Premier de la classe A/4 sur le Championnat

Entre 2005 et 2012, les prestations de Cyril Andrey en Course de Côte ont marqué les esprits. Durant cette période, le Savoyard a accumulé les succès avant de se tourner vers les circuits, pour aller cueillir de nouveaux lauriers. Il profite de cette saison 2020 pour renouer avec ses premières amours, et une nouvelle fois s’illustrer sur le Championnat de France de la Montagne.

Dans les années 80 et 90, Michel Andrey, le papa de Cyril, se construira un enviable palmarès en rallye. Evelyne, sa maman, officiera à de nombreuses reprises en qualité de copilote, avant de s’installer derrière le volant pour, en Course de Côte, venir chercher dans les années 90 un titre de Championne de France de la discipline. Aujourd’hui encore, Michel Andrey assouvit toujours sa passion pour le rallye en roulant en historique. C’est dire si, pour Cyril, la compétition automobile fut un élément de son quotidien dès sa plus tendre enfance.

De la Course de Côte à l’Endurance
Chez les Andrey, s’exprimer derrière le volant d’une voiture de course fait partie intégrante de l’existence, et il apparaissait tout naturel que Cyril s’inscrive dans les traces laissées par ses parents. Pourtant, lorsqu’à 18 ans Cyril Andrey s’essayait pour la première fois au karting, les sensations n’étaient pas au rendez-vous. La passion était bien présente, mais pour l’assouvir il fallait viser plus haut : « Du coup, je suis passé directement à la Course de Côte au volant d’une Peugeot 205 Rallye », se souvient Cyril qui disputait ses premières courses avec une petite ’’lionne’’ engagée en N/1.

Les saisons 2005 et 2006 permettront donc à Cyril Andrey d’engager sa 205 sur de nombreuses Courses de Côte : « Ensuite, je suis passé à la Ford Focus, ce qui m’a permis de remporter le F2000 sur la Finale de la Coupe de France à Bournezeau en 2011. »

Un succès qui viendra complété une importante liste de victoires, et qui laissera penser à Cyril qu’il était temps de passer à autre chose : « De ce fait j’ai délaissé la Course de Côte pour venir courir en circuit en Trophée Tourisme Endurance. » Changement de discipline, mais fidélité à sa Ford puisque c’est au volant de sa Focus reconfigurée qu’il allait enchaîner les courses sur circuit.

Par la suite, la Focus laissera place à une Seat Léon Supercopa, avant que, toujours dans le cadre du TTE, Cyril Andrey n’évolue vers le Free Racing au volant d’une Ginetta G50 GT4. Pour la saison 2019, il retrouvait les épreuves du TTE au volant cette fois d’une Peugeot 308 Cup.

Retour à la Montagne…
La crise sanitaire liée au Covid-19 aura une influence sur les choix de Cyril pour la saison 2020 qui initialement devait se dérouler pour lui en circuit : « Je ne suis malheureusement pas parvenu à trouver ni les budgets, ni les pilotes pour rouler à mes côtés. De ce fait, l’envie de rouler étant la plus forte, je me suis rabattu sur la Course de Côte », explique-t-il.

Pour l’heure, Cyril Andrey dispose d’une Ginetta G50 et d’une 308 Cup, qui sont toutes les deux à la vente, et il devait donc porter son choix sur l’une de ces voitures pour prendre part au Championnat de France de la Montagne 2020 : « La Ginetta a été intégralement refaite à neuf, et je ne voulais pas faire des kilomètres avec une auto impeccable et destinée à être vendu. Donc tout naturellement mon choix s’est porté sur la 308 Cup. Je me suis également dit que cela offrait une opportunité de la montrer en Course de Côte où elle est assez rare. »

La 308 ayant fait les beaux jours des épreuves en circuit, Cyril devait la reconditionner pour la côte en modifiants plusieurs réglages, notamment du côté du châssis : « Il y a un univers entre les circuits et la côte, et il était indispensable d’apporter des modifications pour rendre l’auto efficace. »

Cyril Andrey se présentait donc au départ de cette saison avec une 308 reconfigurée, mais loin d’être encore optimisée, « car on manquait cruellement de temps pour cela. » D’ailleurs, la décision de s’engager sur le Championnat était prise dans un laps de temps record, puisque la première épreuve de la saison, disputée au Mont-Dore avait déjà eu lieu.

