Retrouvez les calendriers de la saison 2025
-----------------------------------------
Classements Championnats et Vhc et 2e Div. après Limonest.
Après une saison en Formule Renault l’an dernier, Thierry Bertin retrouvait en 2017 le volant de sa Dallara PB08. Auteur de très bonnes performances qui lui ont permis de s’imposer dans sa classe à plusieurs reprises, le Franc-Comtois conclut la saison en remportant comme en 2014, le Challenge Open Sport Hors Catégorie.
Le karting est certainement un des viviers les plus importants de pilotes en devenir. Les passionnés de longue date se souviennent des prestations de Pierre Bertin qui, de 1972 à 1985 fut un animateur assidu de cette discipline. D’abord en France, c’est ensuite sur les circuits européens, en Superkart que le papa de Thierry Bertin étoffait son palmarès. Premier supporter de son père, Thierry ne tardait pas à lui emboiter le pas, et c’est dès l’âge de huit ans qu’il débutait en Karting. Les premiers résultats ne se faisaient pas attendre, et à tout juste 12 ans, Thierry participait à la Coupe de France avant de se tourner vers le 125cc, puis de rejoindre les pelotons du Superkart.
Malheureusement, en manque de budget et face à une concurrence mieux armée, Thierry Bertin ne parvenait pas à franchir le pas supplémentaire qui aurait pu l’amener à une belle consécration. Mais le jeune Franc-Comtois partageait également avec son père l’attrait pour la Course de Côte, discipline dans laquelle Pierre s’était illustré au volant d’une Renault 8 Gordini.
Du Karting à la Course de Côte
C’est donc avant tout avec comme objectif de se faire plaisir, qu’en 1993 il participait à ses premières Courses de Côte. Le plaisir était là, le goût de la compétition également, ce qui incitait Thierry à s’investir plus intensément sur ce qu’il considérait alors comme sa vraie première saison. Mais en 1997, changement de cap, le natif de Besançon allait écumer les rallyes de la Région PACA où il vivait alors. En treize participations, Thierry remportait cette année-là treize victoires de classe, ce qui ne manquait pas d’attirer les regards de nombreux observateurs.
De tels résultats pouvaient légitimement l’inciter à troquer sa Peugeot 205 GTI pour acquérir une auto plus puissante. Mais une nouvelle fois, le manque de budget le contraignait à renoncer et à revenir vers la Course de Côte, discipline moins onéreuse. Aidé par son père, Thierry Bertin faisait l’acquisition d’une Martini MK 17 qui sera propulsée par un moteur de moto. Animateur de la Ligue PACA, Thierry devait malheureusement mettre fin à sa saison, suite à une sortie de route qui se terminait par quatre tonneaux.
Loin de jeter l’éponge, il faisait l’acquisition d’une nouvelle Martini qu’il conservera jusqu’en 2006, et avec laquelle il disputait de nombreuses courses régionales, et trois ou quatre manches du Championnat de France de la Montagne. En 2007, la Martini laissait place à une Dallara PB 08 équipée d’un moteur 1300 Hayabusa : « C’était avant tout un choix financier. Pour quelqu’un comme moi qui aime bien préparer lui-même ses voitures, cela permet de trouver un moteur à la casse pour 3000 euros, qu’il fait preuve d’une énorme fiabilité, et que tu peux sans trop de problème en tirer 210 chevaux. Côté révision, elle ne te coûte qu’un millier d’euros, ce qui est sans commune mesure avec le prix d’une révision pour un moteur de F3 », explique Thierry.
Epaulé, par son père, Thierry devenait un des animateurs assidus de la discipline et se mettait en valeur en engrangeant les bons résultats… Mais au mois de décembre 2013, Pierre Bertin nous quittait, et Thierry devait alors composer avec l’absence d’un père jusqu’alors omniprésent. Pour Thierry, la saison 2014 fut émotionnellement très compliquée, mais le Franc-Comtois réalisait des prouesses et remportait en fin d’année le Challenge Open Sport Hors Catégorie.
En 2015, Thierry repartait pour une nouvelle campagne sur le Championnat, toujours au volant de sa Dallara PB08 avec laquelle il enchaînait les victoires de classe. En 2016, le Bisontin avait quelques envies de changements, et optait pour une Formule Renault. Une auto qui ne convenait pas vraiment à son approche de la compétition et qui ne répondra pas à ses attentes. C’est donc en toute logique qu’il reprenait le volant de sa Dallara avec laquelle il prenait part au Championnat de France de la Montagne 2017, pour une saison dite de transition.
