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Apprendre… Et conserver son titre de Championne de France, telles étaient les seules prétentions de Cindy Gudet pour cette saison 2022 qu’elle abordait au volantd ’une nouvelle monture. L’Aindinoise a vite appris, car non seulement elle coiffe une cinquième couronne de Championne, mais a su parfaitement cerner le maniement de son Revolt 2P0 au volant duquel elle termine à la quatrième place du championnat.
En élisant Cindy Gudet Espoir de l’Année 2017, le magazine Echappement fut une nouvelle fois visionnaire. L’année suivante, au volant d’une Mitjet, la jeune pilote remportait un premier titre de Championne de France de la Montagne. En 2019 elle délaissait la catégorie Production pour venir glaner de nouveaux succès en Sport. Et elle n’allait pas manquer non seulement d’accumuler les titres de Championne de France, mais également de s’avérer être une rivale de taille pour ses homologues masculins.
Sixième du Championnat à l’issue de la saison 2021, Cindy Gudet ajoutait à un nouveau titre de Championne de France, un Trophée FFSA du groupe DE. L’Aindinoise pouvait estimer avoir fait le tour de la question au volant d’une monoplace, ce qui l’incitait à troquer sa Tatuus Formula Master contre un Proto. Restait à faire un choix : « Même si j’avais le sentiment que la monoplace avec laquelle j’évoluais en 2021 pouvait aller plus vite, je considérais que pour ma part je ne serai pas en mesure de faire de meilleurs résultats avec elle. Il était donc temps de se lancer de nouveaux défis », débute Cindy. « Initialement, je pensais faire l’acquisition d’un proto 2 litres. Pour être claire, je ne me voyais pas franchir le cap de l’E2-SC sans avoir un réel soutien sur les épreuves. Partir sur un Proto E2-SC, c’était un projet considérable, il me fallait être entourée d'une équipe capable de me permettre de progresser en sécurité, en plus du soutien de mon oncle et ma mère toujours présents », estime-elle. « Mais en discutant avec Dan et Fabien (Bourgeon), j’ai pu avoir la garantie que je serais accompagnée, épaulée, et de ce fait j’ai franchi le pas car avec un projet d’une telle envergure, ma motivation ne pouvait être que décuplée. » La saison 2022 serait donc celle de l’entrée en lice de Cindy Gudet dans la cour des ES-SC, et pour ses débuts, c’est au sein de la classe E2-SC/2 qu’allait évoluer son Revolt 2P0…
Du retard dans la livraison de pièces indispensables au bon fonctionnement du Revolt 2P0 retardait la prise en mains de sa nouvelle monture. Cindy ne pouvait débuter des essais ; qui se résumeront à deux séances en circuit ; que début mars. Mais dès les premiers tours de roues, l’Aindinoise évaluait rapidement les différences qu’il pouvait y avoir entre une Tatuus Formula Master et un Revolt 2P0 : « Les premières sensations étaient géniales, mais à l’issue des deux premiers tours de circuit je me suis posé la question de savoir ce que j’allais faire en Montagne avec cette auto… Je disposais de 200 chevaux de plus que sur la Tatuus Formula Master pour un poids identique, et je ne voyais plus les roues, ce qui au départ est un peu déstabilisant. » Installée sur la partie gauche de la voiture, Cindy avait du mal à évaluer où mettre les roues du côté droit. « J’étais à un mètre des cordes, ce qu’il fallait rapidement rectifier. » Mais bluffée par la tenue de route du Revolt, Cindy savait avoir fait le bon choix et se languissait de débuter la saison.
Avant tout apprendre !
Avec une telle auto, Cindy Gudet se devait bien évidemment de prétendre à sa propre succession en sa qualité de Championne de France, et si elle rêvait de rivaliser avec ses adversaires masculins, elle ne se donnait pas de réels objectifs : « J’abordais la saison 2022 comme une année d’apprentissage qui allait me permettre de bien cerner le comportement de la voiture et d’affiner ses réglages. Et pour ce qui est du titre, pour l’heure je dispose d’une auto bien plus performantes que mes rivales, et même si c’est toujours très plaisant de conserver sa couronne, le mérite me semble moindre », confie humblement Cindy.
