Champion de France de la Montagne 2ème Division 2017, Dimitri Pereira remettait cette année son titre en jeu, tout en essayant d’améliorer sa position au sein du Challenge Open CN/2. Et si finalement la 2ème Division n’a pas répondu à ses attentes, en terminant quatrième du Challenge, il atteint l’un des objectifs qu’il s’était fixé.
Même s’il a remporté la saison dernière le Championnat de France de la Montagne 2ème Division, Dimitri Pereira a aujourd’hui acquis suffisamment d’expérience pour savoir qu’il ne faut pas se reposer sur ses lauriers. Et s’il a connu une saison exempte de problèmes, il tenait à réviser la mécanique de sa Norma M20F avant de repartir pour une nouvelle campagne : « Nous avons mis à profit l’intersaison pour refaire un moteur entièrement neuf, nous avons révisé les amortisseurs et un bon nombre d’éléments de la voiture. En clair, nous avions mis toutes les chances de notre côté pour être performants », estime le Tarnais.
Dans son esprit, Dimitri Pereira a encore à apprendre et à découvrir. C’est dans cette optique qu’il abordait cette saison 2018, en ayant comme priorité de découvrir les épreuves qu’il n’avait jusqu’alors pas eu l’occasion d’aborder, et en prenant part à des courses qui lui tenaient à cœur : « Avec Marie, c’est avant tout ce qui a déterminé la mise en place de notre calendrier. Après, j’avais comme objectif d’améliorer mes chronos sur les Courses de Côte que j’avais déjà disputées. »
Objectif : Terminer parmi les 4 premiers du Challenge
Champion de France de la Montagne 2ème Division 2017, Dimitri voulait tenter de conserver sa couronne, et du côté du Challenge Open améliorer sa septième position acquise l’an dernier : « J’espérais terminer parmi les quatre premiers, ce qui me paraissait envisageable dans une classe CN/2 particulièrement relevée. »
C’est dans les dernières semaines qui précédaient le coup d’envoi de la saison que Dimitri Pereira finalisait la préparation de sa Norma, et de ce fait il n’avait pas le temps nécessaire pour mener à bien des essais préparatoires. C’est donc sur le Course de Côte de Bagnols-Sabran qu’il allait percevoir si le travail réalisé durant l’hiver s’avérait productif.
Difficile toutefois de se faire une idée précise de la compétitivité de son Proto, puisqu’en cette année 2018, Dimitri découvrait le tracé gardois : « J’essaie d’être polyvalent et de m’adapter à chaque course, le tracé si spécifique de Sabran ne m’a donc pas gêné. Comme attendu, c’est très sinueux sur le bas et très rapide sur la fin du parcours, et même si ce n’est pas mon tracé préféré, je ne suis pas mécontent du résultat », confie Dimitri qui termine septième de sa classe. « J’avais la certitude que l’auto fonctionnait, c’était plutôt rassurant pour la suite. »
Une suite qui allait se dérouler au Col Saint-Pierre, une épreuve que Dimitri Pereira abordait d’une manière radicalement différente : « Là je connais par cœur… C’est ma course préférée, la plus belle de la saison. Pour moi le week-end avait très bien commencé, et le samedi j’étais plutôt à mon aise. Mais dimanche, sur la deuxième montée de course, au trois/quart du parcours, j’ai eu des soucis de pompe à essence. Sur le moment, nous n’avons pas compris d’où provenait le problème, et nous ne le découvrirons qu’à l’issue de la dernière montée. Ça m’a pénalisé, et compte tenu du fait que le résultat se faisait au cumul des deux meilleures montées, je perds gros dans l’opération. Sur les partiels, j’étais dans les temps de Julien Français, et donc en mesure de me battre pour la classe », analyse Dimitri qui finalement se classait quatrième du CN/2.
