Retrouvez les calendriers de la saison 2025
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Classements Championnats et Vhc et 2e Div. après Limonest.
La saison 2024 fut celle de la découverte d’une nouvelle Porsche 991 GT3 pour Jean-François Ganevat, qui a signé d’excellents résultats sur le championnat avant de s’imposer sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne.
De son enfance, Jean-François se souvient que le sport automobile n’était pas réellement un sujet prégnant au sein de la famille Ganevat. Les principales préoccupations des siens tournaient autour de la ferme familiale et de l’intense travail qu’elle nécessitait. Mais le papa de Jean-François appréciait les belles mécaniques et ne manquait pas d’amener son fiston découvrir rallyes et courses de côte organisés dans le Jura, Bourgogne et Franche-Comté voisine.
Très tôt, Jean-François Ganevat portait un intérêt certain pour la moto, mais germait également dans un coin de sa tête l’envie de s’essayer derrière le volant d’une voiture de course. Un souhait qui deviendra une évidence après quelques mésaventures routières : « J’avais tendance à rouler un peu vite sur la route, et j’ai eu la malchance de me faire verbaliser une paire de fois. Je me suis dit alors qu’il serait peut-être plus judicieux de rouler en compétition et de pouvoir aller vite en toute légalité », débute Jean-François
Avec des moyens très limités, c’est au volant d’une Renault 5 GT Turbo qu’en 1993 il fera son apprentissage. Et la petite ''Soufflette'' sera durant de nombreuses années la voiture de prédilection du Jurassien : « Entre 1993 et 2005, j’ai eu l’occasion d’avoir plusieurs Renault 5 GT Turbo avec lesquelles je prenais part à des rallyes et des courses de côte », précise Jean-François. « Assez rapidement j’ai signé quelques bons résultats puisque dès mes premières courses j’accrochais des podiums de groupe en me mesurant à des pilotes comme Pascal Cat ou Jean-Louis Montriaud qui roulaient également en 5 GT Turbo. L’époque était assez folle, j’ai le souvenir d’un Rallye du Pays d’Avallonais où nous étions plus de quarante 5 GT Turbo au départ. »
Parmi les excellents souvenirs que Jean-François Ganevat conserve de sa période Renault 5 GT Turbo, il y a la Finale de la Coupe de France de la Montagne courue à Donzy-le-Pertuis en 2004 : « Je me retrouvais avec ma petit 5 GT Turbo face aux BMW M3, Ford Escort Cosworth et autres Mitsubishi Lancer qui animaient le groupe N. La pluie avait rendu la route humide et sur le mouillé j’ai signé le deuxième temps du groupe, ce qui était assez exceptionnel. Par la suite j’ai connu un souci de joint de culasse qui m’a empêché de me battre pour le podium. » Un podium du groupe N sur lequel Eric Faullummel (Ford Escort Cosworth) devançait Pascal Cat (BMW M3) et Philippe Bernard (Ford Escort Cosworth).
Passionné de sport automobile, Jean-François Ganevat a également la passion du vin. Et après avoir fait ses armes chez Jean-Marc Morey qui à Chassagne-Montrachet se présentait comme un orfèvre dans la maîtrise des vins naturels, il revenait dans son Jura natal pour reprendre l’exploitation familiale. La passion conjuguée au travail est souvent payante, et le Domaine Ganevat ne tardait pas à devenir une référence dans les vins du Jura, grâce à Jean-François qui affichait une parfaite maîtrise de la biodynamie.
