Au fil des saisons, Cédric Lansard poursuit sa progression sur les épreuves du Championnat de France de la Montagne. Durant cette année le Haut-Savoyard a eu l’occasion de monter à plusieurs reprises sur le podium pour accrocher au final la cinquième place du CFM.
Le sport automobile, c’est d’abord dans le baquet de copilote que Cédric Lansard l’a connu en naviguant son père Dominique sur plusieurs rallyes. Par la suite, il s’installera derrière le volant de la Peugeot 205 paternelle avant de faire l’acquisition d’une Renault 5 GT Turbo avec laquelle il poursuivait son implication en rallye.
Après un longue pause due à des investissements professionnels et familiaux, Cédric reviendra à la compétition pour disputer le Championnat de France des Rallyes au volant d’une Renault Clio Ragnotti groupe N. Durant trois saisons, de 2006 à 2008, le Haut-Savoyard animera les pelotons de Clio avant de connaitre une nouvelle longue interruption, ses obligations professionnelles l’obligeant à mettre la compétition entre parenthèses.
Animateur du top 5 sur le CFM
Pour son retour derrière le volant, en 2017, son choix se portait vers la course de côte, et pour cela Cédric faisait l’acquisition d’une Osella PA20S 3 litres avec laquelle il prenait part aux épreuves de fin de saison du Championnat de France de la Montagne 2018. En 2019, il assouvissait un rêve en s’engageant pour la première fois sur le championnat et en terminant la saison en tête de la classe CN/3.
En 2020, la crise sanitaire et l’annulation de la majorité des épreuves tenaient Cédric éloigné des courses. En 2021, s’il ne s’engageait pas officiellement sur le championnat, il alignera son Osella 3 litres à Vuillafans, à Marchampt, sur le Mont-Dore et à Chamrousse. Quatre participations qui lui permettaient de terminer à deux reprises dans le top 10 (Marchampt et Chamrousse) et de s’imposer en tête du CN/3 sur les quatre épreuves.
Pour la saison 2022, Cédric Lansard alignait une Nova Proto avec laquelle il allait remporter le Challenge Open E2-SC/3B, avec une auto disposant d’une bride de turbo. Il accrochait alors la septième place du championnat. Il sera à nouveau de la partie en 2023, une saison marquée par une violente sortie de route sur le Mont-Dore, mais qui le verra au final se classer au huitième rang du CFM Sport et de conserver le Challenge Open E2-SC/3B.
Pour poursuivre la progression
La saison 2024 offrira l’occasion à Cédric Lansard d’apporter un changement à sa Nova-Proto puisqu’il se débarrassait de la bride de turbo pour intégrer la classe E2-SC/3A : « J’avais envie de rouler sans la bride, sans autre objectif que d’essayer d’évoluer avec la voiture dans une configuration différente » explique Cédric qui avant le début de saison a tenté d’apporter quelques améliorations à sa voiture. « La fin de saison 2023 fut compliquée d’un point de vue professionnel, parce que j’ai eu un manque de personnels qui m’a contraint à travailler comme un dingue. De ce fait je n’ai eu le temps que de peaufiner deux ou trois réglages. Pour le reste j’ai fait modifier la cartographie moteur histoire de disposer d’une auto un peu plus performante. Mais je n’ai pas apporté de réelles évolutions. »
Un début de saison doit logiquement être l’occasion de retrouver les copains, de se détendre, de prendre un vrai plaisir derrière le volant. Le problème pour Cédric c’est qu’il ne se présentait pas dans les meilleures dispositions : « A l’heure du coup d’envoi, avec l’énorme charge de travail que je devais assumer, j’étais sur les rotules… » Huitième du Championnat de France de la Montagne à l’issue de la saison 2023, Cédric se relançait pour une nouvelle campagne de France sans objectif précis en termes de résultats : « Je voulais bien évidemment performer au mieux, mais avec la fatigue ressentie en début d’année, je n’avais aucune prétention pour ce qui est d’un quelconque classement. Je voulais juste impérativement rouler pour ne pas perdre la main », ajoute Cédric.