Pour Dimitri Pereira, le déplacement à Thèreval se justifie notamment comme un juste retour des choses : « Nous voulions faire plaisir à des gens de l’Ouest qui avait fait l’effort de venir chez nous sur la Finale de la Coupe organisée à Quillan. Il nous semblait opportun de jouer le jeu et de nous rendre chez eux. Et puis cela nous permettait de découvrir une épreuve que nous ne connaissions pas. »
S’il reconnait avoir vraiment apprécié l’accueil des Normands, Dimitri ne cache pas que le tracé de Thèreval – Agneaux l’a un peu laissé sur sa faim : « C’est une belle régionale… On aborde la première partie sur un rythme lent dans du sinueux, avant de rouler plus fort sur une portion très large, mais ça n’a rien d’exceptionnel. Après on était là pour découvrir et faire plaisir, et à ce niveau-là c’est une réussite. » L’autre réussite provient du résultat, puisqu’en terminant huitième au scratch, Dimitri engrangeait de gros points tant pour le Championnat que pour le Challenge Open.
Le tracé de Saint Gouëno ne retient pas outre mesure l’adhésion de Dimitri Pereira, qui malgré tout fera le déplacement en Bretagne : « Rien que pour l’accueil et l’ambiance, nous nous devions d’être présents. De plus, Marie (Cammares, sa compagne, Ndr) apprécie le tracé, et de ce fait nous avions de très bonnes raisons de nous rendre en Bretagne. Mais pour ma part, j’ai du mal sur ce tracé, et cette année j’ai pu compter sur l’aide de Julien Français qui m’a donné de précieux conseils pour aborder cette épreuve. Cela m’a permis d’améliorer mon chrono de l’an dernier, et donc au final je suis content de ma participation », avoue Dimitri que l’on retrouvait cinquième des CN/2.
Avant de poursuivre sa campagne sur le Championnat de France, Dimitri Pereira se rendait en Andorre, théâtre de la deuxième manche du Championnat 2ème Division. Malheureusement, sur l’épreuve andorrane il sera contraint à l’abandon : « J’ai été victime d’une rupture de flexible d’huile du moteur, ce qui nous a obligé à monter dans un laps de temps record un moteur de rechange pour être présents à Marchampt. Mais la semaine qui a précédé cette épreuve dans le Beaujolais fut très compliquée, et nous sommes arrivés très fatigués. Vraiment nous n’étions pas dans les meilleures conditions. »
Difficile pour Dimitri de rentrer dans sa course, et le Tarnais partait à la faute à l’arrivée de la deuxième montée : « L’avant a franchi la ligne, mais pas l’arrière et j’ai arraché tout l’avant en tapant le rail. Je me suis retrouvé avec un capot et une lame avant cassés, et il nous fallait voir si la géométrie n’avait pas souffert. »
Finalement les dégâts seront moindres, et Dimitri pouvait se présenter au départ de la Course de Côte de Vuillafans, prochaine épreuve inscrite à son calendrier : « Là encore je découvrais et je reconnais que le tracé et génial et l’accueil super sympa. Je ne regrette pas le déplacement », confie Dimitri. « Cette épreuve m’a permis de reprendre confiance avec l’auto, et sur la fin du week-end je suis parvenu à signer de bons chronos. »
Après une semaine de vacances passée en Franche-Comté, où Dimitri se classait sixième de classe sur la Course de Côte de Vuillafans, il retrouvait le Mont-Dore, où là encore il plaçait sa Norma à la sixième place du CN/2 : « J’étais plutôt confiant et je suis parvenu à refaire les chronos de l’an dernier. Cette épreuve me plait, j’adore le rythme du Mont-Dore, mais je ne suis pas arrivé à me faire plaisir. J’avais le sentiment de ne plus être dedans, même si l’auto était au top et si je disposais de bons pneus. »
Phénomène de lassitude, budget entamé par une réparation moteur initialement imprévue, Dimitri n’avait plus les ressources nécessaires pour poursuivre cette saison à laquelle il mettait donc un terme prématuré : « La situation devenait difficile, et j’ai préféré ne pas me mettre dans le rouge. Dans ce genre de situation, tu te satisfais vite de rejoindre l’arrivée, sans vraiment chercher à signer des performances, mais surtout en ayant comme principale préoccupation de ne pas casser l’auto. J’ai donc préféré arrêter là. »
