S’il évolue en Course de Côte depuis 2018, c’est la première année qu’Arnaud Clavel était engagé sur le Championnat de France de la Montagne. Une première participation qui lui a permis, au volant de sa Peugeot 309 GTI, de découvrir les tracés des manches du CFM, et d’accrocher la deuxième place du Challenge Open F2000/3.
C’est en 2000 que Thierry Clavel, le père d’Arnaud, décidait de faire ses premiers rallyes en Historique. Une activité plutôt plaisante qui incitait Arnaud à s’installer dans le baquet de droite pour officier en qualité de copilote. Durant une dizaine d’années, le duo père / fils assouvissait une passion commune dans l’habitacle notamment de Simca 1200 S, Talbot Matra Murena et autres Renault 5 Alpine Turbo…
Mais en 2010, à 23 ans, Arnaud estimait que la lecture de notes, même si elle apporte de belles satisfactions, n’offre pas les sensations que l’on peut retrouver derrière le volant. Il n’était donc plus question pour lui d’aborder les rallyes en qualité de copilote, c’est son père qui assumera alors cette fonction, laissant à Arnauld le soin de mener leur bolide.
Au départ du Rallye de Monte-Carlo
Pour ses débuts en tant que pilote, Arnaud Clavel portait son choix sur une Peugeot 309 GTI. Apparemment la voiture idéale à ses yeux puisque plus de 10 ans après, c’est toujours au volant de sa vénérable ’’Lionne’’ qu’il poursuit sa carrière sportive : « J’ai commencé par des rallyes nationaux et régionaux, avant en 2014 de m’engager avec mon papa sur le Rallye de Monte-Carlo avec une Citroën DS3 que nous avons louée. Mais la glace à eu raison de notre aventure qui s’est arrêtée dans la troisième spéciale suite à une sortie de route. Très frustrant sur le coup, mais avec le recul d’excellents souvenirs d’avoir pu être au départ d’une épreuve aussi prestigieuse », se souvient Arnaud.
Un souvenir d’autant plus inoubliable qu’Arnaud avait prévu de demander celle qui allait devenir son épouse sur le podium à Monaco : « Finalement, j’ai fait ma demande sous la neige, dans un camping-car, à Gap. Ca a également son charme ! », lance-t-il dans un éclat de rire. Bien évidemment Arnaud ne peut oublier ce moment marquant, pas plus qu’il ne peut oublier le fait d’avoir pu garer sa voiture aux côtés de celles des champions qu’il admirait et avec qui il a pu échanger quelques mots.
Excepté cette parenthèse que fut le Monte-Carlo 2014, depuis 2010 c’est au volant de sa Peugeot 309 GTI S16 qu’Arnaud Clavel a pris part à de nombreux rallyes organisés dans la Région Rhône-Alpes. En 2016, Arnaud se testait en Course de Côte en alignant sa 309 à Crussol : « Avec mon père nous avons une entreprise de fabrication d’arceaux et nous avions décidé de soutenir la Course de Côte de Crussol, de ce fait j’ai voulu m’essayer sur cette épreuve à plusieurs reprises. »
Une première approche qui, loin d’être déplaisante, permettait à Arnaud de prendre conscience que la côte pouvait offrir de belles sensations. De quoi se poser des questions sur un changement de discipline lorsque en 2018, les Clavel père et fils commençaient à ne plus se retrouver en rallye : « L’esprit avait changé, les mentalités ne nous convenaient plus car on avait le sentiment d’avoir perdu la convivialité et l’entraide qui nous donnaient envie de courir le week-end. »
Premiers pas en CFM en 2018
En cette année 2018 Arnauld Clavel faisait ses premières apparitions sur le Championnat de France de la Montagne en s’engageant à Dunières et à Chamrousse : « J’ai immédiatement apprécié l’ambiance. Nous avons été étonnés par le fabuleux accueil que nous avons eu, les liens qui se créaient dans les paddocks. Pour ma toute première course sur le championnat, à Dunières, j’ai participé à l’apéro organisée par le Comité des Fêtes, et à cette occasion, moi le pur amateur qui s’alignait sur sa première course du championnat, j’ai pu discuter avec Geoffrey Schatz et de nombreux autres pilotes, stars de la discipline. J’ai immédiatement compris que la Course de Côte me correspondait réellement. »
La 309 GTI avec laquelle évolue aujourd’hui Arnaud Clavel était la propriété d’un pilote qu’Arnaud à eu l’occasion de naviguer avant de lui racheter sa voiture : « Par la suite je l’ai entièrement refaite, et je ne suis pas près de m’en séparer, car même si elle souffre d’un manque de puissance, elle a comme atouts sa légèreté et sa maniabilité, et une exceptionnelle tenue de route, très sécurisante. »
A son arrivée en Course de Côte, Arnaud Clavel a dû accepter une remise en question de son pilotage. Terminées les grandes glisses qui font le charme du rallye. Pour espérer signer de bons chronos il se devait d’être le plus propre possible : « Et là encore, j’ai pu bénéficier des conseils des pros de la côte, c’est génial. » Durant l’hiver 2020 - 2021, Arnaud travaillait sur sa Peugeot afin de lui offrir quelques améliorations du côté du châssis et du moteur, et quelques ajustements pour lui faire perdre quelques kilos superflus : « Ca permettait d’être dans les meilleures dispositions pour débuter une saison consacrée à la découverte du championnat, puisque c’était là mon seul objectif. »
A l’heure de débuter sa saison 2021, Arnaud Clavel n’avait pas eu l’occasion de faire le moindre tour de roues depuis 2 ans. Et pour reprendre ses marques, il allait devoir découvrir le tracé de la Course de Côte de Marchampt-en-Beaujolais : « Pas évident, d’autant que la météo n’était pas au beau fixe, ce qui d’entrée de jeu ne m’a pas mis forcément à mon aise. Après, le tracé hyper rapide est pour moi extraordinaire et l’accueil super sympa. Pour ce qui est du résultat, il est clair que sur les tronçons rapides, avec ma boîte courte j’ai trouvé le temps long », lâche Arnaud goguenard. « Et puis en 10 ans, c’est réellement la toute première fois que je me faisais piéger », se souvient le Drômois qui dans le Beaujolais fut victime d’un tête-à-queue.