Des succès et un drame
Mais s’il consacrait énormément de temps à ses vignobles, Jean-François n’a jamais délaissé pour autant le sport automobile. Après avoir remporté de nombreuses victoires de groupes et de classe avec sa Renault 5 GT Turbo il décidait à partir de 2005 de remplacer sa ''Soufflette'' par une Clio Williams avec laquelle il se consacrait exclusivement à la Course de Côte : « Là encore je signais de bons résultats, je me souviens d’avoir devancé la BMW M3 de Pascal Cat sur la Course de Côte des Monts du Jura. » En 2007, une BMW M3 viendra remplacer la Clio et Jean-François se présentait à nouveau comme un acteur majeur du groupe N : « Cette année-là, à Bagnols Sabran, j’ai remporté le groupe N en devançant Nicolas Werver et Pascal Cat. Ça reste un sacré souvenir quand on connait le palmarès de ces garçons. »
Mais la saison 2007 restera à jamais marquée par un drame. Sur la Course de Côte de Coligny, Jean-François Ganevat sortait de la route et ne pouvait éviter deux spectatrices. L’une d’elle perdra la vie dans cet accident, l’autre subira de graves blessures qui encore aujourd’hui lui laissent des séquelles : « Même s’il a été reconnu que je n’étais en rien responsable de cet accident, il est très difficile de se remettre d’un tel drame », confie Jean-François : « Je suis devenu proche de la spectatrice blessée et aujourd’hui j’aide son fils qui a décidé de faire des compétitions motos. J’avoue qu’elle m’a été d’une aide précieuse, en me rappelant constamment que je n’y étais pour rien et qu’il fallait que je me relance en compétition. »
Il faudra trois ans à Jean-François Ganevat avant de pouvoir remettre le casque : « Ce sont des moments très difficiles. Même si tu te dis que ce n’est qu’un concours de circonstances malheureuses qui a engendré ce drame, tu as du mal à l’intégrer. Il faut du temps et alors que j’avais dit que je n’allais jamais reprendre le volant, je me suis décidé à franchir le cap. » Motivé par cette spectatrice gravement blessée et par Eric Faullummel qui organisait le Course de Côte de Lormes, Jean-François retrouvait l’habitacle d’une voiture de course : « Eric m’a demandé de prendre en charge des personnalités pour leur faire découvrir le tracé. J’ai alors ressenti l’envie de reprendre la course. »
En 2010, c’est au volant d’une Renault Clio groupe A que le Jurassien faisait son retour avec comme principal objectif de se faire plaisir : « J’ai toujours été conscient que je ne serais jamais ''Champion du Monde'', l’attrait de la course s’est avant tout le partage avec les copains et le plaisir du pilotage. » Mais la petite Clio n’offrait pas les sensations que Jean-François pouvait attendre, et dès la saison 2011 il optait pour une première BMW M3 : « Plusieurs M3 se succéderont, toujours pour animer le groupe N sur six ou sept épreuves par saison, avec quelques apparitions sur des manches du championnat. » Aux volants de ses différentes BMW, Jean-François Ganevat restera invaincu sur les épreuves régionales durant cette période et remportera le groupe N sur la Finale de la Coupe de France, à Lormes en 2013.
Pour poursuivre sa carrière sportive, en 2014 Jean-François Ganevat faisait l’acquisition d’une Ford Focus F2000 venue du DMT : « L’auto était performante mais capricieuse et finalement j’ai décidé de faire quelques apparitions sur le championnat, mais au volant d’une Porsche 997 Cup. Avec cette voiture je termine deuxième du Production à Bagnols-Sabran derrière Nicolas Werver. » En 2015 la Porsche de Jean-François retrouvait le tracé de Bagnols Sabran où il terminait une nouvelle fois deuxième du Production, avant de récidiver à Vuillafans, toujours derrière Nicolas Werver, et de terminer cinquième sur le Mont-Dore. Et si Jean-François signait là d’excellents résultats, il ne manquait pas de garder un œil attentif sur la génération montante : « J’avais depuis de nombreuses années comme mécano Christophe Uny… Antoine, son fils, avait fait ses débuts avec une petite Saxo et j’ai rapidement compris qu’il avait du talent. Je lui ai donc prêté ma BMW M3 groupe N… On sait aujourd’hui avec qu’elle réussite il a su la mener. »
Particulièrement performant avec sa Porsche, Jean-François aurait bien aimé poursuivre sur la dynamique qui le voyait jouer les premiers rôles. Mais sa santé allait en décidé autrement. Victime d’une légionellose, maladie infectieuse due à une bactérie, il devait composer avec des phases de fatigue extrême : « Encore aujourd’hui cette maladie m’handicape parce que parfois je tiens la forme et à d’autres moments je dois rester couché sans rien pouvoir faire. Donc il y a des jours avec et des jours sans. » Malgré tout Jean-François ne se laissait pas abattre, et en 2018 il reprenait la BMW M3 confiée à Antoine Uny pour refaire quelques épreuves : « En 2017, Stéphane Krafft organisait une Course de Côte sur le circuit de Bresse. J’ai voulu y participer et finalement je remporte le groupe N. Ça ne pouvait que me motiver à me relancer. » Durant la saison 2018, le Jurassien allait remporter le groupe N sur les huit courses inscrites à son calendrier.
L’idée germait alors dans l’esprit de Jean-François de refaire du rallye. Pour cela il faisait l’acquisition d’une Alpine A110 RGT. Mais avant de s’attaquer aux rallyes, il alignait sa voiture sur la Course de Côte de Lugny : « Là je m’impose en Production, et ensuite j’ai prêté ma voiture à Guy Fréquelin. Ensemble nous nous sommes inscrits à Donzy, lui avec l’Alpine moi avec ma Ford Escort groupe N. Ce fut un week-end magique, hyper sympa », se souvient Jean-François qui termine deuxième du Production derrière la Simca CG de Frédéric Assenault.
