Avec plus d’une centaine de victoires de classe acquises sur le Championnat de France de la Montagne, Didier Chaumont est une figure incontournable de la Course de Côte. Cette année encore, il animait le peloton des Formule Renault, avec comme principale préoccupation de prendre du plaisir sur sa discipline de prédilection.
Comme chaque année, à la sortie des vendanges, Didier Chaumont attend avec impatience que soit relancé le Championnat de France de la Montagne. Il faut dire que le viticulteur bourguignon est un animateur assidu de la discipline sur laquelle il évolue depuis plus de trente ans.
Et pour cette saison 2020, Didier était dans les starting-blocks bien avant le premier rendez-vous de l’année, prévu initialement sur la Course de Côte de Bagnols-Sabran : « Pour une fois, j’étais prêt dès le 25 janvier », confie Didier sur un ton badin. « La révision de ma Formule Renault était terminée et je n’avais plus qu’à attendre le coup d’envoi de la saison. »
Fidèle à la Formule Renault
Au volant d’une Formule Renault parfaitement opérationnelle, Didier Chaumont se languissait d’en découdre, et surtout de retrouver les copains de la côte. Mais pour défier le chrono dans les meilleures conditions, le Bourguignon avait confié sa monoplaces aux mains expertes de David Guillaumard : « Il a fait un super boulot. Il a révisé l’ensemble des éléments de la voiture, notamment sur les réglages de trains et les amortisseurs. »
L’annulation des épreuves obligeait Didier à ronger son frein en attendant des jours meilleurs. Et ce n’est qu’au mois de juin qu’il pouvait enfin s’installer derrière le volant de sa Formule Renault pour une première séance d’essais sur le circuit du Bourbonnais : « J’y suis retourné au mois de juillet, une nouvelle fois pour participer aux essais organisés par Nicolas Schatz. Cela m’a permis d’enchaîner les tours, ce qui est toujours plaisant, et de me rendre compte que le travail réalisé par David (Guillaumard) me permettait de disposer d’une auto dans laquelle je me sentais parfaitement à mon aise. »
Pour Didier Chaumont la seule motivation qui l’incite aujourd’hui à participer au Championnat de France de la Montagne, c’est le plaisir qu’il en retire : « J’ai passé l’âge de me prendre la tête à savoir si je suis le plus rapide, si je dispose de l’auto la plus performante. Je reste un compétiteur, mais qui veut avant tout se faire plaisir, partager l’ambiance et les repas avec les copains, et surtout ne rien casser et ne pas me faire mal. » Didier produit un vin unanimement apprécié des Montagnards qui le consomment bien évidemment avec modération. Son métier, aussi passionnant que prenant, est sa priorité, la course automobile reste pour lui un loisir. « C’est pour cela que je suis très bien avec ma Formule Renault, qui est facile à gérer, avec laquelle je ne m’embrouille pas l’esprit et qui m’offre de très bonnes sensations. Je ne me vois plus acheter une auto compliquée, qui nécessite de passer les week-ends derrière un ordinateur pour la faire fonctionner correctement. »
L’esprit de compétition reste malgré tout omniprésent, et c’est avec le souhait de faire de son mieux que Didier Chaumont abordait cette courte campagne 2020 : « J’avais l’espoir d’améliorer mes chronos, mais peut-être pas de devancer les ’’gamins’’ qui sont de véritables avions. Pour le reste, mon but premier reste de surtout ne pas me faire mal. Comme je l’ai toujours dit, quand le dimanche soir la voiture est entière et le pilote aussi, c’est que le week-end est couronné de succès. »
Plaisir et partage avec les copains
Sur le Mont-Dore, manche d’ouverture de cette saison 2020, ce sont une dizaine de Formule Renault qui se retrouvait en confrontation. Et par deux fois, Didier Chaumont allait monter sur le podium de sa classe en terminant au troisième rang derrière Alexandre Bole et Anthony Gueudry : « Je suis pleinement satisfait du résultat du samedi, quant à dimanche, je me suis bien rapproché d’Anthony, et j’aurai pu aller le titiller sur la dernière montée. »
Malheureusement, chose extrêmement rare, Didier ne sera pas à l’arrivée de cette seconde montée de course : « J’ai fait un énorme tête-à-queue, heureusement sans rien toucher, mais la voiture a refusé de redémarrer. Ce n’est absolument pas grave, même si c’est dommage car j’étais plutôt bien. Estel Bouche m’avait donné d’excellents conseils et j’étais en mesure d’améliorer, notamment en passant sur un rapport de boîte supérieur à certains endroits. Mais là, je n’ai pas su gérer. Mais je remercie Estel qui vraiment m’a donné d’excellents conseils. »
Une nouvelle fois, Didier Chaumont aura passé un excellent week-end auvergnat, tant du côté sportif que pour les à-côtés : « Nous avons pu partager la saucisse au chou, on n’a rien cassé, on a retrouvé l’ambiance avec les copains, que demander de plus », commente Didier qui n’avait plus eu l’occasion de rouler depuis un an, sa dernière apparition sur le Championnat remontant à l’édition 2019 de la Course de Côte de Chamrousse.
