Retrouvez les calendriers de la saison 2025
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Classements Championnats et Vhc et 2e Div. après Limonest.
Une saison de rêve ! C’est ainsi que l’on peut qualifier la campagne de France de Nicolas Granier qui à l’heure de faire les comptes accumule coupes et Trophées. Champion de France de la Montagne 2ème Division Production, Vainqueur du Trophée FFSA du groupe A, du Challenge Open A/5, du groupe A sur la Finale de la Coupe de France où il termine deuxième… Au volant de sa Supercopa MK3 le pilote audois réalise le sans faute.
A la lecture de son palmarès, tout pourrait laisser à penser que Nicolas Granier est un pilote d’expérience qui depuis de nombreuses années a eu l’occasion de sillonner les parcours des manches du Championnat de France de la Montagne. Il n’en est rien… Ce n’est qu’en 2020 que le pilote de Labastide d’Anjou s’installait pour la première fois derrière le volant d’une voiture de course. Dès son entrée en lice avec une Renault Clio 4 Cup, il remportait un succès en groupe A sur la Course de Côte de La Courbe. Sa progression sera fulgurante puisqu’en 2021 il plaçait une Seat Léon Supercopa MK2 à la troisième place du Challenge Open A/5.
Une progression qui devait se poursuivre et qui passait nécessairement par l’acquisition d’une auto plus performante. Nicolas Granier faisait donc le choix, à l’heure d’aborder la saison 2022, de troquer sa Supercopa MK2 contre une Léon Supercopa MK3 : « Pour être compétitif en groupe A, il apparaissait logique de disposer d’une MK3 plus performante, capable d’aller chercher la victoire », débute Nicolas qui a trouvé sa voiture en Espagne. « Elle provient d’une équipe basée à Barcelone et elle était donc configurée circuit. » L’Audois devait donc revoir l’intégralité des réglages de sa nouvelle monture : « Nous avons travaillé sur les suspensions, la hauteur de caisse, plein de petites choses qu’il nous était possible de faire, la réglementation interdisant de toucher à l’essentiel de la voiture. Il nous a également fallu réparer les quelques chocs consécutifs au empoignades habituelles des courses en circuit. »
C’est sur le circuit de Pau que Nicolas Granier effectuait les premiers tours de roues de sa Supercopa MK3 lors d’un week-end de roulage : « D’entrée de jeu les sensations étaient bonnes. J’ai perçu une énorme évolution par rapport à la MK2, sachant qu’il y a presque dix ans d’écart entre les deux générations. La plus grosse évolution vient du châssis et de ce fait on dispose d’un comportement nettement plus sain. » A l’issue de ces premiers essais, Nicolas réajustait les réglages de la belle espagnole afin d’être totalement opérationnel.
Nicolas Granier ne cachait pas ses objectifs pour cette saison 2022. L’Audois affichait de réelles ambitions, espérant bien figurer tant dans la lutte qui allait opposer les animateurs du groupe A pour l’obtention du Trophée FFSA de groupe, qu’au sein de la classe A/5 où se jouait le Challenge Open. Il espérait également défendre ses chances dans sa quête d’un titre de Champion de France Production sur la 2ème Division : « Effectivement on avait tout ça dans un coin de la tête en début de saison, mais on n'osait pas trop s’aventurer à y croire face à une concurrence qui s’annonçait particulièrement relevée. On savait que Sarah (Bernard-Louvet) serait une sérieuse cliente, que Julien Paget viendrait nous chercher, et ils étaient nombreux à prétendre à la victoire en début de saison », analyse Nicolas qui n’ignorait pas qu’il évoluait dans le groupe le plus fourni du championnat.