Finalement, en parfaite osmose avec son Alpine RGT, Jean-François Ganevat abandonnait l’idée d’un retour en rallye et décidait de faire l’acquisition d’une Alpine A110 GT4 pour rouler en côte : « J’ai racheté la voiture d’Anthony Dubois avec laquelle j’ai remporté le GT Sport sur l’ensemble des épreuves où j’étais engagé. » La saison 2023 se concluait par une deuxième place en Production sur la Finale de la Coupe de France organisée à Steige.
Du pur plaisir sur le CFM et un succès sur la Finale
La belle saison 2023 ne pouvait qu’inciter Jean-François Ganevat à franchir un nouveau cap. Il décidait alors de s’engager sur le Championnat de France de la Montagne avec une Porsche 991 GT3 : « Le seul objectif était de me faire plaisir et de passer de très bons moments avec les copains. Cela fait de nombreuses années que je cours, mais cette saison m’aura permis de faire la connaissance de pilotes que je n’avais jamais eu l’occasion de côtoyer et avec qui je me suis parfaitement entendu. Jean-Marc Gandolfo en est un parfait exemple. »
La saison 2024 de Jean-François Ganevat débutait sur la Course de Côte de Lodève où il viendra chercher la quatrième place du Production : « Je n’avais pas eu l’occasion de rouler auparavant avec la Porsche, je devais donc tout découvrir sur cette épreuve. C’est une super voiture, mais qui est large et qui va vraiment très vite. J’avoue que là j’étais un peu dépassé et qu’il a fallu le temps que je me familiarise avec cette voiture. Pour le reste, Lodève est une superbe course, très bien organisée et j’ai passé un excellent week-end même, si je suis loin des performances que l’on peut signer avec la Porsche. »
Le tracé de Bagnols Sabran, de par son étroitesse, n’est pas le terrain de jeu idéal pour assimiler le comportement d’une Porsche 991 GT3 : « J’aime beaucoup cette épreuve que je connais bien. Ça allait mieux qu’à Lodève, mais ce n’était pas encore ça. Je manquais encore cruellement de rythme, mais je savais qu’il me faudrait du temps pour me familiariser avec cette voiture. »
C’est à La Pommeraye que l’on retrouvait ensuite le Jurassien qui aura la joie de connaitre son premier podium en Championnat de France en plaçant sa Porsche au troisième rang : « Je découvrais La Pommeraye et j’ai bien aimé ce tracé et l’accueil qui nous est réservé. J’ai livré un sympathique combat à Jean-Marc (Gandolfo) et là j’étais un peu plus proche des leaders. Après, je sais que je dois mon podium au déclassement de Philippe Schmitter, et je suis également très content de remporter la manche de 2ème Division. »
La Pommeraye sera la seule épreuve de la campagne de l’Ouest à laquelle participera Jean-François Ganevat avant de se rendre à Marchampt : « Là encore j’ai passé un beau week-end avec un beau combat face à Frédéric Neff qui est un mec super sympa », se souvient le Jurassien qui sera devancé de cinq dixièmes par le Suisse. « J’avoue avoir vécu un excellent week-end même si j’ai été surpris par les vitesses atteintes à Marchampt. J’avais déjà fait cette épreuve mais pas avec une auto aussi performante. » C’est ensuite au pied du podium que l’on retrouvait Jean-François Ganevat à l’arrivée de Vuillafans : « Je me suis fait plaisir sur une épreuve que je connais et que j’apprécie énormément. J’avoue que j’avais encore du mal à aller chercher de bons chronos sur le sec, et j’ai pris conscience que cette Porsche n’était pas évidente à amener », précise Jean-François qui sur la troisième montée de course signait son tout premier scratch sur le championnat.
Au mois de juillet, Jean-François allait connaitre un nouveau podium, cette fois en 2ème Division, en terminant troisième à La Broque derrière les Alsaciens Nicolas Werver et Philippe Schmitter : « Ça fait toujours plaisir de me battre avec mon ''jumeau''… Avec Nico nous sommes du même jour et de la même année, il est né trois minutes avant moi, mais je n’arrive jamais à combler cet écart », plaisante Jean-François.
