La saison 2025 au volant de sa Supercopa

La saison 2024 a vu Thierry Tierce passer du GTTS au groupe A, tout en conservant sa Supercopa MK3. Après une saison courte mais largement positive, le Berrichon se prépare à aligner sa belle espagnole sur l’intégralité du Championnat de France de la Montagne 2025.

Cela fait maintenant près de vingt ans que Thierry Tierce est impliqué dans la compétition automobile. Et lorsque l’on dit impliqué, on ne pense pas seulement à ses prestations en sa qualité des pilote, mais également à son investissement comme Team Manager au sein du Tierce Racing qui fait évoluer des voitures en circuit depuis une dizaine d’années.

Derrière le volant, c’est en slalom, avec une Renault Clio 16S que Thierry Tierce fera ses premières armes. Par la suite, des Clio 2 Cup et 3 Cup viendront remplacer la Clio d’origine alors que Thierry se partageait entre slaloms et courses de côte.

Si pour Thierry Tierce la passion est exogène et non pas l’héritage d’une tradition familiale, il ne manquera pas en revanche de transmettre le virus à deux de ses enfants, ses jumeaux Corentin et Pierre. Afin de les accompagner, après leurs débuts en kart, Thierry investissait dans la création de son équipe afin de permettre à ses fistons d’en découdre dans le cadre de la Twin’Cup, puis de la Clio Cup. Pour autant Thierry ne délaissait pas ses premières amours et alignait une Supercopa sur des courses de côte.

Si en 2010 Thierry Tierce débutait la première d’une dizaine de participations sur le Mont-Dore, il aura l’occasion de prendre part entre 2011 et 2014 à la Coupe de France des circuits en Renault Clio 3 Cup. De 2015 à 2020 il concentrera ses efforts sur son rôle de Team Manager du Tierce Racing avant de s’engager sur le Championnat de France de la Montagne l’année suivante. Sixième du Challenge Open A/5 en 2021, Thierry terminait deuxième puis troisième de l’Open GTTS/3 en 2022 et 2023. Fidèle à la Léon Supercopa MK3, c’est au volant de cette voiture qu’il sera une nouvelle fois au départ de la saison 2024.

Même voiture mais changement majeur puisque sa Supercopa qui évoluait jusqu’alors dans le groupe GTTS rejoignait cette année le groupe A. Un changement qui obligeait Thierry Tierce a apporter quelques modifications à sa voiture : « Il m’a fallu changer la boîte de vitesses. La réglementation stipule qu’en GTTS la Supercopa dispose d’une boîte séquentielle et en groupe A d’une boîte automatique. J’ai donc commandé chez Cupra le kit complet que j’ai installé dans la voiture. » Un changement d’importance qui induit une somme de travail non négligeable.

Thierry aura alors l’occasion de tester sa voiture dans sa nouvelle configuration lors de la journée des Montagnard : « J’étais rapidement satisfait, conscient que tout fonctionnait bien. Le seul truc c’est que le maniement de la boîte est un peu moins agréable ce qu’il fait perdre un peu en confort de pilotage. L’auto accuse un léger excès de poids, mais honnêtement cela ne change pas grand-chose. »

Le changement de groupe était avant tout dicté par l’envie d’être en concurrence dans le Challenge Open A5/, le plus relevé du Championnat Production : « C’est toujours beaucoup plus sympa de se confronter à de nombreux pilotes, d’autant quand on sait que ce qui prime pour moi c’est l’ambiance qui règne sur les épreuves. Plus nous sommes nombreux, plus la convivialité s’étend », analyse Thierry.

Courir pour le plaisir
En intégrant le Challenge Open A/5 Thierry Tierce était conscient qu’il allait se confronter à une concurrence de taille : « L’envie était de se battre à plusieurs et je voulais avant tout rester dans les chronos que j’avais réalisés l’année dernière. Mais je ne me fixais pas d’objectif particulier en termes de résultats. Si je pouvais jouer un coup sur certaines épreuves, je ne m’en serais pas privé, mais l’essentiel était de me faire plaisir. »

Pour son premier rendez-vous de la saison 2024, sur la Course de Côte de Bagnols-Sabran, Thierry Tierce allait malheureusement devoir enregistrer un abandon dès la première montée d’essais : « De ce que j’ai pu visionner sur la caméra embarquée, dans une courbe je rentre un petit peu trop tôt et j’ai une roue arrière qui touche le parapet. Ça a eu pour effet de déséquilibrer la voiture et je n’ai pas pu la récupérer », explique Thierry. Les dommages restaient très limités mais Thierry n’ayant pas la possibilité de réparer sur place, il devait jeter l’éponge.

Pilote sur le Championnat de France de la Montagne, Thierry reste Team Manager en circuit. Le Tierce Racing faisant évoluer cette année des Ginetta sur divers circuits français, il devait honorer ses engagements et ne sera donc de retour sur le CFM qu’à La Pommeraye : « Il fallait que je reprenne mes marques. Je manquais cruellement de roulage et si la voiture fonctionnait très bien, en revanche le bonhomme n’était pas totalement opérationnel. Mais je garde un excellent souvenir de ce tracé que j’adore. »

A Saint Gouëno Thierry avoue avoir eu du mal à se mettre la tête dans la course : « Mais ça allait de mieux en mieux au fil des montées et j’ai pu améliorer mes chronos. Il n’y a pas de secret, plus tu roules, mieux tu es ! », rappelle le Bérichon de naissance. Sa prestation sur l’épreuve bretonne lui permettait de se classer cinquième du groupe A.

