Des chronos prometteurs pour Geoffroy Bouhin

Vainqueur du Challenge Open A/5 et neuvième du Championnat Production en 2021, Geoffroy Bouhin pouvait légitimement prétendre remporter ce même challenge en 2022, en y associant, si possible, un Trophée FFSA du groupe A. Mais une succession d’abandons liés à des problèmes mécaniques feront connaitre au Nordiste la pire saison de sa carrière.

Au volant de sa Seat Léon Supercopa MK2, Geoffroy Bouhin avait aligné les belles performances durant la saison 2021. Le Nordiste ne pouvait que se réjouir d’une campagne de France à l’issue de laquelle il connaissait la consécration en s’imposant sur le Challenge Open A/5 : « Je suis ravi de cette saison », disait-il alors. « Tout s’est plutôt très bien passé et je suis pleinement satisfait d’avoir remporté le Challenge et de succéder à des pilotes tels que Francis Dosières, Jérôme Janny ou Antoine Uny », ajoutait Geoffroy qui terminait la saison à la place de Vice-champion de France de la Montagne 2ème Division Production.

Habitué des podiums, vainqueur du groupe A sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne en 2015, Geoffroy Bouhin se présentait au départ de la saison 2022 comme l’un des hommes forts du championnat. D’autant que le Nordiste avait troqué sa Supercopa MK2 contre une MK3 qui devait lui offrir un surplus de compétitivité : « On a vu en 2021 que les MK3 étaient de plus en plus performantes et qu’elles se présentaient comme l’arme idéale pour bien figurer tant dans la classe que dans le groupe », analyse Geoffroy. « J’ai donc naturellement fait ce choix dans l’optique de remporter le Challenge Open A/5. »

En quête d’un trophée de groupe
S’il compte à son palmarès une victoire de groupe sur une Finale de la Coupe de France, une victoire également en groupe A en 2ème Division, et un succès sur le Challenge Open, il manque à Geoffroy Bouhin un Trophée FFSA de groupe : « Et c’était un de mes objectifs pour cette saison 2022. J’espérais défendre mes chances pour aller le chercher. Dans le même temps je voulais conserver le titre dans le cadre du Challenge Open. »

Geoffroy Bouhin savait que le défi serait de taille car la concurrence s’annonçait rude avec plusieurs pilotes évoluant en groupe A, capables de se classer dans le top 10 sur les épreuves de la saison : « Mais c’est justement cette rivalité qui rend le challenge intéressant », estime le Casselois. « Ça annonçait une super saison et c’était particulièrement motivant. »

C’est en Hongrie que Geoffroy Bouhin trouvait sa nouvelle monture. Une Supercopa issue du circuit et qu’il récupérait fin janvier pour la mettre en configuration : « Il a fallu avant tout réparer pas mal d’impacts sur la carrosserie, puis la configurer en version course de côte, donc pas mal de travail à faire. » Et pris par le temps, le Nordiste n’aura pas l’occasion de faire la moindre séance d’essais au volant de sa Supercopa.

Les essais, ils se dérouleront sur la Course de Côte Régionales des Teurses de Thèreval. Et cette première approche allait malheureusement donner le ton de la saison, avec pour Geoffroy la gestion de premiers problèmes : « J’ai fait une montée, et je suis tombé en panne. On découvrait la voiture, et nous ne savions pas vraiment d’où provenait le problème. »

Avant de se rendre à Bagnols-Sabran, Geoffroy vérifiait le bon fonctionnement de sa Supercopa avant de rejoindre l’épreuve gardoise. Un premier rendez-vous sur le championnat qu’il n’abordait pas en confiance, n’étant pas assuré que sa voiture n’allait pas lui causer de nouveaux soucis : « D’entrée de jeu, j’ai compris que je ne disposais pas de toute la puissance de la voiture, et dès la première montée je casse mon turbo. »

Dès lors, la saison de Geoffroy Bouhin allait tomber de Charybde en Scylla. Car s’il mettait tout en œuvre pour réparer afin d’être au départ du Col Saint-Pierre, un début d’incendie le privait d’une participation à la classique cévenole. Et il faudra attendre la Course de Côte des Teurses de Thèreval – Agneaux pour retrouver la Supercopa de Geoffroy Bouhin : « Nous avons dû attendre des pièces de rechanges et en plus de déclarer forfait pour le Col Saint-Pierre, je n’ai pas pu prendre part à Abreschviller… Sur les Teurses de Thèreval, dès les essais j’ai connu des coupures moteurs, mais pour le reste ce n’était pas trop mal. Mais dimanche matin, sur la première manche, je tape le rail. » Radiateur percé, pare-chocs et lame avant cassé, Geoffroy Bouhin était contraint à l’abandon.