Début septembre, c’est l’époque des vendanges. Et le viticulteur bourguignon n’avait pas d’autre choix que de faire, comme c’est souvent le cas pour lui, l’impasse sur la Course de Côte de Turckheim. C’est donc à Bagnols-Sabran qu’il venait conclure sa saison, et qu’il allait se retrouver confronté à de jeunes espoirs particulièrement combatifs. Samedi, Didier était devancé par Alexandre Bole, Axel Petit et Marc Pernot, et dimanche, il retrouvait à nouveau la quatrième place derrière un tiercé gagnant composé de Marc Pernot, Alex Bole et Axel Petit.
« Ils ont vraiment attaqué comme des avions. Quand on voit les performances d’Axel (Petit) qui est un tout jeune débutant, c’est impressionnant », reconnait Didier. « En plus, la météo était capricieuse, l’adhérence précaire et je n’ai pas voulu forcer la cadence. Il faut garder à l’esprit que les gamins, pour la plupart, n’ont pas encore goûté au talus, moi si, et ça modifie l’approche. »
Toujours en quête de plaisir
Deuxième de la classe DE/7 sur le Championnat de France de la Montagne 2020, Didier Chaumont est bien évidemment ravi de sa saison : « Le résultat n’a pas grande importance. Je n’ai pu faire que deux courses, mais j’en suis enchanté, c’était un plaisir de pouvoir rouler à nouveau. Il faut être réaliste, ma carrière est derrière moi, donc tout ce qui est positif aujourd’hui me donne satisfaction », confie avec fatalisme l’épicurien qu’est Didier Chaumont.
Pour ce qui est de remercier ceux qui le soutiennent et l’accompagnent dans cette aventure, Didier Chaumont fait rapidement le tour de ses partenaires : « Mon seul et unique partenaire c’est Didier Chaumont », plaisante le Bourguignon qui s’auto-finance. « Pour le reste je voudrais remercier David Guillaumard qui m’a préparé une super auto, mon fidèle mécanicien Christophe (Renoud-Grappin) dit Cassegrain. Et bien évidemment tous les amis avec qui nous avons partagé le casse-croute et l’apéro. »
Le plaisir étant toujours au rendez-vous Didier Chaumont a bien l’intention de poursuivre dans cette voie : « Je devrais être à nouveau présent en 2021 sur le Championnat, toujours avec ma Formule Renault. » Et Didier a également la ferme intention de rééditer l’expérience de l’an dernier hors de nos frontières : « Si tout va bien, je vais refaire Eschdorf et Osnabrück au volant de la Norma M20 FC 2 litres du Team Petit. Si Seb n’a pas vendu sa voiture et si elle est disponible pour ces deux courses, je suis partant. On pourrait même étoffer le programme, nous verrons bien, pour le moment c’est juste un souhait, rien n’est arrêté. »
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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