Succession de victoires en groupe A
La saison de Nicolas Granier débutait sous les meilleurs auspices. A Bagnols-Sabran, où il découvrait le comportement de sa Supercopa MK3 en course, il accrochait la sixième place du Production en signant un premier succès en groupe A : « On ne s’attendait pas à être aussi bien aussi rapidement. On y allait pour ça, mais ce fut tout de même une agréable surprise », reconnait Nicolas. « La voiture s’est parfaitement comportée sur un tracé que j’adore, et j’ai pris un énorme plaisir durant ce week-end. »
On retrouvait une nouvelle fois Nicolas Granier dans le top 10 à l’issue du Col Saint-Pierre où il accrochait la septième place. Mais cette fois, ce n’est pas lui qui figurait au sommet de la hiérarchie du groupe A. Pour un dixième, Sarah Bernard-Louvet prenait l’ascendant : « Je suis évidemment un peu déçu d’échouer à un dixième. Mais il est clair qu’elle signe là une belle victoire. Je découvrais le tracé et j’avoue que j’ai trouvé l’apprentissage difficile. Il faut du temps avant de se familiariser totalement avec ce parcours. En revanche, s’il est complexe, il n’en reste pas moins très intéressant. Mais ce fut une belle ’’baston’’ et j’ai passé un super week-end… Et puis je me console en ayant remporté mon groupe sur l’épreuve européenne où Sarah n’était pas inscrite. »
Dixième du Production, Nicolas Granier signait à Abreschviller une nouvelle victoire de groupe : « Il est clair que mémoriser ’’Abresch’’ est plus facile que le Saint-Pierre », plaisante Nicolas en faisant référence au faible kilométrage du tracé lorrain. « Ce n’est pas le tracé le plus intéressant du championnat mais il a ses particularités. Je bats le record du groupe, je repars avec une victoire, on peut dire que je n’ai pas fait le déplacement pour rien. »
Inscrite au calendrier du Championnat de France de la Montagne, la Course de Côte des Teurses de Thèreval – Agneaux donnait le coup d’envoi de la 2ème Division sur laquelle Nicolas Granier espérait se mettre en valeur. Mais ce premier rendez-vous n’allait pas être synonyme de réussite pour le pilote audois qui partait à la faute : « J’ai été un peu trop optimiste sur la partie dans les rails et j’ai perdu l’avant de la voiture. Je me suis arrêté contre le rail, sans occasionner d’énormes dommages, mais j’avais cassé un amortisseur et il m’était impossible de me relancer », regrette Nicolas qui enregistrait un abandon sur l’épreuve normande.
Cette saison, les trois épreuves de l’Ouest s’enchainaient sur trois week-end consécutifs. Nicolas qui avait prévu de rester sur place devait malheureusement repartir dans l’Aude pour réparer les quelques dégâts qu’avait subi la voiture : « En plus de l’amortisseur, il y avait quelques dommages sur un demi-train. Dimanche soir nous avons quitté la Normandie pour rejoindre l’Aude lundi matin. Nous avons commandé les pièces qu’il nous manquait, certaines nous avaient été prêtées par des concurrents que je remercie au passage. Nous avons ensuite réparé et jeudi nous sommes repartis pour rejoindre La Pommeraye. »
Si le week-end à La Pommeraye débutait mal, il se conclura par une nouvelle victoire de Nicolas Granier qui termine en tête du groupe A : « Suite à la sortie à Hébécrevon, j’avais un relais qui avait dû prendre un choc. Sur la première montée il m’a lâché et la voiture s’est arrêtée. Rien de grave, mais ça me prive d’un chrono. Par la suite tout s’est bien passé sur une épreuve que j’aime bien et sur laquelle il me tenait à cœur de m’imposer. »
Par la suite, Nicolas Granier partait à la découverte de Saint Gouëno, où là encore il imposait sa Supercopa MK3 en tête du groupe A : « J’ai vraiment adoré la course et l’ambiance qui règne sur cette épreuve. On s’est particulièrement fait plaisir durant ce week-end et c’était une belle conclusion à la campagne de l’Ouest. »
