Pierre Béal retrouve les sensations avec sa Volvo

Le potentiel est là, mais il reste à l’exploiter… La Volvo TC10 S60 sur laquelle Pierre Béal a porté son choix peut s’avérer être une arme redoutable, les résultats enregistrés en fin de saison par le pilote Isérois le démontrent. Mais avant d’en arriver là, Pierre a dû passer par une longue phase de mise point. Une saison 2019 compliquée, mais qui laisse augurer de belles performances pour 2020.

C’est dans le courant de la saison 2017 que Pierre Béal délaissait sa marque de cœur, BMW, pour prendre le volant d’une Silhouette, en l’occurrence une Volvo TC10 S60. Issue du circuit, sa nouvelle monture disposait de sérieux atouts qui ne demandaient qu’à être mis en valeur. Mais pour cela, une somme conséquente de travail attendait l’Isérois avant de pouvoir tirer la quintessence de sa nouvelle monture.

L’année 2018 sera donc consacrée à la mise au point… Mais une succession de problèmes lui feront considérer que cette saison fut une « Annus horribilis », Pierre confiant qu’il avait vécu la pire saison de sa carrière. Son expérience de rugbyman lui a appris qu’il ne faut jamais lâcher prise dans l’adversité, et Pierre se relançait donc cette année avec le secret espoir de pouvoir enfin exploiter sa Volvo.

Aux divers problèmes qui ont marqué la saison 2018 de Pierre Béal, venait s’ajouter à Donzy une violente sortie de route qui compromettait la suite de sa saison. Car s’il parvenait à retrouver le volant à Chamrousse, à Limonest un embrayage récalcitrant l’empêchait de boucler son week-end : « Finalement, depuis la sortie de Donzy je n’ai pas fait grand-chose et j’étais donc cruellement en manque de roulage avant de débuter le Championnat », confie Pierre. « J’espérais beaucoup de 2018 pour peaufiner les réglages de la voiture, mais rien n’a fonctionné comme je voulais et je repartais donc en 2019 avec l’obligation de tout revoir. »

Valider les réglages et retrouver la confiance
Au moment de débuter une nouvelle campagne de France, Pierre Béal ne se faisait guère d’illusions : « Je savais que je serais derrière les autres, je ne pouvais qu’espérer rester dans leur sillage et réduire l’écart au fil des épreuves », analyse-t-il. « Je m’attendais à une nouvelle saison compliquée durant laquelle je ne pouvais raisonnablement pas viser une victoire. »

Outre le fait que sa Volvo TC10 S60 n’était pas dans la meilleure configuration en début de saison, Pierre Béal, en manque de roulage, devait retrouver ses marques sur l’étroit tracé de Bagnols-Sabran : « Ce n’était pas évident comme approche, j’ai connu un week-end difficile. Avec de plus un train avant récalcitrant, il était pour moi difficile d’être en confiance », confie l’Isérois qui termine cinquième de cette manche d’ouverture.

Même configuration et même résultat pour Pierre Béal sur la Course de Côte du Col Saint-Pierre, où là encore il allait connaitre un week-end compliqué avec une voiture à la tenue de route approximative.

« Inconduisible », lâche Pierre lorsque l’on évoque le comportement de sa Volvo sur le tracé détrempé d’Abreschviller : « De plus, je ne disposais pas de bonnes pressions de pneus et ça partait vraiment dans tous les sens. »

Après avoir connu un nouveau week-end de galère à La Pommeraye, Pierre accrochait une nouvelle cinquième place à Marchampt en Beaujolais : « Je n’y arrivais pas et il fallait impérativement que l’on solutionne le problème de tenue de route. A partir de là nous avons décidé de changer les amortisseurs, et rapidement j’ai retrouvé de bonnes sensations. »

A Vuillafans, sur un tracé où l’on se doit d’être pleinement en confiance, Pierre Béal parvenait enfin à mieux ressentir le comportement de sa Volvo : « J’avais de bonnes sensations sur le train avant, c’est ce qui me manquait jusque-là. Alors que précédemment elle sous-virait exagérément, ce phénomène a disparu et j’ai enfin pu engager la voiture dans les virages comme je le désirais. »