Pour son deuxième rendez-vous de la saison, c’est un gros morceau qui attendait Arnaud Clavel puisqu’il allait défier les pentes du Mont-Dore : « Ce fut une grosse découverte, avec une météo qui n’était pas avec nous. J’avais beaucoup bossé sur les vidéos, mais je n’ai pu faire qu’une montée de reconnaissance avec le camion avant d’attaquer les essais, c’est un peu juste. Le tracé est magnifique, je n’en dirais pas autant de l’accueil qui nous a été réservé. Il est probable que l’an prochain je privilégie d’autres épreuves. »
Chamrousse sera cette année la seule course sur laquelle Arnaud Clavel avait déjà eu l’occasion d’aligner sa Peugeot 309, et sur l’épreuve alpine il allait accrocher un podium de classe : « C’est ma course fétiche. J’avais déjà trouvé ça extraordinaire lors de ma première participation sous le brouillard et avec des températures matinales de 3 degrés. Mais là, vraiment, j’ai pris un énorme plaisir. Ce fut vraiment une fête, proche de chez nous, et j’en garde un fabuleux souvenir. Je tiens d’ailleurs à rendre un hommage particulier à celui qui s’occupe de la mise en place du parc, et qui fait un boulot grandiose. Chaque année, on lui offre des produits de notre région pour le remercier de son investissement. »
Absent à Turckheim, Arnaud Clavel se rendait à Limonest où allait se conclure sa saison. Le Drômois découvrait un tracé qu’il a particulièrement apprécié : « Pour moi qui viens du rallye, j’ai trouvé des similitudes, notamment dans les enchainements de virages. C’est un peu compliqué pour trouver la bonne trajectoire, mais finalement j’ai adoré ce parcours et l’ambiance de cette épreuve organisée dans la ville. »
Deuxième du Challenge Open F2000/3
S’il n’a pris part qu’à quatre épreuves, Arnaud Clavel a pu enregistrer de bons résultats qui lui permettent à l’heure de faire les comptes de terminer deuxième du Challenge Open F2000/3, de quoi être pleinement satisfait de sa prestation : « Je suis bien évidemment surpris de cette position finale. Je retiens que j’ai pu être constant, épargné par les problèmes mécaniques, finalement tout s’est bien passé, et j’ai vécu une excellente saison. J’en garderai de très bons et nombreux souvenirs. »
Des souvenirs qu’Arnaud Clavel veut partager avec ses proches : « Un immense merci à mon papa, à ma mère (Marie-Andrée), à Amandine mon épouse et à mes enfants Paul et Margaux qui m’accompagnent sur toutes les courses. Merci également à mes partenaires la Société SERT à Romans-sur-Isère, la société Maison Carène à Valence et la société Drôme Camping-car à Châteauneuf-sur-Isère. J’en profite pour remercier les organisateurs, les officiels, tous ceux grâce à qui nous pouvons assouvir notre passion. »
Les adeptes de la Peugeot 309 peuvent se réjouir, Arnaud Clavel sera au départ du Championnat de France de la Montagne 2022, « pour ce qui sera certainement sa dernière saison car nous avons d’autres projets pour la suite. En toute logique, en 2022 je devrais être au départ de Bagnols-Sabran, du Col Saint-Pierre, de Vuillafans, de Dunières, peut-être du Mont-Dore, de Chamrousse et de Limonest… Mon souhait est de refaire les courses que j’ai découvert cette année pour être plus rapidement dans le coup lors de cette seconde participation. »
Pour la suite, c’est du côté des Véhicules Historiques de Compétition que l’on devrait retrouver Arnaud et son père : « Nous travaillons à la finalisation de deux voitures ouvertes avec l’espoir de nous aligner à l’épreuve du Mans Historique. Après notre participation au Monte-Carlo, ça serait la découverte d’une autre épreuve de prestige », conclut le pilote drômois.
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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