2017, une saison de transition
« En fait, j’abordais 2017 dans l’attente de ce que j’allais faire en 2018 », confie Thierry. « Je ne disposais pas du budget pour acheter une grosse auto, et en début de saison je ne savais pas si j’allais par la suite poursuivre en Course de Côte ou en Rallye. Courir avec la Dallara me permettait de faire des économies, avant d’envisager autre chose pour l’an prochain. »
Seul dans sa classe, en DE/1, Thierry se voyait proposé de courir dans le cadre du Challenge Open Sport Hors Catégorie, Challenge dédié aux animateurs du Championnat qui sont moins de trois dans leur classe. Difficile face à une concurrence hétéroclite de se fixer de réels objectifs : « J’avais l’espoir de pouvoir rivaliser avec les Formule Renault A d’Estel (Bouche) et de Didier (Chaumont), mais je savais en revanche que ma Dallara ne me permettait pas de me présenter en concurrent de Pierre Mayeur, qui d’une part a un super coup de volant, et d’autre part une Martini qui est nettement plus performante. Mais il est vrai que le fait de disputer le Challenge Open offre un petit piment supplémentaire sur ce Championnat. »
A l’heure d’aborder cette nouvelle saison, Thierry retrouvait la Dallara telle qu’il l’avait laissée fin 2015, et se contentait de changer le boitier d’origine contre un boitier DTA, sous les conseils avisés du préparateur Vincent Haberer : « J’ai rapidement pu m’apercevoir que l’auto était plus performante dans cette configuration. Mais pour le reste, excepté ce boitier, un nouveau faisceau complet et un passage au banc, la voiture n’a subi aucune évolution. »
Thierry Bertin était cette saison au départ des trois premières épreuves inscrites au calendrier du Championnat de France de la Montagne. C’est donc à Bagnols-Sabran, où il s’imposait dans sa classe, qu’il débutait sa campagne 2017 : « J’ai vraiment apprécié, car j’avais le sentiment de retrouver une vraie voiture de course. Contrairement à la Formule Renault de l’an dernier, je disposais d’une auto qui prenait des tours et qui prévenait avant de décrocher. J’étais vraiment satisfait car tout était en place pour que je passe une bonne saison, que je puisse réellement m’amuser. »
Ayant connu des problèmes de surchauffe sur le Col Saint-Pierre il y a deux ans, Thierry préparait soigneusement sa Dallara afin de ne pas rencontrer la même mésaventure cette année : « J’ai monté un deuxième ventilateur et agrandi le radiateur, et tout s’est très bien passé. Là encore je remporte ma classe et je ne peux être que satisfait de mon week-end. »
Après le Gard, direction la Lorraine où Thierry retrouvait le tracé d’Abreschviller : « J’étais impatient de me mesurer à Antoine Betzel, qui devait être au départ au volant d’une Dallara F302 engagée elle aussi en DE/1. Malheureusement, cette voiture était dotée de rapports de boîte trop courts, et Antoine a abdiqué après les essais. » La confrontation entre gendarmes n’aura donc pas lieu, mais Thierry conserve tout de même un excellent souvenir de cette édition, qui l’a vu remporter une nouvelle victoire de classe.
