En manque de concurrence au sein d’une classe GTTS/2 dans laquelle évolue sa Peugeot RCZ, Jean-Jacques Maurel évolue depuis deux ans sur le Championnat de France de la Montagne avec comme objectif premier de se faire plaisir. Le Normand, qui dispose d’une énorme expérience dans le sport automobile, conclut une nouvelle fois sa saison en remportant le Challenge Open GTTS/2.
Depuis ses premières courses en rallye au milieu des années 80, Jean-Jacques Maurel a engrangé autant de souvenirs que d’expérience. Et s’il reste aujourd’hui un compétiteur dans l’âme, c’est avant pour partager des moments de convivialité avec ses amis et se faire plaisir derrière le volant qu’il vient animer les épreuves du Championnat de France de la Montagne.
Toujours véloce, le Normand avait terminé la saison 2021 à la dix-huitième place du Championnat Production, leader du GTTS/2. Pour cette saison 2022, il décidait de se relancer sur une nouvelle campagne, non sans avoir hésité à changer de monture : « J’avais envie de troquer la RCZ contre une 308 Cup », confie-t-il. « Mais ça n’a pas pu se faire parce que je ne suis pas parvenu à trouver la voiture que je cherchais. Et de ce fait j’ai ajourné ce projet et j’ai décidé de continuer avec la Peugeot RCZ. » La ’’Lionne’’ lui ayant donné pleinement satisfaction durant sa campagne 2021, Jean-Jacques n’apportait ni modifications ni évolutions à une voiture apparemment saine.
Faire aussi bien qu’en 2021
Avec une Peugeot RCZ, impossible face aux surpuissantes GTTS/4 de viser une place honorable dans le groupe. Jean-Jacques savait que s’il avait des combats à mener, c’était au sein de sa classe : « J’espérais l’arrivée de nouveaux concurrents en GTTS/2, mais ce ne fut pas le cas. Patrick Thiebaud a fait le choix de la 2ème Division plutôt que du Championnat, et même si nous nous sommes confrontés sur quelques épreuves, ce ne fut qu’à de rares exceptions. De ce fait j’avais avant tout comme objectif de réaliser des performances à la hauteur de celles que j’avais signées l’an dernier. »
Pour sa première participation sur le Championnat 2022, Jean-Jacques Maurel se voyait proposer un premier duel avec la présence sur les Teurses de Thèreval – Agneaux de la Peugeot RCZ de Patrick Thiebaud : « C’est pour moi la course à domicile, même si ce n’est pas ma course préférée. Il s’est avéré que je n’étais pas réellement ’’dans mon assiette’’ lors de ce week-end, et je n’ai pas été en mesure de signer des chronos que j’avais l’habitude de réaliser. Les changements météorologiques ne nous ont pas aidé, ce n’est pas un week-end qui restera pour moi gravé dans les annales. »
C’est un Jean-Jacques Maurel nettement plus revigoré que l’on retrouvait à La Pommeraye où, en progression tout au long du week-end, il signait une victoire de classe : « Là j’étais très en forme et j’ai pu livrer un belle bataille à Patrick Thiebaud. Il était en tête au départ de la troisième montée et j’ai dû tout donner pour aller chercher la victoire », se souvient Jean-Jacques qui termine 148 millièmes devant son adversaire.
Jean-Jacques Maurel sortira à nouveau vainqueur de sa classe sur la Course de Côte de Saint Gouëno où il connaissait toutefois une petite alerte : « J’étais très en forme et j’ai voulu tenté de freiner sur la bosse du ’’Fer à Cheval’’, chose qu’il ne faut absolument pas faire », reconnait-il dans un large sourire. « Et de ce fait j’ai heurté le rail, heureusement sans conséquence. »
Jean-Jacques Maurel s’éloignait ensuite de son Ouest natal pour retrouver la Franche-Comté et la Course de Côte de Vuillafans – Echevannes, épreuve qu’il apprécie particulièrement : « Ça se passe plutôt très bien sur ce tracé extrêmement varié où il faut savoir autant aborder les parties techniques que les portions rapides. » Vainqueur de sa classe sur cette épreuve, Jean-Jacques Maurel quittait le Doubs avec toutefois un léger doute à l’esprit : « J’ai commencé à avoir des problèmes avec une voiture qui ’’ratatouillait’’ au départ, et qui par la suite me perturbait avec des petits coupures moteur. »
Avant de poursuivre sa saison, Jean-Jacques Maurel s’attelait à trouver l’origine du problème sans toutefois y parvenir : « On m’a donné plusieurs pistes, que j’ai explorées, mais je ne parvenais pas à identifier ce qui me causait souci. C’était d’autant plus troublant que c’était un problème intermittent, par moment tout fonctionnait parfaitement. »
Jean-Jacques Maurel se rendait ensuite à Dunières où là encore il remportait une victoire de classe : « Là je commençais à avoir de gros problèmes de pneumatiques, les miens étaient vraiment dans un état pitoyables, mais à ce stade de la saison il était très difficile d’en trouver des neufs. Je me suis fait un peu peur à plusieurs reprises et les chronos ne sont pas extraordinaires. » Mais les pneumatiques n’étaient pas seuls responsables des modestes chronos du pilote Normand, le moteur de la RCZ donnait à nouveau des signes de faiblesse.
