Sixième titre en groupe N et 71 victoires au palmarès

L’expérience et la parfaite connaissance de sa BMW M3 ont permis à Pascal Cat de devenir au fil des ans ’’LA’’ référence en groupe N. A l’issue de cette saison 2015, le Jurassien remporte son sixième Trophée de groupe, et pour ce qui est des victoires, il détient un record qui n’est pas prêt d’être égalé, avec pas moins de 71 succès à son palmarès.

« Bien évidemment je visais un sixième titre, mais en gardant à l’esprit que ça serait certainement plus difficile que de l’an dernier », débute Pascal. Mais ce n’est pas pour autant que le natif du Jura allait modifier son approche dans la préparation d’une saison qui s’annonçait âprement disputée. Voilà plus que quinze ans que Pascal évolue au volant d’une vénérable BMW M3 dont il connait le moindre boulon. L’auto a largement fait ses preuves, et il y a fort longtemps que son pilote utilise l’intégralité de son potentiel : « La voiture est parfaitement au point, la seule chose sur laquelle je peux encore travailler c’est le bonhomme », lâche-t-il. « La condition physique et le mental sont essentiels pour pouvoir être compétitif, et il faut savoir bosser là-dessus. »

Problème pour Pascal, un changement professionnel début mars ne lui permettait pas de disposer de ses congés comme il l’aurait souhaité. Ce qui bien évidemment allait rendre plus complexe la gestion de sa saison : « Je suis parvenu à trouver des arrangements, et finalement ça ne s’est pas trop mal passé, mais la sérénité dont je devais faire preuve avant d’entamer le championnat n’était pas vraiment au rendez-vous. »

Des victoires et de nouveaux records
Pour ce qui est des rendez-vous, le premier avait lieu à Bagnols-Sabran où Pascal Cat allait dominer assez largement les débats : « Je détenais déjà le record du groupe N sur ce tracé, et sincèrement je ne pensais pas pouvoir l’améliorer. Finalement, je le bats cette année encore, ce qui vraiment me réjouit. »

Pascal battait à nouveau le record de son groupe à l’occasion du Col Saint-Pierre, où il s’imposait avec plus de deux secondes d’avance sur Bertrand Simonin : « Celui-là il me manquait », avoue Pascal en évoquant le record du tracé. « Je me suis vraiment motivé pour aller le chercher. Bien évidemment la victoire était prépondérante sur une course aussi prestigieuse que le Saint-Pierre, mais battre le record était également important pour moi. »

Si en se rendant à Abreschviller, Pascal avait comme but de signer une nouvelle victoire, il savait pertinemment que la courte distance du tracé mosellan allait nécessairement réduire les écarts entre lui et ses adversaires. Et au final, ce n’est qu’avec 31 millièmes de secondes qu’il remportait son troisième succès de la saison : « Là, en revanche, je suis un peu déçu de ma performance. Je suis assez loin des chronos que j’ai pu réaliser sur cette épreuve dans le passé », reconnait-il. « Cela vient à mon avis d’une petite méforme de ma part, c’est en tout cas l’analyse que j’ai pu faire par la suite, car sur le moment, je n’ai pas ressenti de fatigue particulière. »

Pour 858 millièmes, Pascal signait à Hébécrevon une nouvelle victoire sur un tracé qu’il avoue affectionner : « L’écart est peut-être dû à l’expérience. Je compte de nombreuses participations à l’épreuve normande, et cette année encore je bats le record du tracé. Un résultat qui me satisfait pleinement. »

C’est en l’absence de Bertrand Simonin, son principal adversaire dans la quête du Trophée en groupe N, que Pascal allait affronter le tracé de La Pommeraye. Dimanche soir, à l’heure où s’achevaient les débats, le Jurassien occupait la onzième place au scratch, premier des groupes N : « Le tracé a été modifié, et de ce fait je n’avais pas de référence en ce qui concerne les meilleurs chronos du groupe. Difficile donc d’évaluer ma prestation, en l’absence de Bertrand et de chronos de référence, je suis incapable de dire si j’ai été performant. »

