première épreuve : « C’était sur l’édition 2005 de la Course de Côte Régionale d’Hébécrevon », se souvient-il. « J’étais engagé avec la 4 Chevaux Proto, là encore une auto familiale. » Mathieu aura alors l’opportunité de participer à une demi-douzaine d’épreuves avec cette voiture, avant de retrouver la Simca Rallye II avec laquelle il allait rouler en double monte avec son père.
Excepté une apparition au volant d’une Alpine A310 prêtée par un copain, Mathieu Nouet à toujours roulé au volant de la Rallye II familiale où de la Simca Rallye III avec laquelle il participait cette année au Championnat.
Entre 2005 et 2019, Mathieu Nouet a accumulé les participations sur les épreuves régionales de sa Normandie natales et des régions limitrophes. L’occasion pour lui de signer des résultats probants, grâce auxquels il obtenait à plusieurs reprises son ticket pour les Finales de la Coupe de France. En 2019, c’est au volant d’une Simca Rallye III, prêtée par Dany Duval, que Mathieu allait s’illustrer tout au long de la saison, pour finalement remporter la Finale de la Coupe de France disputée sur la Montée des Sarmentelles.
C’est au volant de cette même voiture, propriété de Dany Duval, que Mathieu Nouet s’engageait cette saison sur le Championnat de France de la Montagne : « C’est une voiture que nous avons entièrement remonté pour la mettre en conformité, sur laquelle nous avons implanté le moteur et la boîte de vitesses, et tout fait pour présenter une auto attrayante. »
Un engagement sur le championnat qui sera le fruit d’une longue réflexion, même si cela faisait plusieurs années que Mathieu avait envie de venir défier l’élite de la discipline : « J’ai eu plusieurs discussions avec Christophe Poinsignon qui me motivait pour que je le rejoigne. C’était tentant, mais je n’avais pas forcément les budgets, d’autant que la majorité des épreuves sont éloignées de ma Normandie natale. Mais j’avoue qu’après avoir gagné la Finale et après avoir fait le tour des épreuves régionales, j’étais tenté par un nouveau challenge. Cette année je disposais du budget pour prendre part à quelques épreuves du championnat, j’ai franchi le pas… »
Si la préparation de la voiture était finalisée pour le mois d’avril, date initialement prévue pour l’ouverture du Championnat, Mathieu mettait à profit le temps supplémentaire laissé par la crise sanitaire pour parfaire le développement de sa voiture : « Cette année on peut dire que j’étais réellement prêt à en découdre. La voiture était déjà très performante lors de la Finale 2019, nous n’avions qu’à la réviser. »
En l’absence des hommes fort du Groupe FC, Mathieu s’était fixé des objectifs face à d’autres adversaires : « J’espérais bien devancer les Seat Léon Supercopa. Je pense que c’était jouable d’aller chercher Francis Dosières. Après, j’avoue avoir été surpris par les performances d’Anthony Dubois, je ne pensais pas que l’Alpine soit aussi rapidement dans le match. »
Six succès en six épreuves !
C’est en visionnant des vidéos que Mathieu Nouet tentait de se familiariser avec le tracé du Mont-Dore, épreuve qu’il découvrait cette saison : « Mais si les vidéos te permettent de se faire une idée, elles ne donnent qu’un aperçu de la réalité du terrain. Et là en termes de reconnaissance j’était vraiment limité. De ce fait je n’ai pas pu réaliser les chronos que j’espérais, d’autant que j’aime le rapide, et le Mont-Dore n’offre pas un tracé que j’affectionne particulièrement. »
Large leader du Groupe FC, samedi, à l’issue de la première montée de course, Mathieu ne sera malheureusement pas à l’arrivée de la seconde : « Par manque de connaissance, j’ai confondu deux virages et je suis arrivé beaucoup trop vite, en quatrième, dans une courbe. J’ai tapé et j’ai été victime d’un début d’incendie que je suis parvenu à circonscrire moi-même avec mon extincteur. »
Aidé par la famille et les amis, Mathieu Nouet parvenait à remettre en état sa Simca pour être au départ de la seconde course, le dimanche, et remporter un nouveau succès : « J’ai eu la chance que la structure de GT2i était présente, cela m’a permis de racheter un extincteur, sinon le week-end était terminé pour moi. »
Malgré les déboires qu’il a rencontrés, Mathieu s’avoue content de son week-end auvergnat : « Dimanche, je sais que mes chronos ont surpris beaucoup de monde, alors que je suis encore loin d’être satisfait car il y a encore une énorme marge de progression. Je ne suis pas là où je voulais être, mais je sais que le potentiel est là et que je peux nettement mieux faire. »
Mathieu Nouet a eu l’occasion de prendre part à la Course de Côte de Turckheim à plusieurs reprises. Sur un terrain connu, le Normand n’allait pas manquer de s’illustrer en terminant par deux fois au huitième rang, large vainqueur du Groupe FC : « Je n’étais pas très loin des temps réalisés par Christophe (Poinsignon), ce qui est enthousiasmant. »
Pourtant l’épreuve alsacienne n’a pas été exempte de problèmes pour Mathieu qui, samedi, n’était pas en mesure de rejoindre l’arrivée de la première montée de course : « Nous avons été lâché par la batterie. C’est la première fois que cela nous arrive. » Dimanche, également sur la première montée de course, une casse de cardan l’empêchait de rejoindre les 3 Epis où est jugée l’arrivée.