S’il dispute le Championnat de France de la Montagne de manière régulière depuis cinq ans, Thierry n’avait jamais un l’occasion de se rendre à Marchampt. Il sera cette année présent dans le Beaujolais pour affronter ce tracé rapide et technique : « J’ai vraiment adoré ! J’avais bien reconnu et tout se présentait pour le mieux pour moi. Mais samedi soir, sur la première montée de course, Alain (Perraud) a été victime d’une violente sortie de route, et à partir de là je ne suis plus parvenu à me mettre correctement dans la course. C’est toujours compliqué de voir un copain se faire mal et casser son auto. »

C’est un manque de confiance qui perturbera ensuite Thierry Tierce sur la Course de Côte de Vuillafans : « Sur ce type de tracé, rapide, qui ne pardonne rien, si tu n’es pas vraiment dedans il est impossible de signer un bon chrono. Et je ne suis jamais parvenu à rentrer dans la course durant tout le week-end, vraiment pas à mon aise. Ça sera pour moi un week-end sans… »

Thierry Tierce abordera par la suite la Course de Côte de Dunières dans de bien meilleures dispositions et parviendra à retrouver le plaisir tant recherché derrière le volant : « Le week-end s’est bien passé, j’étais à mon affaire, mais le seul bémol, c’est que sur la dernière montée de course je suis victime d’une coupure moteur et j’aurai ensuite du mal à identifier l’origine du problème. »

Sur le Mont-Dore, Thierry Tierce allait se battre tout au long du week-end pour le podium du groupe pour finalement accrocher la quatrième place : « Malgré tout je garde de cette épreuve un souvenir mitigé. Le plaisir était au rendez-vous, j’adore le tracé et l’ambiance du Mont-Dore qui est la course sur laquelle je compte le plus de participations. Mais je suis frustré parce que si ma voiture avait été totalement opérationnelle, je pense que sur la dernière montée je pouvais accéder au podium. Mais là encore j’ai eu des problèmes avec des coupures moteurs. »

Entre les épreuves, Thierry investissait le circuit de Lurcy-Lévis pour enchainer les tours de piste afin de trouver l’origine du dysfonctionnement : « Mais en circuit, à aucun moment je n’avais de coupure. Impossible donc de se faire une idée précise et de faire un diagnostic sur les solutions à apporter. »

A Turckheim Thierry allait devoir une nouvelle fois composer avec une Supercopa récalcitrante : « C’était incompréhensible parce que j’ai à nouveau eu des coupures sur la troisième montée de course, et l’auto fonctionnait parfaitement sur la quatrième », se souvient-il. « Je me suis posé la question de savoir si mes problèmes n’étaient pas consécutifs à la sortie de route de Bagnols-Sabran. J’ai pu trainer des micro-problèmes qui m’ont pénalisé par la suite. C’est un peu rageant parce que même si pour ma première participation à Turckheim ça s’est mal terminé, depuis j’adore ce tracé alsacien. »

Du pur plaisir avant un calendrier complet en 2025
Cette saison 2024 marquait le retour de Thierry Tierce dans le Challenge Open A/5. Un retour satisfaisant pour le pilote de la Supercopa MK3 qui avoue avoir pris énormément de plaisir : « Je suis engagé sur le championnat pour passer du bon temps avec les copains, et à ce titre le bilan est largement positif », avoue Thierry. « Sportivement j’aurais pu mieux faire, espérer avoir une auto qui fonctionnait mieux, mais je ne me formalise pas pour ça. Plaisir et convivialité étaient au rendez-vous, je n’en demande pas plus. »

Pleinement satisfait de sa saison, Thierry ne manque pas d’avoir une pensée pour tous ceux qui le suivent : « Un immense merci à Corinne mon épouse et mon principal soutien, à mes enfants Aurélien, Coralie, Corentin et Pierre. Merci également à Edgar Faure du Contrôle Technique Autosur à Sancoins. Je n’oublie pas tous les adversaires de la course qui sont avant tout des amis. »

Au mois de septembre 2024, Thierry Tierce fêtait ses 60 ans. Après une longue carrière consacrée à la mécanique, il décidait de prendre sa retraite, même s’il conserve un œil attentif et bien veillant sur la société familiale confiée aujourd’hui à ses enfants : « Je devrais avoir un peu plus de temps libre à présent, et donc je pense que je serai cette année au départ de l’intégralité des manches du Championnat de France de la Montagne, toujours au volant de la Léon Supercopa MK3. Jusqu’à aujourd’hui j’ai participé à toutes les épreuves au moins une fois, exceptée Abreschviller qu’il me reste à découvrir. Mais ce n'est pas celle qui m’inquiète le plus, le plus gros morceau reste pour moi le Col Saint-Pierre qu’il va falloir bosser. Mais ça s’annonce passionnant », conclut Thierry.


©Bruno Valette
www.ffsamontagne.org / www.cfm-challenge.com

 

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