Mais avant de tourner définitivement la page de cette saison 2018, Dimitri et Marie se rendaient en Espagne, pour disputer en Cantabrie la Subida a La Bien Aparecida. Et le couple allait se mettre en avant, puisqu’alors que Marie accrochait la septième place au scratch en remportant la Coupe des Dames, Dimitri plaçait sa Norma 2 litres au deuxième rang derrière la 3 litres d’Andrès Vilariño : « Je n’allais pas là-bas pour faire une performance, mais pour faire plaisir aux organisateurs qui nous ont sollicité pour que nous prenions part à leur épreuve. Finalement, le niveau était plutôt élevé et j’ai voulu me battre pour tenter d’accrocher un podium, et sur ce tracé hyper rapide et technique, je termine deuxième sur une régionale qui fait 5 kilomètres. C’était juste génial, à tous les niveaux, et je remercie tous ceux qui nous ont accueillis. »
Champion de France de la Montagne 2ème Division 2017, Dimitri Pereira remettait cette année son titre en jeu. Sur la manche d’ouverture, le Tarnais signait un très bon résultat, même la suite ne sera pas aussi prolifique : « A Quillan, j’améliore ma performance de la Finale de plus d’une seconde et je me suis vraiment fait plaisir sur cette course magnifique », confie Dimitri qui se classait deuxième derrière Jérémy Debels. « Ensuite, en Andorre, j’ai été contraint à l’abandon, et à partir de là il ne servait à rien de continuer puisque je n’avais plus aucune chance de conserver le titre. Disons que ce n’était pas ma meilleure année en 2ème Division. »
Bilan globalement positif
Avec une énorme opposition en CN/2 sur le Championnat de France de la Montagne, l’objectif initial de Dimitri Pereira était de terminer parmi les cinq premiers. Objectif atteint puisqu’on le retrouve à l’issue de cette saison 2018 à la quatrième place : « Le plateau était très relevé avec treize engagés au départ et la présence de pilotes rapides tels que Julien Français, Maxime Cotleur, Serge Thomas, Olivier Augusto, Maxime Basset… Je savais qu’il allait falloir se battre pour aller chercher une place. Finalement je termine quatrième et malgré les problèmes que j’ai rencontrés, même si ce n’est pas ma meilleure saison, le bilan est plutôt positif. Je garde à l’esprit que nous avons découvert de nouvelles épreuves, fait de belles rencontres, et c’est toujours appréciable. »
Les premiers remerciements de Dimitri vont bien évidemment vers celle qui partage sa vie et sa passion : « Tout d'abord je tenais à remercier ma chérie Marie, avec qui on a partagé cette année derrière le volant, avec des bas mais beaucoup de hauts, mon beau père qui nous accompagne et qui nous soutient, mes parents qui me soutiennent également à distance, Thomas et Marc de MF Power pour le réglage et l'optimisation de la voiture, et les amies avec qui on passe de supers moments sur les weekends de courses. Je tiens à remercier bien évidemment mes sponsors, sans qui je ne pourrais pas rouler autant : Sécuritest Revel, Renault Truck Fournier V.I., la Carrosserie Navarro à Carcassonne, la Conserverie Le Revelois et MF Power Compétition à Aix en Provence. »
La Norma M20F de Dimitri Pereira est à la vente, et le Tarnais ne cache pas qu’il aimerait passer à autre chose : « Cette auto est au top, elle est neuve avec tout ce que j’ai fait dessus, mais j’aimerais à présent partir avec tout autre chose, mais je ne sais pas sur quoi je vais porter mon choix. Pour ce qui est de mon programme, il n’est pas encore clairement défini, et dépend en grande partie des budgets dont je disposerai. Mais il est clair qu’avec Marie nous serons présents sur plusieurs épreuves du Championnat », conclut Dimitri.
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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