A Vuillafans, Nicolas Granier allait se retrouver confronté à deux pilotes locaux, et pas des moindres. Julien Paget et sa Peugeot 308 Cup et Denis Millet avec sa Volkswagen Polo se présentaient comme des adversaires de taille. A l’heure de faire les comptes, c’est Julien Paget qui s’adjugeait un succès en groupe A devant Denis Millet, Nicolas terminant au troisième rang : « J’ai réellement livré une grosse bagarre avec Julien, et nous avions tous les deux battu le record du groupe. Je savais qu’il allait falloir tout donner, mais j’ai fait une petite sortie sur la deuxième ascension. Je suis monté sur le rail sur le premier virage où je casse deux jantes et je détruis un pneu. J’ai pu m’élancer sur la troisième manche, mais avec des gommes d’essais, ce qui n’était pas l’idéal. Après, je termine troisième et finalement je repars de Vuillafans avec de précieux points. »
Le duel avec Julien Paget se poursuivra sur la Course de Côte de Dunières, où cette fois Nicolas imposait sa Supercopa six dixièmes devant la 308 Cup : « Julien estimait qu’avec la Peugeot il avait de sérieux atouts en mains sur ce tracé. Le combat a donc été rude et cela fait partie des bagarres que l’on retient sur une saison. Parvenir à devancer un adversaire plus expérimenté c’est toujours plaisant et c’est une belle satisfaction. »
Dixième du Production à Marchampt-en-Beaujolais, Nicolas Granier poursuivait sa série de succès en groupe A : « C’est un tracé que j’adore et sur lequel je tenais à m’imposer. On s’est battu tout au long du week-end, avec Jean-Pierre (Pope) qui sera le premier leader du groupe, et avec Julien (Paget) par la suite. J’ai fait l’effort dans la dernière montée et ça a payé. »
Malgré un plateau plus que conséquent, Nicolas Granier terminait le Mont-Dore à la septième place du Production en signant en prime un succès en groupe A sur les pentes du Col de la Croix Saint-Robert : « Je ne partais pas forcément vainqueur parce que je m’attendais sur ce terrain à ce que Rémi (Bernard) soit un adversaire coriace. Jean-Pierre (Pope) connait également par cœur et a toujours signé d’excellents chronos sur ce tracé, ça s’annonçait donc difficile. On s’est bien battu et ça fait réellement plaisir de l’emporter sur cette épreuve mythique. »
A Chamrousse, où Nicolas Granier termine huitième du Production, deux millièmes derrière l’Audi de son ami Stéphane Garcia, c’est Rémi Bernard qui remporte le groupe A, cinq dixièmes devant le pilote Audois : « C’est là encore un tracé que j’apprécie et sur lequel je pensais être plus rapide. On a beaucoup bossé entre la deuxième et la troisième montée pour essayer de reprendre la tête, et l’annulation de la dernière ascension nous prive d’un combat final. Mais Rémi a fait le job. »
Début septembre, Nicolas Granier fêtait avec Claire, son épouse, son anniversaire de mariage, et de ce fait ne sera pas à Turckheim : « Cet anniversaire était pour nous important et comme le championnat était joué, j’ai fait l’impasse. Ça permettait également de limiter les frais d’un déplacement jusqu’en Alsace. »
La dernière confrontation de la saison, à Limonest, sera particulièrement acharnée. Au final, Nicolas Granier cédait la première place du groupe A à Julien Paget pour 155 millièmes : « Juste avant Limonest, j’étais au départ de la Course de Côte du Cantal, épreuve comptant pour la 2ème Division, sur laquelle j’ai été victime d’une sortie de route. J’avais juste endommagé la carrosserie, mais j’avoue que je suis sortie à un endroit rapide et que je me suis fait un peu peur. A Limonest j’ai donc pris du temps pour reprendre mes marques. Je n’étais pas sûr de la voiture qui pourtant fonctionnait parfaitement, ça venait juste de moi. Mais je suis tout de même parvenu à livrer un beau combat à Julien… J’avais aussi en tête que le championnat était joué et qu’il me restait encore un coup à faire sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne qui avait lieu le week-end suivant. »