Pascal Cat allait retrouver Bertrand Simonin à l’occasion de la Course de Côte de Saint-Gouëno. Mais s’il était satisfait de défier son rival pour une nouvelle passe d’arme, en revanche il regrettait l’absence d’autres voitures engagées en groupe N. Ils n’étaient donc que deux à prétendre à la victoire, et c’est finalement Bertrand qui avait le dernier mot : « C’est la première fois que ça m’arrive de terminer dernier du groupe N », lâche-t-il sur le ton de la plaisanterie. « Pour le reste, sur cette course je n’étais pas dedans. »

Sur la Course de Côte des Beaujolais-Villages, Pascal allait une nouvelle fois s’incliner devant Bertrand qui le devançait de 644 millièmes : « J’ai toujours eu du mal à signer de bons chronos à Marchampt. Je n’arrive pas à me l’expliquer, mais sur la deuxième partie du tracé, je suis moins bien. »

Après une période difficile, Pascal reprenait l’avantage à l’occasion de la Course de Côte de Vuillafans où, pour six dixièmes, il imposait sa BMW M3 en tête du groupe N : « Je me sens un peu à domicile sur cette épreuve, j’y est de très bons souvenirs, et j’avais donc à cœur de bien figurer », reconnait-il.

Une météo capricieuse rendait compliqués les essais disputés à Dunières lors de la journée du samedi. Dimanche, le soleil faisait son retour, ce qui permettait aux concurrents de livrer à de belles empoignades. Côté groupe N, Bertrand Simonin sortait vainqueur du duel qui l’opposait à Pascal, avec une courte avance de quatre dixièmes : « Dunières est en principe l’épreuve qui me réussit le mieux, et je dois donc avouer ma déception de ne pas être parvenu à m’imposer. Le parcours ayant été rallongé, nous ne disposons plus de chrono de référence, et il m’est donc difficile de savoir si c’est moi qui était moins performant qu’auparavant. Mais je pense que je n’étais pas été vraiment au top. »

Petite période de doute
A ce moment de la saison, Pascal avoue qu’il commençait à se poser quelques questions. Son adversaire direct lui offrait une belle opposition, et Pascal estimait que la balance pouvait facilement pencher d’un côté ou de l’autre : « Il restait quatre courses, mais il me fallait encore une victoire pour assurer le Championnat, et j’avais le sentiment qu’il faudrait vraiment que j’aille les chercher. D’autant que j’étais persuadé que c’est à Dunières que j’avais le plus de chances de m’imposer, et ça n’a pas été le cas. »

Le doute pouvait légitimement s’installer quand, au Mont-Dore, Pascal parvenait tout juste à grimper sur le podium du groupe. Une troisième place à laquelle il n’était absolument pas habitué : « Les chronos étaient loin d’être mirobolants cette année. Personne n’est parvenu à signer de réelles performances, et en ce qui me concerne je parviens tout juste à rééditer mes temps des essais de la précédente édition. Non, ça n’allait pas ! »

La victoire attendue sera signée à Chamrousse, où c’est avec presqu’une seconde d’avance que Pascal s’imposait en groupe N : « J’ai pu reprendre une semaine de vacances juste avant Chamrousse, et je pense sincèrement que j’en avais besoin. Moralement j’étais nettement plus serein, dans de bien meilleures conditions. »

Un dernier succès, sur la Course de Côte de Turckheim, venait clôturer sa saison. Avec 98 millièmes d’avance sur Bertrand Simonin, Pascal signait en Alsace sa 71ème victoire en groupe N dans le cadre du Championnat de France de la Montagne : « Victoire et record du tracé, deux choses qui me satisfont pleinement pour terminer cette saison. »

Qualifié pour la Finale de la Coupe de France, on prédisait à Pascal un beau combat face au jeune Antoine Uny. Le duel sera effectivement d’une rare intensité, mais pour trois dixièmes, Pascal parvenait à conserver l’avantage : « Comme aux Beaujolais-Villages, j’ai un peu de mal à Limonest pour aller chercher les quelques dixièmes qui font la différence. Je suis donc ravi de m’imposer », avoue Pascal qui avait déjà eu l’occasion, en 2010, d’inscrire son nom au palmarès du groupe N lors de la Finale disputée à Châtel-Guyon.