C’est dans le froid hivernal de la Course de Côte de Bagnols-Sabran que Cindy Gudet débutait sa saison. L’objectif était avant tout d’être au départ au volant de son Revolt 2P0. « Ce qui était déjà une énorme satisfaction. Après, il faisait très froid et l’étroitesse du tracé de Sabran ne se prête pas à tenter des prouesses d’entrée de jeu. J’avais quelques doutes, et dimanche soir j’étais pleinement satisfaite d’avoir bouclé le week-end », explique Cindy qui accrochait la douzième place.
Cindy Gudet a déjà une réelle expérience du sport automobile pour ne pas savoir que, lorsque l’on porte son choix sur une auto nouvellement conçue, on passe rarement à côté de divers problèmes de développement. Ce sera le cas sur le Col Saint-Pierre où un souci moteur obligeait Cindy à renoncer : « On s’attendait à connaitre des hauts et des bas, il faut l’accepter. Mon seul regret c’est de n’avoir pas pu rouler sur le Saint-Pierre qui est une épreuve importante parce qu’elle offre beaucoup de roulage sur un tracé rapide et technique. »
Absente à Abreschviller, Cindy Gudet se rendait ensuite à Thèreval où ce sont des soucis d’accélérateur qui viendront perturber sa progression : « Je découvrais le tracé, et ce problème m’a un peu perturbé tout au long du week-end », analyse-t-elle alors qu’elle se classe au final au dixième rang.
A La Pommeraye, c’est la boîte de vitesses qui sera à l’origine de l’abandon de Cindy : « C’est d’autant plus dommage que j’avais réalisé de bons essais », se souvient-elle avant d’évoquer Saint Gouëno où elle allait signer son meilleur résultat sur une manche du championnat en terminant quatrième : « Même si une panne me prive de la dernière montée du week-end, la satisfaction est bien là. Cette épreuve m’a permis d’être plus en confiance, et à ce titre je pense que je franchis une étape sur cette course. J’ai pu me lâcher et les chronos sont au rendez-vous. C’est vraiment dommage de n’avoir pas pu prendre part à la dernière montée car j’aurais pu réduire l’écart qui me séparait du podium. »
Le regain de confiance trouvé à Saint Gouëno allait se confirmer sur les trois rendez-vous suivants. Sixième à Vuillafans, Cindy terminera septième à Dunières avant d’accrocher une nouvelle sixième place à Marchampt, avec en prime une victoire de classe sur les trois épreuves : « Nous n’avions plus que des problèmes de mise au point, plus du tout de soucis qui peuvent mettre à mal une course. Sur des épreuves rapides j’ai pris conscience que j’étais en confiance et cela me permettait de me concentrer sur les réglages de la voiture et de continuer d’avancer. »
L’amélioration des réglages du Revolt 2P0 allait se traduire dès le Mont-Dore par une prestation de tout premier ordre à l’issue de laquelle Cindy accrochait, sur une des épreuves les plus mythiques du championnat, la quatrième place : « J’adore ce tracé et je savais que je disposais d’une auto qui offre des caractéristiques techniques qui permettent de jouer devant », analyse Cindy. « On vient chercher la quatrième place sur la dernière montée de course, après avoir tout donné et pris les bonnes décisions avec toute l’équipe. Vraiment je me dois de les remercier et en particulier Charley , ingénieur, qui m'a accompagné sur une bonne partie de la saison également . »
Premiers podiums sur le championnat
Cindy Gudet n’allait pas s’arrêter en si bon chemin, et c’est sur la deuxième marche du podium que l’on retrouvait la pilote du Revolt 2P0 à Chamrousse. Un premier podium qui, habituellement marque profondément ceux qui y accèdent, mais ça ne sera pas réellement le cas de Cindy : « Compte tenu des circonstances, après l’accident de Damien (Chamberod), le cœur n’était pas à la fête et je ne l’ai pas savouré comme je l’avais rêvé. L’inquiétude primée sur tout le reste et même si nous étions contents du résultat, on était très loin de ce que j’avais imaginé pour un premier podium. »
Le week-end de Turckheim débutait mal pour Cindy Gudet qui, suite à un problème de durit de turbo, se voyait privée de la première montée de course : « Ce fut un problème récurrent tout au long du week-end. Sur la première montée j’ai dû m’arrêter juste après le départ, sur les autres montées je devais composer avec des coupures moteur en lignes droites… Je ne pense pas que j’étais en mesure de terminer sur le podium à Turckheim, mais je pense que j’aurais pu viser le top 5 », regrette Cindy que l’on retrouvait finalement au sixième rang.