Avec la promesse de disposer de pneus neufs à Marchampt, Jean-Jacques Maurel quittait Dunières pour se rendre directement dans le Beaujolais non sans avoir préalablement pris contact avec Wilfrid Bosch, agent Peugeot à Saint-Didier-sur-Beaujeu, qui acceptait de jeter un œil sur la Peugeot : « Nous avons monté un contrôleur de pression sur la pompe, ce qui nous a confirmé que la pression était bonne, mais malgré tout le moteur ratatouillait encore. Entre temps j’ai appris que les pneus qui m’avaient été promis ne me seront pas livrés, et j’ai donc déclaré forfait. »
De retour en Normandie, Jean-Jacques se penchait à nouveau sur son moteur pour essayer, en vain, d’identifier la panne qui était à l’origine des problèmes qu’il rencontrait notamment au départ : « Je n’ai rien trouvé et je me suis rendu au Mont-Dore avec l’espoir d’être épargné par les soucis puisque par moment tout fonctionnait correctement… Tout aussi incompréhensible que cela puisse paraitre, sur la première montée de course je n’ai pas eu le moindre souci et j’ai réalisé un chrono correct. Dimanche matin, sur la première montée, je lâche quasiment une douzaine de secondes car plus rien ne fonctionnait. » Jean-Jacques Maurel préfère alors jeter l’éponge pour ne pas prendre le risque d’endommager son moteur et d’user inutilement les gommes neuves dont il disposait.
Dans l’incapacité de résoudre ses problèmes, Jean-Jacques Maurel décidait de changer le moteur de sa Peugeot RCZ. Mais cela l’obligeait à faire l’impasse sur les Courses de Côte de Chamrousse et de Turckheim initialement inscrites à son calendrier : « Ma saison sur le championnat s’arrêtait là, mais ça m’offrait la possibilité de me rendre sur la Finale de la Coupe de France avec un moteur neuf. » Et là, Jean-Jacques allait enfin trouver de la concurrence avec quatre pilotes engagés cette année en GTTS/2. Des concurrents dont il viendra à bout puisqu’il sortait vainqueur de la confrontation sur les Sarmentelles Beaujolaises : « Je n’oublie pas qu’au départ de cette épreuve il y avait trois Porsche et deux Ferrari engagées en GTTS, et que je termine deuxième du groupe. Bien évidemment il m’était impossible de rivaliser avec Paul (Reutter) qui gagne la finale, mais je bénéficie des ennuis rencontrés par les autres animateurs du groupe qui se sont fait piéger sur ce terrain très glissant. J’étais très heureux du résultat, c’est pour moi une magnifique finale. »
Nouvelle victoire sur le Challenge Open
Vainqueur du Challenge Open GTTS/2, Jean-Jacques Maurel tire un bilan mitigé de cette saison 2022 : « Ce fut en partie une saison de galère et avec le recul je regrette de ne pas avoir changé plus tôt mon moteur, cela m’aurait permis d’être au départ de Chamrousse et de Turckheim. Mais jusqu’à Vuillafans tout s’est bien passé et une nouvelle fois je me suis fait plaisir tant derrière le volant que dans les paddocks avec les amis. »
Les amis qui comptent parmi ceux que Jean-Jacques Maurel veut remercier : « J’ai une pensée pour mes acolytes, Michel Bineau et Christian Boullenger, je tiens à remercier mon épouse Catherine qui me motive à continuer car elle apprécie tout particulièrement l’ambiance des courses. Un grand merci aux organisateurs, aux commissaires et à tous ceux que l’on côtoie sur les épreuves. »
Les projets initialement prévus par Jean-Jacques Maurel à l’Aube de la saison 2022 se concrétiseront finalement en 2023 : « J’ai vendu la Peugeot RCZ et j’ai fait l’acquisition d’une Peugeot 308 Cup dont je devrais disposer rapidement. Elle aura un moteur neuf et des amortisseurs neufs, et devrait donc être compétitive d’entrée de jeu. Je veux prendre le temps de la découvrir, c’est pour cela que je ne m’engagerai pas sur le Championnat l’an prochain mais que je vais concentrer mes efforts sur ma ligue en disputant les épreuves de Normandie et de Bretagne que je connais bien », confie le Normand. « L’objectif pour 2023 sera de bien figurer sur le challenge de ma ligue, mais je sais que le CFM va me manquer et il n’est pas dit que je ne sois pas de retour en 2024 », ajoute le Normand qui ne s’interdit pas l’an prochain de prendre part à la campagne de l’Ouest.
Propos recueillis par Bruno Valette ©
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