« La saison parfaite n’existe pas ! »
A l’issue de cette saison 2015, Pascal Cat remporte un sixième Trophée FFSA groupe N, assorti d’une victoire de groupe sur la Finale de la Coupe de France. A ce jour, 71 succès de groupe acquis sur les manches du Championnat sont inscrits à son palmarès. Le Jurassien peut donc être satisfait, même s’il estime que sa saison n’a pas été parfaite : « Une saison parfaite n’existe pas, pas plus qu’une montée parfaite d’ailleurs. Le jour où j’aurai le sentiment d’avoir réalisé une saison parfaite, je perdrai toute motivation parce que j’estimerai ne pas pouvoir faire mieux », avoue-t-il. « Ce qui m’incite à continuer c’est d’avoir le sentiment que je peux encore m’améliorer. Bien évidemment je suis content du résultat, mais j’ai le sentiment d’avoir manqué un peu de régularité. Si sur certaines épreuves je n’avais jamais été aussi performant, je sais en tout cas que sur l’ensemble de la saison j’ai eu été plus régulier par le passé. »

Un manque de régularité qui s’explique en partie par des bouleversements, notamment professionnels, qui ont empêché Pascal d’avoir l’esprit totalement focalisé sur la course automobile.

Avec 71 succès remportés en groupe N, Pascal compte 17 victoires de plus que le précédent record, et s’il ne se fixe pas de limite dans sa quête de victoire, c’est plus vers les records de tracé qu’est tournée son attention : « Ils sont faits pour être battus. J’en détiens certains qui ne manqueront pas d’être battus par d’autres que moi, mais à ce jour, il me manque notamment de battre celui de Saint-Gouëno, et j’aimerais bien combler ce manque. »

Pour afficher un tel palmarès, Pascal Cat sait pouvoir compter sur des fidèles qui, tout au long de sa saison, l’accompagnent dans sa quête de nouveaux succès : « Je remercie d’ailleurs tout ceux qui m’aident, mon mécano Bernard Roch et ma fille Morane. Merci également à mes partenaires Espace Automobile à Saint-Julien-en-Genevois, le Groupe Patrick Metz BMW, Gérard Rendu Carrossier à Gex, Mag’ Auto à Bellegarde, Aviva Christian Mercier à Lons-le-Saunier, Alain Pneu à Oyonnax, Ctsa Contrôle Technique à Cessy et les lubrifiants Yacco. »

Pour ce qui est de l’avenir, c’est donc au volant de sa BMW M3 que, l’an prochain, Pascal Cat repartira pour une nouvelle campagne avec l’objectif comme en 2005, 2010, 2012, 2013, 2014 et 2015, de remporter le Trophée du groupe N : « J’avoue avoir un peu hésité. Jean-Claude Demessine me proposait une Mégane, qui comme j’ai déjà pu le dire, me parait être une arme redoutable. » Sa participation au Championnat 2016 dépendait en fait, de la réglementation concernant les brides des moteurs turbocompressés : « Si la FFSA avait adopté une bride de 36 mm, j’aurais vendu la BMW qui à mon sens ne pouvait plus lutter équitablement face aux voitures de nouvelles générations. Le règlement stipule que la bride est ramenée à 35 mm au lieu de 34, et même si je sais que ce sera pour nous difficile, ça me parait encore jouable, ce qui m’a incité à conserver la M3. »

« Maintenant, je ne cache pas que j’ai un peu insisté auprès de la FFSA pour que nous bénéficions d’un peu plus de contrôles, afin de nous assurer d’une totale équité et que la suspicion ne soit pas permise. C’est à mon sens indispensable pour que continue à régner une bonne ambiance entre des pilotes qui se livrent de beaux combats, dans un vrai esprit sportif », confie Pascal. « Il serait également souhaitable que, règlementairement, nous bénéficions d’une limitation du nombre de pneus. Car, si jusqu’à présent, en début de saison, il y avait entre nous un ’’gentlemen's agreement’’ pour nous limiter à deux ou trois trains, j’ai bien peur qu’une escalade dans l’utilisation d’un nombre illimité de pneus dénature la philosophie du groupe. »

Côté pneumatiques, Pascal Cat sait pouvoir bénéficier d’un soutien de poids, celui de Michelin : « L’arrivée de nouvelles voitures peut susciter mon inquiétude. Maintenant, je peux compter sur l’aide de Michelin, qui a une énorme expérience et qui propose une gamme de pneumatiques très performantes. C’est pour moi un atout non négligeable », conclut Pascal.


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