Le bon comportement de la voiture allait se ressentir au niveau des chronos réalisés à Dunières où Pierre conclut le week-end à la quatrième place, à six dixièmes seulement du podium : « Ce n’est pas pourtant un tracé qui est fait pour ma voiture. Et malgré tout je suis parvenu à sauver les meubles. Ce n’était pas évident, mais je suis au final satisfait de mon week-end. »

N’ayant rien à gagner sur ce Championnat 2019, Pierre Béal préférait faire l’impasse sur le Mont-Dore et concentrer ses efforts sur la Course de Côte de Chamrousse, pour lui à domicile : « Je ne voulais surtout pas rencontrer un problème au Mont-Dore, et ne pas avoir le temps nécessaire pour réparer pour Chamrousse », explique-t-il. Dans les Alpes, Pierre ira chercher une quatrième place à l’issue d’un week-end satisfaisant : « Ça s’est plutôt bien passé, si ce n’est que je ne suis jamais parvenu à passer correctement la nouvelle chicane. Je perds énormément de temps sur le freinage à cet endroit, mais pour le reste les sensations étaient bonnes. »

Pierre Béal renoue avec le podium
Pour conclure la saison, Pierre engageait sa Volvo à Limonest où il allait renouer avec le podium du Championnat, en terminant au deuxième rang, derrière la BMW M3 E92 de Yannick Poinsignon : « C’est motivant et rassurant. Et puis sur un tracé qui n’est pas fait pour ma voiture, je suis parvenu à signer un bon chrono. J’aurais certainement pu faire mieux, mais ce n’était déjà pas trop mal. Je signe des temps similaires à ceux que je réalisais avec la BMW, de quoi être content. »

En progression durant cette saison, avec de bons résultats pour conclure, Pierre Béal sait que même s’il est loin d’avoir optimisé les réglages de sa Volvo, il est sur la bonne voie : « Je termine sur une bonne note, et ça me donne de l’espoir pour la suite. J’ai perdu une saison en 2018, et cela m’a fait perdre encore du temps en début d’année 2019, c’est mon plus grand regret… Jusqu’à la mi-saison, j’ai passé des moments difficiles avec la voiture. Suite à la sortie de route de l’an dernier, j’avais fait revoir ma suspension et il s’est avéré qu’elle ne fonctionnait pas correctement. A partir du moment où nous avons pu refaire les suspensions, j’ai commencé à signer de bons résultats. »

Dans la logique des choses, tout devrait aller mieux pour Pierre en 2020 : « L’aspect positif c’est que je suis en progression et surtout que j’ai un bon ressenti avec la voiture… Après, je ne dispose pas encore de toutes les assistances au pilotage que l’on trouve sur les voitures de mes adversaires, mais avant d’installer tout ça, je veux réellement cerner le comportement de ma voiture. »

Dans les moments difficiles, comme dans heures plus glorieuses, Pierre Béal a toujours pu compter sur ses soutiens qu’il souhaite aujourd’hui remercier : « Avant tout je veux dire un grand merci à tous les membres du Team BP Autosport qui se sont investis sans compter. Merci à mes partenaires, Autovision à Villefontaine, la Mairie de Saint-Quentin-Fallavier, les Charpentes Industrielles CIMOB, Isolations Ribeiro, le Garage Curt à Chèzeneuve, les Matériaux de Construction SAMSE, D3M, Hanotte Bois et les bien évidemment les Charpentes Béal. J’ai une énorme pensée pour ma copine Dany qui a été victime d’un accident de la route et qui est en phase de convalescence et à qui je souhaite un bon rétablissement. »

Le sport automobile est un loisir pour Pierre Béal, et une importante charge de travail risque de ne pas lui permettre de s’impliquer sur le Championnat 2020 autant qu’il le voudrait : « J’ai beaucoup de boulot, mais j’espère pouvoir disposer d’un programme similaire à 2019. Je vais essayer de me tenir au même calendrier, et si je peux en faire une de plus, ça sera bien. » Pour l’heure la voiture est en phase de révision, afin que Pierre puisse s’élancer sur le Championnat dans les meilleures conditions.


Propos recueillis par Bruno Valette ©

 

Retrouvez toutes les infos, bilan et portrait de Pierre Beal.

 


← Retourner à la liste d'articles