Même s’il ne cherchait pas à jouer les premiers rôles, c’est à la quatrième place que l’on retrouvait la Nova-Proto NP-01 de Cédric Lansard à l’arrivée de la Course de Côte de Bagnols-Sabran, manche d’ouverture de la saison : « Je n’ai rencontré aucun problème particulier, le week-end s’est vraiment bien passé, et accrocher une quatrième place pour débuter la saison c’est plutôt satisfaisant. Il faut garder à l’esprit que compte tenu des péripéties que j’avais vécues l’an dernier, je voulais avant tout rejoindre l’arrivée de chaque épreuve sans encombre, et là ça débutait bien. »
Sur un tracé aussi complexe que celui du Col Saint-Pierre, bien visualiser les virages reste primordial, et Cédric allait rencontrer quelques soucis qui auraient pu entacher son week-end : « La première montée de course, qui avait lieu samedi soir, a débuté assez tard. Le problème c’est que j’avais une visière fumée et que cela réduisait considérablement la visibilité. C’était vraiment compliqué », avoue Cédric qui par la suite aura l’occasion de se rattraper pour finalement venir chercher une sixième place : « Le résultat est satisfaisant, mais je manquais tout de même cruellement de perfo par rapport à l’année passée. C’est difficilement explicable mais avec le recul je pense que c’est dû en partie aux réglages de la voiture et en partie à mon manque de forme physique. »
Vainqueur scratch sur la Course de Côte de Quillan en 2023, Cédric Lansard se présentait cette année au départ de l’épreuve audoise avec la ferme intention de rééditer son succès de l’année précédente. Dès les essais, il se portait en tête et semblait en mesure de contrôler les débats : « J’ai essayé de nouveaux réglages pour faire évoluer la voiture, et sur la première montée j’ai attaqué pour essayer de passer un ''step''. Mais je suis parti en tête-à-queue. Par la suite il s’est mis à pleuvoir et je n’ai pas voulu prendre de risque sur une épreuve où je n’avais rien à gagner et beaucoup à perdre si je commettais une erreur. »
La 62ème édition de la Course de Côte de Marchampt restera à jamais marquée dans la mémoire de Cédric Lansard. Car si le Haut-Savoyard comptait déjà deux victoires en 2ème Division, à Quillan et à Limonest, pour la première fois de sa carrière sportive il allait se hisser sur un podium d’une manche du Championnat de France de la Montagne en terminant la course dans le Beaujolais au deuxième rang : « Même si j’ai connu des soucis de performances sur la fin du week-end, ça reste un excellent souvenir. C’était vraiment cool de parvenir à conserver la deuxième place, ça fait énormément plaisir. »
Cédric n’allait pas s’arrêter en si bon chemin puisqu’à Vuillafans on le retrouvait à nouveau sur le podium, cette fois à la troisième place : « C’est pas la course la plus facile du championnat, même si elle est magnifique. C’est toujours hyper sympa de terminer sur le podium d’une épreuve aussi complexe », avoue Cédric. « Il faut reconnaitre que là ça va vraiment vite, et quand comme moi on n’a pas réellement le temps de rouler entre deux épreuves, parvenir à ce genre de prestation c’est gratifiant. »
A Dunières, Cédric allait connaitre son troisième podium consécutif en terminant une nouvelle fois à la troisième place, malgré un souci sur la deuxième montée de course : « Le dimanche matin à l’heure de m’élancer j’étais super bien. Et puis au moment de prendre le départ, je me suis retrouvé avec une énorme buée dans le casque, un truc de malade. Je ne voyais plus la route, ce qui à ces vitesses n’est jamais très bon », plaisante Cédric qui lâche cinq secondes dans la mésaventure. Rageant d’autant qu’au final s’il termine troisième, ce n’est qu’à une seconde cinq de Maxime Dojat : « J’avoue que malgré tout un troisième podium c’est bon pour la confiance. »
On se souvient que l’an dernier, sur le Mont-Dore, après le passage de la ligne d’arrivée, Cédric Lansard avait été victime d’une violente sortie de route. Un accident qui marquera les esprits de nombreux pilotes présents et qui sera à l’origine de la destruction de sa Nova-Proto. Choqué mais indemne, Cédric réalisera par la suite l’ampleur de sa sortie de route : « Cette année, sur les premières montée, c’était un enfer. Je n’avais plus de souffle, comme si l’on me bloquait la respiration. Inconsciemment la sortie de route m’a tétanisé et j’ai connu un calvaire durant ce week-end », confie Cédric. « J’étais choqué parce que je partais confiant à l’heure d’aborder ce rendez-vous. La succession de podiums m’avait mis en confiance et là, rien n’allait plus, j’étais totalement bloqué, oppressé dans la voiture », explique le Haut-Savoyard qui parvient tout de même à accrocher la sixième place.