« Malgré tout j’ai passé un excellent week-end, dans une ambiance conviviale en retrouvant les copains qui partagent cette esprit du Groupe F, qui est avant tout fait de franche camaraderie et d’esprit sportif », précise Mathieu. « L’ambiance du Championnat est vraiment très sympa, je trouve même qu’il y a souvent un meilleur état d’esprit qu’en régional. »
Pour conclure la saison, Mathieu Nouet partait à la découverte de la Course de Côte de Bagnols-Sabran. Une configuration spécifique, mais qui n’allait pas déplaire au Normand : « Je m’attendais à quelque chose de différent. Le visionnage des vidéos ne permet pas de se rendre compte de l’étroitesse du parcours. On n’a vraiment pas droit à l’erreur, mais ça me rappelle les courses que l’on trouve par chez nous et j’ai bien aimé. »
Vainqueur du Trophée FFSA du Groupe FC
Sixième à l’arrivée des deux courses du week-end, vainqueur du Groupe FC, Mathieu Nouet a toutefois un petit regret : « Là, j’estime que j’étais en mesure d’aller chercher Francis (Dosières), mais dimanche, la pluie ne nous en a pas laissé le temps. Mais je ne peux qu’être satisfait car je pense que pour une première, personne n’attendait à ce que je sois aussi haut dans les classements. »
Six courses cette saison, et six victoires de groupe, Mathieu Nouet a dominé de la tête et des épaules, et remporte le Trophée FFSA du Groupe FC : « C’est une super saison, le but était de remporter le groupe, de se battre parmi les leaders du championnat et de ramener la voiture entière. Objectif totalement atteint ! » Seul bémol pour Mathieu, il aurait aimé trouver sur sa route plus d’adversité : « Je regrette l’absence de Christophe (Poinsignon) même si je comprends parfaitement son choix. Geoffray (Carcreff) et Xavier (Burgevin) étaient également absents, Didier (Deniset) a accumulé les pannes, donc ce trophée n’est pas réellement représentatif », estime-t-il humblement. « Mon objectif cette saison était de regarder les chronos qu’avaient réalisé les autres lors des précédentes éditions et d’essayer de faire mieux. »
Si la Course de Côte est chez les Nouet une passion familiale, Mathieu partage également cette passion avec de nombreux amis et des partenaires qu’il tient à remercier : « Un grand merci tout d’abord à Dany Duval, le propriétaire de la voiture, à mes partenaires : Drive Béton, SARL Moulin travaux publics, NDTC pour la gestion moteur. Je veux également remercier mes parents, Philippe Nore , Sébastien Gaumont, Fred Marie, Michel Gambillon, Romain Darthenay, Ludovic Vindard, Franck Leservot, Benoît Defloor, Fred Leverne, Éric Sechaud, François et Charlotte Nouet, Aline Nouet, Alain Hocquigny, les personnes de l'ombres. Et je n’oublie pas ceux qui sont sur le bord de la piste, les copains et mes enfants. »
De l’évolution de la crise sanitaire actuelle et des budgets dont il pourra disposer dépendra le programme de Mathieu Nouet pour 2021 : « J’aimerais bien évidemment faire le championnat si des partenaires me suivent. Mais il faudra composer avec la conjoncture. Si tout va pour le mieux, je serai présent avec la Simca Rallye III », conclut Mathieu.
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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