Après 8 ans passés en circuit, la principale difficulté rencontrée par Cyril Andrey était de retrouver ses automatismes de Montagnard : « Quand tu n’as plus roulé en côte depuis aussi longtemps, que tu te présentes avec une nouvelle auto et que tu n’as qu’une seule montée d’essais avant de t’élancer en course, c’est très limite pour être vraiment dedans », analyse Cyril. « En circuit la piste est plus large, avec de nombreux dégagements, et de ce fait tu n’as pas autant la sensation de vitesse. Il faut se réadapter à ce paramètre. »

La présence de Turckheim à un calendrier 2020 réduit à sa plus simple expression, n’est pas étrangère à l’engagement de Cyril Andrey : « Lorsque j’ai décidé de revenir en côte, initialement c’est pour courir à Chamrousse et à Turckheim, deux épreuves que j’affectionne. Chamrousse a été annulé, mais j’étais ravi de débuter ma saison en Alsace. Je n’étais pas revenu depuis 2007, mais j’adore ce tracé de Turckheim et j’en garde un excellent souvenir. »

Quatre victoires de classe en quatre courses
Adepte des tracés rapides, Cyril Andrey n’allait pas manquer de se mettre en valeur à Turckheim, où il terminait la Course de Samedi à la neuvième place du classement Production, troisième du Groupe A et vainqueur de sa classe : « Sincèrement, je ne pensais pas que je me retrouverais dans le top 10. Après, pour ce qui est de la classe, les 308 Cup sont à mon sens plus performantes que les Clio 4 Cup, donc je suis nettement moins surpris et j’atteints l’objectif que je m’étais fixé de remporter ma classe », précise Cyril. « En revanche, je pensais que nous serions plus proches des Supercopa, puisqu’en circuit, où elles sont des concurrentes directes, nous sommes devant… On peut regretter que les Léon disposent d’une certaine liberté dont je n’étais pas conscient au moment de m’engager. »

La journée de dimanche débutait mal pour Cyril Andrey qui, lors de la première montée de course heurtait la chicane : « Pour réduire l’écart face aux Léon, j’ai travaillé sur les caméras et j’ai tenté de voir jusqu’où je pouvais repousser mon freinage. Apparemment c’était un poil trop loin », avoue-t-il dans un éclat de rire. Après avoir décollé sur deux roues, Cyril se retrouvait en mauvaise posture avec deux roues dans le fossé : « J’ai pu remonter sur la route, mais ensuite j’ai terminé au ralenti. »

La deuxième montée de course lui permettait de se retrouver à nouveau sur le podium du Groupe A et d’accrocher une seconde victoire consécutive dans sa classe : « De quoi être vraiment content du week-end et de poursuivre dans cette voie en me rendant à Bagnols-Sabran. »

Il faut remonter à 2012 pour voir le nom de Cyril Andrey figurer sur la liste des engagés de la Course de Côte de Bagnols-Sabran : « Le tracé est vraiment super étroit, et avec une seule montée d’essais avant d’attaquer la course, là encore je n’ai pas eu suffisamment de temps pour prendre la mesure du parcours. »

Malgré tout, le résultat sera une nouvelle fois au rendez-vous, puisque samedi soir, c’est à la deuxième place du Groupe A, derrière Francis Dosières, que l’on retrouvait Cyril Andrey : « Nous étions vraiment contents de la performance de la 308 », avoue Cyril qui, le lendemain, terminait troisième du groupe en s’imposant dans sa classe. « La pluie nivelle les puissances » rappelle Cyril qui samedi accrochait la quatrième place du Production. « Dimanche je termine la saison en signant une quatrième victoire de classe en quatre course, vraiment un excellent week-end. »

Leader du A/4 sur le Championnat
S’il remporte quatre succès de classe cette saison – ce qui lui permet de terminer le championnat en tête du A/4 – Cyril Andrey monte, à l’occasion de ses quatre participations, à quatre reprises sur le podium du Groupe A : « On pouvait difficilement espérer mieux. J’avoue que si j’avais su que nous serions aussi performants, j’aurais pris le départ du Mont-Dore. Mon seul petit regret et de n’avoir pas débuter la saison avec les autres », confie Cyril qui termine huitième du Championnat.

Retour gagnant donc pour Cyril Andrey qui veut partager ses succès avec ses soutiens : « Un énorme merci à la Société Andrey Pneus à Saint-Baldoph en Savoie, la Société Clean Car à Chambéry, GT2i et les ateliers 2B Auto Sport à La Ravoire en Savoie. Merci également à toute mon équipe qui me suit depuis de nombreuses années tant en circuit qu’en course de côte. Merci donc à Ludo, Kiki, Julien, Andy, Mallo, ma sœur Alex et Doudou. »

Difficile pour Cyril Andrey de se positionner pour la saison à venir. Les décisions se prendront dans les semaines à venir : « Nos deux voitures – la 308 Cup et la Ginetta – sont en vente. Suivant ce nous parviendrons à vendre et les budgets dont je disposerai je risque de repartir en Endurance. Mais je ne ferme absolument pas la porte de la Course de Côte, et je pourrais bien repartir sur un Open de six ou sept courses. Nous verrons bien ! »


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

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