De ses débuts en karting en 1989, jusqu’à aujourd’hui, Samy Guth a eu l’occasion d’accumuler les succès et les titres. Lors de ces dernières saisons, c’est au volant de Formules 3 qu’il animait le Championnat de France de la Montagne, et à l’issue de cette courte mais intense campagne 2020, on retrouve le Belfortain sur le podium du Challenge Open F3.
A l’issue de la saison 2018, durant laquelle il sera un des animateurs du Championnat, Samy Guth décidait de se séparer de sa Dallara F306 pour faire l’acquisition d’une Dallara F311. La saison 2019 sera donc consacrée à la mise au point de sa nouvelle monture qui laissait entrevoir un énorme potentiel.
Présent à Bagnols-Sabran, Abreschviller, Marchampt, Vuillafans, Turckheim et Limonest, Samy avait tout le loisir, durant cette année 2019, de mieux cerner le comportement de sa Dallara sur des parcours très différents : « C’est idéal pour une prise en main », débute-t-il. « La F311 est une voiture complexe, qui nécessite que l’on étudie l’ensemble des paramètres pour la rendre compétitive, ce qui n’est pas évident à faire lorsque l’on ne dispose pas d’une structure avec plusieurs intervenants, mais que l’on travaille seul. Cette première saison fut assez difficile, mais cela m’a permis d’engranger énormément d’enseignements. »
En étroite collaboration avec Michelin
Samy Guth reconnait avoir la chance de bénéficier de la confiance de Michelin, avec qui il travaille en étroite collaboration sur le développement des pneumatiques destinés à la compétition : « Pour cette saison 2020, nous avions établi un programme ambitieux, mais malheureusement, la crise sanitaire a affecté nos projets. Les essais hivernaux ont été reportés, les courses du début de saison ont été annulées, ce qui bien évidemment à remis en question le calendrier initialement prévu. »
C’est début juin, que Samy Guth retrouvait la structure de Michelin sur le Circuit de Bresse : « Nous avions déjà pu travailler sur les nouvelles gommes lors des Courses de Côte de Turckheim et de Limonest en 2019, et ces essais en circuit nous donnaient l’occasion de poursuivre le travail entrepris précédemment. » La joie de retrouver le volant était décuplée par le fait de pouvoir travailler dans d’excellentes conditions et de voir que la Dallara F311 laissait entrevoir un beau potentiel avec ses nouvelles gommes. « Durant ces essais, nous avions décidé avec Michelin de ne pas toucher aux réglages de la voiture pour partir sur une base solide et pouvoir analyser le comportement des pneumatiques en conservant le même set-up. »
L’objectif de Samy Guth pour cette saison 2020 était non pas de réaliser des performances de premier ordre, mais de prolonger le travail de collaboration avec Michelin pour poursuivre le développement des nouveaux pneumatiques : « Le résultat n’était pas primordial, l’essentiel était pour Michelin de disposer d’un bon retour technique de ma part. Après, j’avais pour ambition personnelle d’améliorer mes chronos pour démontrer que nous étions sur la bonne voie. »
Excellent travail de développement
La Course de Côte du Mont-Dore n’allait pas offrir à Samy Guth les satisfactions qu’il attendait : « Pour moi le bilan est moyen. J’améliore mes performances personnelles, mais les réglages de la voiture n’étaient pas encore suffisamment optimisés pour pouvoir enregistrer des datas aussi précis que nous l’aurions souhaité. J’insiste sur le fait que les résultats étaient bons, mais d’un point de vue technique les retours n’étaient pas à la hauteur de nos attentes. »
La pause accordée aux animateurs du Championnat de France de la Montagne entre le Mont-Dore et Turckheim allait permettre à Samy Guth de travailler sur sa monoplace : « Nous avions dans l’idée de commencer à ’’faire’’ une auto qui correspondait aux pneumatiques. Cela afin de les exploiter au mieux. Nous avons donc beaucoup travaillé sur la voiture, grâce au datas de Michelin qui n’a jamais été avare tant de conseils que de solutions techniques. La collaboration se passe à merveille, les échanges sont réellement fructueux, et j’avoue que j’ai énormément appris. »