On retrouvait ensuite la Porsche de Jean-François Ganevat à Dunières où il découvrait le tracé auvergnat : « J’étais relativement bien, mais certainement pas assez rapide parce qu’on m’avait dit que le revêtement manquait d’adhérence et je ne l’ai pas ressenti. Pour le reste j’avais quelques problèmes de freins, mais rien de grave. Sur la dernière montée, j’étais dans le rythme, mais il y avait une botte de paille dans un virage et je n’ai pu l’éviter. J’ai tapé, ça a fait un gros bruit, mais je suis arrivée au bout », commente le Porschiste qui se classe sixième dans le sillage de Frédéric Neff et de Ronald Garcès.
Auteur d’une belle performance avec son Alpine à Chamrousse en 2023, Jean-François espérait réaliser une nouvelle prestation de haut-vol sur l’épreuve iséroise : « Samedi, sur la première montée de course, je pars en tête-à-queue alors que c’est sur cette ascension qu’il fallait être dans le match. Dimanche avec la pluie et le brouillard j’ai tout donné, je signe même le meilleur temps sur la troisième montée. Mais ça n’a pas suffi. Je repasse devant Fred (Neff) que je devance au final de trois secondes quatre », se souvient Jean-François qui termine au quatrième rang.
Sa saison sur le championnat se conclura par une nouvelle quatrième place à Limonest, et une énorme déception : « Pour être honnête, le dimanche soir j’avais envie de vendre la voiture et de tout arrêter », confie Jean-François. « Le plaisir et les chronos n’étaient pas au rendez-vous, les sensations non plus et j’avais le sentiment de ne plus être dans le coup. Durant ce week-end à Limonest, la maladie m’a fait passer des journées difficiles et je n’arrivais à rien. »
Vainqueur Production sur la Finale
Finalement, Jean-François Ganevat parviendra à se remotiver et il alignait sa Porsche sur la Finale à Steige où lors de la précédente édition il avait accroché la deuxième place du Production : « Pour la première fois les sensations étaient exceptionnelles. J’ai passé un excellent week-end et au final je remporte cette finale en améliorant de huit dixièmes le chrono réalisé en 2023 par ''Polo'' Reutter. C’est une sacré référence et ça fait sincèrement plaisir… Remporter une Finale de la Coupe de France de la Montagne c’est émotionnellement très fort. »
Neuvième du Championnat de France de la Montagne Production, Jean-François accroche la troisième place du Challenge Open GTTS/4 et conclut sa saison par une victoire sur la Finale de la Coupe de France de la Montagne. De quoi être enchanté : « J’ai pris énormément de plaisir, j’ai découvert de très beaux tracés, passé des moments formidables avec les copains. Et malgré mes soucis de santé, je parviens à réaliser de très belles choses. Que du bonheur ! »
Un bonheur que Jean-François souhaite partager avec ceux qui le soutiennent : « Avant tout un immense merci à tous les organisateurs pour le travail qu’ils réalisent afin de nous accueillir dans les meilleures conditions. Merci également aux commissaires qui nous permettent de courir et tous les acteurs de l’ombre grâce à qui nous pouvons assouvir notre passion. Je n’oublie pas de remercier tous mes copains du championnat avec qui nous partageons d’excellents moments de convivialité. Merci à Porsche Genève, à Tony Hubert et sa structure ASC Racing, à Michelin pour la qualité des pneumatiques mis à notre disposition, à l’Atelier Erine Légende, Rodolphe Donguy et son équipe, à la structure TC Sport de Thomas Chavot, à Stéphane Krafft et tous les membres du Krafft Racing grâce à qui règne au sein de l’équipe une ambiance formidable. Merci également à G.L. Automobile (Ludovic Godard) et toute son équipe, et un grand merci à mon beau-frère Hervé Dangel de la société Hedelec, qui sera présent à mes côtés l’an prochain sur les épreuves. J’ai une pensée pour Antoine Uny dont je suis les performances depuis ses débuts et dont la réussite me fait énormément plaisir. »
A l’issue de cette saison 2024, Jean-François Ganevat tourne la page de la Porsche 991 GT3. C’est en effet au volant d’une Renault R.S. 01 que l’on retrouvera le Jurassien la saison prochaine : « J’ai l’opportunité de rouler avec cette voiture et c’est une occasion que je ne peux pas laisser passer. Je serai toujours accompagné par Rodolphe Donguy de l’Atelier d’Erine Légende qui depuis de nombreuses années s’occupe de mes voitures. » Côté programme, Jean-François Ganevat n’a pas encore défini son calendrier : « Je vais me réengager sur le championnat, essayer de découvrir encore de nouvelles épreuves et surtout tenter de prendre une nouvelle fois énormément de plaisir », conclut Jean-François.
©Bruno Valette
www.ffsamontagne.org / www.cfm-challenge.com
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