Chamrousse permettra à Cédric de retrouver de sa superbe, ce qui se traduira au final par une quatrième place au scratch : « C’est une course que j’ai toujours appréciée. J’ai tenté de nouveaux réglages, avec du bon et du moins bon. La largeur du tracé permet de tenter des choses et ça c’est plutôt très bien passé. Il a fallu composer avec le brouillard et la pluie le dimanche, mais j’en garde un bon souvenir. » Cédric Lansard ne cache pas que la Course de Côte de Turckheim est certainement un de ses rendez-vous préférés. Un week-end sans encombre le verra se positionner au cinquième rang : « C’était parfait, nickel, ça le moindre soucis et nous avons vécu un très bon week-end alsacien. »
La fin de saison 2023 fut épuisante pour Cédric Lansard qui abordait la Course de Côte de Limonest en étant passablement fatigué. Un état de forme qui sera à l’origine d’une sortie de route qui affectera son moral. Mais cette année, n’ayant plus grand-chose à prouver, Cédric abordait cet ultime rendez-vous sans tenter de réaliser un exploit : « J’avoue que ça manquait un peu de perfo. Mais au final je termine quatrième en ayant comme objectif durant tout le week-end de conserver la cinquième place au championnat que pouvait me contester Maxime (Dojat). J’ai roulé pour rouler, sachant que j’allais vendre la voiture et qu’il était hors de question que je lui fasse le moindre mal », explique le Haut-Savoyard qui place sa Nova-Proto au quatrième rang.
Son meilleur résultat sur le championnat
Cédric Lansard, qui cette année ne s’était pas fixé d’objectif particulier, accroche au final la cinquième place du Championnat de France de la Montagne – le meilleur résultat de sa carrière – et monte sur le podium du Challenge Open E2-SC/3 derrière Marc Pernot et Fabien Bourgeon : « Le bilan est positif même si je suis conscient qu’avec cette voiture ça peut aller plus vite. Je me suis fait plaisir, les résultats sont là et j’accumule de l’expérience. Avec tout ce que j’avais vécu l’année dernière, c’est enthousiasmant de vivre une saison sans embûche. On a travaillé, construit des choses et c’est à mon sens l’essentiel. Je n’ai pas fait la moindre touchette, j’ai été cohérent et régulier, ça me satisfait pleinement. »
S’il peut se réjouir d’une saison réussie, Cédric Lansard ne manque pas d’évoquer ceux avec qui il partage cet enthousiasme : « Un immense merci à mes partenaires, Motorcraft, Casse Todoroff, Carbone Composites Applications, JF Design. Sapap, les Lubrifiants Champion, Ford Annecy - Groupe Maurin. Je tiens à remercier également mon père, ma femme Barbara, mon fils Gabriel qui s’est énormément impliqué cette année. Nous sommes une équipe familiale où chacun fait preuve d’énormément de volonté pour que nous puissions réussir ensemble. Merci également à tous nos amis qui nous ont suivi à distance. »
Cédric Lansard s’est séparé de sa Nova-Proto. Pour l’heure il ne sait pas encore de quoi sera fait la saison à venir : « J’étudie plusieurs pistes pour je pense repartir sur le championnat. Mais je suis incapable de dire aujourd’hui avec quelle auto je vais me relancer. C’est ouvert, je ne m’interdis aucune option », conclut-il.
©Bruno Valette
www.ffsamontagne.org / www.cfm-challenge.com
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