Et quel coup ! Nicolas réalisait une performance de tout premier ordre sur cette finale où il terminait deuxième du Production derrière la Porsche de Paul Reutter, et il sortait vainqueur de la confrontation en groupe A : « Je n’avais quasiment pas roulé avec la voiture sous la pluie, et donc durant cette finale ce fut une découverte. On a essayé de nombreux réglages tout au long du week-end, mais j’avais du mal à contrer les attaques de Julien Dupont très rapide sur le mouillé. En fin de journée, le soleil a fait son apparition pour la dernière montée, ce qui permettait de remettre les compteurs à zéro, et finalement je termine deuxième quatre dixièmes devant Julien. »
Pour conclure la saison, Nicolas Granier se rendait à Lodève, ultime rendez-vous du Championnat de France de la Montagne 2ème Division. Une dernière participation marquée par le succès puisque c’est lui qui imposait sa Supercopa en Production, juste devant la Porsche de son ami Jean-Marc Gandolfo : « C’est un excellent souvenir, notamment parce qu’on s’est battu à coup de dixièmes avec Jean-Marc durant tout le week-end. » Même s’il ne s’était pas imposé à Lodève, Nicolas avait la certitude de coiffer la couronne de Champion de France de la Montagne 2ème Division Production grâce à ses résultats précédents.
Champion de France et vainqueur du Trophée FFSA groupe A
Le palmarès 2022 de Nicolas Granier est particulièrement éloquent. L’Audois réalise un sans-faute en remportant le Championnat de France de la Montagne 2ème Division Production, le Challenge Open A/5, le Trophée FFSA du groupe A, le groupe A sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne, et une belle septième place sur le CFM. Des objectifs inscrits à son programme du début de saison, toutes les cases sont remplies : « Je tenais beaucoup au titre de Champion de France 2ème Division, c’est un titre de champion qui reste gravé dans un palmarès. Je voulais concrétiser la saison avec un titre de champion, c’est chose faite et ça me fait réellement plaisir », commente Nicolas. « Pour le reste, je peux difficilement faire mieux puisque je remporte l’ensemble des catégories dans lesquelles j’étais engagé. Ce fut une saison exceptionnelle, et si on a beaucoup travaillé pour y arriver, on s’en souviendra longtemps. Nous avons fait des milliers de kilomètres, passé des heures sur la voiture, mais le résultat est là. Ça restera une saison inoubliable ! »
De fabuleux souvenirs que Nicolas Granier partage avec ceux qui ont été à ses côtés tout au long de la saison : « Je tiens tout d'abord à remercier ma femme Claire qui me soutient depuis le premier jour, dans les coups durs et dans les victoires. Sans elle rien ne serait possible. Je tiens également à remercier tous mes amis qui m’aident pendant les week-ends de course : Ronald, Seb, Mika, Jean Marc... Je remercie aussi Stéphane Garcia qui m'a beaucoup aidé cette saison. Bien sûr je remercie tous mes partenaires : NCR Méca, Yacco, Le Duplex, Le Comptoir des Halles, Sud Project, Renault Castelnaudary, Allianz Castelnaudary, Groupe Ruiz, GS Flex, Teknic, Pierrick Coiffure. »
Pour ce qui est de 2023, rien n’est totalement arrêté même si Nicolas a une idée assez précise de ce qu’il voudrait faire : « J’aimerais bien faire une bonne partie du Championnat d’Europe de la Montagne. On a vu au Saint Pierre que la Supercopa était compétitive dans le groupe 3 que j’ai remporté. De ce fait, je me dis que j’ai peut-être une carte à jouer. On est donc en train de monter le projet. » Pour autant Nicolas Granier ne devrait pas délaisser le Championnat de France de la Montagne : « Il est possible que je reparte sur un Open avec un programme réduit et non l’intégralité du championnat, où que l’on me retrouve sur les épreuves que j’apprécie le plus. Nous verrons bien », conclut-il
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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