Sur la Course de Côte de Marchampt, Thierry Bertin apportait des modifications à sa boîte de vitesses afin de disposer de rapports plus longs : « Cela m’a permis de prendre 10 km/h supplémentaires et d’améliorer mon chrono sur cette épreuve de plus de trois secondes. Je pensais ’’prendre cher’’ face à Fabrice Flandy qui évolue dans la même classe que moi. Il gagne la classe, mais finalement je ne concède qu’une seconde cinq, ce qui pour moi est une belle performance. »
Natif de Besançon, Thierry Bertin a passé toute son enfance dans la maison familiale de Vuillafans. C’est dire si l’épreuve Franc-Comtoise lui tient à cœur. C’est pour lui la course de la saison, un rendez-vous qu’il se doit d’honorer. Malheureusement la mécanique en décidait autrement : « Je fais de la Course de Côte pour être au départ de Vuillafans. L’an dernier je casse un embrayage, cette fois je suis trahi par le moteur suite à une casse d’un guide de soupape. La frustration était immense. »
« Ma saison s’arrête là », nous confiait alors Thierry Bertin visiblement très déçu et persuadé d’avoir détruit son moteur. Mais après avoir procédé à l’ouverture du bloc, il prenait conscience que les dégâts étaient moindres : « Le bas moteur n’était pas touché, et cela me permettait de réparer à moindre frais et donc de me relancer. »
Absent sur les épreuves auvergnates de Dunières et du Mont-Dore, Thierry retrouvait le Championnat à l’occasion de la Course de Côte de Chamrousse, qui sera le théâtre d’une belle confrontation entre les animateurs du Challenge Open Sport Hors Catégorie : « Je me suis battu tout au long du week-end avec Didier et Estel. Elle a vraiment super bien roulé à Chamrousse, c’est elle qui était devant à l’issue de la deuxième montée. Et si je parviens à la devancer à l’issue de la troisième, ce n’est que de 32 millièmes. Autant Vuillafans fut une énorme déception, autant Chamrousse m’a permis de prendre énormément de plaisir et d’améliorer mon chrono d’il y a deux ans de plus de deux secondes. »
C’est par une nouvelle victoire de classe que se solde la participation de Thierry Bertin à Turckheim. Pour le Franc-Comtois, c’est un nouveau motif de satisfaction : « Je gagne, et j’améliore mon chrono à nouveau de plus de trois secondes. Pour cette épreuve, j’avais monté de nouveaux amortisseurs et sur une course où les appuis sont importants, c’était un choix judicieux. »
A Limonest, où Thierry concluait sa saison, il accrochait au final la deuxième place de sa classe derrière la Dallara 399 d’Olivier Grégoire : « Fabrice Flandy est allé à la faute, et de ce fait on perdait un sérieux client dans la classe. Pour ce qui est d’Olivier Grégoire, il a monté une très belle auto et je termine à deux secondes, sur une épreuve où je n’avais pas de très bons pneus, et sur un tracé qui ne me convient pas vraiment. »
Vainqueur du Challenge Open Sport Hors Catégorie
Comme en 2014, Thierry Bertin remporte le Challenge Open Hors Catégorie, de quoi lui offrir une belle satisfaction : « Je ne peux être que content d’une saison sur laquelle j’ai pris beaucoup de plaisir. Mais je suis conscient que pour progresser, il me faudrait disposer de moyens financiers plus importants, et qu’il me sera donc difficile de franchir un cap supplémentaire », confie le Franc-Comtois. « Ce que je retiendrais, c’est avant tout que le fait d’avoir couru au volant d’une Formule Renault m’a permis d’améliorer mon pilotage, d’être plus linéaire, plus coulé. J’étais à mon sens un peu trop violent auparavant, et dans ce domaine je pense avoir progressé. »
A nouveau vainqueur du Challenge Open Sport Hors Catégorie, Thierry Bertin estime qu’il ne doit pas ce titre qu’à son seul talent : « J’ai eu ma part de chance », reconnait Thierry en toute humilité. « Estel et Didier ont eu du mal à mettre au point leurs Formule Renault en début de saison, et Pierre a connu son lot de problèmes mécaniques. »
Sympathique saison donc de la part du pilote du Doubs, qui tient à remercier ceux qui ont été à ses côtés : « Un grand merci au Groupe Samat, à Benoît Diratzonian Agent MMA à Roche Lez Beaupré, à Alain et Emmanuel Arbant qui m’ont bien aidé, à ma fille Laurane qui a assuré l’intendance tout au long de la saison. »
Pour ce qui est de 2018, c’est vers la découverte de nouveaux horizons que devrait se lancer Thierry : « J’ai envie de faire du rallye, en Véhicules Historiques de Compétition. J’ai donc acheté une BMW 323 I avec laquelle je vais rouler ce week-end sur le Rallye de la Vallée de l’Ognon. Cela va me permettre de découvrir la voiture, de voir si les sensations sont bonnes. Je ne sais pas encore si je vais courir sur deux tableaux l’an prochain, avec un programme mixte composé de Courses de Côte et de Rallyes… De toute façon, la côte, on y revient toujours ! »
Propos recueillis par Bruno Valette