La semaine qui séparait Hébécrevon de La Pommeraye était consacrée à la réparation de la Léon, et Geoffroy Bouhin pouvait alors s’aligner au départ de la manche angevine. Une participation à La Pommeraye qui se soldait par une troisième place du groupe A derrière Nicolas Granier et Sarah Bernard-Louvet : « J’ai à nouveau des coupures moteurs. Les acquis confirment que les coupures me font perdre deux secondes sur chaque montée, et quand je vois que je termine à seulement cinq dixièmes de Sarah, c’est rageant. Je monte sur le podium, mais je pense que je pouvais jouer la gagne. »

Une semaine seulement séparait La Pommeraye de Saint Gouëno, mais durant cette semaine Geoffroy s’alignait au départ de la Course de Côte de Gavray organisée le jeudi de l’ascension : « J’étais là pour comprendre d’où provenait les problèmes », confie le Nordiste qui imposait sa Supercopa en tête du Production sur l’épreuve normande.

Dans la foulée, il filait vers la Bretagne pour se rendre à Saint Gouëno où il terminait troisième de sa classe et quatrième du groupe A, sur cette épreuve qui concluait la campagne de l’Ouest : « A chaque relance sur les lignes droites je devais composer avec des coupures. C’était frustrant mais malgré tout le chrono n’est pas ridicule. Là encore, si la voiture avait fonctionné correctement, j’aurais pu afficher d’autres prétentions », regrette Geoffroy.

Il sera par la suite au départ de la Course de Côte d’Hersin-Coupigny, disputé près de chez lui et sur laquelle il se classait deuxième du Production et vainqueur du groupe A : « Les coupures étaient moins présentes, mais le parcours beaucoup plus court », explique Geoffroy qui prenait conscience qu’il ne pouvait pas poursuivre sa saison dans ces conditions.

La frustration était trop grande. Geoffroy Bouhin décidait donc de prendre le temps d’étudier d’où pouvait provenir les problèmes qui entachaient chacune de ses participations. Il faudra donc attendre Chamrousse pour retrouver le Nordiste au départ d’une manche du Championnat de France de la Montagne : « On a tout démonté, tout contrôlé, réparé le problème que j’avais sur le faisceau électrique, réparé le turbo qui une nouvelle fois était en train de me lâcher. Et à Chamrousse tout fonctionné parfaitement le samedi, c’est juste moi qui n’étais pas dedans », reconnait-il. Dimanche matin, tout se passait bien sur la première montée avant qu’une nouvelle casse de turbo ne le stoppe dans son élan : « Impossible de savoir si les turbos étaient défaillants ou si c’est la mécanique qui entrainait une casse de turbo, mais ça faisait beaucoup. » Pour conclure la saison, Geoffroy Bouhin sera au départ de la Finale de la Coupe de France. Une dernière participation qui sera synonyme d’une nouvelle casse de turbo.

La pire des saisons !
En près de vingt ans de compétition, Geoffroy Bouhin n’a jamais connu une telle succession de problème : « C’est la pire de mes saisons ! » lâche-t-il à l’heure de faire le bilan. « J’ai dû casser quatre ou cinq turbos et j’ai été pénalisé par une auto qui ne fonctionnait pas sur l’ensemble des courses. Malgré tout, je suis parvenu à signer quelques bons chronos, c’est le point positif. Je garde à l’esprit que si tout avait bien fonctionné, j’aurais pu jouer la gagne à La Pommeraye et à Saint Gouëno… Et puis je me dis qu’il vaut mieux que tous les problèmes surviennent durant la même saison et être épargné par la suite », confie le Nordiste fataliste.

Geoffroy Bouhin aura eu besoin de soutien cette saison. Et à l’heure de tourner la page il n’oublie pas ceux qui étaient à ses côtés. En premier lieu il veut remercier ses parents Marie-Edith et Jean-Michel, sans qui il ne pourrait pas rouler : « Mon père a passé énormément d’heures sur la voiture pour essayer de résoudre les problèmes. Un immense merci également au Salon de Coiffure Karact’R à Cassel, Declemy Location Transport, le Garage Tigeot à Piré-Chancé en Bretagne qui m’a aidé entre Hébécrevon et La Pommeraye. Merci également à Thierry Tierce qui m’a prêté un turbo et son garage entre Bagnols-Sabran et le Col Saint-Pierre, Thierry et Julien Dupont, mon épouse Delphine, tous ceux qui m’ont suivi cette saison et tous les copains de la course de côte. »

La saison 2022 fut un saison de galère, qui en plus d’avoir été frustrante a passablement grevé le budget de Geoffroy Bouhin : « Et de ce fait je ne serai pas au départ du championnat en 2023. Il va falloir remettre les finances à jour et nous verrons par la suite », confie le Nordiste qui a mis son auto en vente. « Si elle part je prendrai le temps de réfléchir à la suite. Si je la garde, il va falloir que je solutionne les problèmes pour revenir ensuite sur le championnat. Mais j’avoue que pour l’heure je n’ai rien défini de précis. Pour 2023, si je peux, je serai au départ de quelques régionales, et si les résultats sont au rendez-vous, je risque de faire une apparition sur une manche du championnat », conclut Geoffroy.

 

Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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