Le dernier rendez-vous de la saison disputé à Limonest allait faire connaitre à Cindy le pire et le meilleur. Le pire avec une sortie de route sur la deuxième montée de course, le meilleur avec un résultat final inespéré : « C’est là que l’on voit l’importance de l’équipe », analyse Cindy. « Je suis partie à la faute, et après avoir tiré droit et occasionné quelques dommages, l’équipe a tout mis en œuvre pour réparer et me permettre d’être au départ de la manche suivante. A ce moment-là, vu le travail réalisé, j’avais une certaine pression car je me devais de leur offrir un bon résultat. J’ai tout donné, Fabien a parfaitement géré sa course et nous réalisons un fabuleux doublé », se souvient Cindy ravie de pouvoir fêter avec Fabien Bourgeon et toute son équipe cette prouesse de placer les Revolt aux deux premières places. « C’est vraiment une belle récompense pour l’ensemble du travail réalisé depuis la conception des voitures jusqu’à l’investissement tout au long de la saison. »
Cinquième titre de Championne de France
La succession d’excellents résultats enregistrés par Cindy Gudet lui permet de terminer quatrième du Championnat de France de la Montagne et de coiffer une cinquième couronne consécutive de Championne : « A mi-saison on était perdu dans les profondeurs du classement et au final je me retrouve à la quatrième place. Dans mon esprit, je visais le top 5 d’ici deux ans, je n’aurais jamais cru y parvenir dès la première année avec le Revolt » reconnait Cindy avant d’ajouter avec humilité, « je garde à l’esprit que certains manquent à l’appel, que des prétendants au titre ont été contraints à l’abandon et que j’ai pu bénéficier des circonstances. Mais il me semble clair qu’en fin de saison nous avons pu démontrer le potentiel de la voiture. »
Sa réussite, Cindy Gudet le doit à son talent, mais également à ceux qui l’accompagnent dans cette aventure et vers qui elle veut avoir une pensée : « Je tiens à remercier toutes les personnes qui m’ont accompagnée depuis mes débuts, et m’ont permis d’atteindre cette catégorie, je ne citerai pas tout le monde. Dan et Fabien Bourgeon, Charley et Aloïs, ainsi que toutes les personnes nous ayant aidé à réparer la voiture après nos pannes et sorties de route, mon oncle Guillaume et ma mère Cécile, ainsi que mes partenaires 2022 : Lifocolor, Salber Recyclage, Girod Moretti, Mâcon étanchéité, Dédé, Garage fructus, Kinwork, Sodep Vintage Car, Asa Esca, Bsm Racing Team, René, Jacquet SAS, Total Saint Vulbas, le département de l’Ain, la Région Auvergne-Rhône-Alpes, SOTEB, Pirelli, Hifi Filter, le Vin en Balade, Auto Vision 25, Groupe Moulinvest, Philippe Crost Traiteur, BPS Racing, Garage Frey Motrio, Vision Color, Nicolas Millet, Métallerie Lampertico, All Web Formation, Pixel Chrom, Concept Adhésif. »
Dans la logique des choses, Cindy Gudet devrait se relancer sur le Championnat de France de la Montagne en 2023 toujours au volant du Revolt 2P0 : « Et si on peut, on tentera d’être au départ de quelques manches européennes. Pour ce qui est des objectifs, sur le championnat, j’aurais avant tout à cœur de poursuivre ma progression par rapport à ce que j’ai fait cette année », conclut Cindy.
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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