Rapidement, Samy récoltait les fruits de son travail, et les premières satisfactions seront au rendez-vous sur la Course de Côte de Turckheim, où le samedi Samy Guth terminait au pied du podium de la F3. Les choses semblaient alors aller dans le bon sens : « Là ça a commencé à fonctionner. Je n’avais jamais signé de tels chronos à Turckheim, ce qui à titre personnel me réjouit. D’autant que je n’ai pas pris le moindre risque, j’ai fait même preuve d’une extrême prudence. Je suis persuadé que si je m’étais réellement lâché, j’étais en mesure de réaliser un temps qui me plaçait aux avant-postes. Mais je le répète, la priorité n’était pas la gagne mais l’enregistrement de précieux datas. »
La Course de Côte de Bagnols-Sabran donnera à Samy Guth l’occasion de monter sur son premier podium de la saison en F3. A l’issue de la course du samedi, on le retrouve en effet derrière Fabien Ponchant et David Diebold : « On disposait de deux types de gommes, et en accord avec Michelin j’ai opté pour un autre type de gommes qui mérite à mon sens d’être plus exploitée. J’avais le sentiment que ça allait fonctionner, j’étais dans le vrai… Bien évidemment il reste encore à parfaire le développement et à optimiser les réglages de l’auto pour ce type de gommes, mais c’est plaisant de voir que nous sommes dans la bonne voie », confie Samy Guth qui avoue avoir connu un excellent week-end gardois, durant lequel il a signé des chronos jusqu’alors jamais réalisés à Bagnols-Sabran.
3ème du Challenge Open F3
Même si le résultat final n’était pas une priorité, Samy Guth peut se satisfaire de terminer à la troisième place du Challenge Open F3 : « Cette saison était un peu spéciale, il manquait des compétiteurs de haut niveau. Mais ce que je retiens c’est que le niveau de compétitivité était bien présent puisque, notamment en F3, les chronos des précédentes éditions ont été améliorés. Le bilan est largement positif, non pas parce que je monte sur le podium, mais parce que j’ai réellement amélioré mes performances, mais surtout parce que j’ai vraiment progressé techniquement. »
Heureux de sa collaboration avec Michelin, Samy Guth est conscient que c’est pour lui une chance inouïe de bénéficier de la confiance du manufacturier de Clermont-Ferrand : « J’ai la chance d’assouvir ma passion en étant épaulé par une firme de renommée mondiale. Être pilote référent Michelin me permet de vivre un rêve. En termes d’expérience et d’acquis, cette courte saison en vaut pour moi quatre ou cinq. »
Les premiers remerciements de Samy Guth vont bien évidemment vers Michelin : « Et en premier lieu vers Philippe et Sylvain, mes interlocuteurs. Un grand merci également aux Lubrifiants Seven, à Oasis Piscine et Spas, à la société Essert Polissage, à l’Entreprise CZE et DV Carrosserie Block. Merci à toute mon équipe : Alain, ’’Nounous’’, Jérémy et Pierre, Anne qui s’occupe de l’ingénierie et de la télémétrie, ma petite femme Isabelle et ma fille Maëlle qui me suivent sur toutes les courses. »
Bien évidemment Samy Guth souhaite ardemment que la collaboration avec Michelin se poursuive la saison prochaine, saison durant laquelle il a comme objectif d’être au départ du Championnat de France de la Montagne : « Je voudrais être au départ de 8 ou 9 courses, sachant que je ne serai pas à Chamrousse parce que je ne veux pas louper St Ursanne – Las Rangiers qui se déroule à la même date. Je devrais également faire Osnabrück, mais être absent à Dunières et sur les trois épreuves de l’Ouest », précise Samy qui devrait poursuivre avec sa Dallara F311.
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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